Après la déclaration de l’administration américaine cette semaine dans laquelle elle a estimé que la Russie tente maintenant de recruter des combattants syriens pour renforcer son effort de guerre en Ukraine, la première enquête du terrain menée par le Centre de recherche MENA peut confirmer les efforts déployés par le régime d’al-Assad en coopération avec la Russie pour le recrutement de Syriens proches de l’administration syrienne afin de combattre en Ukraine.
Par ailleurs, des informations recueillis par le Centre de recherche MENA supposent que le gouvernement turc, qui contrôlent les régions du nord de la Syrie, tente de recruter des volontaires pour combattre aux côtés des forces ukrainiennes dans le pays envahi.
Des médias occidentaux ont d’abord rapporté le week-end dernier des propos disant que la Russie cherche des Syriens qui avaient pris part à des combats urbains et pourraient aider la Russie à contrôle des villes telle la capitale ukrainienne, Kiev.
« Les récits autour des Russes s’activant pour enrôler des combattants syriens pour renforcer leurs forces en Ukraine, nous les pensons véridiques», a indiqué aux journalistes le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Les investigateurs locaux du Centre de recherche MENA en Syrie ont maintenant découvert la première preuve d’éventuels efforts de recrutement déployés par le régime d’al-Assad, ainsi que le matériel exploité pour la propagande. Au cours de ces derniers jours, de plus en plus d’affiches apparaissent dans les rues, soulignant le « soutien syrien de la Russie pour l’invasion de l’Ukraine ».
En parallèle, les Syriens ayant des connaissances militaires sont invités à servir de « gardes » en Ukraine. On leur dirait que l’engagement va inclure la protection des sites militaires russes dans le pays, en ajoutant que les Syriens ne seraient pas obligés d’être impliqués directement dans les combats (nos sources ont confirmé que ces combattants seront impliqués dans des combats directs). «L’engagement volontaire » dans l’armée russe serait payé à 1000 dollars américains par mois.
Selon nos sources, les responsables de l’armée russe visent principalement les éléments des forces spéciales syriennes, et non pas les soldats ordinaires, en leur promettant 7.000 dollars pour sept mois. En signant un contrat avec l’armée russe, ils seraient dispensés par le régime syrien d’avoir quitté les forces pendant cette période, et ils ne seraient pas autorisés à revenir en Syrie pendant toute cette période. Jusque-là, 23.000 volontaires potentiels auraient déjà accepté de soutenir l’invasion russe de l’Ukraine
Les volontaires sont principalement ciblés parmi les deux forces spéciales de l’armée syrienne : la branche spéciale d’Al Bustan, créée par un cousin du président al-Assad en 2011 et les Forces de défense nationale de l’armée syrienne.
En effet, l’effort russe de recrutement est un signe montrant que l’invasion russe de l’Ukraine ne se déroule pas comme prévu.
Le Pentagone américain affirme que la Russie a maintenant déployé, après 12 jours, « près de 100% » des forces de l’armée qu’elle avait déployées près des frontières de l’Ukraine avant la guerre.
Rien n’indique actuellement que la Russie mobilise des forces d’autres régions de la Russie vers l’Ukraine.
Le leader russe, Vladimir Poutine, avait envoyé l’armée russe en 2015 pour soutenir le président syrien Bachar al-Assad dans la guerre civile dans le pays, et les Russes y restent jusqu’aujourd’hui.
L’armée russe en Syrie est composée principalement d’unités de l’armée de l’air ayant y effectué des frappes aériennes. Ils ont été impliqués dans une campagne de bombardement dévastateur dans la ville d’Alep, au nord du pays, en 2016, en causant la destruction de nombreux quartiers et en laissant un grand nombre de victimes civiles.
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