La diplomatie égyptienne a intensifié ses efforts politiques pour contenir la crise libyenne actuelle dans le contexte de l’approbation du parlement turc d’envoyer des forces turques en Libye, dès que le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé le début du déploiement de soldats turcs en Libye, selon ce qu’il a appelé le feu vert accordé par le parlement turc.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, n’a pas tardé à contacter ses homologues français et italiens pour discuter de la gravité de l’escalade turque en Libye et de ses implications pour la sécurité et la sûreté de toute la région.
Shoukry avait précédemment contacté le secrétaire général des Nations unies, le conseiller allemand pour la sécurité nationale et le haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne pour discuter du dossier libyen, qui constitue un problème de sécurité pour l’Égypte.
L’Égypte préfère une action diplomatique visant à soutenir les efforts d’une solution politique globale en Libye à travers le processus de Berlin et les efforts internationaux connexes, et la mise en œuvre de l’accord de Skhirat, qui a été adopté à l’unanimité par le Conseil de sécurité lors d’un sommet spécial sur la Libye en septembre 2017.
Et la diplomatie égyptienne a précédemment rejeté toute ingérence étrangère dans les affaires de la Libye qui menacerait la sécurité nationale arabe en général, et la sécurité nationale égyptienne en particulier, ce qui nécessite la mise en œuvre de toutes les mesures pour préserver les intérêts arabes.
Invasion d’un nouveau type
Dans un contexte connexe, la commission des relations étrangères du Parlement égyptien a mis en garde contre les conséquences de l’envoi de forces militaires turques en Libye et a estimé que la décision du parlement turc d’accepter d’envoyer des forces militaires en Libye était une tentative d’envahir dans le but d’imposer une influence et une domination régionale sur le territoire libyen.
La commission des relations étrangères du Parlement égyptien a tenu une réunion d’urgence pour discuter de la position turque sur les récents développements en Libye.
La commission a précisé dans un communiqué de presse publié à la lumière des discussions animées qui ont eu lieu entre les politiciens égyptiens, que l’ingérence de la Turquie en Libye est en contradiction avec les décisions de légitimité internationale en matière de sauvegarde de la souveraineté des États nationaux membres des Nations Unies.
Il représente une violation flagrante du territoire national libyen et est en conflit avec les obligations des États conformément au droit international et légitimité internationale.
Dans le même temps, la commission a autorisé le bureau de la commission des relations étrangères à s’adresser aux parlements des pays de l’OTAN, aux parlements des pays méditerranéens et aux parlements internationaux, et a invité le ministère des Affaires étrangères à continuer de soutenir le dossier libyen aux Nations Unies, au Conseil de sécurité et aux forums internationaux et soutient les décisions du Parlement libyen.
Pour sa part, l’ambassadeur Hussein Haridy, ancien ministre adjoint des Affaires étrangères, a déclaré que le déploiement de l’armée turque en Libye représente une menace pour la sécurité nationale égyptienne et constitue une escalade dangereuse menaçant la Libye et la stabilité dans la région méditerranéenne.
L’Égypte a considéré que la décision du président turc Recep Tayyip Erdogan d’envoyer son armée en Libye indique un désir de dominer la Libye et de trouver un point d’appui pour « Turquie – Erdogan » pour une expansion en Afrique du Nord et dans la région du grand désert.
Le ministre adjoint des Affaires étrangères a souligné que cette intervention turque ne devait pas transiter par la Libye, du fait que ses résultats seraient désastreux pour la situation en Méditerranée.
Également il a indiqué que l’entrée de l’armée turque en Libye ne contribuerait pas à la mise en œuvre des initiatives des Nations Unies sur une solution politique convenues par toutes les parties internationales, et cette propagation turque entraînera une aggravation de la crise libyenne, une division et une forte polarisation politique entre l’Est et l’Ouest en Libye.
La Libye a connu une escalade continue des conflits internes depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, sans qu’il n’y ait de règlement global pour aucune des parties au conflit dans ce pays riche en pétrole, et tout cela s’est accompagné d’interventions régionales, que ce soit en soutien au gouvernement Al-Wefaq à l’ouest du pays ou à un gouvernement de Khalifa Hifter à l’est.
L’Égypte ne cache pas sa crainte pour la sécurité de sa sécurité nationale, la Turquie ne cache pas non plus ses intérêts économiques à l’ouverture toutes les portes fermées à ses sociétés commerciales pour investir dans les secteurs du pétrole et du gaz après le récent accord entre le gouvernement libyen dirigé par Al-Sarraj et le gouvernement turc.
Les forces libyennes dirigées par le général retraité Khalifa Hifter lancent une offensive pour nettoyer la capitale libyenne — qui est contrôlée par le gouvernement d’Al-Wefaq reconnu mondialement dirigé par Al-Sarraj.
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