Le premier procès mondial pour la torture d’État en Syrie a commencé dans la ville de Coblence, en Allemagne, avec la présentation de l’acte d’accusation par le procureur de Coblence.
Deux ex-présumés responsables du renseignement du président syrien Bachar al-Assad sont accusés de torture.
Les organisations de défense des droits humains ont reconnu le début du procès comme une étape importante dans la lutte contre les graves violations des droits humains en Syrie.
Les premiers témoins seront entendus le 24 avril, a déclaré une porte-parole du tribunal.
Le tribunal régional supérieur de Coblence a prévu 23 jours de procès jusqu’au 13 août.
Anwar R. et Eyad A. sont accusés de crimes contre l’humanité.
Ils auraient été conjointement responsables de la torture de nombreuses personnes dans un centre de détention des services secrets.
Anwar R. est accusé d’être complice. À cet égard, il est accusé de meurtre, de viol et d’agression sexuelle grave dans 58 cas.
Il aurait dirigé une agence de renseignement général syrienne avec une prison attachée.
Selon le parquet fédéral, Eyad A. est soupçonné d’avoir travaillé dans une subdivision qui a aidé le travail d’enquête d’Anwar R.
À l’automne 2011, il a permis à de torturer au moins 30 personnes.
Selon le parquet fédéral, les deux suspects ont quitté la Syrie il y a environ sept ans et sont arrivés en Allemagne en 2014 et 2018. Ils ont été arrêtés en février 2019.
Selon le principe du droit international, le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité peuvent être punis n’importe où, quel que soit le lieu où les actes ont été commis.
En Allemagne, cela est réglementé par le Code pénal international de 2002.
Les victimes et les défenseurs des droits humains espèrent que le procès enverra un signal.
Cela pourrait aider à ouvrir la voie à des procédures internationales et à l’application des lois contre le chef du régime syrien, a déclaré l’organisation berlinoise ECCHR.
Amnesty International a évoqué ‘un jalon dans la lutte contre l’impunité pour les violations des droits humains les plus graves en Syrie’, Human Rights Watch, ‘un point positif pour la Syrie’.
Les crimes se sont poursuivis là-bas, ont souligné les victimes et les organisations de défense des droits de l’homme.
La ministre allemande de la Justice Christine Lambrecht (SPD) a également qualifié le procès d’historique : « Pour la première fois, des milliers de tortures horribles et de mauvais traitements sont poursuivis devant un tribunal indépendant en Allemagne », a-t-elle déclaré.
« Cela envoie un message clair : les criminels de guerre ne doivent se sentir en sécurité nulle part. » L’Association des juges allemands a reconnu le procès comme « un signal important pour la protection cohérente des droits de l’homme par le pouvoir judiciaire allemand ».
Le parquet fédéral mène actuellement plus de 100 enquêtes sur des crimes contre le droit international qui ont été commis en Syrie, en Irak, en Libye, en Afghanistan, au Mali, au Nigéria, en Gambie, en Côte d’Ivoire et au Congo, et autres.