Comité de rédaction
En Libye, ces derniers jours, le gouvernement Al-Wefaq et ses forces ont réussi à progresser sur le terrain face à l’armée libyenne. En fait, ils sont arrivé à imposer le contrôle sur toute la capitale libyenne, Tripoli. Selon une source proche; ces évènements sur la scène libyenne témoignent d’un rapprochement et d’un accord russo-turc dans ce pays.
Notre interlocuteur a mis le point sur l’importance majeur de cet accord pour les intérêts des deux parties en Libye. D’ailleurs, la chute du gouvernement Al Wifek va affecter énormément le plan turc en Libye. Par ailleurs, la Turquie et la Russie sont en fait les seules entités étrangères qui possèdent des formations armées et une présence militaire en Libye.
L’ambassadeur de Russie à Ankara, Alexei Yarkov », avait annoncé il y a quelques heures, qu’il y avait des objectifs partagés entre la Russie et la Turquie trouver un règlement à la crise libyenne.
L’affaire syrienne au-delà des frontières
Une source digne de confiance nous a affirmé l’existence du dossier syrien dans les accords turco-russes en Libye. En fait, l’accord entre les Turcs et les Russes dans le dossier libyen n’est que le résultat d’un autre rapprochement sur le dossier syrien surtout que la Russie veut mettre un terme aux problèmes à Idleb et de son côté la Turquie cherche à garder leur pouvoir en Libye après avoir perdu le Soudan et les perturbations en Tunisie.
À la lumière des conditions actuelles, notre source indique que la Turquie accorde une grande importance à la présence en Libye. Raison pour laquelle Ankara a mis en avant le dossier libyen par rapport à la Syrie, en particulier avec la crise des champs de gaz entre Ankara le Chypre et la Grèce. Dans ce sens, le progrès des forces du gouvernement Wifak en Libye sera marqué par une retraite des forces de l’opposition syriennes à Idlib.
La période écoulée a connu une grande tension entre la Turquie d’une part et Chypre et la Grèce d’autre part, dans le contexte des opérations de forage turc de gaz en Méditerranée.
Par ailleurs, notre source considère que le gouvernement turc est conscient de l’importance majeur de la présence en Libye car l’échec signifie qu’il quitte complètement le continent africain, notamment que le renversement du gouvernement Al-Wefaq aura des répercussions sur l’autorité du mouvement d’Ennahdha en Tunisie et la capacité d’Ankara à le soutenir.
Une affaire très compliquée
Contrairement à ce que la Turquie peut attendre de ses accords avec la Russie, au niveau de sa présence en Libye, notre source estime que l’entrée des États-Unis sur la ligne de crise en déployant des forces du côté tunisien de la frontière avec la Libye, peut entraver le contrôle unique de la Turquie de la décision libyenne, d’autant plus que l’Union européenne, alliée de Washington, rejette un tel scénario, notamment à cause de sa crainte du contrôle du gouvernement turc sur les frontières maritimes, et l’exploitation de cette situation pour faire pression sur les pays de l’Union, comme c’est le cas avec les frontières avec la Grèce.
La Libye est un point de départ pour les bateaux d’immigration clandestine vers l’Europe, au milieu des accusations internationales aux milices armées appartiennent au gouvernement Al Wifak et qui facilitent les opérations de migration clandestine.
La source ajoute également: « La conviction de la Turquie qu’un accord avec la Russie peut garantir sa pleine influence en Libye peut être erronée, et Ankara exigera des règlements internationaux plus difficiles pour maintenir sa présence en Libye, en particulier avec la partie européenne », soulignant que la comparaison de la situation syrienne à la celle en Libye est inexact, étant donné la multiplicité des principaux acteurs internationaux en Libye et la séquence entrelacée du jeu.
La Russie et la Turquie sont accusées d’avoir envoyé des milliers de combattants étrangers en Libye au cours des derniers mois. En fait, la Turquie possède des groupes de combat comptant jusqu’à 6 000 combattants, tandis que la Russie déploie des groupes de mercenaires russes Wagner, conjointement avec l’affirmation des organisations syriennes des droits de l’homme, selon laquelle l’armée russe a recruté des centaines de jeunes Syriens pour les envoyer en Libye.
D’un autre côté, notre source indique que l’annonce par le gouvernement d’Al Wifak d’accepter le dialogue politique avec les chefs de l’armée libyenne manque de sérieux, notamment en ce qui concerne le calendrier car leurs forces fait encore des avancée sur le terrain, soulignant qu’Al-Wefaq et la Turquie travaillent pour gagner plus de temps pour consolider les accords avec la Russie et a ouvert la voie à des accords politiques avec d’autres parties internationales.
Les intérêts russes en Libye se résument dans l’obtention des contrats de production et de raffinage du pétrole, en plus des investissements économiques dans la reconstruction, en plus de l’effort de la Russie pour imposer sa présence dans les eaux méditerranéennes, en Syrie et en Libye.