Comité de rédaction
La prochaine entrée en vigueur de la loi américaine César ne cesse d’alimenter le débat sur l’avenir politique du régime d’Al Assad au moment où la crise économique fait des ravages et provoque des manifestations dans plusieurs villes syriennes.
Dans ce contexte des organisations de défense des droits de l’homme ont mis en garde contre une éventuelle crise de famine dans le pays à cause de l’augmentation des taux de pauvreté qui dépassent le 80%, l’effondrement de la livre syrienne devant la devise étrangère et le manque de certains produits de base.
Coup de grasse et effondrement de l’économie
Les liens entre les nouvelles sanctions américaines et l’avenir d’Al Assad se sont analysés par la journaliste américaine « Amy McKinnon », qui affirme que les sanctions menacent une économie déjà en situation de fragilité et donnera ainsi un nouveau coup pour le régime.
La loi américaine César interdit à tous les organisations et instances internationales de traiter avec le régime, ses institutions et ses affiliés, dans le cadre de la vague de sanctions la plus sévère contre le régime depuis le début de la révolution syrienne en 2011.
En outre, Mckinnon estime que le soutien des deux parties aux USA à l’application des sanctions reflète une volonté générale d’exercer des pressions sur le régime d’Assad. En parallèle avec une forte pression politique sur l’administration américaine pour qu’elle applique les nouvelles mesures une fois qu’elles sont entrées en vigueur.
La journaliste ajoute: « au moment, ou Assad semble sortir victorieux après une guerre brutale et le débat s’est tourné vers la reconstruction de la Syrie, la crise économique qui s’accélère vient de menacer son pouvoir. «
Selon des récentes statistiques économiques, la monnaie syrienne a perdu au cours de la période d’avril dernier au début juin, jusqu’à 70% de sa valeur.
La politique dans l’économie
Une source digne de confiance a affirmé à l’Observatoire MENA que l’objectif d’appliquer actuellement la loi César est d’empêcher le régime syrien d’exploiter sa supériorité militaire pour reprendre pleinement le contrôle du pays : «Le plan américain est basé sur le maintien de l’instabilité politique par la pression économique. D’autant plus que Washington cherche à empêcher la Russie de bénéficier des privilèges économiques qu’elle a obtenus en Syrie, tant que Bachar Al-Assad reste au pouvoir. Au cours des trois dernières années, la Russie a signé une série d’accords avec le gouvernement du régime, ce qui lui permet de contrôler les gisements de gaz et la gestion des ports. D’ailleurs, le président russe a ordonné d’engager des pourparlers avec le régime sur la réception par l’armée russe de biens immobiliers et de zones marines supplémentaires en Syrie.
Dans le même contexte, notre source indique que Washington vise en premier lieu l’environnement d’incubation du régime, qui a joué un grand rôle dans la préservation de son autorité, soulignant que la nature du système et les mécanisme de prise de décision renforce son immunité face à tout type de sanctions, à l’exception de celles qui peuvent affecter son réservoir humain dans les régions du Sahel en particulier.
Le Comité international de la Croix-Rouge a averti de la gravité de la situation humanitaire en Syrie, à la lumière de flambée des prix de la farine qui se sont multipliés de 300 %. Par ailleurs, les craintes que le pouvoir sera incapable d’importer des produits de base et alimentaires augmentent.
Effets complémentaires
Commentant l’impact attendu de la loi César et des manifestations, l’analyste économique Younis Karim considère que les conditions qui entourent le régime augmenteront l’impact des sanctions sur la structure et l’autorité du régime, en particulier les différences entre Assad et son cousin et bras économique, Rami Makhlouf, soulignant que le système a pu absorber et faire face à la loi de César.
Certains groupes de défense des droits humains et analystes économiques accusent Makhlouf d’être derrière la détérioration de la livre sachant que ce dernier a menacé des conséquences catastrophiques sur l’économie syrienne, si les institutions du régime continuent de harceler et de chercher à contrôler ses entreprises.
En outre, Karim trouve que César viendra pour compléter des anciennes sanctions qui ont été imposées au régime depuis 2011 et qui sont des sanctions intelligentes qui touchent certaines personnalités affiliées au régime. Les sanctions visent à faire des pressions sur les alliés du régime pour le pousser à une solution politique et limiter les capacités des alliés en Syrie. D’autre part, il sert comme outil de chantage contre la Russie et l’Iran et pour empêcher le régime de revenir sur la scène internationale après le contrôle de vastes régions de la Syrie. a-t-il souligné