Source: Foreign Policy
Depuis que le maréchal Khalifa Haftar a mis fin au siège de la capitale, Tripoli, une vague de soutien internationale aux groupes armée libyens a commencé. Ces activités vise une présence stratégique en Libye l’un des pays les plus riches en Afrique en ressources pétrolières. A vrai dire, la Libye est en danger de devenir un terrain pour une guerre par procuration de long terme comme la Syrie.
En effet, plusieurs se sont alignés pour soutenir le gouvernement d’Al Wifak reconnu par les Nations Unies et basé à Tripoli, et d’autres ont soutenu Khalifa Haftar et l’armée nationale libyenne qui contrôle l’est.
Comme en Syrie, la Russie et la Turquie sont devenues les acteurs les plus importants, soutenant les côtés opposés du conflit. La Turquie a émergé en janvier pour bouleverser l’équilibre des forces après avoir envoyé des troupes et des drones en soutien au gouvernement Sarraj en lui permettant de repousser les forces de Haftar, qui ont été soutenues par des mercenaires russes.
Selon l’agence Reuters, la Turquie était en pourparlers avec le gouvernement Al Wifak pour exploiter les bases navales et aériennes en Libye, bien qu’aucun accord final n’ait été conclu. Ces bases donneront à Ankara un pouvoir sur les puissances européennes mais aussi sur ses adversaires arabes, a déclaré Galip Dalay, membre de la Robert Bosch Academy, à Foreign Policy.
L’intervention de la Turquie dans le conflit libyen a provoqué une rupture avec son allié de l’OTAN, la France, qui a soutenu les forces de Haftar. Mercredi, le ministère français de la Défense a accusé la marine turque de se comporter de manière « extrêmement agressive », harcelant un navire de guerre français en Méditerranée orientale alors qu’il tentait d’inspecter un cargo soupçonné de transporter des armes en Libye en violation d’un embargo de l’ONU. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré jeudi que le bloc enquêtait sur l’incident.
Une délégation turque de haut niveau composée du ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, le ministre des Finances et le chef des services de renseignement est arrivée cette semaine en Libye pour discuter les derniers développements de la crise et de l’accord de coopération militaire signé entre les deux gouvernements en novembre dernier.
Pendant ce temps, la Russie, qui a soutenu l’armée nationale libyenne de Haftar à l’est, cherche à renforcer sa présence militaire en Libye, a déclaré Anna Borshchevskaya, chercheur principal au Washington Institute for Near East Policy. « Stratégiquement, si la Russie a un accès en Syrie mais aussi en Libye, cela leur donne une plateforme très large parce que on parle d’une présence sur la côté sud de l’OTAN », a-t-elle déclaré.
La présence russe accrue dans le pays pourrait également permettre à Moscou de mieux contrôler les flux de réfugiés vers l’Europe, ce qui pourrait être utilisé pour déstabiliser davantage l’Union européenne. Jeudi, le Commandement des États-Unis pour l’Afrique a publié de nouvelles preuves que des avions de chasse russes, appartenait à une entreprise armée privée soutenue par l’Etat
Une réunion a été prévue entre les ministres russes de Affaires étrangères et de la défenses avec leurs homologues turcs le dimanche. Toutefois, la réunion a été annulée suite à l’offensive des forces militaire du gouvernement Al Wifak contre la ville de Syrte.
Le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré le lundi qu’Ankara était déterminé à conclure un accord de cessez-le-feu durable. Dans ce contexte, Dalay de l’académie Bosch a déclaré : compte tenu des enjeux et de la multitude d’acteurs impliqués, ce qui va suivre ressemblera davantage à la gestion des conflits qu’à la résolution.