ALGER – Le conflit turco-français a pris une dimension dangereuse en Algérie. En fait, des signes d’une terrible infiltration des deux parties à l’intérieur du pouvoir central algérien. Face aux mécanismes traditionnels français d’influence en Algérie, les Turcs ont opté pour des lobbies modernes, à travers une reproduction de l’expérience de Said Bouteflika, avec Mohamed Taboun, fils du président Abdel-Majid Taboon.
D’une manière sans précédent, les relations internes dans le palais présidentiel algérien ont été très tendues dernièrement. Une situation qui a poussé le président Taboun à intervenir pour blâmer certains de ses conseillers et un membre de sa famille, sur fond de contacts suspects qui visent la reproduction de l’expérience du l’ancien régime (l’expérience qui a été menée à l’ombre par le conseiller et frère cadet Said Bouteflika) à travers la préparation de son fils Mohamed Taboun pour qu’il soit le lien solide au centre du pouvoir.
Selon le site Web, Maghreb Intelligence le palais El Mouradia avait connue à la fin de la semaine dernière une tension inhabituelle après que le président Taboun s’est intervenu pour châtier son fils Mohamed, ainsi que son ami turc, Ahmed Demeral, qui a exploité sa relation personnelle avec le président pour communiquer avec le fils.
Le site a rapporté que le mystérieux conseiller du palais présidentiel, Boualam Boualam a averti le président des relations entre son fils Mohamed et Demiral, l’un des membres éminents du lobby turc en Algérie, sont devenues une véritable préoccupation, surtout après avoir occupé une place importante dans les médias locaux.
En fait, Demeral est l’une des personnalités turques de premier plan qui entretiennent de bonnes relations avec le président Abdul Majeed Taboun, et il est chargée de la gestion et du soutien des intérêts turcs en Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et des investissements. Ce qui a été remarquablement renforcé au cours des dernières années du régime de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.
Par ailleurs, dans ses aveux, l’ancien premier ministre emprisonné Ahmed Ouyahia a révélé mardi devant le pouvoir judiciaire l’expansion terrible de l’influence turque dans le pays, à travers les sociétés de construction et de bâtiment, en disant devant le juge de la séance, « Dieu sait la quantité de pain que les étrangers ont mangée en Algérie, notamment dans le domaine de la construction », en référence aux Turcs.
En Algérie, les Turcs ont le monopole des projets de construction et de bâtiment au cours des deux dernières décennies, car les entreprises turques soutenues par un lobby très actif ont achevé des dizaines de milliers d’appartements et de projets d’infrastructure malgré la crise économique qui frappe le pays depuis 2014.
Une source proche a révélé au journal Al-Arab que l’Algérie est devenue, lors de dernières vingtaine d’années un espace ouvert pour les lobbies turcs. En fait, après l’infiltration, pendant des années, du lobby fidèle à Abdullah Gulen, d’une manière attirante, à travers les activités économiques, commerciales, caritatives et d’information, le lobby fidèle au régime de Recep Tayyip Erdogan a pris le relève où Ahmed Demeral a su connecter un solide réseau de relations dans les milieux décisionnels algériens depuis 2016.
La source a ajouté: « L’Algérie ouvre ses portes à une influence turque officielle qui porte des ambitions ottomanes. Elle est devenue un véritable concurrent de l’influence historique française en Algérie ».
Cependant, l’incident récent du palais El Mouradia pourrait révéler des faits cachés pour l’opinion publique. Et cela peut provoquer de vives réactions de la part des Français, qui ont désormais le sentiment que leurs intérêts sont restreints après que le lobby turc eut recours à des relations familiales afin d’acquérir d’importants projets qui appartenaient auparavant aux Français.
Les relations d’Ahmed Demiral avec l’actuel président algérien remontent à 2016, lorsqu’il était ministre du logement à l’époque de Bouteflika. L’entrée de son fils Mohamed sur la ligne des conflits financiers et des affaires avec les hommes des finances et domination turcs pourrait mettre le président Tebboun devant un nouveau front, et donc il se précipita pour limiter l’influence de son fils et encadré son ami.
Taboun s’est adressé à Ahmed Demiral en disant: «Vous êtes mon ami et pas l’ami de mon fils, et il n’est pas nécessaire d’entrer sous des angles étroits.» Cependant, l’incident est susceptible de soulever des questions sur la relation entre les deux hommes, surtout si elle est liée à la direction de Taboun pour le portefeuille de logement qui a épuisé des milliards de dollars dans des projets entourés des doutes.
Le site Internet, Maghreb Intelligence a indiqué que le lobby turc avait tenté d’exploiter Mohamed Taboun pour convaince son père de mettre en place un projet gouvernemental dans le secteur pétrochimique, dont le coût financier est estimé à environ six milliards de dollars, au profit des entreprises turques. Raison pour laquelle les turcs ont entamé une compagne pour influencer le fils du président pour qu’il soit le parrain des intérêts turcs dans le palais présidentiel.