Comité de la rédaction
Parallèlement aux évolutions de la guerre en Libye, une source algérienne digne de confiance a indiqué à l’Observatoire MENA, que la crise libyenne pourrait se déplacer vers d’autres régions de la côte nord de l’Afrique au cours de la période à venir et en particulier la Tunisie et l’Algérie, soulignant que les progrès du gouvernement libyen d’Al Wifak ont encouragé les Frères musulmans en Algérie de tenter de créer une nouvelle réalité dans le pays, à travers le soutien turc.
Les déclarations de notre source se coïncident avec le tweet de Ridha Boudraa Al-Houssaini, un membre des Frères musulmans algériens résidant en Turquie, dans lequel il considère les développements sur la scène libyenne comme un précurseur de ce qu’il a décrit comme la libération du peuple algérien et des peuples de la région.
Un blocage européen et le dossier de gaz
Selon notre interlocuteur, les derniers développements pour créer une nouvelle réalité dans la région de l’Afrique du nord sont orchestrés par la Turquie pour contrôler la côte sud de la Méditerranée, en face des côtes européennes, surtout que le gouvernement turc est convaincu de l’impossibilité d’adhérer à l’Union européenne, à cause de ses orientations islamiques et ses relations avec les Frères musulmans.
Notre source indique également que le contrôle de la côte méditerranéenne sud permettra au gouvernement turc d’exercer de pression stratégiques sur le continent européen, à l’instar de l’immigration illégale et les champs de pétrole et de gaz en Méditerranée, expliquant: «Le fait d’avoir des cartes de pression permettra à la Turquie d’obtenir des avantages supplémentaires de l’Union européenne qui couvrent les pertes de son non-adhésion à l’Union européenne. Au moment où les forces d’Al-Wefaq contrôlent la situation en Libye et le mouvement Ennahda contrôle le pouvoir en Tunisie, l’Algérie apparaît comme une nouvelle cible pour un nouveau projet turc dans la région.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Bogadom, a mis en garde contre l’intervention militaire turque en Libye qui contribuera à armer des groupes qui menaceront la sécurité de la région dans son ensemble, soulignant que son pays suit avec préoccupations les développements politiques et sécuritaires en Libye.
Selon notre source, les possibilité que les tensions atteignent l’Algérie sont en relation avec l’état de préoccupation européenne concernant l’expansion turque dans la région nord-africaine et l’état de grande tension qui s’est produit récemment entre Chypre et la Grèce d’une part et la Turquie d’autre part, au sujet des fouilles en Méditerranée, ce qui indique qu’Ankara aspire actuellement développer l’exploration gazière.
Alliances doctrinales
De son côté, l’analyste politique, Asif Al-Khalidi trouve que les efforts turcs pour se propager et s’étendre en Afrique du Nord et dans la région arabe passent par les alliances de l’Islam politique et ses dans la région, considérant que les objectifs turcs ont commencé à apparaître clairement avec l’arrivée du Parti de la justice et du développement, qui est affilié aux Frères musulmans, Au pouvoir en 2002.
Al-Khalidi évoque les liens du gouvernement turc avec les Frères musulmans, en Syrie et en Tunisie, ajoutant: «La Turquie a commencé la recherche d’un rôle dans le monde arabe dans son ensemble, à partir de la Syrie, qui représentait le point d’entrée dans le monde arabe, politiquement, économiquement et médiatiquement.
En 2018, la Turquie a annoncé son intervention militaire directe dans le nord de la Syrie, et elle a également fait face à des accusations de l’opposition syrienne, de soutenir l’aile des Frères musulmans dans le contrôle des institutions et organes de l’opposition, représentée par l’opposition Coalition nationale, basée à Istanbul.
Dans le même contexte, la source de l’Observatoire MENA indique que le gouvernement turc cherche à exploiter, les dirigeants affiliés aux Frères musulmans de plusieurs pays arabes résidants sur son territoire et le rapprochement idéologique entre le parti d’Erdogan et les groupes des Frères musulmans, ce qui fait de ces groupes le moyen le plus court pour étendre leur influence dans la région, ajoutant: «Avec le déclenchement du printemps arabe le groupe des frères musulmans a vu qu’il avait la chance d’être l’héritier des régimes militaires dans la région arabe et que l’avenir politique de la région serait marqué par un caractère religieux. Raison pour laquelle il a recherché un soutien extérieur pour confirmer sa capacité à consolider les fondements de son règne dans la région arabe, créant ainsi un intérêt commun entre les Frères et la Turquie.