C’est une première, les voix critiquant publiquement le duo chiite : Hezbollah et le Mouvement Amal s’élèvent de plus en plus au sein de leur incubateur populaire au Sud et à la Bekaa libanaise à cause de l’insécurité et des crimes commis par le duo dans leurs régions. Il s’agit en outre du marché du dollar qui a transformé le Sud et la Bekaa en un « petit enfer » selon les mots des habitants.
A cela s’ajoute un différend étouffé entre Hezbollah et le Mouvement Amal qui commence dernièrement à faire de bruit à cause de leur compétition autour du trafic des dollars.
Il est devenu plus clair hier quand un groupe appartenant au Mouvement Amal dans la ville de Tyr sur la côte a appelé les personnes économiquement touchées à organiser un sit-in à la Place Al-Qassam sous le commandement de Moussa Sadr pour revendiquer de mettre un terme à leur précarité. Mais par manque de coordination avec Hezbollah dans la ville, le parti a demandé à ses partisans de n’y pas participer. Une chose qui a provoqué la confusion et a créé un climat de tensions mais sans pour autant annoncer l’annulation ou le report du sit-in.
Le sit-in qui aurait été organisé aujourd’hui à 11h n’a enregistré la présence d’aucun participant selon des médias libanais pourtant les forces de sécurité chargées de protéger les sit-inneurs et les représentants des médias locaux y étaient présents à 10h du matin.
Des sources ont indiqué à MENA que l’absence de participants est due à des craintes que des affrontements entre le Mouvement Amal et Hezbollah auraient eu lieu après les menaces de ce dernier de rompre le sit-in par tous les moyens même en utilisant les armes si nécessaire.
L’insécurité au Sud et à la Bekaa
Le duo contrôle en long et en large le sud libanais, tandis qu’il partage le pouvoir à la Bekaa avec les tribus et les familles armées en arrivant même à construire à elle seule une armée séparée. De temps en temps, des escarmouches se déclenchent qui se transforment parfois en des affrontements. Ce qui a compliqué davantage la situation et d’effrayer encore les habitants de ces régions avec les essais de démonstration de forces par les différentes parties tantôt avec des tirs aveugles, tantôt en explosant des bombes.
Mais dernièrement, c’est qu’un conflit individuel entre deux familles qui a évolué en un échange de tirs et de grenades propulsées par des roquettes dans la localité de Ras Al-Ain à Baalbek, sans faire de victimes. Des entités de la Bekaa ont considéré la commission de sécurité appartenant au duo chiite le responsable de tout ce qui se passe dans la région, étant donné que le rendement de la commission ainsi que les dirigeants sécuritaires et militaires de Hezbollah dans la région couvrent ceux qui violent la sécurité.
De plus, les incidents de coups de feu se sont répétées dans les zones habitées. Pour la troisième fois consécutive un inconnu a tiré des balles à Bint Jbeil au Sud au milieu des maisons dans un quartier peuplé. La première fois était dans les environs de la ville et la deuxième au marché populaire de Bint Jbeil et en plein jour.
Dans un autre contexte, des manifestants ont fermé la route internationale et le trafic s’est arrêté dans les deux sens sur la route reliant Chtoura à Dahr El Baïdar au niveau du carrefour Kab Elias.
Dernièrement, des voix se sont élevées contre Hezbollah dans ses fiefs en s’opposant à sa politique appliquée imposant aux personnes qui traitent avec lui et qui ont bénéficié précédemment des crédits de les rembourser en dollar. Il s’agit de mettre les mécanismes de retrait d’argent au nom de ses associations dans les régions qu’il contrôle. Ces associations jouent le rôle des banques en accordant des crédits aux clients, hypothéquant de l’or et d’autres transactions bancaires dans un moment où le cours de devise sur le marché a atteint un niveau sans précédent. Une donne qui a fait augmenter de quatre fois la valeur des crédits.
En outre, le duel chiite est apparu à travers les problématiques récurrentes autour des points de change à Tyr et une concurrence financière ainsi que le trafic illégal du dollar ou ce qu’on appelle les « trafiquants de valise » qui a causé plusieurs blessés des deux côtés.
Le dernier incident a eu lieu hier à Tyr lors de ce qui a été dénommé « La nuit de terreur explosive » quand l’un des combattants armés et le combattant en Syrie parmi les unités d’élite du Hezbollah a lancé des grenades.
Le site d’informations « Janoubia » a confirmé que le dénommé «Wissam Jahir » a fait hier soir une « incursion » de bombes dans la ville de Tyr où il a lancé trois bombes l’une d’entre elles sur sa voiture tandis que les deux autres n’avaient pas de cibles. En effet, des civils ont été blessés. Les informations indiquent que Jahir avaient deux autres bombes dont une n’a pas explosé et la deuxième a été saisie avec lui sans pouvoir retirer son anneau de la goupille de sécurité.
Selon le même site, le problème de Jahir qui s’est par la suite rendu aux services de renseignement concerne des problématiques récurrentes dernièrement autour du duel chiite sur le trafic du dollar et les points de change et une concurrence financière.
En revanche, l’histoire officielle véhiculée par le duo chiite indique que Jahir a lancé les trois grenades à main car il souffre de problèmes de santé psychologiques et neurologiques.
Cependant, la population à Tyr ferme les oreilles à l’histoire officielle notamment que ceux qui connaissent Jahir assurent qu’il ne souffre d’aucun problème de santé ni neurologique. D’autant plus qu’il est revenu récemment des missions de combat en Syrie. Les rumeurs disent aussi que les forces de sécurité étaient au courant à travers des menaces et des messages vocaux entre des concurrents autour du trafic des dollar.
Des pistons et corruption sécuritaire
Les sources de MENA ont indiqué : «Comme à l’accoutumé, les auteurs d’actes de terreur et les personnes impliquées dans des crimes au Sud et à la Bekaa s’échappent aux poursuites judiciaires de manières diverses dont les pistons et la corruption politique et sécuritaire, comme on le sait tous, sous prétexte parfois de la réconciliation et dépend de la partie la plus forte.
Des medias libanais ont rapporté selon une source sécuritaire, après l’incident des affrontements de Baalbek « le problème c’est que les dirigeants politiques tiennent les forces de sécurité et militaires pour responsables mais dès que nous demandons l’un de ceux qui violent la loi pour l’interpeler, ils interviennent pour le libérer sous prétexte qu’il fait partie de la commission ».
A cause de ce duel chiite, les conditions de vie de son incubateur se dégradent davantage. à cela s’ajoutent la répression et les arrestations qui touchent leurs opposants après la répression de la révolution syrienne suivie par le cambriolage des propriétés des civils, le trafic de drogue et d’antiquités ainsi que le marché noir du dollar qui sème la terreur à l’intérieur par des bandes criminelles protégées par les dirigeants. Sans oublier par ailleurs la baisse des salaires de ses éléments après la réduction du soutien financier iranien au profit de ses milices à cause des sanctions économiques imposées sur le pays. En outre, il y a le risque d’entrer en confrontation contre Israël dans le cadre de la réponse iranienne suite à l’assassinat du physicien nucléaire, Mohsen Fakhrizadeh.