Globsec est un Think Tank mondial situé à Bratislava engagé dans le renforcement de la sécurité, la prospérité et la durabilité en Europe et dans le monde. C’est une organisation indépendante, non partisane et non gouvernementale dont le principal objectif est de façonner le débat mondial en menant des activités de recherche et en entrant en contact avec des experts de la politique étrangère et de la sécurité. L’organisation cherche à créer une sorte d’influence reflétant ses valeurs visant un ordre libéral et démocratique dans le monde transatlantique et en faisant participer des décideurs politiques de premier plan et des hauts dirigeants de divers secteurs dans ses initiatives politiques. Le Think Tank publie régulièrement des analyses ainsi que des papiers politiques et des publications qui répondent aux défis actuels émergeants dans le monde politique en cinq domaines :
La défense, la sécurité, la démocratie et la résilience, l’économie et l’avenir de l’Europe et de la technologie. Pour avoir plus d’informations, on peut les trouver ici :
Projet de lutte contre l’extrémisme (CEP)
C’est une organisation internationale, non partisane et à but non lucratif qui vise à faire face à la menace des idéologies extrémistes et à renforcer les forces démocratiques pluralistes. Elle traite l’extrémisme sous toutes ses formes, y compris l’extrémisme islamiste / le terrorisme / ainsi que l’extrémisme des deux ailes droite et gauche. Pour y parvenir, l’organisation exerce une pression sur les réseaux de soutien matériel et financier des organisations extrémistes et terroristes par le biais des recherches et des études. Elle agit également contre les discours extrémistes et terroristes et les tactiques de recrutement via Internet, ainsi qu’elle œuvre pour le développement de bonnes pratiques permettant la réintégration des extrémistes et des terroristes, et la promotion des régimes et des lois efficients. Outre ses bureaux aux États-Unis, l’organisation dispose des bureaux et d’une entité juridique distincte particulière au projet anti-extrémisme (lutte contre l’extrémisme) en Allemagne / Berlin GMBH et maintient des représentations à Bruxelles. Les activités de l’organisation sont dirigées par un groupe mondial d’anciens hommes politiques, de hauts responsables gouvernementaux et de diplomates. L’organisation soutient aussi les décideurs à faire évoluer des lois et des règlements efficaces permettant de prévenir et de lutter contre l’extrémisme et le terrorisme, particulièrement dans le domaine de la lutte contre le financement du terrorisme. Pour plus d’informations, on consulte le lien suivant :
L’équipe de recherche:
Andrea Marinkovic, chercheuse débutante, Globesk Politicy Institute
Viktor Szücs, chercheur, Globesk Politics Institute /
Martina Volochkova, chercheuse externe, Globsec Policy Institute
Consultants:
Egdūnas Račius, professeur d’études islamiques, Université Vytautas-Magnus, Lituanie
Kacper Rekawek: chercheur externe, Globesk Politicy Institute
L’équipe de recherche est totalement indépendante dans la mise en œuvre du projet et elle a la responsabilité éditoriale de toutes les opinions et idées présentées ici. La photo de couverture représente une manifestation à Tunis d’une personne faisant le geste de Rabia / Reportage et archives / Agence Anadolu
Introduction :
L’islam politique, tel que présenté par les Frères musulmans, va-t-il avoir sa place pour réussir dans les pays habités par des musulmans autochtones ? Et son succès dépendra-t-il des formes de religiosité islamique dans ces pays, la composition institutionnelle des sociétés musulmanes et le niveau d’intégration, de la discrimination ou de la présence des forces islamiques radicales? GLOBSEC a entrepris le projet anti-extrémisme (CEP), les activités d’Europe centrale et de l’EST des Frères musulmans, pour aider à répondre à ces questions et plus encore dans cinq pays d’Europe centrale et de l’EST : Bosnie-Herzégovine, République tchèque, Macédoine du Nord, Pologne et Serbie.
Chacun d’eux constitue un paysage différent des sociétés islamiques et les organisations religieuses qui les représentent. Et les études représentent un cas distinct pour cartographier les activités, les succès et les échecs du mouvement des Frères musulmans au fil du temps. Les deux rapports précédents de ce projet ont établi une méthodologie pour cet objectif et ils ont détaillé les cas de trois pays (République tchèque, la Pologne et la Serbie). Ce rapport se focalise sur les organisations de deux autres pays, à savoir : la Macédoine du Nord et la Bosnie-Herzégovine. Les pays concernés par le rapport précédent ayant certaines orientations données et partagent des similitudes dans les cinq pays. Or, on ne peut pas en dire autant de la situation des milieux islamiques dans les deux pays au cœur de ce rapport. Les communautés musulmanes du nord de la Macédoine sont exposées à un ensemble varié et riche d’influences, et il y a certains islamistes qui ont disparu avec le temps, tandis que certains d’autres sont venus de la Turquie. La situation en Bosnie-Herzégovine, en revanche, est très différente en raison de sa longue histoire d’ouverture sur les Frères musulmans, bien que l’ouverture n’ait pas été très fructueuse ou directe. Néanmoins, ce mouvement continue d’inspirer une certaine catégorie de la population musulmane locale. En conclusion du rapport, il y a un résumé des quatre groupes révélés par la recherche dans les cinq pays au cœur de ce projet, qui sont organisés dans des catégories étendues.
Chaque catégorie représente une classification différente dans sa façon de fonctionnement et ses objectifs, mais surtout ses liens avec les Frères musulmans. La première est les organisations d’étudiants et de jeunes, et dans la plupart des cas, ces organisations ont été créées il y a des décennies et ont progressivement commencé à occuper un espace secondiare dans les sociétés musulmanes où leurs dirigeants opèrent loin de la scène.
La deuxième catégorie d’organisations est constituée des groupes principaux et elle occupe le champ d’application plus large. Pourtant, ces groupes ne « se sont plongés dans les eaux islamiques » pendant une période courte à un moment donné de leur passé en entrant en contact avec les institutions basées en Europe et censées être liées aux frères musulmane.
La troisième catégorie regroupe plusieurs militants politiques organisés marginalement et l’Organisation des jeunes, qui soutiennent tous ouvertement le régime des Frères musulmans en Égypte, notamment ce qu’on appelle le Printemps arabe en Égypte en 2011-2013. Ou ils s’inspirent des idéologues des Frères musulmans et gardent les liens avec eux et avec leurs institutions à Bruxelles. La dernière catégorie concerne les organisations qui s’approchent lentement du champ de l’islam politique avec l’aide des parties influentes outre les Frères musulmans.
Macédoine du Nord :
Selon le dernier recensement réalisé en 2002, un tiers de la population de la Macédoine du Nord est musulmane. (1)
Ils sont également répartis selon l’appartenance ethnique, et la plus grande ethnie parmi eux est albanaise (25%), suivie par les Turcs, les Bosniaques et les Torbèches. (2)
Néanmoins, ces informations sont considérées comme obsolètes pour beaucoup, puisque la population actuelle de musulmans en Macédoine du Nord est estimée entre 36,6% (3) et 43,6% (4). La principale autorité religieuse des musulmansen Macédoine du Nord est la communauté religieuse islamique (мак. Исламска верска заедница, alb. Bashkësisë Islame, IVZ).
IVZ a été créé en 1991 et reconnu par le gouvernement en 1994. Le site officiel de l’IVZ appelle à assoir la paix par la force et il a déjà dénoncé des mesures extrémistes en Macédoine du Nord.
La présence des Frères musulmans en Macédoine du Nord
À l’instar de la Serbie, il y a un grand écart dans les recherches académiques et politiques qui se concentrent sur la présence des Frères musulmans en tant que mouvement d’islam politique dans le pays. (7). Malgré cela, à travers la recherche effectuée pour cette étude sur le Nord et les organisations macédoniennes associées au réseau des Frères musulmans, il s’est avéré que l’une d’entre elles est membre du Forum européens des organisations musulmanes de jeunes et d’étudiants (FEMYSO). L’organisation s’appelle Forumi Rinor Islam (Forum des jeunes musulmans, FRI) et elle est basée à Tetovo (8). Ses représentants ont assisté aux événements et aux congrès de FEMYSO et ont été élus parmi les membres de l’équipe dirigeante de FEMYSO (9).
FRI est considérée comme étant une organisation de jeunes non gouvernementale, fondée en 2000 suite à l’activité et à la volonté des jeunes (10). L’organisation est présente sur Internet via un site Web et des pages sur les réseaux sociaux, y compris une chaîne YouTube, une page Facebook avec plus de 5000 abonnés et une page Instagram avec 1700 abonnés. (11)
FRI détient également un ancien domaine Web qui ne l’utilise pas actuellement utilisé et il est inaccessible. (12)
Contrairement au membre de FEMYSO de Bosnie-Herzégovine, AKOS, le site web de FRI contient quelques articles autour des Frères musulmans. La majorité écrasante de ces articles, environ 15 articles, sont publiés entre 2012 et 2016 et couvrent des événements autour des Frères musulmans en Égypte.(13)
Un entretien avec Intissar Kheriji, la cheffe de FEMYSO et la fille du président du parti tunisien Ennahda (14), Rachied Ghannouchi, est également sur le site, sans pour autant mentionner l’islam politique ou les Frères musulmans. (15)
Le site FRI affiche également un seul article sur la vie et l’activité du fondateur des Frères musulmans, Hassan el-Banna. (16)
Les activités de FRI sont axées principalement sur l’éducation et l’aide humanitaire, comme en témoignent ses résultats sur les réseaux sociaux. L’organisation propose plusieurs sessions de formation pour les jeunes sur des sujets liés à la santé et à l’éducation (17) elle attribue des à l’instaar « Le jeune savant de l’année », lors des célébrations annuelle du Nouvel de l’Hégire. Des fonds sont collectés pour les produits alimentaires et d’hygiène destinés aux familles nécessiteuses de toute la Macédoine du Nord. Aucune information n’est disponible dans l’onglet «Activité» sur son site Web. En ce qui concerne le traitement des questions politiques, il n’y a que des appels aux organisateurs de la LGBT Pride et aux jeunes qui y participent.
La Macédoine a été découverte qui appelle à mettre un terme aux pratiques menant à un « déséquilibre des composantes morales » (20), tandis que le Front islamique de la jeunesse n’est pas liée d’une manière officielle à aucun parti politique en Macédoine du Nord.
Les experts ont proposé que l’organisation opère d’une façon générale dans le domaine de l’islam politique. En août 2011, un congrès organisé par le Front de la jeunesse de l’Islam intitulée «L’Islam en Europe (le danger ou la délivrance) a attiré un grand intérêt public en raison de ses liens présumés avec l’extrémisme islamique, car l’intervenant invité était Hani Ramadan, frère de Tariq Ramadan et petit-fils de Hassan el-Banna. (22)
IVZ en Macédoine du Nord a exprimé ses inquiétudes à propos de ces événements car elle croyait que la participation des ONG dans l’organisation des réunions et des séminaires religieux ainsi qu’aux activités de collecte des fonds signifie une ingérence dans les affaires religieuses, qui sont de la responsabilité de la société. (23)
Ce qui est intéressant c’est qu’il n’y a aucune mention de ce congrès sur les comptes actuels des réseaux sociaux de FRI, à l’exception de l’enregistrement sur sa chaîne YouTube. (24)
En outre, les publications disponibles les plus récentes remontent à huit ans. Ceci peut indiquer que l’organisation s’est distancée de cet événement passé et de ses répercussions. L’un des experts interrogés a indiqué que FRI jouit actuellement d’une bonne réputation et que l’organisation n’a pas de relation avec les Frères musulmans. (25)
Par ailleurs, l’organisation Legis, une ONG de Macédoine du Nord, a attiré l’attention en raison de la participation de Yasmine Redibi, l’ancienne présidente du groupe et l’épouse de l’actuel président, à la Flottille de la liberté de Gaza en 2010, suscitant une polémique en ce qui concerne ses éventuels liens avec les Frères musulmans. (26)
LEGIS travaille depuis 2009, aux niveaux national et international, y compris Bosnie-Herzégovine, Gaza, Somalie, Myanmar, Syrie et Grèce, et ce à travers la collecte et l’attribution des aides pour atténuer les impacts des catastrophes naturelles, telles que les inondations, et en aidant les migrants et les réfugiés. (27)
Les contacts des Frères musulmans passaient par deux membres des Frères musulmans égyptiens, le Dr Mohamed El-Beltagy et le Dr Hazem Farouk, qui ont été arrêtés à bord de la flottille et détenus dans une prison israélienne suite à un raid du commando israélien sur le navire. (28)
Redžepi, qui était sur le navire de la Flottille Mavi Marmara, a nié avoir des liens avec les Frères musulmans, en indiquant qu’il était une personnalité célèbre concernée par les affaires humanitaires qui avait l’intention d’embraquer les aides humanitaires régies par des «militants des droits de l’Homme». 29
Loin des spéculations, aucune autre preuve n’a été trouvée pour prouver les allégations de l’existence des liens avec les Frères musulmans.
Les influences étrangères
Bien qu’il n’y ait pas aucune indication sur la présence des Frères musulmans en Macédoine du Nord, d’autres acteurs étrangers ayant une influence significative sur les contextes politiques et religieux du pays ont été mentionnés. Dans toutes les discussions, la Turquie et l’AKP se sont avérés ayant une grande influence en Macédoine du Nord. A l’instar de la Serbie, l’influence de la Turquie est considérée comme institutionnelle et méthodologique. (30)
L’une des personnes rencontrées a évoqué que TİKA (31) est toujours présente dans l’arrière plan des évolutions importantes en Macédoine du Nord. Cela se justifie probablement par les relations avec la Turquie, y compris les influences historiques et culturelles de l’Empire ottoman sur les Balkans, particulièrement la Macédoine du Nord, ainsi que la présence d’une proportion remarquable de Turcs parmi la population. En outre, les liens personnels de la population macédonienne avec la Turquie sont évidents – de nombreux Albanais ont des proches et des amis en Turquie, et beaucoup d’entre eux ont suivi leur éducation en Turquie. (34)
A titre d’exemple, la Turquie finance la reconstruction des mosquées en Macédoine du Nord, à l’instar de la mosquée historique Ali Pascha fondée au XVIe siècle à Ohrid. (35)
En outre, la Turquie donne de l’argent pour les animaux utilisés pour le sacrifice annuel, car IVZ a réduit les dons limités, ce qui a renforcé la bonne réputation de la Turquie parmi les communautés de Macédoine du Nord. L’influence de la Turquie serait également liée à la création du parti politique de Besa ; Parti politique albanais de droite en activité depuis 2014. Le Mouvement Besa a remporté quatre sièges au Parlement macédonien lors des élections de 2020. (37)
Selon plusieurs récits, Besa est avec un fond islamiste et il est financé par des pays étrangers, notamment la Turquie(38). Si la direction du Besa nie avoir des liens directs, il a des rédacteurs connus dans des médias pro-Erdogan et qui suivent ouvertement la ligne d’Erdogan. (39)
Lors de la mobilisation des voix au niveau communautaire, ils invoquaient la «carte Erdogan», mais au niveau des élites et national, leur discours tournait autour des lignes ethniques et « la promotion des questions et des valeurs albanaises» (41). Pour renforcer son influence, la Turquie entretient de bonnes relations avec la minorité nationale turque en Macédoine du Nord, ainsi qu’avec le petit groupe musulman macédonien Torbeši, en raison des similitudes au niveau de leurs opinions politiques conservatrices. Comme indiqué dans la première partie du rapport, les Albanais autochtones constituent la plus importante communauté musulmane dans le pays et ayant un poids politique et social considérable.
Les partenaires de la rencontre de ce rapport ont supposé que la Turquie avait l’intention d’exploiter cette influence dans le cadre de son objectif stratégique de néo-ottomanisme (43). Dans le même contexte, il a été évoqué qu’entre 2011 et 2014, la Turquie avait organisé des académies politiques pour les jeunes à Ankara, y compris en Macédoine du Nord, où d’autres membres du Parti de la justice et du développement étaient présents. Cette chronologie correspond aux allégations concernant la mobilisation par l’AKP des jeunes des Frères musulmans. Ceci indique que le moment est venu pour rejoindre le parti politique de Besa. Cependant, elle n’a pas utilisé le discours de l’islam politique dans son discours politique général, mais elle appelle plutôt à «renforcer de nouveau les relations» avec la Macédoine du Nord pour gagner plus de droits et de respect pour les Albanais dans le pays. Ces derniers sont souvent sapés ou négligés.
Le Parti Besa est également lié à la maison d’édition Logos-A, (47) parce qu’elle a publié des livres de Hassan el-Banna et Yousuf al-Qaradawi, parmi de nombreux autres auteurs (48). Ces livres ont été presque exclusivement traduits en albanais. Par exemple, des publicités pour Le livre de Qaradawi intitulé « Le Licite et l’’illicite en Islam» a été trouvé sur la page Facebook de Logos-A. (50)
A cause de son lien avec Besa, la société Logos-A aurait été attaquée par d’autres partis politiques en Macédoine, spécifiquement le VMRO-DPMNE (51), pour avoir publié des livres et inspiré un nouveau mouvement intellectuel en politique. (52)
L’un des interlocuteurs experts a affirmé l’existence des liens entre Besa et Logos-A, ce qui indique qu’un seul courant au sein de Besa se concentre fortement sur les évolutions idéologiques à travers les livres et l’éducation tout en étant sympathisant de l’ancien premier ministre turc Davutoglu et entretient des relations personnelles fortes avec des Qataris.
Il a de même jeté la lumière sur la présence du mouvement Gülen, qui était en conflit avec le gouvernement Erdogan, dans les entretiens relatifs à la Macédoine du Nord. Les adeptes de Gülen sont principalement présents dans le secteur de l’éducation à travers des écoles comme celle de Yahya Kemal College de Skopje, qui a été menacée de fermeture en août 2016 en raison de ses liens avec le mouvement Gülen. (54)
Le récit personnel de l’une des personnes interrogées a mis en exergue des allégations selon lesquelles la Turquie aurait incité à la persécution les membres du mouvement Gülen en Macédoine du Nord en échange d’aider à l’acceptation du parti politique montant Besa dans la coalition avec le parti au pouvoir à l’époque, VMRO-DPMNE. (55)
En outre, Logos-A serait fortement liée au Parti de Besa, et cela pointe donc d’une façon secondaire des liens secondaires avec le Parti de la justice et du développement au pouvoir en Turquie.
On peut constater aussi que «les troubles internes en Turquie se reflètent toujours politiquement sur la Macédoine du Nord». Ce pressentiment a été confirmé dans toutes les rencontres, ce qui a conduit à l’intensification des discussions autour de la vulnérabilité de la Macédoine. Cela a été décrit comme étant de haute importance, puisqu’il suppose qu’«un conflit pour un nouveau califat se déroule actuellement dans le monde », en faisant allusion aux relations entre la Turquie et les États du Golfe. (58)
Il est important de noter que sur ce point, la personne interrogée a clairement indiqué que, de son point de vue, l’AKP est le même que les Frères musulmans turcs. (59)
Toutes ces rencontres et littérature ont souligné que les autres influences étrangères ont trouvé leur voie vers la Macédoine du Nord, en provenance d’Arabie saoudite, du Qatar, du Koweït et des Émirats arabes unis – toutes sont considérées comme influentes d’une certaine manière, bien que leur influence soit bien moindre que celle de la Turquie. Souvent, ces influences sont transmises par la prédication des différents imams qui ont été formés dans ces pays. (60)
Bien que les influences des États du Golfe soient plus secrètes et qu’il soit difficile de suivre l’argent pour voir où il s’achemine, mais l’architecture de certaines mosquées à travers la Macédoine du Nord est un indicateur fort. (6)
Il y a une augmentation en nombre des «wahhabites barbus», qui reçoivent un soutien financier du Royaume d’Arabie saoudite, du Koweït et des Émirats arabes unis, dans les villages des Torbèches. Les proches et les organismes de bienfaisance, tels que la dotation islamique, sont un sujet de discussion depuis les années 1990 (63).Les extrémistes islamistes fondamentalistes sont entrés dans au sud des Balkans pour la première fois pendant les guerres civiles des années 90, en établissant un lien avec le Golfe (64). Aujourd’hui, les liens de la Macédoine du Nord avec le Kosovo sont importants à cet égard, et il a également été supposé que de nombreux courants wahhabites en ont une influence indirecte.
Cependant, alors que la recherche n’indiquait pas l’existence de l’islam politique et des Frères musulmans, les rencontres ont révélé que des changements pourraient jouer un rôle important dans le développement potentiel de l’islam politique en Macédoine du Nord. L’absence passée et actuelle de l’islam politique est attribuée au fait que la religion n’est pas un facteur important dans la formation de l’identité. Cependant, la transformation continue est claire. Avec la chute du régime communiste en ex-Yougoslavie (RSFY), la religion est apparue comme étant un facteur de la formation de l’identité et le renforcement de l’identité albanaise, considérée comme menacée par la minorité albanaise en raison des efforts visant à renforcer l’identité nationale macédonienne, (66).
Les élites politiques et intellectuelles albanaises ont commencé à inclure l’islam comme un facteur déterminant. Des recherches menées par le Centre d’études sur la sécurité du Kosovo ont indiqué que des représentants, y compris des imams, de la communauté musulmane de Macédoine soutiennent l’islam en tant qu’élément qui a préservé l’identité albanaise en Macédoine.
A travers l’évolution du récit, on constate que la transformation de «l’identité basée sur la langue et la culture» en «identité basée sur la langue, la culture et l’islam» est de plus en plus claire dans le discours politique, comme le discours des représentants de l’Union démocratique pour l’intégration (DUI) et le Parti démocratique des Albanais (PDSH), (68).
Et les partis politiques (69), Besa, par exemple, indique que l’islam «est un élément indispensable de l’identité nationale de la communauté albanaise» (70). Ces cas sont importants car, comme l’a mentionné l’une des personnes interrogées, «la seconde moitié attend», faisant référence à la poursuite du conflit ethnique en 2001 entre Albanais et Macédoniens (71).
Ces changements sont liés aux évolutions actuelles au niveau mondial, comme l’a noté l’un des experts interrogés.
Il semble que la Turquie ait accordé une plus grande valeur à son identité islamique ces dernières années, ce qui, selon l’expert, se reflétera également dans le contexte nord-macédonien dans les années à venir en raison des liaisons entre les deux pays. (72)
Les jeunes générations, en particulier, sont considérées comme vulnérables à de telles éventuelles évolutions car elles sont plus susceptibles à se battre plus pour la «cause islamique» que pour la «cause albanaise» comme c’était le cas avec l’ancienne génération (73). Pour résumer les propos de l’un des experts rencontrés, nous disait : «L’absence actuelle de l’’islam politique n’exclut pas la possibilité de son développement dans le futur.» (74)
La Bosnie-Herzégovine :
La Bosnie-Herzégovine est composée de plusieurs communautés ethniques: 50,1% de Musulmans de la Bosnie (Bosniaques), suivis de 31% de Serbes, 15,5% de Croates, 3,7% autres ethnies (75). L’islam est apparu en Bosnie-Herzégovine depuis le XVe siècle et s’est ancré dans la société bosniaque durant la période de l’Empire ottoman de 1463 à 1878.
La principale autorité religieuse des musulmans de Bosnie-Herzégovine est la Communauté islamique de Bosnie-Herzégovine (ICBiH), dont le siège est à Sarajevo. Fondée en 1882, alors que la Bosnie était sous la coupe austro-hongroise, elle faisait partie de la communauté islamique de la République fédérative socialiste de Yougoslavie jusqu’en 1992. (77)
La renaissance islamique, l’influence étrangère et l’extrémisme en Bosnie-Herzégovine :
La renaissance islamique a eu lieu depuis les années 1970 en Yougoslavie, avec des phénomènes souvent attribués à l’ouverture d’échanges éducatifs des penseurs musulmans (78). En outre, la croissance financière de la Yougoslavie combinée aux transferts des fonds et aux dons des travailleurs bosniaques invités, c’est-à-dire les Gastarbeiter, qui ont promu la construction des mosquées et d’autres édifices religieux à travers la Fédération. (79)
Cependant, les événements ont pris une tournure regrettable avec l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 1990 et la guerre qui a suivi en Bosnie-Herzégovine de 1992 à 1995. La guerre ethnique sanglante a complètement bouleversé la société bosniaque, avec des milliers de vies perdues et plus de 1000 symboles islamiques détruits. Lors de cette époque, les premières influences étrangères identifiaient en Bosnie-Herzégovine, qui provenaient principalement des pays arabes via les organisations d’aide humanitaire. La guerre a ouvert la porte à des acteurs extérieurs, ainsi qu’à 80 différentes doctrines ou écoles de jurisprudence islamique, Fiqh (y compris le Malékisme, Chafiisme et le Hanbalisme). (81)
En 1992, des soi-disant moudjahidines sont entrés en Bosnie-Herzégovine – il en reste encore un nombre très restreint.(82)
L’aide humanitaire ne se limitait pas à la nourriture et aux autres fournitures, mais elle comprenait également des lectures islamiques du Moyen-Orient, jugées nécessaires pour «ré-islamiser» les musulmans laïques en Bosnie-Herzégovine (83). Après la guerre, les influences étrangères dans le pays ont continué de croître d’une façon très importante, à travers les dons et la construction des mosquées. (84)
Environ 1000 monuments religieux musulmans qui avaient été détruits pendant la guerre, comme les mosquées et les écoles religieuses, ont été négligés avec l’incapacité de l’Institut international de la Croix-Rouge et les institutions de l’Etat de fournir le soutien pour les restructurer. (85)
À cette époque, des pays comme la Malaisie, l’Indonésie, le Koweït, le Qatar, l’Arabie saoudite et la Jordanie ont poursuivi les objectifs de leur politique étrangère en ouvrant et en reconstruisant des mosquées à travers le pays. (86)
L’Arabie saoudite et l’Iran étaient les deux premiers pays à aider la Bosnie-Herzégovine pendant la guerre. La Turquie n’a pas immédiatement fourni son aide bien qu’elle soit considérée comme un «pays frère» de la Bosnie-Herzégovine (87). Avec l’aide de l’Arabie saoudite, l’influence de la renaissance est arrivée principalement sous la forme de courants wahhabites et salafistes. Ils ont financé des jardins d’enfants, des écoles et des mosquées, mais ils ont également édité des livres et des publications salafistes, ainsi que des bourses d’études pour continuer les études en Arabie saoudite. (88)
Après 1995, la Jeunesse islamique active (AIO), composée d’anciens membres de l’Unité Moudjahid, a été créée, et la revue SAFF est devenue le principal média de la foi (Aqîda’) salafiste. (89)
De même, l’influence iranienne était très importante au cours des années 1990, sous la forme d’aides humanitaires mais aussi d’une aide financière et militaire, y compris des armes, des instructeurs militaires et des officiers du renseignement. (90)
L’influence de l’Iran et des chiites dans la période d’après-guerre était importante, bien qu’elle provienne d’un petit groupe. Dès lors, la Bosnie-Herzégovine a considérablement réduit ses liens jadis étroits avec l’Iran, mais elle continue d’entretenir les rapports culturels par le biais du Centre culturel de la République islamique d’Iran, dont les échanges académiques et les publications comme le magazine culturel Buharistan. (91)
Souvent, l’influence de la Turquie sur la Bosnie-Herzégovine est vue comme importante en raison des liens historiques à travers l’Empire ottoman. On estime que les deux tiers environ de la population musulmane bosniaque sont des conservateurs pro-turcs. (92) Cependant, il est à noter que la Turquie n’a pas été parmi les premiers pays à aider la Bosnie pendant la guerre ethnique (93). Sous le règne du Parti de la justice et du développement (AKP), où la politique étrangère de la Turquie reflète un plus grand intérêt pour la région des Balkans en général (94), la Bosnie serait moins concernée par l’aide au développement que la Serbie (moins 30% environ). (95)
Depuis 2002, TİKA est l’une des institutions turques les plus importantes présentes en Bosnie, toutefois, il est également important de noter qu’en 2004, la Présidence turque des affaires religieuses, connue sous le nom de Diyanet, et l’ICBiH ont signé un mémorandum d’accord déclarant que les deux organisations vont coopérer étroitement sur les questions de l’islam, sur la base des traditions et les expériences communes. De plus, les récits autours des différends entre les élites politiques des deux pays indiquent que les relations entre la Turquie et la Bosnie ne sont pas aussi proches qu’on le croit.
Les adeptes de Fethullah Gülen avaient une grande influence sur la Bosnie-Herzégovine, principalement à travers l’éducation et les écoles, ainsi que la Fondation Hizmet, qui existe toujours, à titre d’exemple la publication Novo Frejme. À l’instar de la Macédoine du Nord, l’influence de la Turquie en Bosnie liée au mouvement Gülen était importante. Plus précisément, la discorde entre l’AKP et le mouvement Gülen en 2013 a engendré la détérioration des relations entre le principal parti politique bosniaque (Stranka Demokratske Akcije-SDA) et l’ICBiH qui ont été fortement influencés par la politique du Parti de la justice et du développement et de la Fondation Hizmet. Cela a conduit à isoler le mouvement Gülen de la scène islamique en Bosnie.
De nombreuses relations personnelles ont été rompues, comme l’abandon des enfants des personnes appartenant à l’ICBiH les écoles de Hizmat.
Avec les diverses influences étrangères présentes en Bosnie-Herzégovine, ainsi que d’autres facteurs tel que le nombre de combattants étrangers qui ont quitté le pays pour rejoindre les champs de bataille en Syrie, la population musulmane de Bosnie-Herzégovine est considérée comme vulnérable à la radicalisation et à l’extrémisme. Dans le livre « Le califat des Balkans à venir : la menace de l’islam radical pour l’Europe et l’Occident », la Bosnie-Herzégovine est décrite comme « le berceau du terrorisme en Europe » (100). On constate que le fait de donner un caractère sécuritaire aux musulmans bosniaques est présent à l’intérieur et à l’extérieur des frontières des pays. En effet, les élites politiques des pays voisins expriment leur inquiétude. (101)
On a abordé également lors des rencontres la question de l’’augmentation des titres financiers de la population musulmane bosniaque. Les personnes interrogées ont décrypté la situation de la demande permanente sur les titres financiers par les groupes d’opposition dans le pays et à l’étranger en raison du nombre des combattants étrangers en Bosnie. Deux experts en sécurité ont jeté la lumière que bien que le nombre de wahhabites et de salafistes en Bosnie-Herzégovine soit en augmentation, la menace posée par cette évolution était visiblement exagérée. (102)
L’ICBiH joue un rôle important dans la limitation des influences étrangères et l’interdiction de la radicalisation religieuse au pays. En 1993, le chef des oulémas à l’époque, Mustafa Cerić, a publié une Fatwa (103) concernant l’obéissance obligatoire au hanafisme dans tous les rites religieux en Bosnie-Herzégovine. C’était une méthode pour réduire l’influence des parties étrangères à travers la garantie de la pratique de l’Islam dans le pays dans les limites de la tradition. Toutefois, la fatwa n’incluait pas l’édition et laissait un espace aux acteurs extérieurs pour répandre leur idéologie par le biais des publications (104). En effet, les influences étrangères continuaient de se renforcer en Bosnie pendant et après la guerre.
L’ICBiH a continué de travailler pour réduire l’influence des extrémistes et empêcher la radicalisation religieuse. En 2007, le Conseil islamique de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord a adopté l’article 5 de sa Constitution concernant le hanafisme en tant que pratique dans toutes les mosquées, afin de diminuer les autres interprétations de l’Islam. 105
En outre, le Conseil a également créé le Centre de la modération pour le dialogue afin de promouvoir la consolidation de la paix et le dialogue interconfessionnel entre les membres de la communauté bosniaque. De plus, l’ICBiH a été clair sur les dons des parties étrangères, spécifiquement l’ICBIH stipule qu’en cas d’acceptation des dons, ils sont très clairs en ce qui concerne leur autorité sur les activités pratiquées dans les structures mises en place avec les dons. Par exemple, la bibliothèque Gazi Husrev à Sarajevo a été construite grâce à un don du Qatar, mais elle est entièrement sous le contrôle de l’ICBiH en termes de publications et d’activités qui s’y déroulent.
Malgré les efforts de l’ICBiH pour lutter contre la radicalisation, il est souvent critiqué parce que sa réaction est considérée comme étant faible face à la propagation de l’influence étrangère indésirable. L’ancien chef des oulémas, Mustafa Cerić, a été accusé d’avoir permis aux wahhabites de s’installer en Bosnie et de répandre leur idéologie (108). Les opinions divergeaient dans les cercles académiques et politiques. Certains affirmant que l’ICBiH avait pris de nombreuses mesures pour lutter contre l’extrémisme, tandis que d’autres supposent que Cerić était plus intéressé par le développement de sa position politique dans le pays.
Les Frères musulmans en Bosnie-Herzégovine :
Contrairement à la Serbie et à la Macédoine du Nord, la présence des Frères musulmans en Bosnie-Herzégovine a été un sujet d’intérêt, notamment pour les médias populaires et ceux qui souhaitent en profiter en liant leurs adversaires politiques aux Frères musulmans.
Les premiers rapports des individus et des groupes bosniaques avec les Frères musulmans remontent aux années 1940 avec la création du Groupe de la jeunesse musulmane (BHS: Mladi Muslimani). C’était une organisation d’intellectuels musulmans, souvent décrite comme un groupe illégal d’activistes islamistes, fondée en 1939. (109)
L’organisation est prétendument calquée sur les Frères musulmans (13). Les jeunes musulmans ont été rejetés par le gouvernement yougoslave, après l’opération de Sarajevo, un procès contre 13 penseurs musulmans en 1983 au cours duquel les membres de l’organisation ont été accusés du fondamentalisme islamiste, et principalement d’attaques en tant qu’activité hostile inspirée du nationalisme islamiste ainsi que la constitution d’associations à des fins d’activité hostile et de la propagande hostile. (111)
Parmi les membres fondateurs – condamné à 14 ans de prison (gracié après deux ans) – Alija Izetbegović (plus tard, le premier président de la Bosnie-Herzégovine après la déclaration de l’Indépendance en 1992). (112)
Avant d’être une personnalité politique célèbre en tant que chef du parti politique SDA, puis président, le verdict contre Izetbegović était lié à son article intitulé «La déclaration islamique» qui avait été rédigé dans les années 1970 et republié en 1990. Le contenu de la Déclaration islamique est parfois vu comme étant basée sur une idéologie islamiste similaire à celle des Frères musulmans, (113) et son contenu demeure jusqu’aujourd’hui objet de polémiques.
L’épopée de la présence des Frères musulmans en Bosnie-Herzégovine s’est poursuivie avec la création du Parti d’action démocratique (SDA), avec la présence de nombreux jeunes musulmans avec Izetbegović. Après la mort d’Alija Izetbegović, son fils Bakir a pris la direction du parti et il est depuis membre des Frères musulmans. (115)
En 2014, selon des rapports et la presse jaune, Bekir Izetbegović «a accueilli une délégation des Frères musulmans dans la présidence de la République. Les articles comprenaient également une photo de Bakir Izetbegovic faisant le signe Rab’a, un symbole bien connue auprès des Frères musulmans. Il n’y a pas de compte rendu officiel de cette réunion sur le site web de la présidence. Cette réunion a continué d’être un sujet de polémique – en 2016, le journal serbe Politika a publié un article intitulé «Bakir Izetbegovic sous le contrôle des services de renseignement américains». L’article de Politika évoque que les contacts de Bakir avec les dirigeants des Frères musulmans l’ont placé sous la surveillance du gouvernement américain après avoir classé les Frères musulmans en tant d’organisation terroriste.
Après la condamnation à mort de Mohamed Morsi en 2015, Bekir Izetbegovic a publié un communiqué présidentiel officiel appelant l’Égypte à respecter les droits de l’Homme et à garantir un procès équitable à Morsi. Dans son communiqué, il a indiqué que Morsi avait été élu légalement, mais après «il avait été renversé par un coup d’État militaire, puis privé de sa liberté et soumis à des procédures judiciaires politiquement encadrées visant un affrontement brutal avec les adversaires politiques et les personnes portant des opinions différentes. Cette histoire s’est terminée par une liquidation physique ». (117)
Malgré cela, l’appartenance des Jeunes musulmans aux Frères musulmans a souvent été contestée, en considérant que la raison de la révolte de ce groupe était à cause de l’accord Cvetkovic-Macek, (118) et non à cause de leurs liens islamiques (119). Les preuves indiquent que les membres de la «Jeunes musulmans» étaient un groupe d’intellectuels, à l’époque de la Yougoslavie socialiste, qui étaient d’explorer leurs rapports avec l’Islam et à travers cela ils agissaient pour s’opposer au gouvernement. Leurs explorations les ont amenés à rencontrer des gens d’autres pays dans des circonstances similaires, soit ceux qui résidaient sous la coupe des régimes qui ne laissent pas de place à la religion, comme la Turquie, et que ces circonstances sont aujourd’hui exploitées comme étant un indicateur prouvant leurs liens avec les Frères musulmans (120) et l’opération de Sarajevo en 1983 a jeté la lumière sur la persécution de ces intellectuels sur la base de leur opposition au gouvernement, et non pour planification pour une révolution islamique (121). Selon l’avis du docteur Rajko Danilovic, l’avocat de certains des accusés, la preuve du verdict était soit fabriquée soit exagérée (122). Pour décrire les Jeunes musulmans par rapport aux structures sociétales d’aujourd’hui, un expert a indiqué qu’ils n’étaient «rien de plus qu’un groupe Viber» (123), (124).
En outre, selon les récits des personnes voulant minimiser les répercussions de la rencontre de Bakr Izetbegovic en 2014 avec des représentants des Frères musulmans égyptiens et le fait de brandir le signe de Rabi’a, l’acte était une preuve d’ignorance, et non de soutien des Frères musulmans: Bakir Izetbegovic avait eu l’occasion de rencontrer des membres liés aux Frères musulmans à travers son père et ses relations personnelles, et il a donc été choqué « par les événements du Caire. Il a commis une erreur en exprimant son soutien pour ceux qui ont souffert de la tragédie ». (125)
De plus, le Conseil européen pour la fatwa et la recherche a tenu plusieurs assemblées ordinaires de l’organisation à Sarajevo, en 2007 (126) et 2013 (127). L’idéologue des Frères musulmans, Yousef el-Qaradawi, était présent au congrès de 2013, aux côtés de Bakr Izetbegovic et le chef des oulémas Husein Kavazovic (128). Bien qu’il existe plusieurs rapports reliant el-Qaradawi à la Bosnie-Herzégovine et à des individus du pays, l’ICBiH était consciente de la polémique autour de sa personnalité, en créant ainsi une distance entre la société et lui. Par exemple, l’ICBiH a refusé la possibilité d’interviewer el-Qaradawi et de publier son contenu à travers leurs médias. (129).
Il est prétendu également qu’une autre personnalité éminente de Bosnie-Herzégovine, l’ancien chef des oulémas, le docteur Mustafa Cerić, aurait des liens avec les dirigeants des Frères musulmans. Ceric est membre du Conseil européen pour la fatwa et la recherche lié aux Frères musulmans, outre el-Qaradawi et d’autres personnalités importantes parmi les Frères musulmans. En outre, il est membre de la « Radical Middle Way » basée au Royaume-Uni, à travers laquelle il a eu l’occasion d’entrer en contact avec de nombreux oulémas liés aux Frères musulmans. Il a une « personnalité caméléon » comme mentionné dans le précédent rapport de cette série. Il a également veillé à être impliqué dans les opérations politiques ainsi que changer ses positions et ses opinions lors de ses échanges avec des experts de Bosnie-Herzégovine (131). Par exemple, en Bosnie-Herzégovine, la forte relation entre l’ICBiH et le SDA est attribuée à Ceric puisqu’il travaillé une très longue période en tant que chef des oulémas et encore plus, il a montré son intérêt pour la politique.
Pendant et après la guerre, le Conseil international de la Croix-Rouge a soutenu les politiques de SDA pour les légitimer. De la même façon, le SDA a rendu le service en généralisant la religion dans les événements publics, y compris le parrainage de la (re)construction des mosquées à différents niveaux du gouvernement où il y a une majorité de SDA.
En parallèle, l’opinion publique de Ceric a changé et il a soutenu les différents groupes islamiques en Bosnie en fonction de son intérêt personnel. Il a tendance à changer son discours concernant les mouvements salafistes et wahhabites dans les Balkans et au-delà selon à qui il s’adresse. (133)
Lors de son présence en Europe, où il préfère utiliser un discours plus modéré, il avait tendance à appeler à lutter contre la violence des islamistes, tandis que son discours en Bosnie est plus incitatif (134). Parmi la population musulmane de Bosnie, Ceric est considéré comme un théologien et un grand enseignant, mais ses faux pas occasionnels sur la scène politique ont altéré à sa réputation. (135)
Par ailleurs, Ceric est vu par la population bosniaque de Mosim comme un théologien et conférencier influent (136). Au contraire, son image publique a été affectée par ses aspirations personnelles et il a prouvé qu’il était un «acteur surnois avec des ambitions politiques claires». Cette image a été renforcée avec sa candidature à la présidence de la République en 2014 (137). Ce n’était pas sa seule tentative de construire une vie politique, car il aurait envisagé de présenter sa candidature au même poste en 2018. La politique n’a pas surpris les habitants car il était connu pour l’exploitation de sa fonction religieuse pour des fins politiques (139). Sa candidature a été considérée comme potentiellement dangereuse pour la société bosniaque et elle a été attribuée à son «besoin insatiable d’être quelque part au sommet, dans une position permettant de satisfaire ses aspirations, son immunité». (140)
De même, les relations de Ceric avec les organisations et les personnes liées aux Frères musulmans sont attribuées à son désir de réaliser des objectifs personnels plutôt que de faire progresser l’islam politique. On suppose que noueur des relations et les maintenir ont été renforcés par Ceric lors d’une précédente tentative de s’imposer en tant que le Grand Mufti des musulmans d’Europe, et ainsi se présenter comme leur chef religieux et spirituel, fin de la première décennie du 21e siècle.
Les activités actuelles des Frères musulmans en Bosnie-Herzégovine – AKOS ?
Selon Lorenzo Vidino, peu d’organisations en Europe seraient implantées par les Frères musulmans dans le continent (142). L’une de ces organisations est l’Union des organisations islamiques en Europe (FIOE), basée à Bruxelles. Des recherches antérieures en Serbie et en Macédoine du Nord ont révélé qu’aucune organisation de ces pays n’était membre de la FIOE. Cependant, une seule organisation fédération de Bosnie-Herzégovine – Asociacijacija za kulturu, obrazovanje i sport (AKOS; Association d’ingénierie pour la culture, l’éducation et le sport) – est identifiée comme « source amicale et partenaire » (143). Selon son site web, AKOS est une organisation non partisane, non gouvernementale et à but non lucratif qui est financée par des contributions des donateurs (144), des cotisations d’adhésion et des activités économiques (145). La consultation du serveur enregistré aux États-Unis du site web géré par AKOS, « www.akos.ba », a révélé que la majorité des 3400 visiteurs du site par jour (84,5%) viennent de Bosnie-Herzégovine tandis que le reste vient de l’étranger. Cela signifie indirectement « un intérêt étranger en ligne limité pour l’organisation ». Outre ses revenus, sa valeur est estimée à 41.849 $, sur la base des revenus publicitaires estimés à un peu moins de 1000 $ par an. Il sert d’organisation faîtière de cinq associations en Bosnie-Herzégovine, Svitanje à Sarajevo, Izvor Selsebil à Živinice, Put znanja à Zenica, Vatan à Bosanska Krupa et AKOS Most à Sanski Most. L’organisation se concentre sur l’éducation des jeunes, en attirant principalement l’attention sur les influences négatives causant la dégradation morale : l’absence des vraies valeurs humaines, se plonger dans le monde de la drogue, l’alcool, la fornication et d’autres formes de comportement destructeur et dangereux » (148). Il est aussi intéressant de voir sur leur «page personnelle», AKOS jette la lumière sur les personnes qui ne peuvent pas être acceptées en tant que membres dans l’organisation, Il s’agit des personnes reconnues coupables de crimes contre la sécurité ou les droits fondamentaux de l’Homme ; les personnes sanctionnées ou expulsées par d’autres associations; et les gens qui violent l’unité de l’association. [149] AKOS appartient également à l’organisation non gouvernementale «Association pour la culture et l’éducation» (AKEA), qui opérait au Kosovo mais elle était soupçonnée d’avoir des liens avec les Frères musulmans. AKEA a été fermée en 2014 par le bureau du procureur spécial du Kosovo vu qu’elle était l’une des 64 «organisations suspectes» (150). Selon des reportages de 2014, l’organisation, son siège à Pristina, était proche des Frères musulmans en Égypte et bénéficiait également du soutien du président turc Erdogan via TİKA (151).
En ce qui concerne les Frères musulmans, AKOS présente un grand nombre d’articles (152) mentionnant les Frères musulmans, et ils peuvent être répartis en quatre catégories : l’histoire et le développement des Frères musulmans, les évolutions en Égypte, et des entretiens ou les rapports autour de la pensée des Frères musulmans, les affiliés à la Confrérie des Frères musulmans, et les Frères musulmans et leur impact en Bosnie-Herzégovine. Pour mieux expliquer le contenu, les articles relevant de la première catégorie qui se focalisent sur les évolutions historiques des Frères musulmans comprennent une série intitulée «Martyrs du mouvement islamique musulman» [BHS: Šehidi islamskog pokreta Muslimanska braća] qui présente des biographies des plus célèbres «Martyrs» dont Hasan el-Banna (153). La deuxième catégorie d’articles se concentre sur les évolutions politiques en Égypte, comme les manifestations (154) et la mort de Morsi (155). La troisième catégorie d’articles regroupe des conférences et des articles d’opinion traduits pour des personnes comme Tariq Ramadan (156)et el-Qaradawi. En 2015, AKOS a publié une interview avec Ramadan intitulée «Tariq Ramadan: Définir l’identité par l’ouverture et la flexibilité est très important». Il a été présenté comme l’un des penseurs islamiques actuels les plus importants. Il a ensuite été encore présenté comme «Ibn Dr. Syed Ramadan, étudiant et partenaire proche de Hassan el-Banna, fondateur du mouvement islamique moderne le plus grand et le plus influent, (les Frères musulmans)] ». 157
Probablement, les articles les plus importants de cette recherche appartiennent à la quatrième catégorie, car peu d’entre eux sur le portail AKOS sont consacrés à la communication entre les Frères musulmans et la Bosnie-Herzégovine. En 2013, AKOS a publié «Le mouvement des Frères musulmans – Origine, action et réflexion en Bosnie-Herzégovine». Il s’agit des extraits de d’une thèse de maîtrise et du livre de Mustafa Berlija sur le mouvement des Frères musulmans et son impact sur la Bosnie-Herzégovine et les Bosniaques.
L’article a présenté la section d’introduction entière du livre. Cette section traite la nature du mouvement avec les phrases suivantes: «Sa contribution à l’affirmation de l’islam et des valeurs islamiques, et à la restauration de la confiance en soi et de l’estime de soi chez les musulmans est grande et incontestable quoi qu’il arrive. La position prise en général à l’égard de ce mouvement et quels sont les précédents par lesquels il a été honoré: renaissance, fondamentaliste, salafiste, traditionnel, conservateur et même terroriste. En ignorant tous ces déterminants, son fondateur, Hassan el-Banna, a répété, comme nous le verrons, d’innombrables fois qu’il ne s’agissait que d’un « mouvement islamique » et rien de plus « 158 ».
Dans les parties suivantes, l’article présente le récit de Berlija sur les Frères musulmans. L’influence en Bosnie-Herzégovine, d’abord en se référant à «un groupe de nos étudiants, qui étudiaient au Caire au moment de sa création, étaient conscients de ce mouvement, et la façon dont il fonctionnait dans cette première phase était partielle et comment ils ont transféré ces idées dans ces régions à leur retour »(159). Il s’agit des Jeunes musulmans.
Les articles ont décrit l’impact éducatif des Frères musulmans sur les musulmans dans le monde entier et leur recherche pour « trouver une réponse islamique appropriée, efficace en même temps aux nombreux défis auxquels ils étaient confrontés ». Les articles concluent que les événements en Bosnie n’étaient qu’« un écho lointain des événements de l’ère historique qui se sont produits en Egypte, qui d’abord a redonné aux Egyptiens et ensuite aux autres nations islamiques l’espoir et la croyance en leur force et en général dans la possibilité de la réponse islamique aux défis civilisationnels énormes auxquels ils ont été confrontés avant tout, et qui ont fortement pesé sur la réalité de leur vie.
En outre, l’Association FEMSYO a eu lieu à Sarajevo en 2018 et a été invitée par AKOS et en 2019, deux membres de cette ONG sont devenues des délégués à FEMYSO. C’est une autre organisation affiliée au MB identifiée par Vidino (161). Selon les informations fournies dans le communiqué de presse d’AKOS, l’organisation est membre de FEMSYO durant 15 dernières années.
Malgré différentes tentatives, les auteurs n’ont pas pu obtenir de réponse formelle concernant la recherche sur AKOS. Il est important de noter que si le langage lié aux Frères musulmans dans les articles sur le site AKOS était positif envers les Frères musulmans, mais en même temps il n’appelle pas directement de s’emparer de l’idéologie des Frères musulmans. En outre, le portail AKOS publie également un ensemble d’autres articles variés, principalement des articles sur l’islam, le mode de vie basé sur la religion et le bien-être (163). En ce qui concerne la programmation, le portail AKOS jette la lumière sur les activités d’aide humanitaire (164), outre des sessions pour les jeunes entrepreneurs (165), les dons à travers la coopération avec les hommes d’affaires bosniaques (166) ainsi que différentes autres activités. Lors des conversations avec des experts en sécurité et des membres de la communauté musulmane, il a été constamment confirmé que malgré l’adhésion à l’Union et la publication d’articles relatifs aux Frères musulmans, AKOS est simplement une ONG inspirée de la religion et dirigée par des jeunes musulmans bosniaques (167). Selon les rapports, AKOS représente les musulmans de Bosnie-Herzégovine qui défendent la méthode européenne intégrée, une méthode pavée par le respect des droits de l’Homme, les valeurs démocratiques, le pluralisme et le dialogue interreligieux.
Malgré les publications d’AKOS sur son site web, tous les experts interrogés ont indiqué qu’ils n’étaient pas au courant de l’existence des Frères musulmans en tant que mouvement organisé dans le pays. Selon ces récits, contrairement aux courants salafistes en Bosnie-Herzégovine, aucune trace des opérations des Frères musulmans, y compris des personnes ou des relations financières (169), n’a été découverte en relation avec tout mouvement ou parti politiques dans le contexte de la Bosnie-Herzégovine (170).
Des synthèses de l’Europe centrale et l’Est :
Au début de ce projet de recherche, l’intention était de couvrir cinq pays soigneusement sélectionnés, chacun représentant un paysage différent dans la composition de la population musulmane et, à un degré variable, les relations entre les sociétés islamiques organisées et leurs gouvernements. Tous les pays couverts par cette recherche se sont avérés différents les uns des autres, malgré la présence de certains points communs. Essayer de trouver des organisations qui seraient inspirées ou liées aux Frères musulmans s’est avéré difficile, non seulement en raison de la nature clandestine du mouvement, mais aussi en raison des activités d’autres parties prenantes dans les communautés musulmanes dans ces pays, ainsi que la disparition des vagues d’activité des organisations qui ont été analysées dans le cadre de ce projet. On peut classer les résultats de l’enquête en quatre types de groupes qui, à un moment donné, avaient des rapports avec les Frères musulmans.
Des tentatives précoces
L’activité estudiantine a une longue histoire au sein des Frères musulmans et les Frères musulmans ont une longue expérience d’influence réussie sur les étudiants activistes. Dans le contexte de l’Europe centrale et de l’Est, la première organisation estudiantine influentée par le mouvement parmi les pays sélectionnés, remonte aux années 1940 en Bosnie-Herzégovine. Comme mentionné dans ce rapport, le Groupe des Jeunes musulmans, comme l’organisation est appelée en anglais, a été fondé par des Bosniaques qui étaient en train d’explorer leur identité islamique (certains au Caire, Égypte) en parallèle avec le développement des Frères musulmans.
D’autres pays dont la République tchèque (Union générale des étudiants musulmans) et la Pologne (communauté des étudiants musulmans), avaient besoin d’une motivation différente pour cette opération. L’effondrement de l’Union soviétique et des régimes communistes dans ses États satellites a conduit à une plus grande liberté au niveau de plusieurs aspects, y compris le fait de s’exprimer librement par rapport la religion. Certains groupes d’étudiants des deux pays d’Europe centrale ont saisi le moment pour créer des organisations d’étudiants. La différence avec le cas bosniaque est que ces étudiants n’étaient pas des locaux mais plutôt des étrangers. Après avoir créé les groupes, ils les ont rapidement enregistrés à FEMYSO.
Peu de temps après, est venue l’ONG de la Macédoine du Nord, le Forum de la jeunesse islamique, qui a été fondée en 2000. Une organisation de jeunesse enregistrée auprès du FEMYSO a connu le pic de son activité autour de l’islam politique pendant la révolution égyptienne en 2011 et les années suivantes.
Le sort de ces groupes est très variable, notamment en termes de survie au fil des ans. Bien que le groupe tchèque soit absorbé par une organisation plus grande, l’organisation polonaise demeure active, bien qu’elle soit «silencieuse». Par ailleurs, le groupe de Macédoine du Nord a cessé ses activités de publication suie à son retrait de la scène islamique, tandis que les membres de l’organisation bosniaque sont entrés en politique, mais si en suscitant une polémique. Chaque organisation a suivi un chemin différent pendant des décennies, mais aucune organisation ne peut actuellement être considérée comme étant affiliée aux Frères musulmans.
Si l’inspiration était au départ présente, il est actuellement difficile de parler de ces groupes comme étant activement inspirés des Frères musulmans. Bien que les organisations tchèques et polonaises soient incapables de maintenir leur énergie ou leurs contacts, le groupe bosniaque a maintenu des liens avec les Frères musulmans. Sur un autre plan, il faut dire qu’il n’y a plus d’activité politique dès maintenant car les efforts enregistrés par la Yougoslavie doivent être compris dans le cadre de la scission de l’ancien régime laïque.
Le courant pragmatique ?
Le deuxième groupe comprend les grandes organisations qui représentent une grande partie des communautés musulmanes de la région. Compte tenu de sa taille et de son histoire, ce groupe a une histoire d’activité plus riche, dont certaines font d’elle plus proche des Frères musulmans tandis que d’autres sont allés dans la direction opposée. Une telle diversité d’activités signifie que l’analyse doit faire un zoom sur chacune des activités séparément, puis la placer dans une vue d’ensemble. Alors que ces organisations communiquaient avec des agences fédérales prétendument sous l’influence des Frères musulmans, il y avait aussi un effort apparent pour entrer en contact avec des individus des pays qui perçoivent le mouvement comme une menace, même ses filières à l’étranger.
Certaines activités ont indiqué que les organisations avaient l’intention de s’associer aux Frères musulmans. Parmi ces indications, par exemple, certains de leurs dirigeants ont participé à des forums organisés par la FIOE ou FEMYSO, des membres de l’organisation ont écrit des lettres à Yousef el-Qaradawi et ont invité Faiçal Mawlawi et Ahmed al-Rawi dans ces pays, ou les groupes ont publié en même temps des ouvrages d’islamistes bien connus.
Mais en même temps, ces organisations étaient également en contact avec d’autres acteurs qui ne soutenaient pas les Frères musulmans. La preuve ? Certains auraient cherché des financements auprès d’individus des Émirats Arabes Unis ou en utilisant le Conseil des ambassadeurs musulmans, un organe informel de diplomates de haut niveau accrédités en Pologne qui assurait la liaison entre les musulmans polonais et les donateurs du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Soutenu par le pragmatisme nécessaire pour maintenir leur taille et leur position dans ces pays, les organisations elles-mêmes se sont fortement développées. En essayant de maintenir de bonnes relations avec les acteurs de l’autre côté, elles ont fini par commettre de nombreuses erreurs qui ont attiré les radicaux, d’une part, et qui a entraîné une perte de financement, de l’autre. Néanmoins, la Ligue musulmane en Pologne, l’Institution islamique à Prague et celle à Brno demeurent à ce jour les plus grandes organisations représentant les minorités musulmanes de leur pays.
La communauté musulmane de Bosnie-Herzégovine a été liée dans une certaine mesure à la politique en soutenant le parti politique SDA contre le financement de la reconstruction des mosquées et de promouvoir la religion lors d’événements publics. Cependant, cela ne signifie pas que l’objectif était l’islamisation de la société ou la renaissance de l’islam, comme le font les Frères musulmans. La relation de l’ICBiH avec le mouvement passait par l’ancien chef des oulémas, Ceric, qui avait des relations mais il semble avoir eu ses propres ambitions politiques.
Dès que Ceric a quitté son poste, la société a eu moins d’interactions avec les dirigeants des Frères musulmans. De plus, il a démontré qu’il était également ouvert à d’autres parties prenantes. L’un des exemples est l’influence du Parti de la Justice et du Développement en Turquie par l’intermédiaire de Diyanet, qui a réussi à isoler le mouvement Gülen en Bosnie-Herzégovine, comme il a été mentionné dans un chapitre précédent consacré à ce pays. Ensuite, ces organisations en Bosnie-Herzégovine, en République tchèque et en Pologne peuvent être classées comme groupes de la zone grise.
Une histoire quelque peu différente se evèle en Serbie et en Macédoine du Nord. Les plus grandes organisations là-bas n’ont aucune histoire d’« immersion dans les eaux islamiques ». La communauté religieuse musulmane de la Macédoine du Nord a vu avec suspicion le Forum des jeunes musulmans et essayait de se distancier des mosquées extrémistes qui n’étaient pas sous son contrôle.
Elle a même essayé de coopérer avec le ministère de l’Intérieur de la Macédoine du Nord pour remédier au problème avec les extrémistes dans ses rangs. La communauté musulmane de Serbie a pu maintenir de bonnes relations avec le gouvernement serbe car il n’y avait aucune preuve de liens avec les Frères musulmans. La communauté musulmane de Serbie est dans une position légèrement différente car elle est également membre de l’ICBiH. Cependant, en l’analysant individuellement, les deux organisations sont dans une position similaire.
Petites poches d’adeptes des Frères musulmans
Le troisième groupe identifié par cette recherche sont de véritables partisans des Frères musulmans qui se sont soit séparés des grandes organisations, soit n’y étaient pas du tout adhérés formellement. Ce sont principalement des militants politiques qui l’ont manifesté clairement lors de la révolution égyptienne de 2011 et du renversement ultérieur du gouvernement dominé par les Frères musulmans deux ans plus tard. En République tchèque, il y avait des individus non affiliées à une organisation qui s’est rendue en Égypte pour soutenir les Frères musulmans. Après l’éviction de l’ancien président Morsi, la communauté s’est divisée entre les partisans de Sissi et ceux qui ont adhéré aux idées de la renaissance islamique.
En même moment à peu près, des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade d’Égypte à Varsovie, organisées par un groupe de personnes qui se tenaient symboliquement aux côtés de Mohamed Morsi et étaient en désaccord avec le changement de régime en 2013. En Europe centrale à l’époque, il s’est avéré qu’il y avait eu un certain soutien au mouvement. Cependant, ce sont des individus dans un petit réseau, derrière lesquels il n’y avait pas d’organisation réelle, encore moins un groupe d’individus influents et bien placés travaillant pour un seul objectif qui est l’islamisation de la société.
Un cas légèrement différent est celui de la seule organisation faitière en Bosnie-Herzégovine qui s’appelle, en anglais, « l’Association pour la culture, l’éducation et les sports, ou AKOS. Malgré le manque d’activité politique mais avec de nombreuses activités d’édition toujours en cours, il donne l’image d’une entité qui diffuse un message des islamistes sous de nombreuses formes, telles que des publications, des interviews, des conférences, etc. et est lié à une adhésion active à FEMYSO et à FIOE, et en lien avec une autre organisation désormais dissoute. Il s’agit de l’Association pour la culture et l’éducation au Kosovo, l’image commence à se composer.
Il est difficile de déterminer le nombre de ses membres jouent intentionnellement un rôle dans ces activités à l’heure actuelle, mais la conclusion générale doit être que cette implication étendue dans l’idéologie des Frères musulmans et des organisations européennes concernées ne peut être une simple coïncidence ou involontaire. Tout ce qui précède peut être classé comme étant inspiré des Frères musulmans, bien que toutes ne soient pas des organisations officielles.
Les parties influentes sans pareil
Le dernier groupe regroupe les organisations qui collaborent étroitement avec une autre puissance de plus en plus influente dans les pays étudiés, en particulier aux Balkans, que l’on peut décrire comme une idéologie néo-ottomane, liée vaguement à l’idée de l’’islam politique. Le rapprochement entre les Frères musulmans et le Parti turc pour la justice et le développement (AKP) a déjà été traité dans la littérature (171) et a également des implications dans cette recherche. Premièrement, il faut distinguer en notant que les idéologies des Frères musulmans, du Parti de la justice et du développement et du néo-ottomanisme ne sont pas les mêmes concepts.
Bien que de nombreux Frères musulmans aient fui en Turquie après le coup d’État militaire au Caire en 2013 et que les dirigeants du pays leur aient accordé l’asile, les deux parties ne se sont pas toujours rencontrés face à face. En fait, ils ont des approches différentes pour consolider le pouvoir, et ils utilisent des discours différents, y compris sur la religion et les droits des femmes et autres. Cependant, la Turquie est devenue un vrai refuge pour les islamistes qui, par exemple, ont organisé en avril 2016 un festival auquel Yousuf el-Qaradawi a également assisté pour exprimer leur gratitude aux dirigeants du pays.
Le plus important encore, c’est que par l’intermédiaire de sa Direction des affaires religieuses (également connue sous le nom de Diyanet), l’État s’emploie à étendre sa portée dans les pays des Balkans occidentaux dans le domaine religieux, comme l’ont noté de nombreuses personnes interrogées dans ce rapport, et dans certains cas un changement dans le paysage politique, dans le processus en projetant cette partie de l’identité des personnes désignées.
Probablement, le meilleur exemple d’entité affectée par cet acteur est peut-être le parti politique Besa en Macédoine du Nord. Plusieurs personnes interrogées dans divers domaines (à but non lucratif et sécurité) ont indiqué que Besa semble avoir soutenu et promu l’image et les politiques d’Erdogan dans le pays. L’AKP demeure concentré sur l’identité islamique des minorités albanaise et turque, une nouvelle donne dans la politique nord-macédonienne, et il continue de s’arrêter timidement sur le discours de l’islam politique dans le sens d’abolir le système démocratique laïque et de donner à l’islam une position privilégiée dans l’élaboration des lois.
La tendance au renouveau est le plus clairement démontrée dans la relation de Besa avec une maison d’édition qui traduit des livres d’el-Qaradawi et el-Banna en albanais en Macédoine du Nord. C’est la combinaison des deux mentors mentionnés ci-dessus qui crée le chevauchement avec l’influence des Frères musulmans.
Les pas suivant :
Les conclusions de ce rapport ne présentent non seulement la nature complexe de la réalité dans les pays au centre de ce projet, mais elles poussent également à la recherche dans de nouvelles zones. Cette recherche a fait l’ordre des organisations étudiées et a mis en exergue certains modèles de comportement donné tout en déterminant leur rapport avec le mouvement des Frères musulmans, s’il existe. Le fait de déterminer les interactions entre les salafistes, les néo-ottomans, les takfiris, les islamistes et autres interprétations de l’islam, toutes étrangères à la population locale, ne faisait pas partie de l’objectif de cette recherche à l’origine. Cependant, lorsqu’on parle aux différents acteurs de la sécurité, les conversations évoquent naturellement ces acteurs.
Ce domaine présente certainement un espace pour plus de recherches plus approfondies sur la concurrence entre ces idéologies aux niveaux national et international, y compris la composante géopolitique comme contexte nécessaire pour cette analyse, et d’examiner les transferts d’individus spécifiques par exemple un extrémiste radical dans un groupe donné et sa reconversion dans un autre groupe.
Le bon point de départ serait de jeter un coup d’œil examinateur sur les efforts de collaboration entre les associations humanitaires basées en Macédoine du Nord et les programmes des Jeunes soutenus par la Turquie qui fournissent les bourses et les programmes de secours permettant à la Turquie de nouer des relations à long terme avec la région et d’assurer une croissance des sympathisants pour la grande ambition du président Erdogan de devenir un leader pour tous les Musulmans. La Fondation turque de secours humanitaire (IHH) ainsi que l’Agence turque de coopération et de coordination (TİKA), l’agence gouvernementale d’aide au travail à l’étranger, ne sont que des exemples de cette relation de coopération profonde (172), bien qu’aucune des deux organisations n’ait nécessairement fait la preuve de relations ouvertes et directes. Pour les groupes officiels des Frères musulmans, la question demeure autour du résultat des quelque 20.000 membres des Frères musulmans qui ont fui l’Égypte vers la Turquie après l’éviction de Morsi. Yasin Aktay, ancien vice président du Parti de la justice et du développement, est allé jusqu’à dire en 2018 que les Frères musulmans représentent «la force douce de la Turquie». (173)
L’impact de l’interaction entre le gouvernement du président Erdogan et les membres des Frères musulmans qui résident en tant que réfugiés en Turquie dans la région d’Europe centrale et l’Est, ainsi que les activités liées au COVID-19 telles que les aides internationales à certaines ONG, n’est pas clair dans cette étape précoce et nécessite encore à être analysé… Par conséquent, il est susceptible d’avoir un impact sur la dynamique générale des acteurs individuels. Dans ces circonstances, il ne devrait pas être surprenant qu’à l’avenir, on commence à voir une participation extérieure plus coopérative dans certaines zones du monde permettant de faire bénéficier une extension aux Frères musulmans.
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2-Voir : http://www.stat.gov.mk/Publikacii/knigaXIII.pdf.
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21 :Atanas Panowski, «La propagation de l’extrémisme islamique en République de Macédoine» (Monterey, Californie: Naval Postgraduate School, 2011), https://calhoun.nps.edu/handle/10945/10666, p. 43.
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24 :Voir note 21.
25 :NM Interview 5, 2 octobre 2020, Skopje.
26 :Entretien NM 6, 2 octobre 2020, Skopje.
27 : Voir: http://www.legis.mk/history.
28 : Voir: https: //www.ikhwanweb. com / article.php? id = 25023.
29 :Voir: https://english.republika.mk/news/macedonia/jasmin-rexhepi-denies-report-of-his-terrorist-ties-claims-that-the-gaza- flotte-part-dans-can-operation -Humain /.
30 :NM, entretien 1, 29 septembre 2020, Skopje; NM Interview 3, 1er octobre 2020, Skopje; Entretien NM 4, 2 octobre 2020, Skopje; Entretien NM 5, 2 octobre 2020, Skopje; NM Interview 6, 2 octobre 2020, Skopje.
31 :TİKA ou Agence turque de coopération et de coordination (turc. 32 NM Entretien 1, 29 septembre 2020, Skopje 33 NM Entretien 4, 2 octobre 2020, Skopje.34 NM Entretien 3, 1er octobre 2020, Skopje. 35 Daily Sabah, «Turquie : Restauration complète de la mosquée Ali Al-Bacha d’Ohrid, Daily Sabah, 26 novembre 2019, https://doi.org/https://www.dailysabah.com/history/2019/11/26/turkey-completes-restoration-of -ohrids-ali- Mosquée Al-Basha.
36 : Entretien NM 5, 2 octobre 2020, Skopje. 37 NM 1, entretien, 29 septembre 2020, Skopje; NM Interview 5, 2 octobre 2020, Skopje, 38 Orhan Sika, «European Islamophobia Report 2019», p. 571.39 Alon Ben Meir, «Le cheval de Troie d’Erdogan» en Macédoine, The Jerusalem Post | JPost.Com, non daté,
horse-in-macedonia-560006.40 NM Interview 1 29 septembre 2020 Skopje. Entretien NM 4, 2 octobre 2020, Skopje; Entretien NM 6, 2 octobre 2020, Skopje, 41 Entretien NM 1, 29 septembre 2020, Skopje. Nishkov, «Il n’y a pas de menace islamiste interne en Macédoine, les forces étrangères importent l’islam radical», p. 77.43 NM Interview 1, 29 septembre 2020, Skopje 44 NM Interview 1, 29 septembre 2020, Skopje, 45 NM 1 Interview, 29 septembre 2020, Skopje. 46 Voir: https://balkaninsight.com/2016/05/09/ besa-recasting-the-Albanian-policy-in-macedonia-05-2015 /. 47 Voir: http://balkans.aljazeera.net/vijesti/makedonija-politicka-hajka-protiv-knjige.
29 septembre 2020, Skopje; NM Interview 3, 1er octobre 2020, Skopje; Entretien NM 4, 2 octobre 2020, Skopje49 Entretien NM 1, 29 septembre 2020, Skopje; Entretien NM 2, 30 septembre 2020, Skopje; Entretien NM 4, 2 octobre 2020, Skopje; Entretien NM 5, 2 octobre 2020, Skopje. Le parti politique de la Macédoine du Nord est un parti politique en Macédoine du Nord. Le soutien du parti vient principalement de Macédoniens enthousiastes.
(52) :Voir: http://shekulliagency.com/opinionanaliza/efekti-besa-si-i-eshte-versulur-shteti-maqedon-entit-botues-logos-a/.
53 : NM 1, entretien, 29 septembre 2020, Skopje.
54 : Entretien 1, 29 septembre 2020, Skopje
55 : NM 1 Interview, 29 septembre 2020, Skopje
56 : NM 1, entretien, 29 septembre 2020, Skopje; NM Interview 3, 1er octobre 2020, Skopje; NM Interview 4, 2 octobre 2020, Skopje.
57 Entretien 1 NM, 29 septembre 2020, Skopje.
58 NM Interview 4, 2 octobre 2020, Skopje.
59 :NM Interview 4, 2 octobre 2020, Skopje
Entretien 60 NM 3, 1er octobre 2020, Skopje; Entretien NM 4, 2 octobre 2020, Skopje; NM Interview 5, 2 octobre 2020, Skopje.
61 :NM, entretien 4, 2 octobre 2020, Skopje; Entretien NM 5, 2 octobre 2020, Skopje; NM Interview 6, 2 octobre 2020, Skopje.
62 :Nishkov, «Il n’y a pas de menace islamiste interne en Macédoine, les forces étrangères importent l’islam radical», p. 77.
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67 : Florian Qehaja et Seknder Perteshi, La relation inexplorée: problèmes de radicalisation et d’extrémisme violent en Macédoine, p. 20.
68 : Des membres du DUI et du PDSH auraient des liens avec l’ancien Mouvement national du Kosovo (LPK), qui est considéré comme l’aile politique de ce qui est devenu l’Armée de libération du Kosovo (ALK) et l’Armée de libération nationale (ALN). [Kahaja, Florian et Sikander Bertici. 2018. «La relation inexplorée: problèmes d’extrémisme et d’extrémisme violent en Macédoine.» Centre kosovar d’études de sécurité. http://www.qkss.org/en/Reports/The-unexplored-nexus-Issues-of-radicalisation-and-violent-extremism-in-Macedonia-1070, p. 21].
69 : Florian Qehaja et Seknder Perteshi, La relation inexplorée: problèmes d’extrémisme et d’extrémisme violent en Macédoine, p. 21.
70 : Florian Qehaja et Seknder Perteshi, La relation inexplorée: problèmes d’extrémisme et d’extrémisme violent en Macédoine, p. 21.
71 :NM 4 Interview, 2 octobre 2020, Skopje
72 :Entretien NM 4, 2 octobre 2020, Skopje.NM
73 :Entretien 4, 2 octobre 2020, Skopje.
74 :NM, entretien 1, 29 septembre 2020, Skopje; Entretien NM 4, 2 octobre 2020, Skopje; Entretien NM 5, 2 octobre 2020, Skopje; NM Interview 6, 2 octobre 2020, Skopje.
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79 : Karči, «La renaissance islamique en Bosnie-Herzégovine post-socialiste: acteurs et activités internationales», p. 523.
80 : Al-Madhab est une école de pensée dans la jurisprudence ou la jurisprudence islamique. Les principales écoles de pensée sunnites sont les Hanafi, Maliki, Shafi’i et Hanbali.
81 : Preljević, «Prévenir l’extrémisme religieux en Bosnie-Herzégovine: le rôle de la communauté islamique en Bosnie-Herzégovine», p. 377.
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100 : Christopher Delissau, Le califat à venir des Balkans: la menace de l’islam radical en Europe et en Occident, Londres: Praeger Security International, 2007, p. 1 2
101 : Par exemple, l’ancien président croate Kolinda Grabar-Kitarovi a déclaré que le type d’islam en Bosnie-Herzégovine est en train de changer et de devenir de plus en plus extrémiste, ce qui a des implications sécuritaires pour la Bosnie, mais aussi pour la Croatie. Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a également exprimé des sentiments problématiques envers les musulmans de Bosnie, notant que «les jeunes femmes et filles de Sarajevo et Pristina sont payées pour se couvrir la tête». De telles déclarations montrent que les musulmans de Bosnie-Herzégovine sont également réinstallés hors des frontières du pays.
102 : Entretien BiH 2, 13 octobre 2020, Sarajevo; Entretien avec la Bosnie-Herzégovine, 4-14 octobre 2020, Sarajevo.
103 : Dans l’Islam, une fatwa est une décision officielle ou une interprétation d’un point de la loi islamique, fournie par un juriste qualifié, connu sous le nom de Mufti.
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108 : Voir: https://www.slobodnaevropa.org/a/1380862.html; https://www.dw.com/bs/dr-mustafa-cerić-od-pohvala-do-osuda/a-16384747
109 : Certains récits datent l’idée de l’organisation comme étant en 1939, et sa fondation en 1941 «Ko Su Bili Mladi Muslimani?», Www.mm.co.ba, consulté le 25 octobre 2020, http://www.mm.co.ba/index.php/bs/organizacija/54-historijat/238- ko -su-bili-mladi-muslimani.
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115: https://www.dnevnik.ba/teme/izetbegovic-i-muslimansko-bratstvo .
116: http://www.politika.rs/scc/clanak/370998/Bakir-Izetbegovic-pod-lupom-americkih-tajnih-sluzbi.
117 : http://www.predsjednistvobih.ba/saop/default. aspx? id = 66001 & langTag = en-US; https://www.index.ba/izetbegovic-morsi-je-najprije-izgubio-slobodu-a-sada-i-zivot-u-borbi-za-slobodu/.
118 : L’accord a créé la Panovina croate, a été conçu pour inclure autant de Croates de souche que possible, créant effectivement un sous-État croate en Yougoslavie, une exigence des politiciens croates depuis la fondation de la Yougoslavie en 1918.
119 : Tarik Dautović, «Mladi Muslimani: Nastanak i Pokretači», www.preporod.com, 12 janvier 2016, https://www.preporod.com/index.php/sve-vijesti/drustvo/aktuelno/item/2222- mladi -muslimani-nastanak-i-pokretaci .
120 : Entretien BiH 2, 13 octobre 2020, Sarajevo.
121 : BiH Interview 2, 13 octobre 2020, Sarajevo.122 Voir: Rajko Danilović, Sarajevski Proces 1983 (Tuzla Bosanska Riječ, 2006)
L’application 123 IM est similaire à WhatsApp.
124 : BiH 2, 13 octobre 2020, Sarajevo.
125 : Entretien n ° 2 de la Bosnie-Herzégovine, 13 octobre 2020, Sarajevo.
126 : Voir: https://www.e-cfr.org/en/2020/06/23/the-seventeenth-ordinary-session-of-the-european-council- for fatwa and research /.
127 : S. Mail: https://sandzakpress.net/sejh-jusuf-el-karadavi-dolazi-u-sarajevo/comment-page-1/.
128 : https://vijesti.ba/clanak/153439/izetbegovic-u- bih-tragamo-za-formulom-suzivota
129 : Bih, 14 octobre 2020, Sarajevo.
130 : Lebl, Islamisme et sécurité en Bosnie-Herzégovine, p. 27; Voir: https://www.facebook.com/RadicalMiddleWay/posts/bosniaa-deeply-intimate-and-informative-conversation-with-the-former-mufti-of-bo/10157043377237440/ .
131 : Entretien 2 de la BiH, 13 octobre 2020, Sarajevo; Entretien avec la Bosnie-Herzégovine 3, 14 octobre 2020, Sarajevo; Entretien avec la Bosnie-Herzégovine 4, 14 octobre 2020, Sarajevo.
160: AKOS, «Muslim Brother Movement – Origin, Action and Reflections on BiH», AKOS, 15 juillet 2013, https://akos.ba/pokret-muslimanska-braca-nastanak-djelovanje-i-refleksije- na- bih /.
161: https://akos.ba/predstavnici-akos-a-ucestvovali-na-23-skupstini-femyso-u-dablinu/.
162: https://akos.ba/u- sarajevo-odrzana-skupstina-foruma-europskih-muslimanskih-i-Studentskih-Organizacija /
163: https://akos.ba/osam-stvari-koje-morate-nauciti-svoje-sinove/ https://akos.ba/cuvaj-se-kletve-onog-kome-si-nepravdnu-ucinio-poucna -prica /.
164: https://akos.ba/udruzenje-izvor-selsebil-pomaze-medicinskom-staff/.
165: https://akos.ba/mladi-lideri-3-akademija-poduzetnistva/.
166 : https://akos.ba/tako-i-akos-ba-vas-nagradjuju/.
167 : Bosnie-Herzégovine Entretien 2, 13 octobre 2020, Sarajevo; Entretien avec la Bosnie-Herzégovine 3, 14 octobre 2020, Sarajevo; Entretien BiH 4, 14 octobre 2020, Sarajevo.
168 : Entretien BiH 3, 14 octobre 2020, Sarajevo.
169 : Entretien BiH 2, 13 octobre 2020, Sarajevo.
170 : BiH, entretien 4, 14 octobre 2020, Sarajevo.
Source: Globesec