Une décennie après le déclenchement de la révolution en Syrie, qui s’est transformée en une guerre sur plusieurs fronts, dont la plus importante est la bataille menée par le régime d’el-Assad contre les demandes de changement dans le pays et qui a causé la mort des centaines de milliers de Syriens et le déplacement forcé de 13 millions de la population totale, el-Assad et ses alliés iraniens et le Hezbollah libanais ont mené une guerre contre la géographie syrienne dans le cadre des politiques dangereuses et des plans sensibles qui ciblaient le tissu social local, dans le but d’introduire un changement et une ingénierie démographiques conformément aux objectifs iraniens et à leur projet dans la région.
Dans ses derniers chapitres sur les frontières libano-syriennes, le Hezbollah tente de mettre la pression pour acheter plus de terres dans la ville de Qoussaeir dans le gouvernorat de Homs, sur la rive orientale de l’Oronte.
Les loyalistes du régime d’el-Assad dans la ville se sont plaints des pressions que subissent certains agriculteurs des membres du Hezbollah, l’allié du régime, pour vendre leurs terres.
Des sources propres à MENA, qui ont préféré garder l’anonymat, ont affirmé qu’un grand nombre d’agriculteurs de Qousseir sont harcelés par les partisans du parti pour leur mettre la pression pour qu’ils vendent leurs terres à bas prix, parfois en les arrêtant aux points de contrôle et en les menaçant, et dans d’autres cas en attaquant leurs fermes.
Les sources ont expliqué que le régime d’el-Assad ne bouge pas d’un iota malgré les nombreuses plaintes de protestation signées par les agriculteurs et les habitants de la région, tandis que les responsables du régime d’el-Assad se contentent des réponses ternes faibles en ce qui concerne ces plaintes.
Pas seulement Qousseir..
Les mouvements libanais du Hezbollah ne sont pas limités à Qouseir seulement, mais ils continuent sur le long des frontières syro-libanaises depuis qu’ils sont entrés dans la guerre syrienne pour soutenir le régime d’el-Assad, pour acheter les terres situées sur la bande frontalière entre les deux pays, tout en ignorant la loi syrienne qui interdit la vente et le vide des terres frontalières.
Des sources des droits de l’homme ont documenté l’achat par les milices iraniennes jusqu’à présent de plus de 165 parcelles de terrain dans la région de Zabadani, et au moins 250 dans la zone frontalière de Tfail, en recourant aux mêmes moyens de pression, ou à travers des intermédiaires syriens travaillant pour le compte des milices du parti libanais.
Les milices iraniennes ont également confisqué, selon les sources, des centaines d’appartements et de villas de luxe dans la région de Bloudan et ses environs et elles s’y sont installées, avec le soutien absolu du Hezbollah, qui s’emploie à faciliter les choses aux milices, étant donné qu’il représente la plus grande force là-bas.
Le changement démographique recherché par Téhéran ne s’est pas limité au Rif Dimachq, mais s’est étendu à tout le territoire syrien, dans le gouvernorat de Homs au centre de la Syrie et aux environs de Damas et au gouvernorat de Deir Ez-Zor sur les frontières avec l’Irak, Alep et ses campagnes, en utilisant plusieurs moyens, dont des massacres sectaires et la violence sexuelle dans le but de terroriser la population et les lois qui lui permettent de s’approprier les biens des Syriens.
Les répercussions de la guerre sur la révolution syrienne ont aidé aussi notamment le déplacement forcé des Syriens, car le nombre de personnes déplacées est aujourd’hui d’environ 13 millions entre les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les réfugiés hors des frontières, en plus de la naturalisation des non-Syriens par le régime d’el-Assad par le biais des moyens illégaux.
Des passages légitimes de drogue
Le Hezbollah libanais impose désormais, selon les sources de MENA, son contrôle total sur les terres frontalières syriennes dans la région de Qousseir, et il domine les passages légitimes et illicites dans la région traversée par le fleuve d’Oronte en provenance du Hermel libanais sur la route internationale Homs – Baalbek reliant la région libanaise de la Bekaa au gouvernorat de Homs par le passage de Jusiyah fondé en 1919, et considéré comme l’un des plus importants centres d’échange commercial entre le gouvernorat de Homs et le nord du Liban, soutenu par sa proximité avec Qalamoun au Rif Dimachq et sa connexion avec la vallée de Rabia, qui commence à partir des montagnes de Qalamoun en se terminant à la rivière d’Oronte.
La géographie de ces régions permettant un vaste champ d’activités de contrebande entre la Syrie et le Liban, «mais après la prise de contrôle du Hezbollah, il a transformé la contrebande des fait de mercenaires individuels illégaux en une activité organisée liée aux réseaux régionaux contrôlés par les partisans du parti et la Quatrième division des forces du régime », selon les propos d’un activiste de l’opposition de Qousseir.
L’activiste a expliqué que ce changement a conduit à l’émergence des «seigneurs de guerre» à Qousair au niveau régional, qui formaient une petite classe de nouveaux riches, selon les normes rurales. Ces derniers constituent l’un des plus importants moyens du parti dans la région et qui sont chargés de faciliter l’achat de propriétés foncières et immobilières dans la région », selon ses dires.
Un retour à risque
Après l’intervention militaire russe en Syrie en 2015, et la proposition des Russes des initiatives pour le retour des réfugiés syriens, le dossier de retour des réfugiés de la population de Qousseir dans le camp d’Ersal a été ouvert, où le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en été de 2019, a appelé les habitants de Qousseir à revenir chez eux, mais les familles dans le camp d’Ersal et la plupart de ceux qui étaient impliqués dans l’opposition au régime ont exprimé leur appréhension par rapport à cet appel et ont exigé des garanties internationales pour les protéger des opérations de représailles pour que le dossier de leur retour reste en suspens, mais leurs demandes se sont heurtées à une obstruction, accompagnée du gel de l’initiative russe qui a abouti au retour d’environ 170.000 réfugiés syriens du Liban vers plusieurs régions de Syrie, ne comptant pas parmi eux des réfugiés de Qousseir.
En revanche, les personnes déplacées à l’intérieur du pays, en particulier les fonctionnaires de l’État, sont rentrées après avoir obtenu les autorisations de sécurité et régularisé leur situation, selon un plan progressif mis en œuvre en juillet 2019, qui a permis l’entrée d’un millier de personnes déplacées comme premier lot vers le village d’Al-Buwayda, suivi de 3700 personnes déplacées en septembre 2019, ils sont rentrés sur trois fois au Qousseir.
Selon des sources locales, la plupart des déplacés de Qousseir à l’intérieur ont commencé à rentrer chez eux entre 2019 et 2020, et ils sont les plus exposés à la violence des milices et à leurs menaces.
Un ancien plan
Le dossier du changement démographique en Syrie, selon les experts des affaires syriennes, n’est pas né suite au déclenchement des manifestations populaires dans le pays en 2011, mais plutôt la révolution était l’un des facteurs les plus importants révélant les secrets du projet mené par les Iraniens dans la région arabe, et qui concerne un certain nombre de pays arabes tels que l’Irak et le Liban, la Syrie et le Yémen.
L’activiste syrien «Mohammad al-Hamed» a indiqué à l’Observatoire MENA que «ce qui se passe à Damas et dans ses campagnes aujourd’hui n’est rien d’autre que le même plan sur lequel a travaillé l’Iran à Bagdad après la chute du régime de Saddam Hussein, et la formation de ce qu’on appelle aujourd’hui de ceinture de Bagdad dans lequel résident et il est contrôlé par les loyalistes du régime iranien, et qui leur a permis de contrôler totalement la capitale de l’Irak.
Des experts estiment que Damas est préparée à la mise en œuvre de ce plan avec le contrôle du pouvoir par Bachar el-Assad et sa guerre contre les Syriens. Cela a ouvert largement les portes pour l’accès iranien et à l’application du changement démographique, en utilisant des moyens douces en préparant et la pénétration à la société syrienne, afin d’exploiter la présence de certains sites sectaires de Téhéran en Syrie, qui ont formé des camps pour provoquer un changement dans le tissu social local.
Cette politique a contribué à doubler le nombre d’Iraniens dans le pays, puis arrive l’étape d’exploitation de la pauvreté et du déficit financier de certains Syriens dans différents endroits de la capitale – Damas aux plaines d’Horan au sud, à l’est et au centre du pays.