L’islam politique, tel que présenté par les Frères musulmans, va-t-il avoir sa place pour réussir dans les pays habités par des musulmans autochtones ? Et son succès dépendra-t-il des formes de religiosité islamique dans ces pays, la composition institutionnelle des sociétés musulmanes et le niveau d’intégration, de la discrimination ou de la présence des forces islamiques radicales?
GLOBSEC (2) a entrepris le projet anti-extrémisme (CEP), les activités d’Europe centrale et de l’EST des Frères musulmans, pour aider à répondre à ces questions et plus encore dans cinq pays d’Europe centrale et de l’EST : Bosnie-Herzégovine, République tchèque, Macédoine du Nord, Pologne et Serbie. Chacun d’eux constitue un paysage différent des sociétés islamiques et les organisations religieuses qui les représentent. Et les études représentent un cas distinct pour cartographier les activités, les succès et les échecs du mouvement des Frères musulmans au fil du temps (3).
Cette étude préparée par l’organisation de MENA Monitor autour de l’islam politique et les organisations, associations et courants islamistes en Macédoine du Nord ainsi que les autres pays mentionnés ci-dessus, concernés par plusieurs études, qui seront publiées ultérieurement où il y a des similitudes avec les activités des Frères Musulmans. Ensuite, on essaiera d’en faire des approximations sur les cas de similitudes avec l’activité des Frères Musulmans, en démontrant la particularité de chaque pays pour que cette étude soit liée à la Macédoine du Nord. Et nous publierons d’autres études sur le reste des pays mentionnés.
Les communautés musulmanes du nord de la Macédoine sont exposées à l’influence des groupes islamistes idéologiques, et il y a certains islamistes qui ont disparu avec le temps, tandis que certains d’autres sont venus de la Turquie. La situation en Bosnie-Herzégovine, en revanche, est très différente en raison de sa longue histoire d’ouverture sur les Frères musulmans, bien que l’ouverture n’ait pas été très fructueuse ou directe.
Néanmoins, ce mouvement continue d’inspirer une certaine catégorie de la population musulmane locale, désirant de faire étendre l’islam politique en Europe. Pour cela, ils ont créé les organisations estudiantines et de jeunes depuis des décennies qui ont commencé à y occuper un espace marginal parmi les communautés musulmanes, où ces leaders travaillent discrètement. Cela en ce qui concerne la première catégorie.
Cependant, il y a une deuxième catégorie d’organisations qui est constituée des groupes principaux et elle occupe un champ d’application plus large. Pourtant, ces groupes « se sont plongés dans l’idéologie de l’islam politique » pendant une période courte à un moment donné de leur passé en entrant en contact avec les institutions basées en Europe et censées être liées aux frères musulmane.
La troisième catégorie regroupe plusieurs militants politiques organisés marginalement et l’Organisation des jeunes, qui soutiennent tous ouvertement le régime des Frères musulmans en Égypte, notamment ce qu’on appelle le Printemps arabe en Égypte en 2011-2013. Ou ils s’inspirent des idéologues des Frères musulmans et gardent les liens avec eux et avec leurs institutions à Bruxelles. La dernière catégorie concerne les organisations qui s’approchent lentement du champ de l’islam politique avec l’aide des parties influentes outre les Frères musulmans.
Macédoine du Nord démographiquement
Selon le dernier recensement réalisé en 2002, un tiers de la population de la Macédoine du Nord est musulmane. Ils sont également répartis selon l’appartenance ethnique, et plus grande ethnie parmi eux est albanaise (25%), suivie par les Turcs, les Bosniaques et les Torbèches. Néanmoins, ces informations sont considérées comme obsolètes pour beaucoup, puisque la population actuelle de musulmans en Macédoine du Nord est estimée entre 36,6% (3) et 43,6%.
La principale autorité religieuse des musulmansen Macédoine du Nord est la communauté religieuse islamique (мак. Исламска верска заедница, alb. Bashkësisë Islame, IVZ).
IVZ a été créé en 1991 et reconnu par le gouvernement en 1994. Le site officiel de l’IVZ appelle à assoir la paix d’une façon sérieuse et il a déjà dénoncé des mesures extrémistes en Macédoine du Nord (4).
L’appartenance aux Frères musulmans en Macédoine du Nord
Il y a un grand écart au niveau des recherches académiques et politiques qui se focalisent sur la présence des Frères musulmans en tant que mouvement d’islam politique dans le pays. Malgré cela, à travers la recherche effectuée sur la société et les organisations macédoniennes associées au réseau des Frères musulmans, il s’est avéré que l’une d’entre elles est membre du Forum européen des organisations musulmanes de jeunes et d’étudiants (FEMYSO). L’organisation s’appelle Forumi Rinor Islam (Forum des jeunes musulmans, FRI) et elle est basée à Tetovo. Ses représentants ont assisté aux événements et aux congrès de FEMYSO et ont été élus parmi les membres de l’équipe dirigeante de FEMYSO.
FRI est considérée comme étant une organisation de jeunes non gouvernementale, fondée en 2000 suite à l’activité et à la volonté des jeunes (10). L’organisation est présente sur Internet via un site Web et des pages sur les réseaux sociaux, y compris une chaîne YouTube, une page Facebook avec plus de 5000 abonnés et une page Instagram avec 1700 abonnés. FRI détient également un ancien domaine Web qui ne l’utilise pas actuellement utilisé et il est inaccessible.
Contrairement au membre de FEMYSO de Bosnie-Herzégovine, AKOS, le site web de FRI contient quelques articles autour des Frères musulmans. La majorité écrasante de ces articles, environ 15 articles, sont publiés entre 2012 et 2016 et couvrent des événements autour des Frères musulmans en Égypte. Un entretien avec Intissar Kheriji, la cheffe de FEMYSO et la fille du président du parti tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, est également sur le site, sans pour autant mentionner l’islam politique ou les Frères musulmans. Le site FRI affiche également un seul article sur la vie et l’activité du fondateur des Frères musulmans, Hassan el-Banna (5).
Les activités de FRI sont axées principalement sur l’éducation et l’aide humanitaire, comme en témoignent ses résultats sur les réseaux sociaux. L’organisation propose plusieurs sessions de formation pour les jeunes sur des sujets liés à la santé et à l’éducation (17) elle attribue des à l’instaar « Le jeune savant de l’année », lors des célébrations annuelle du Nouvel de l’Hégire. Des fonds sont collectés pour les produits alimentaires et d’hygiène destinés aux familles nécessiteuses de toute la Macédoine du Nord. Aucune information n’est disponible dans l’onglet «Activité» sur son site Web. En ce qui concerne le traitement des questions politiques, il n’y a que des appels aux organisateurs de la LGBT Pride et aux jeunes qui y participent.
Le front des jeunes islamiste en Macédoine du Nord et sa relation avec les Frères musulmans
La Macédoine a été découverte qui appelle à mettre un terme aux pratiques menant à un « déséquilibre des composantes morales », tandis que le Front islamique de la jeunesse n’est pas liée d’une manière officielle à aucun parti politique en Macédoine du Nord.
Les experts ont proposé que l’organisation opère d’une façon générale dans le domaine de l’islam politique. En août 2011, un congrès organisé par le Front de la jeunesse de l’Islam intitulée «L’Islam en Europe (le danger ou la délivrance) a attiré un grand intérêt public en raison de ses liens présumés avec l’extrémisme islamique, car l’intervenant invité était Hani Ramadan, frère de Tariq Ramadan et petit-fils de Hassan el-Banna.
IVZ en Macédoine du Nord a exprimé ses inquiétudes à propos de ces événements car elle croyait que la participation des ONG dans l’organisation des réunions et des séminaires religieux ainsi qu’aux activités de collecte des fonds signifie une ingérence dans les affaires religieuses, qui sont de la responsabilité de la société. Ce qui est intéressant c’est qu’il n’y a aucune mention de ce congrès sur les comptes actuels des réseaux sociaux de FRI, à l’exception de l’enregistrement sur sa chaîne Youtube (6). En outre, les publications disponibles les plus récentes remontent à huit ans. Ceci peut indiquer que l’organisation s’est distancée de cet événement passé et de ses répercussions. L’un des experts interrogés a indiqué que FRI jouit actuellement d’une bonne réputation et que l’organisation n’a pas de relation avec les Frères musulmans (7).
LEGIS travaille depuis 2009, aux niveaux national et international, y compris Bosnie-Herzégovine, Gaza, Somalie, Myanmar, Syrie et Grèce, et ce à travers la collecte et l’attribution des aides pour atténuer les impacts des catastrophes naturelles, telles que les inondations, et en aidant les migrants et les réfugiés. Les contacts des Frères musulmans passaient par deux membres des Frères musulmans égyptiens, le Dr Mohamed El-Beltagy et le Dr Hazem Farouk, qui ont été arrêtés à bord de la flottille et détenus dans une prison israélienne suite à un raid du commando israélien sur le navire.
Redžepi, qui était sur le navire de la Flottille Mavi Marmara, a nié avoir des liens avec les Frères musulmans, en indiquant qu’il était une personnalité célèbre concernée par les affaires humanitaires qui avait l’intention d’embraquer les aides humanitaires régies par des «militants des droits de l’Homme». Loin des spéculations, aucune autre preuve n’a été trouvée pour prouver les allégations de l’existence des liens avec les Frères musulmans.
Bien qu’il n’y ait pas aucune indication sur la présence des Frères musulmans en Macédoine du Nord, d’autres acteurs étrangers ayant une influence significative sur les contextes politiques et religieux du pays ont été mentionnés. Dans toutes les discussions, la Turquie et l’AKP se sont avérés ayant une grande influence en Macédoine du Nord. A l’instar de la Serbie, l’influence de la Turquie est considérée comme institutionnelle et méthodologique.
L’une des personnes rencontrées a évoqué que TİKA (31) est toujours présente dans l’arrière plan des évolutions importantes en Macédoine du Nord. Cela se justifie probablement par les relations avec la Turquie, y compris les influences historiques et culturelles de l’Empire ottoman sur les Balkans, particulièrement la Macédoine du Nord, ainsi que la présence d’une proportion remarquable de Turcs parmi la population. En outre, les liens personnels de la population macédonienne avec la Turquie sont évidents – de nombreux Albanais ont des proches et des amis en Turquie, et beaucoup d’entre eux ont suivi leur éducation en Turquie.
A titre d’exemple, la Turquie finance la reconstruction des mosquées en Macédoine du Nord, à l’instar de la mosquée historique Ali Pascha fondée au XVIe siècle à Ohrid. En outre, la Turquie donne de l’argent pour les animaux utilisés pour le sacrifice annuel, car IVZ a réduit les dons limités, ce qui a renforcé la bonne réputation de la Turquie parmi les communautés de Macédoine du Nord. L’influence de la Turquie serait également liée à la création du parti politique de Besa ; Parti politique albanais de droite en activité depuis 2014. Le Mouvement Besa a remporté quatre sièges au Parlement macédonien lors des élections de 2020.
Selon plusieurs récits, Besa est avec un fond islamiste et il est financé par des pays étrangers, notamment la Turquie. Si la direction du Besa nie avoir des liens directs, il a des rédacteurs connus dans des médias pro-Erdogan et qui suivent ouvertement la ligne d’Erdogan. Lors de la mobilisation des voix au niveau communautaire, ils invoquaient la «carte Erdogan», mais au niveau des élites et national, leur discours tournait autour des lignes ethniques et « la promotion des questions et des valeurs albanaises». Pour renforcer son influence, la Turquie entretient de bonnes relations avec la minorité nationale turque en Macédoine du Nord, ainsi qu’avec le petit groupe musulman macédonien Torbeši, en raison des similitudes au niveau de leurs opinions politiques conservatrices (8).
Les Albanais autochtones constituent la plus importante communauté musulmane dans le pays et ayant un poids politique et social considérable. Les partenaires de la rencontre de ce rapport ont supposé que la Turquie avait l’intention d’exploiter cette influence dans le cadre de son objectif stratégique de néo-ottomanisme. Dans le même contexte, il a été évoqué qu’entre 2011 et 2014, la Turquie avait organisé des académies politiques pour les jeunes à Ankara, y compris en Macédoine du Nord, où d’autres membres du Parti de la justice et du développement étaient présents.
Cette chronologie correspond aux allégations concernant la mobilisation par l’AKP des jeunes des Frères musulmans. Ceci indique que le moment est venu pour rejoindre le parti politique de Besa. Cependant, elle n’a pas utilisé le discours de l’islam politique dans son discours politique général, mais elle appelle plutôt à «renforcer de nouveau les relations» avec la Macédoine du Nord pour gagner plus de droits et de respect pour les Albanais dans le pays. Ces derniers sont souvent sapés ou négligés.
Le Parti Besa est également lié à la maison d’édition Logos-A, (47) parce qu’elle a publié des livres de Hassan el-Banna et Yousuf al-Qaradawi, parmi de nombreux autres auteurs (48). Ces livres ont été presque exclusivement traduits en albanais. Par exemple, des publicités pour Le livre de Qaradawi intitulé « Le Licite et l’’illicite en Islam» a été trouvé sur la page Facebook de Logos-A.
A cause de son lien avec Besa, la société Logos-A aurait été attaquée par d’autres partis politiques en Macédoine, spécifiquement le VMRO-DPMNE 51, pour avoir publié des livres et inspiré un nouveau mouvement intellectuel en politique basé sur l’idéologie de l’islam politique des Frères musulmans (9).
L’un des interlocuteurs experts a affirmé l’existence des liens entre Besa et Logos-A, ce qui indique qu’un seul courant au sein de Besa se concentre fortement sur les évolutions idéologiques à travers les livres et l’éducation tout en étant sympathisant de l’ancien premier ministre turc Davutoglu et entretient des relations personnelles fortes avec des Qataris.
Il a de même jeté la lumière sur la présence du mouvement Gülen, qui était en conflit avec le gouvernement Erdogan, dans les entretiens relatifs à la Macédoine du Nord. Les adeptes de Gülen sont principalement présents dans le secteur de l’éducation à travers des écoles comme celle de Yahya Kemal College de Skopje, qui a été menacée de fermeture en août 2016 en raison de ses liens avec le mouvement Gülen.
Le récit personnel de l’une des personnes interrogées a mis en exergue des allégations selon lesquelles la Turquie aurait incité à la persécution les membres du mouvement Gülen en Macédoine du Nord en échange d’aider à l’acceptation du parti politique montant Besa dans la coalition avec le parti au pouvoir à l’époque, VMRO-DPMNE. En outre, Logos-A serait fortement liée au Parti de Besa, et cela pointe donc d’une façon secondaire des liens secondaires avec le Parti de la justice et du développement au pouvoir en Turquie.
On était constaté aussi que «les troubles internes en Turquie se reflètent toujours politiquement sur la Macédoine du Nord». Ce pressentiment a été confirmé dans toutes les rencontres, ce qui a conduit à l’intensification des discussions autour de la vulnérabilité de la Macédoine. Cela a été décrit comme étant de haute importance, puisqu’il suppose qu’«un conflit pour un nouveau califat se déroule actuellement dans le monde », en faisant allusion aux relations entre la Turquie et les États du Golfe. Il est important de noter que sur ce point, la personne interrogée a clairement indiqué que, de son point de vue, l’AKP promeut l’agenda des Frères musulmans ayant intérêt au pouvoir.
Conflit turc/ Frères musulmans contre le salafisme modernisé sur Macédoine et les Balkans
Toutes les rencontres et littérature ont souligné que les autres influences étrangères ont trouvé leur voie vers la Macédoine du Nord, en provenance d’Arabie saoudite, du Qatar, du Koweït et des Émirats arabes unis – toutes sont considérées comme influentes d’une certaine manière, bien que leur influence soit souvent bien moindre que celle de la Turquie.
Ces influences sont transmises par la prédication des différents imams qui ont été formés dans ces pays. Bien que les influences des États du Golfe soient plus secrètes et qu’il soit difficile de suivre l’argent pour voir où il s’achemine, mais l’architecture de certaines mosquées à travers la Macédoine du Nord est un indicateur fort. Il y a une augmentation en nombre des «wahhabites barbus», qui reçoivent un soutien financier du Royaume d’Arabie saoudite, du Koweït et des Émirats arabes unis, dans les villages des Torbèches. Les proches et les organismes de bienfaisance, tels que la dotation islamique, sont un sujet de discussion depuis les années 1990.
Les extrémistes islamistes fondamentalistes sont entrés dans au sud des Balkans pour la première fois pendant les guerres civiles des années 90, en établissant un lien avec le Golfe. Aujourd’hui, les liens de la Macédoine du Nord avec le Kosovo sont importants à cet égard, et il a également été supposé que de nombreux courants wahhabites en ont une influence indirecte (10).
Cependant, alors que la recherche n’indiquait pas l’existence de l’islam politique et des Frères musulmans, les rencontres ont révélé que des changements pourraient jouer un rôle important dans le développement potentiel de l’islam politique en Macédoine du Nord. L’absence passée et actuelle de l’islam politique est attribuée au fait que la religion n’est pas un facteur important dans la formation de l’identité. Cependant, la transformation continue est claire. Avec la chute du régime communiste en ex-Yougoslavie (RSFY), la religion est apparue comme étant un facteur de la formation de l’identité et le renforcement de l’identité albanaise, considérée comme menacée par la minorité albanaise en raison des efforts visant à renforcer l’identité nationale macédonienne.
Les élites politiques et intellectuelles albanaises ont commencé à inclure l’islam comme un facteur déterminant. Des recherches menées par le Centre d’études sur la sécurité du Kosovo ont indiqué que des représentants, y compris des imams, de la communauté musulmane de Macédoine soutiennent l’islam en tant qu’élément qui a préservé l’identité albanaise en Macédoine (11).
A travers l’évolution du récit, on constate que la transformation de «l’identité basée sur la langue et la culture» en «identité basée sur la langue, la culture et l’islam» est de plus en plus claire dans le discours politique, comme le discours des représentants de l’Union démocratique pour l’intégration (DUI) et le Parti démocratique des Albanais (PDSH).
Et les partis politiques, Besa, par exemple, indique que l’islam «est un élément indispensable de l’identité nationale de la communauté albanaise». Ces cas sont importants car, comme l’a mentionné l’une des personnes interrogées, «la seconde moitié attend», faisant référence à la poursuite du conflit ethnique en 2001 entre Albanais et Macédoniens. Ces changements sont liés aux évolutions actuelles au niveau mondial, comme l’a noté l’un des experts interrogés. Il semble que la Turquie ait accordé une plus grande valeur à son identité islamique ces dernières années, ce qui, selon l’expert, se reflétera également dans le contexte nord-macédonien dans les années à venir en raison des liaisons entre les deux pays (12).
Rendre les jeunes musulmans en Macédoine du Nord et aux Balkans des Frères musulmans
Les jeunes générations, en particulier, sont considérées comme vulnérables à de telles éventuelles évolutions car elles sont plus susceptibles à se battre plus pour la «cause islamique» que pour la «cause albanaise» comme c’était le cas avec l’ancienne génération (73). Pour résumer les propos de l’un des experts rencontrés, nous disait : «L’absence actuelle de l’’islam politique n’exclut pas la possibilité de son développement dans le futur.» L’ICBiH a continué de travailler pour réduire l’influence des extrémistes et empêcher la radicalisation religieuse. En 2007, le Conseil islamique de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord a adopté l’article 5 de sa Constitution concernant le hanafisme en tant que pratique dans toutes les mosquées, afin de diminuer les autres interprétations de l’Islam, et les éventuels conflits autour des questions en relation avec les différends religieux (13).
En outre, le Conseil a également créé le Centre de la modération pour le dialogue afin de promouvoir la consolidation de la paix et le dialogue interconfessionnel entre les membres de la communauté bosniaque. De plus, l’ICBiH a été clair sur les dons des parties étrangères, spécifiquement l’ICBIH stipule qu’en cas d’acceptation des dons, ils sont très clairs en ce qui concerne leur autorité sur les activités pratiquées dans les structures mises en place avec les dons. Par exemple, la bibliothèque Gazi Husrev à Sarajevo a été construite grâce à un don du Qatar, mais elle est entièrement sous le contrôle de l’ICBiH en termes de publications et d’activités qui s’y déroulent.
Malgré les efforts de l’ICBiH pour lutter contre la radicalisation, il est souvent critiqué parce que sa réaction est considérée comme étant faible face à la propagation de l’influence étrangère indésirable. L’ancien chef des oulémas, Mustafa Cerić, a été accusé d’avoir permis aux wahhabites de s’installer en Bosnie et de répandre leur idéologie (108). Les opinions divergeaient dans les cercles académiques et politiques. Certains affirmant que l’ICBiH avait pris de nombreuses mesures pour lutter contre l’extrémisme, tandis que d’autres supposent que Cerić était plus intéressé par le développement de sa position politique dans le pays (14).
Conclusion
Aujourd’hui, la présence de l’islam politique en Macédoine est claire, mais demeure implicite ! Elle constitue également une menace pour l’identité nationale du pays à travers les appréhensions qui mettent en garde ou mènent à un conflit entre les composantes de la société macédonienne autour : la référence macédonienne est-elle islamique ou nationale? Mais le plus important est ; la tendance à l’identité des Frères musulmans, ce qui signifie qu’il y a une idéologie politique qui se reproduit tranquillement et secrètement faisant de la pensée de l’islam politique une référence pour elle ! Surtout l’idéologie des Frères musulmans ; cela signifie d’’une façon ou d’une autre, que l’appartenance des membres de ces groupes dépasse les frontières nationales ! Et il est porteur d’une idéologie religieuse qui ne valorise pas l’identité nationale ?! Cela mérite d’être examiné de plus près et soigneusement étudié pour éviter à la société macédonienne les mauvaises conséquences à l’avenir.
Index
1- La Macédoine du Nordb (en macédonien Северна Македонија, translittéré Severna Makedonija ; en albanais Maqedonia e Veriut), en forme longue la république de Macédoine du Nord (en macédonien Република Северна Македонија, translittéré Republika Severna Makedonija ; en albanais Republika e Maqedonisë së Veriut), est un pays d’Europe du Sud situé dans la péninsule des Balkans.
Connue de 1991 à 2019 sous le nom de « république de Macédoine » ou « ancienne république yougoslave de Macédoine » (ou par le sigle ARYM)b, ou parfois simplement « Macédoine » dans le langage courant, elle est l’un des États successeurs de la Yougoslavie, dont elle a déclaré son indépendance en 1991. Par le nom très ressemblant entre la Macédoine du Nord et la région grecque de la Macédoine, des tensions éclatent, jusqu’à une sortie de crise le 12 février 2019, où l’accord entre la nouvelle République de Macédoine du Nord et la République hellénique (qui a été validé par référendum puis ratification par les deux parlements9) entre en vigueur, et donne son nouveau nom à cet État.
2- Globsec est un Think Tank mondial situé à Bratislava engagé dans le renforcement de la sécurité, la prospérité et la durabilité en Europe et dans le monde. C’est une organisation indépendante, non partisane et non gouvernementale dont le principal objectif est de façonner le débat mondial en menant des activités de recherche et en entrant en contact avec des experts de la politique étrangère et de la sécurité. L’organisation cherche à créer une sorte d’influence reflétant ses valeurs visant un ordre libéral et démocratique dans le monde transatlantique et en faisant participer des décideurs politiques de premier plan et des hauts dirigeants de divers secteurs dans ses initiatives politiques. Le Think Tank publie régulièrement des analyses ainsi que des papiers politiques et des publications qui répondent aux défis actuels émergeants dans le monde politique en cinq domaines :
La défense, la sécurité, la démocratie et la résilience, l’économie et l’avenir de l’Europe et de la technologie. Pour avoir plus d’informations, on peut les trouver ici :
(3) https://femyso.org/member-organisations/
[4] – Voir l’étude suivante: http://www.stat.gov.mk/Publikacii/knigaXIII.pdf
[5] – ABria + muslimane, le parti tunisien Ennahda, est l’une des branches de l’organisation internationale des Frères musulmans en Tunisie.
[6] – Atanas Panowski, «La propagation de l’extrémisme islamique en République de Macédoine» (Monterey, Californie: Naval Postgraduate School, 2011) p. 43.
[7] – Voir: http://www.legis.mk/history.
[8] – Alon Ben Meir, «Le cheval de Troie d’Erdogan» en Macédoine, The Jerusalem Post | JPost.Com, n.d.: Https://doi.org/https://www.jpost.com/blogs/above-the-fray/erdogans-trojan-horse-in-macedonia-560006
[9] – Voir l’étude suivante:http://shekulliagency.com/opinionanaliza/efekti-besa-si-i-eshte-versulur-shteti-maqedon-entit-botues-logos-a/
[10] Voir : Danuta Gibas-Krzak, «Terrorisme contemporain dans les Balkans: une menace réelle pour la sécurité en Europe», The Journal of Slavic Military Studies 26 (nd): 203-218.
[11] – Florian Qehaja et Seknder Perteshi, La relation inexplorée: problèmes de radicalisation et d’extrémisme violents en Macédoine, p. 20.
[12] – Entretien personnel NM 4, 2 octobre 2020, Skopje.
[13] – Priljevic, Prévention de l’extrémisme religieux en Bosnie-Herzégovine, p: 378.
[14] – (ICBiH) est la principale autorité et autorité religieuse dans ce pays.