Le besoin d’illumination dans la société islamique est une nécessité importante. Et cette importance se justifie par l’incapacité de renouveler la structure sociale aux niveaux intellectuel et politique, et de son reflet sur le développement humain en général, particulièrement la vision envers la femme. Ce point de vue détermine le niveau d’interaction sociale et le volume de gaspillage humain d’énergie humaine et son impact sur l’évolution des sociétés islamiques.
Pour cette raison, il est impossible d’établir une conception réelle des raisons du sous-développement de la structure sociétale islamique, sans renverser le maximum d’illumination intellectuelle possible en tirant son essence de la structure elle-même, à travers ses variations multiples, à travers les différentes époques.
L’illumination dans la pensée arabe moderne tient son sens de la conscience de la nécessité de progrès, de réforme et de renouveau, d’éveil et de la renaissance. Par conséquent, le discours intellectuel islamique ne peut pas être changé en le confrontant uniquement au discours occidental, mais le changement commence par déterminer la structure sociale et politique qui joue le rôle primordial dans la mise en œuvre ou l’obstruction du discours d’illumination.
Lorsque nous parlons de l’illumination islamique et de la relation de cette illumination avec la situation de la femme musulmane, nous parlons de ses droits en tant qu’être humain et comment le Bon Dieu l’a mise explicitement sur même pied d’égalité avec l’homme.
On peut dire que la détermination des droits de la femme dans la société islamique ne peut pas être cernée selon le texte religieux statique, parce que le Bon Dieu a mis la loi du relativisme dans les choses et les vies. Comment peut-on donc faire figer le texte, tandis que cette immobilisation est contre les lois divines qui se trouvent dans le mouvement perpétuel.
Le fait de comprendre l’illumination signifie cerner les limites du handicap social et économique, et avant tout le handicap politique et intellectuel, et pour cela nous devons jeter la lumière sur la discrimination des droits humains entre l’homme et la femme, cette discrimination est un gaspillage des énergies de la moitié de la société ou de les adapter en faveur d’une vision fermée par rapport au mouvement de la réalité et de la vie.
La lecture de la vision occidentale des droits de la femme à travers la société islamique n’était rien d’autre qu’une lecture superficielle sociale. L’Islam n’était pas contre les droits de la femme en tant qu’être humain. Ces droits ne sont pas liés à l’apparence extérieure de la femme, comme le hijab, par exemple, mais plutôt aux conditions politiques, sociales et intellectuelles qui régissent d’une façon générale les droits de la femme.
Travailler sur la condition des droits, d’un point de vue religieux, nécessite une vision profonde des raisons du texte religieux au moment de sa révélation, car il n’y a pas de texte valable sans ses conditions subjectives et objectives.
Et étant donné que le texte coranique est la révélation du « Tout Puissant et Le Sage », c’est un texte qui prend en considération la causalité dans tout ce qui concerne l’évolution des affaires humaines, qui sont des conditions politiques, économiques, sociales, culturelles et intellectuelles, et par conséquent, il n’est pas possible d’accepter une lecture conditionnée par un moment et un lieu spécifiques, comme une lecture valable pour tous les temps.
La lecture superficielle de l’illumination ne peut pas saisir les rythmes des structures contrôlant le retard de la situation de la femme. Car la liberté humaine de la femme est un don de Dieu, et c’est son droit, mais ce droit a été dégradé suite à une lecture personnelle de la religion, fondée sur la supériorité de la masculinité aux dépens de la féminité au sens biologique.
Le fait d’examiner minutieusement de notre modèle de pensée contemporain en tant que peuples islamiques nous renvoie à une culture religieuse qui appartient aux époques antérieures à notre époque de plus de mille ans, et cette culture portait la robe de son époque et n’appartient plus à notre époque. En effet, le fait de s’enfermer sur ses textes semble être détaché du relativisme, que le Bon Dieu a établi comme loi pour toutes choses dans la vie.
Si nous regardons avec cette vision le partenariat entre l’homme et la femme, nous constatons qu’il s’agit d’une loi naturelle, et que toute défaillance au niveau de cette relation de partenariat a pour cause principale une lecture injuste du texte coranique, et donc c’est un acte de déformation et de falsification de la vérité dans ce texte.
Le penseur Qasim Amin comprenait que la simple éducation de la femme ne garantissant pas son émancipation, on le voit donc dans le fait de la préparer pour le travail dans le but de gagner sa vie, car le travail est la seule garantie des droits de la femme.
L’illumination islamique se trouve devant des structures sociales, politiques et économiques arriérées, et cela la met face à une bataille féroce, afin de démanteler ces structures, qui produisent effectivement la tyrannie, ce qui nécessite la suppression d’une grande ignorance intellectuelle construite au nom de la religion islamique. Mais en fait ce n’est rien de plus que des forteresses de maladies intellectuelles et sociales ayant une vision négative de la femme musulmane contemporaine.
L’illumination islamique en tant que concept ne peut pas être définie sans ses conditions temporelles et spatiales, et cela nécessite un traitement intellectuel avec le relativisme des conditions politiques et sociales pour chaque société islamique et à chaque étape de son évolution.
Cette vision suppose que l’idée de l’émancipation de la femme nait de l’intérieur du processus de développement social général, dans tous ses systèmes politiques, économiques et culturels, et non en imitant toute autre situation d’émancipation ayant son propre contexte et son propre processus.
L’émancipation de la femme est liée à sa libération avec l’homme de la réalité des lois politiques, sociales et intellectuelles qui leur imposent la tyrannie et l’oppression sociale et économique. Quant à l’appel à l’émancipation de la femme seule, c’est un appel qui ignore que l’homme et la femme sont les deux pôles de la vie humaine, et que tout pôle qui sera en difficulté, son partenaire sera de même touché.
Le terad de la femme et le fait de la priver de ses droits sociaux, politiques et culturels, qui sont une partie importante du noyau de son humanité, est l’un des aspects les plus importants de la crise civilisationnelle globale des sociétés musulmanes.
L’émancipation et le retard de la femme ne sont pas dus au Noble Coran, et cela nous interpelle à chercher l’origine de ce retard et de cette injustice qui ont touché le femme musulmane, et comment mettre fin à leur domination dans la vie de la société.
La femme est face à deux paternités, contrôlant, en s’interférant, la vie de nos sociétés, à savoir : la paternité religieuse et celle sociale. Pour cela, il faut les séparer l’une de l’autre afin que nous puissions voir chacune d’elles dans son contexte naturel. L’égalité entre elles n’est pas permise, car elles sont de deux sources différentes, la première est une source divine, et la seconde est une source humaine.
L’union du système de paternité avec la jurisprudence religieuse traditionnelle, dans des époques historiques antérieures que les sociétés islamiques ont traversées, est devenue une question qui nécessite une séparation entre ces deux systèmes, et ceci est le rôle de l’illumination.
Selon ce qui a été susmentionné, on pourrait dire que le blocage de l’émancipation da la femme musulmane est dû au fait qu’elle reste soumise aux conditions du discours jurisprudentiel traditionnel, qui ne reflète pas l’essence de la religion, l’unification des résultats du travail d’une façon ne permettant ni la confusion ni l’interprétation entre l’homme et la femme évite toute autre condition qui la prive de l’éducation, de l’acculturation et de gagner sa vie ou d’occuper des postes de décision politique, sociale ou économique.