Le calme a régné depuis un bon bout de temps en ce qui concerne les opérations de perquisitions aux domiciles par les autorités contre des membres présumés des Frères musulmans, qui ont eu lieu une semaine après l’attentat terroriste de Vienne en novembre dernier. Comme indiqué précédemment, les critiques ont dit que les procédures menées par les services de sécurité autrichiens ont été inventées par le gouvernement pour des raisons politiques. Cela a été pour détourner les regards des erreurs évidentes commises en relation avec l’attentat terroriste.
Aujourd’hui, le tribunal régional supérieur de Graz a statué que les perquisitions aux domiciles de neuf suspects dans l’affaire étaient illégales. Ces individus avaient déposé une plainte contre ces procédures coercitives et ils avaient raison. Selon le tribunal, les soupçons portés contre les victimes n’étaient pas suffisants pour effectuer ces perquisitions.
Le tribunal a également constaté que l’argent de certains accusés avait été confisqué à tort, et cela s’applique également sur d’autres objets de valeur tels que les bijoux. En outre, le fait de forcer l’ouverture des portes des appartements des suspects par le pouvoir exécutif viole la loi.
Pour les avocats des suspects, il s’agit d’une décision satisfaisante, mais pas tout à fait surprenante compte tenu des circonstances, car le pouvoir judiciaire prouve de plus en plus qu’il constitue un rempart face à la politique gouvernementale qui manque de primauté de la loi.
Dans le même contexte, l’avocat a été récemment rassuré par une décision qu’il ne devait pas être empêché d’accéder aux dossiers de l’affaire, comme c’était le cas au début.
« Ce n’est pas drôle que des personnes masquées avec des fusils d’assaut apparaissent soudainement dans les chambres d’enfants », a indiqué monsieur A.W dans une déclaration pour un journaliste autrichien, en décrivant comment il a vécu les détails de la perquisition à domicile par la police dans le cadre de « l’opération Louxor » en novembre dernier. La perquisition, ordonnée par le procureur de la République de Graz, a eu lieu aux premières heures du matin, la choquait visiblement, lui, sa femme et ses quatre enfants. L’argument utilisé par le procureur pour effectuer la perquisition était que (A.W) était un membre des Frères musulmans, en se basant principalement pour ses soupçons sur une conversation téléphonique mise sur écoute.
Lorsque l’ancien responsable d’un groupe d’intérêt musulman reconnu a été appelé par l’actuel président pour lui demander s’il était au courant d’un don de 10.000 € à l’association, sa réponse était : je n’en ai aucune idée. Il est devenu clair plus tard que l’argent provenait d’une fondation dissoute par l’ancien chef du groupe de la doctrine de l’Islam en Autriche dont le ministère public à Graz n’était pas particulièrement intéressés.
En même temps, le tribunal régional supérieur de Graz a vivement critiqué l’enquête : dans le cas du suspect, l’hypothèse qu’une mosquée en particulier était sous l’influence des Frères musulmans « ne sont que des spéculations ». L’inconnu qui a signalé l’alerte sur lequel était basée l’enquête n’a exprimé aucune perception des faits – par exemple s’il voyait que ceci ou cela s’était passé – mais plutôt il a présenté « principalement des spéculations ». De plus, il voyait les rapports obtenus du ministère public de Graz d’un œil critique.
Le tribunal a également conclu que, selon les résultats des procédures judiciaires, rien n’indiquait que chaque Frère musulman pourrait être « un membre ou il soutient une organisation terroriste à objectif similaire, en particulier le Hamas », et il indique la « diversité » des courants au sein du groupe.
En ce qui concerne les soupçons fondés sur les relations familiales, le tribunal a évoqué que « la responsabilité familiale en soi du point de vue de la Cour d’appel n’est pas réellement une méthode appropriée pour présenter des preuves».