La vague de migration en 2015 a constitué un choc pour de nombreuses personnes, particulièrement en Europe. Aujourd’hui, de grands groupes de réfugiés afghan font à nouveau leur chemin vers l’Europe. Une chose qui provoque les courants conservateurs et la droite populiste en Europe, en mettant en garde contre la reproduction du scénario de 2015.
Probablement que cela ne ferait pas partie des priorités de l’UE. Ce serait du moins le cas pour ceux qui poussent vers sens, en considérant 2015 comme un symbole de réussite humaine, et selon leur avais il serait approprié de le répéter. Il est indéniable que cette année représentait aussi une perte de contrôle, des politiciens ayant été ignorés, et dépassés. Ne pas répéter ce qui s’est passé signifie ne pas reproduire les erreurs du passé.
Quelle erreur a-t-elle été commise en 2015 ? Beaucoup de Syriens qui ont fui leur pays se trouvaient déjà dans les pays voisins, au Liban, en Jordanie et en Turquie. Mais pourquoi ils ont décidé de partir, la majorité d’entre eux, vers Europe ? Etaient-ils les signaux politiques la raison, la culture de l’accueil en Allemagne et dans d’autres pays, le refus d’Angela Merkel de fermer les frontières devant les Syriens, et sa promesse d’« accomplir la mission » qui a poussé les migrants à se sauver en Europe?
Une étude de l’Institute for World Economics en Allemagne réfute cette thèse qui était hâtivement remise en cause en se basant sur des enquêtes à grande échelle auprès des réfugiés. Selon cette perspective, il n’y a pas d’« effets d’attraction » significatifs de la migration. Il n’y a pas de relation de cause à effet entre les signaux politiques d’accueil en provenance d’Europe centrale et la forte augmentation de migration vers l’Europe à l’été et à l’automne de 2015. Les migrations avaient augmenté précédemment. Dans le même sens, il serait exagéré de penser que les immigrés étaient bien conscients de la situation politique dans les pays potentiels d’accueil.
Donc, qu’est-ce qui a poussé les gens à émigrer ? Du coup, les réfugiés ont reçu beaucoup moins d’aides par rapport au Programme alimentaire des Nations Unies (PAM), au Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ou à l’Organisation internationale pour les migrations, car ils ont, de leur côté, reçu beaucoup moins d’argent des pays donateurs comme l’Allemagne ou L’Autriche. En 2014 et 2015, un tiers des aides nécessaires à la Syrie manquait déjà, soit plus d’un milliard de dollars pour chacun d’entre eux. Connaître ce rapport n’est pas nouveau, puisque des rapports ont abordé ce sujet à l’automne de 2015 ainsi qu’ils ont identifié la raison de la baisse des paiements. La guerre en Syrie continuait depuis 2011 et elle était hors du domaine de concentration et il y a eu d’autres crises. Les programmes d’aide reposent en grande partie sur les dons, sans aucun engagement de paiement, ou un financement garanti.
À partir de 2013, toutes les opérations de secours en Syrie et aux alentours étaient mal préparées, comme le confirmait un membre du personnel qui dirigeait à l’époque le bureau régional allemand du Programme alimentaire mondial. Fin 2014, le Programme alimentaire mondial a averti qu’il devrait cesser de fournir ses aides alimentaires à 1,7 million de Syriens dans les pays voisins. La contribution en espèces du Programme alimentaire mondial (PAM), « aide sociale de base » pour les réfugiés, a été transformée en cartes électroniques spéciales via lesquelles on peut acheter de la nourriture, des articles d’hygiène et, si nécessaire, des médicaments aussi. La campagne du PAM a réussi à court-terme, mais en 2015, le montant de 27 à 30 dollars par personne a été revu à la baisse pour atteindre 13 dollars seulement.
Outre la faim, il y avait une absence des horizons. Plus de 90 % des réfugiés syriens voulaient consciemment rester dans la région et retourner dans leur pays d’origine le plus rapidement possible. Cet espoir disparait de plus en plus. L’État islamique terroriste se renforçait également à cette époque, et il était clair qu’il n’y avait pas de solution acceptable pour la guerre. En même temps, la tolérance envers les réfugiés a diminué dans les pays voisins. Dans ce cas, de nombreuses personnes avaient décidé d’investir leurs dernières ressources pour s’enfuir vers l’Europe.
Les gouvernements du monde semblent avoir appris la leçon rapidement. Lors d’un congrès pour les donateurs qui s’est tenu à Londres fin 2015, la chancelière allemande, Merkel, a annoncé que l’Allemagne prendrait plus de 50 % des fonds alloués par le Programme alimentaire mondial à la région syrienne en 2015, soit plus de 500 millions d’euros. En conséquence, l’Allemagne a quadruplé son engagement humanitaire envers la Syrie. Elle a décidé de transférer son don au début du printemps. Jusque-là, pour des raisons budgétaires, cela n’arrivait qu’au second semestre, il était donc trop tard.
En ce qui concerne les réfugiés afghans, la situation dans leur pays d’origine était critique avant même l’escalade actuelle. Les principaux pays de destination sont le Pakistan, qui selon les chiffres officiels, a accueilli 1,4 million d’Afghans en 2020, et l’Iran (780.000). Les chercheurs estiment qu’il y en a deux fois plus. Le Pakistan a besoin cette année de 330 millions de dollars d’aides humanitaires qui n’ont pas encore été payées. Idem pour l’Iran.
Tout cela prend en considération les appels presque aussi nombreux d’hommes politiques européens à héberger et prendre en charge les réfugiés le plus près possible de leur lieu d’origine – pour une raison cachée, que, contrairement à 2015, ils ne devraient pas venir en Europe de cette façon à la lumière du manque de financement structurel des aides intérieures, une « fausse solution ». D’autant plus qu’il ne sera pas facile de conclure des accords avec les pays voisins afghans, à l’image de l’accord de l’UE avec Ankara. Le Pakistan et l’Iran sont des partenaires plus contradictoires que la Turquie, déjà difficile à gérer. Ces pays ont aussi assez de propres problèmes à gérer.
Selon les experts et la Commission de l’Union européenne, il est crucial d’amener autant de réfugiés dans le besoin à travers la « réinstallation » directement de la région vers l’Europe afin de les sauver du voyage terrestre et maritime très dangereux. Le Canada s’est engagé à recevoir 50.000 Afghans de cette façon, tandis que la Grande-Bretagne offre 20.000 sièges. Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a suggéré lundi de faire venir 40.000 à 50.000 personnes, qui devraient être réparties sur l’Union européenne. Mais Il est peu probable que les Européens divisés tombent sur un accord par rapport à cette affaire.