Résumé exécutif:
La question de Hayat Tahrir al-Cham revêt toujours une grande importance parmi les cercles politiques des pays concernés par le dossier syrien. En fait, Hayat constitue encore le plus grand nœud du dossier d’Idlib, qui constitue de son coté le plus grand obstacle au niveau international devant l’engagement dans les négociations autour d’une solution politique finale. On exposera, dans ce document, la stratégie de Hayat Tahrir al-Cham, et les principaux raisons et facteurs derrière sa survie jusqu’à maintenant, ainsi que ses relations locales et régionales, et son avenir après les grands changements qui ont eu lieu à Idlib suite à la Convention de Moscou du 5 mars entre la Russie et la Turquie.
Ce document discute la stratégie de survie de Hayat Tahrir al-Cham à travers les axes suivants :
- Un aperçu de l’idéologie de Hayat Tahrir al-Cham.
- La décision de se désengager d’Al-Qaïda et le grand défi.
- La multiplication des points turcs… le début du changement identitaire.
- Les facteurs et les raisons de la survie de Hayat Tahrir al-Cham.
- Hayat Tahrir al-Cham, Turquie, et la politique de la carotte et du bâton.
- L’avenir de Hayat Tahrir al-Cham.
- Recommandations
L’Idéologie de Hayat Tahrir al-Sham
Depuis sa création sous le nom « Jabhat (Front) al-Nosra », elle adoptait la doctrine d’Al-Qaïda, _elle représente l’un des maillons de la chaîne du jihad mondial _, et elle exploitait secrètement le nom d’Al-Qaïda comme étant une marque déposée pour attirer des immigrants et annoncer son identité religieuse. Et dans l’objectif d’éviter de commettre les mêmes erreurs que d’autres scènes du jihad dont l’Irak, elle ne révélait pas son affiliation à Al-Qaïda qu’après la sortie au public de son différend avec Daech le 9/4/2013 où dans un enregsitrement audio d’Al-Joulani, ce dernier renouvelait son serment d’allégeance à l’émir d’Al-Qaïda, « Ayman Al-Zawahiri », par crainte de défection des éléments et qu’ils rejoignent l’Etat islamique en tant que représentant d’Al-Qaïda en Syrie. L’annonce d’allégeance à Al-Zawahiri était pour barrer la route devant l’organisation de l’Etat islamique. (1)
L’idéologie religieuse et l’interprétation des textes
Ceux qayant des connaissances approfondies sur les questions des organisations salafistes-jihadistes, et Hayat Tahrir al-Cham en fait partie, savent qu’il n’y a pas de principes jurisprudentiels fixes adoptés par ces organisations, mais elles laissent plutôt une large marge pour la jurisprudence à son conseil légitime pour qu’il conçoive les fatwas propres à chaque organisation en fonction de circonstances locales. Toutefois, un seul principe réunie toutes ces organisations et considéré la ligne rouge, et sa violation signifie créer une grande fracture au sein de cette organisation. Ce principe est représentée par le désengagement de l’organisation-mère Al-Qaïda. Néanmoins, les autres principes, tels que : l’excommunication de l’ordre mondial, des Nations Unies et des régimes arabes au pouvoir, et de tromper tous les mouvements islamiques qui empruntent une voie non djihadiste pour atteindre leurs objectifs ainsi que de recevoir le soutien étranger sont soumis à l’interprétation selon les circonstances d’autonomisation et des faiblesses sur chaque scène.
Quelques simples exemples pour soutenir ce qui précède
- Les législateurs de l’organisation générale d’Al-Qaïda « Atiya Allah al-Libi » et « Abou Yahya al-Libi » ne considèrent pas les parlements islamiques des infidèles, tandis que le Conseil de la charia de l’État islamique en Irak (ISIS) et Harakat al-Chabab moudjahidin en Somalie excommunient les parlements islamiques (2).
Al-Qaïda et les talibans ont établi des relations locales avec le Pakistan et des relations internationales avec les Nations Unies, tandis que les autres branches d’Al-Qaïda considèrent ces pays comme faisant partie de la communauté internationale infidèle, et l’exemple frappant est le premier enregistrement audio publié par Al- Joulani dans lequel annonçait la création de Jabhat Al-Nosra le 24 janvier 2012 où il a attaqué brutalement la Turquie, en la considérant comme un outil entre les mains du système international et de « l’OTAN ».
Ainsi, on constate de ce qui précède qu’il n’y avait pas d’une véritable menace pour la survie de Hayat Tahrir al-Cham, excepté son désengagement envers Al-Qaïda, et autres, et autres changements légitimes tels que la simulation avec des pays régionaux comme la Turquie, et changer certaines règles religieuses et fatwas qui peuvent être outrepassées à travers le conseil de la charia.
La décision de se désengager d’Al-Qaïda et le grand défi
Jabhat al-Nosra n’envisageait pas de se désengager d’Al-Qaïda tant que Daech existe encore, et il en attirait des éléments, mais :
Il y avait plusieurs facteurs locaux, régionaux et internationaux qui l’ont poussé à prendre cette décision le 28/07/2016, à savoir :
- L’escalade du ciblage par la coalition internationale du siège et des dirigeants du Front Al-Nosra.(3)
- La publication d’un article dans le journal américain The Washington Post par David Ignatius révélant que Jabhat al-Nosra avait envoyé des terroristes aux Etats-Unisi et en Europe parmi les réfugiés syriens, et cet article était la principale raison du désengagement précipité moins d’une semaine après sa publication par crainte d’une décision de la coalition internationale d’éradiquer complètement Jabhat al-Nosra de la Syrie. (4)
- Le conditionnement par le désengagement d’Al-Qaïda l’entrée en négociations pour rejoindre Jabhat Al-Nosra par les factions armées du nord de la Syrie.
- L’arrêt du soutien financier extérieur au profit de Jabhat al-Nosra après les restrictions imposées aux bailleurs de fonds de l’extérieur de la Syrie, en l’obligeant à tisser de nouvelles relations avec les factions et les pays qui le soutiennent.
- Des appréhensions que la Turquie soutienne les factions du Bouclier de l’Euphrate après avoir réussi à expulser Daech de la campagne nord d’Alep et de se rendre à Idlib pour éliminer Jabhat al-Nosra.
La principale raison du désengagement
Après la conclusion d’un accord d’échange de prisonniers entre la branche d’Al-Qaïda au Yémen et l’Iran en 2015, selon lequel les dirigeants d’Al-Qaïda, Saif Al-Adel, Abu Mohammad Al-Masri, Abu Al-Khayr Al-Masri, Al-Qassam Al-Ordoni, Abu Abd Al-Karim Al-Masri et Khallad Al-Urduni, sont tous arrivés en Syrie à l’exception de Saif Al-Adel et Abu Mohammad Al-Masri, car l’Iran exigeait qu’ils restaient en résidence surveillée pendant une période en Iran. Et à cause de l’interruption de la communication entre la direction d’Al-Nosra et Al-Zawahiri pour des raisons de sécurité, Saif al-Adel s’est confié le dossier syrien et a nommé un comité tripartite connu sous le nom du Comité de Hittin, composé d’Abu al-Khayr al-Masri, qui est (le premier adjoint d’al-Zawahiri, tué par la coalition internationale lors d’une frappe aérienne près du camp d’Al-Mastumah le 26 février 2017), Abu Abd al-Karim al-Masri et al-Qassam Al-Ordoni. Le comité a en effet a pris une décision interne de destituer al-Joulani. À cette époque, cer dernier a pris rapidement la décision du désengagement. (5)
Le plan du Front Al-Nosra pour absorber les erreurs entourant la décision de se désengager d’Al-Qaïda
Al-Joulani et ses dirigeants connaissaient le danger de cette décision et les scissions qui en résulteraient, il a donc été contraint de concocter une mise en scène qui ferait convaincre les éléments de Jabhat al-Nosra que la décision du désengagement venait des dirigeants d’Al-Qaïda en Afghanistan à la direction de Jabhat al-Nosra en Syrie. Et son plan consistait à convaincre Abu al-Khayr al-Masri, le représentant officiel d’Ayman al-Zawahiri en Syrie qu’il y avait un grand intérêt au désengagement de Jabhat al -Nosra d’Al-Qaïda et qu’il devait sortir un mot audio disant aux éléments de Jabhat al-Nosra que la décision était prise par la direction de l’organisation mère. Al-Joulani et son Conseil de la Choura ont réussi à en convaincre « Abu al-Khayr al-Masri » et, en effet, il est sorti dans une vidéo avec al-Joulani, Abdul Rahim Atoun et Abu al-Faraj al- Masri, le 28/07/2016, dans laquelle ils annonçaient que l’intérêt du jihad en Syrie passe par le désengagement du Front al-Nosra d’Al-Qaïda, et en raison de la hiérarchie organisationnelle, les soldats de al-Nosra savaient que « Abu al-Khayr al-Masri » était au-dessus hiérarchiquement qu’al-Joulani, et le représentant d’al-Zawahiri, et il devait donc annoncer le désengagement, ce qui signifie que la décision était prise par l’organisation mère, et non par la direction de Jabhat al-Nosra. (6)
Les répercussions et les conséquences de la décision de se désengager d’Al-Qaïda
Abu « Jalabib al-Ordoni », l’un des chefs militaires du Front al-Nosra, annonçait dans un tweet sur son compte Twitter au nom de « Iyad Toubassi » le deuxième jour du désengagement d’al-Nosra d’Al-Qaïda que son serment d’allégeance est toujours à al-Zawahiri, et que son affiliation organisationnelle est toujours pour Al-Qaïda, tandis que « Abu Humam Al-Shami, l’ancien général militaire de Jabhat al-Nosra, avait annoncé la prise de sa retraite de travailler avec Jabhat al-Nosra sans en expliquer les raisons (7). Ces deux savaient que la décision du désengagement était prise par une seule partie, et elle ne venait pas d’al-Zawahiri, mais ils ne pouvaient pas l’annoncer à l’opinion publique, et aux soldats de Jabhat d’al-Nosra par crainte de leur arrestation par ses dirigeants,
Effectivement, al-Joulani et ses subordonnés ont pu faire réussir cette décision, et à convaincre leurs éléments que la décision venait du commandement suprême de l’organisation, et qu’elle n’était pas venue de lui. Quant aux correspondances secrètes, selon notre source de l’intérieur de la direction d’al-Nosra, un message est venu d’al-Zawahiri à al-Joulani dans lequel il l’a réprimandé, et il a également envoyé une autre lettre à : Abu al-Khayr al-Masri » l’a averti fermement s’il prenait cette décision. Et al-Julani a répondu au message d’Al-Zawahiri que « nous en sommes toujours engagés », et que cette affaire était seulement pour les médias et afin de surmonter le danger et pour s’incliner devant les tempêtes internationales, et nous sommes toujours la branche d’Al-Qaïda en Syrie. Al-Zawahiri lui a répondu et a exigé qu’il envoie une vidéo enregistrée annonçant son serment d’allégeance à Al-Qaïda, puisque al-Zawahiri a appris de sa précédente expérience avec l’État islamique quand il n’avait pas de document officiel pour le publier prouvant le serment d’allégeance de Baghdadi pour lui personnellement. En effet, Daech en a profité en niant l’allégeance de l’État islamique à l’organisation mère d’Al-Qaïda, en le considérant comme étant un lien littéraire et non organisationnel, et après la demande d’al-Zawahiri d’al-Joulani de cette vidéo, ce dernier n’avait aucun autre choix que d’envoyer un message dans lequel il admettait le désengagement organisationnel complet, et que l’intérêt de la scène exigeait cela. Et cela provoquait un grand échange médiatique houleux entre Abu Muhammad al-Maqdissi et Abdul Rahim Attoun, le législateur général de Jabhat Fatah al-Sham (le nouveau nom de Jabhat al-Nosra après son désengagement d’Al-Qaïda), dans lequel al-Maqdissi l’accusait d’avoir rompu sa promesse et son allégeance sur sa chaîne officielle sur Telegram. Et des échanges légitimes ont eu lieu après entre eux. La preuve en est la réponse de Sami al-Oraydi à l’autorité religieuse de Nosra « Attoun » sous le titre (Les paroles prouvés pour contredire les propos du cheikh « Abdul Rahman Attoun » dans les six questions), et il disait : « J’ajoute là un nouveau point pour le Dieu et pour l’histoire : Cheikh Attoun, ô cheikh Attoun ! Ton souverain al-Joulani ne s’est-il pas engagé à Cheikh Ayman, après la première lettre refusant l’annonce de Fatah al-Sham et avant l’annonce de Hayat, dans une lettre que nous avons lue qu’il ne continuerait pas dans le processus du désengagement, et ne ferait aucun pas dans cette affaire qu’il revienne au docteur Al-Zawahiri et d’avoir son approbation ?! En êtes-vous engagés ? Et ne me dites pas que cela intervenait après des pas réalisés auxquels vous ne pouviez pas renoncé. Au contraire, il intervenait avant tout pas du projet dans Hayat Tahrir al-Cham… C’est une violation d’une nouvelle promesse ajoutée à votre dossier, que Dieu vous aide ».
Bien entendu, ces lettres secrètes échangées entre al-Joulani et « Abu al-Khayr al-Masri » d’un côté, et al-Zawahiri de l’autre, ont duré plus de trois mois, et ces accusations médiatiques par voie de Télégram des deux côtés ont prouvé aux États-Unis d’Amérique que le désengagement est réel et non formel, ce qui l’a amené à prendre la décision d’arrêter les raids aériens sur la faction « Jabhat Fatah al-Sham ».
Jound al-Aqsa, la faction candidate à succéder Jabhat al-Nosra, pour représenter Al-Qaïda en Syrie
Il y a des dirigeants djihadistes comme (Abu al-Qassam al-Ordoni, Sami al-Uraydi) et d’autres qui étaient au courant des mouvements de Jabhat al-Nosra et de son intention de se désengager d’Al-Qaïda, alors ils commençaient à contacter « Saif al- Adel » chargé des dossiers régionaux à Al-Qaïda et qui est assigné à résidence en Iran pour obtenir l’approbation officielle d’Al-Qaïda pour la faction, « Jound al-Aqsa » après sa fusion avec les groupes qui vont se séparer de Jabhat al-Nosra suite à la décision de se désengager d’Al-Qaïda. Ces correspondances ont été menées par « Al-Qassam Al-Ordoni » (Khaled Al-Arouri de nationalité jordanienne), mais elles n’ont pas été couronnées de succès en raison des réserves d’Al-Qaïda sur cette faction, et sa tendance à l’extrémisme et à l’excommunication. Al-Joulani était conscient que la faction de Jound al-Aqsa était candidate pour remplacer Jabhat al-Nosra pour représenter Al-Qaïda et ceci constituait une menace pour Jabhat Fatah al-Sham.
Al-Joulani était au courant de ces correspondances, il avait donc élaboré un plan proactif pour contrecarrer une nouvelle formation qui obtiendrait la légitimité de représenter Al-Qaïda, par crainte de la défection de ses éléments et de leur adhésion à cette nouvelle formation. Son plan comprenait deux choses:
La première : le démantèlement militaire de la faction Jound al-Aqsa.
La seconde : l’arrestation et la marginalisation de ces dirigeants.
Evidemment, al-Joulani n’a pas pris ces deux mesures directement car il était conscient de la sensibilité et du danger de ces mesures, et il voulait préparer d’abord ses éléments et ses dirigeants. Il lui fallait donc des excuses légitimes convaincantes pour prendre ces mesures.
Formation de Hayat Tahrir al-Cham
Au milieu de ces correspondances entre la direction du Fatah al-Sham et la direction de l’organisation-mère Al-Qaïda, al-Joulani a formé une structure qui regroupait six factions appelées « Hayat Tahrir al-Cham » le 28/1/2017 pour prouver à al-Zawahiri que la décision de se désengager était juste et que l’association de Jabhat al-Nosra avec Al-Qaïda était un obstacle à l’unification et à l’intégration avec les factions syriennes, et les factions sont :
- Front Fatah al-Sham
- L’Armée syrienne libre
- Parti islamique du Turkestan
- Liwa al-Haq
- le front Ansar Dine
- Harakat Nour Al-Din Al-Zenki
Plus, plusieurs autres factions et formations l’ont rejoint, et le nom choisi de Jabhat Fatah al-Sham est devenu « Hayat Tahrir al-Cham ».
Démantèlement de Jound Al-Aqsa
Comme on l’a indiqué, al-Joulani avait besoin de prétextes pour mettre en œuvre son plan de contrer une nouvelle formation représentant Al-Qaïda, il profitait donc des événements majeurs qui ont eu lieu dans la campagne de Hama, notamment l’ »Ihtitab » (vol et cambriolage pour financer le djihad), des enlèvements et des assassinats perpétrés par le la faction de Jound al-Aqsa contre d’autres factions là-bas, et l’arrestation de plusieurs membres de « Hayat Tahrir al-Cham » déployés dans la campagne de Hama. De plus, la faction Jound al-Aqsa a commis un terrible massacre au poste de contrôle De Khazanat près de Khan Cheikhoun. Il s’agissait de la liquidation de plus de 120 détenus des factions de l’Armée libre.
Il a préparé donc tout ce qu’il faut pour se débarrasser de la faction Jound al-Aqsa, et en effet cela s’est produit le 16 février 2017, après une bataille qui a duré plusieurs jours et qui s’est terminée par le départ de la branche de la faction Jound al-Aqsa, secteur Hama appelé Liwa al-Aqsa, vers la ville de Raqqa, et en prêtant son serment d’allégeance à Daech, tandis qu’ils ont imposé des conditions dures aux membres restants de la faction Jound al-Aqsa, le secteur d’Idlib, en les désarmant complètement et de leur imposer de rester dans un segment géographique spécifique, la ville de Sarmin, et de n’inclure aucun élément nouveau à l’insu de Hayat Tahrir al-Cham.
Ainsi, al-Joulani mettait un terme au plus grand danger, si les membres de Hayat Tahrit al-Cham tentent de faire défection et de rejoindre une faction qui a des armes lourdes, une organisation et des effectifs sur le terrain, alors ils n’ont d’autre choix que de rester dans les rangs de Hayat Tahrir al-Cham, mais le danger est toujours imminente à cause des capacités des dirigeants d’Al-Qaïda et de son symbolisme à recueillir des serments d’allégeance parmi les groupes au sein de « Hayat Tahrir al-Cham » et à former une nouvelle faction, il a donc été nécessaire de diriger la deuxième frappe le 26 /11/2017 à travers une vaste campagne de sécurité à travers ils ont réussi à arrêter Al-Uraydi et le jordanien « Abu Jalabib », mais ils n’ont pas pu réussir à arrêter al-Qassem al-Ordoni qui à pu s’en fuir à la dernière minute, ainsi que Abu Humam al-Shami. Mais au lieu que ce plan apporte un résultat positif, comme l’avait prévu al-Joulani, il a donné un résultat inverse, puisque deux jours après les arrestations, le 28/11/2017, le docteur Ayman al-Zawahiri a prononcé un mot audio intitulé « Combattons-les avec une structure ferme », et il a fait exploser une surprise en annonçant qu’al-Joulani s’était désengagé unilatéralement d’Al-Qaïda, et qu’il avait rompu son engagement et son allégeance, comme il l’a dit dans son discours : « Et nous avons informé nos frères que ce qu’ils ont fait, en plus d’être une violation de notre pacte, n’atteindrait pas ce qu’ils ont demandé d’unité , car en réalité il s’agit d’un recul face à la pression américaine, et il n’arrêterait ni les bombardements, ni le classement dans la case de terroristes, ni aucun autre argument sans fondement qu’ils avançaient ».
Al-Zawahiri a ajouté que la direction de Jabhat al-Nosra avait adopté une politique d’aveuglement et de tromperie envers ses membres en leur faisant croire que le désengagement venait d’Al-Qaïda, en niant catégoriquement cela, comme il l’a dit dans le même enregsitrement audio : « Pis encore, c’est cette politique d’aveuglement à ses partisans en leur faisant croire que tout ce qui se passe était avec l’accord d’Al-Qaïda tandis que celui qui se tient à son serment d’allégeance à Al-Qaïda sera arrêté s’il agit au nom d’Al-Qaïda. Puis, la politique de restriction sur les frères qui se tenaient au serment d’allégeance a commencé, jusqu’à les combattre et arrestation des femmes et interpeler les enfants ».
Puis il a ajouté avec des termes bien clairs que la direction d’Al-Qaïda n’a désengagé personne de son allégence, comme il l’a déclaré : « Et là, je voudrais affirmer catégoriquement que nous n’avons désengagé personne de notre serment, nous avons seulement expulsé Ibrahim Al-Badri et son groupe, mais nous n’avons désengagé personne de notre serment, ni Jabhat al-Nosra ni d’autres, et nous n’avons pas accepté que le serment d’allégeance à Jabhat al-Nosra soit secret, et nous avons considéré cela comme une erreur mortelle ».
Création de Hurras ad-Din (gardiens de la religion)
Suite au mot d’al-Zawahiri et l’arrestation des dirigeants d’Al-Qaïda, des désintégrations majeures ont commencé à apparaître parmi les rangs de Hayat Tahrir al-Cham, à commencer par les soi-disant « Forces d’élite », « l’armée de Badia », « Jaish al-Sahel », puis « le Groupe Abu Hamza al-Yamani » comptant 300 personnes, et un groupe d’immigrants de la péninsule arabique, et bien d’autres, ces groupes se sont ensuite réunis avec des éléments et des dirigeants qui avaient quitté « Jabhat al-Nosra » depuis le 28/07 /2016, date de sa dissociation d’Al-Qaïda, et ont créé « Hurras ad-Din » le 27/2/2018 sous la direction de « Abu Humam al-Shami » (Samir Hegazy), et le général militaire « Abu Al-Qassam Al-Ordoni » (Khaled Al-Arouri), et le général juridique « Sami Al-Araydi ».
Ainsi, ce que al-Joulani a essayé d’éviter en éliminant chaque faction ou composante qui pourrait attirer et inclure tous les éléments et dirigeants qui se sépareraient de « Hayat Tahrir al-Cham » avait eu lieu et c’est lui qui a contribué à le faire sans se rendre compte. Elle est alors devenue une faction rivale puissante qui représente officiellement Al-Qaïda, et il bénéficie d’un symbolisme en particulier parmi les milieux immigrés. À la suite de ces défections, le nombre de Hurras al-Din est passé de 200 personnes à mi-2016 à 1300 personnes après le discours d’al-Zawahiri.
Le déploiement des points turcs… Le début d’un changement d’identité
Au milieu de la vague de correspondances entre les dirigeants de Jabhat al-Nosra et les dirigeants d’Al-Qaïda en Syrie et les dirigeants d’Al-Qaïda en Afghanistan, un événement typique et marquant a eu lieu dans la province d’Idlib, à savoir : la Turquie s’est entendu avec Hayat Tahrir al-Cham pour installer ses points turcs, puisqu’elle a commencé à mettre en place ses points le 10/03/2017 et c’était le deuxième défi dangereux après la décision de se désengager d’Al-Qaïda, et la raison en est que la doctrine idéologique de Jabhat al-Nosra est basée sur l’excommunication de l’État turc, qu’il est membre de l’OTAN chrétien (8) et que les dirigeants turcs sont laïcs, apostats, alors comment donc accpeter de déployer des points turcs dans les zones sous son contrôle, et c’était l’une des raisons les plus importantes de la scission de Hayat Tahrir al-Cham, en plus de la principale raison que nous avons mentionnée, qui est la tromperie de Jabhat al-Nosra de ses membres en se désengageant d’Al-Qaïda.
Comment Hayat Tahrir al-Cham a-t-elle réussi à convaincre ses partisans de déployer les points turcs ?
Hayat Tahrir al-Cham s’est retrouvée devant deux options, dont la meilleure était amère, soit accepter le déploiement pacifique des postes turcs, et c’est donc le début de l’abandon de sa solide idéologie, qui pourrait contribuer à plus de défections parmi ses rangs, ou la Turquie, avec les factions de l’Armée nationale, procéderont à déployer les points par la force et mettre fin à la faction de Hayat Tahrir al-Cham. Et les négociations entre la Turquie et le Fatah al-Cham duraient déjà plus de trois mois, avec la médiation d’une figure révolutionnaire bien connue, « Rami al-Dalati ». Et parmi les raisons ayant poussé al-Joulani à s’aventurier et à accepter de déployer les points turcs pacifiquement, c’est que le discours de Al-Zawahiri n’était encore sorti au public, ainsi qu’il a éradiqué la faction de Jund al-Aqsa.
En effet, il se sentait en sécurité quant à l’absence de défections parmi ses rangs, donc entre le déploiement des points turcs et le discours d’Al-Zawahiri plus d’un mois et demi : le déploiement des points turcs avait eu lieu le 03/10/ 2017, tandis que le discours d’Al-Zawahiri était publié le 28/11/2017, et les défections ont suivi après…
Malgré cela, des défections se sont produites dès le déploiement des points turcs, notamment :
- Abu Talha Al-Hadidi (l’ancien responsable du Badia et du secteur Idlib).
- Abu Hafs Al-Ordoni (l’ancien général sécuritaire de Jabhat Al-Nosra).
- Hammoud Sahhara (l’ancien émir d’Alep).
Ceux-ci ont décidé de se retirer dans leurs maisons avec leurs éléments qui s’élevaient à 200 environ.
Quant au plan du commandement de Hayat Tahrir d’Al-Cham pour mapitriser ses éléments afin d’accepter le déploiement des points turcs, il comprenait :
Convaincre les éléments que les points turcs sont limités et peu nombreux, et qu’ils contrôlent un ennemi commun pour nous et pour la Turquie, qui est le parti terroriste PYD, alors que la Turquie s’empressait à déployer ses premiers points sur le mont Barakat surplombant la ville d’Afrin.
- C’est Hayat Tahrir al-Cham qui a imposé ses conditions à la Turquie en limitant le déploiement des armes lourdes dans les points turcs.
- La Turquie n’a pas été autorisée à déployer ses points sur les lignes de front pour séparer les forces du régime les factions armées.
- Il est légalement autorisé de conclure une trêve avec un pays infidèle si les conditions sont en faveur des musulmans. (9)
Avec ce plan, le commandement de Hayat Tahrir al-Cham a pu absorber la colère de ses éléments et les maîtriser à travers les tournées des législateurs sur les sièges et prouver la justesse de la décision de Hayat, et qu’elle ne viole pas le Coran et la Sunna, et ses pertes se sont limitées à la défection d’environ 200 membres et trois commandants dont nous avons parlé.
Hayat Tahrir al-Cham et le retrait de l’est de Sekka
Hayat Tahrir al-Cham s’est retirée de plus de 150 villages dans les 72 heures après que le régime a lancé une attaque féroce contre la campagne sud d’Alep et la campagne orientale d’Idlib le 9 janvier 2018. Par conséquent, Hayat Tahrir al-Cham a commencé à perdre sa idéologie solide, et a commencé progressivement à s’identifier aux accords internationaux, aux yeux d’une grande partie de ses éléments. Cependant, le commandement de Hayat Tahrir al-Cham a commencé à justifier le retrait devant ses éléments en disant qu’elle ne voulait pas s’épuiser avec l’ennemi, tandis que la faction Ahrar al-Sham, Al-Zenki et d’autres veulent l’affaiblir devant le régime, l’attaquer et mettre fin complètement à son existence.
Mais à cause de l’approche du régime de la ville de Saraqeb le 8 février 2018, après avoir violé les lignes de l’Accord d’Astana et pris le contrôle de Khan Tuman et de Tal Touqan, Hayat Tahrir al-Cham a accepté de déployer des points turcs dans le village d’Al-Surman, Tal Toukan, et la ville de Saraeb. Là, les membres du HAYAT Tahrir al-Cham ne se sont pas opposés à ces points en raison de la nécessité pour Hayat Tahrir al-Cham de ces points pour arrêter l’attaque du régime et son avancement vers Saraqeb après l’échec de Hayat Tahrir al-Cham à le faire. En effet, le commandement de Hayat Tahrir al-Cham n’a plus besoin de nouvelles justifications pour convaincre ses membres du déploiement de points turcs, car ce sont ces points qui ont arrrêté l’attaque du régime contre Saraqeb.
La désintégration idéologique de Hayat Tahrir al-Cham
Les premiers membres de Hayat Tahrir al-Cham (c’est-à-dire Jabhat al-Nosra) ont commencé à s’agiter, à se plaindre et à être insatisfaits des politiques d’un commandement, et ont commencé à ressentir la perte de leur identité idéologique.
Les raisons de cela peuvent être résumées à :
- Désengagement d’Al-Qaïda, et leurs dirigeants leur ont menti.
- Approbation du déploiement des points turcs appartenant à un pays membre de l’OTAN, qu’ils considéraient comme un pays apostat.
- Simulation avec les factions de l’Armée Libre, elles étaient considérées comme tenant d’une bannière aveugle, et il n’était pas autorisé de s’allier avec eux.
- Retraits militaires de l’est de Sekka en application des accords internationaux.
- L’inclusion d’éléments plus proches des mercenaires soucieux de salaire et d’argent et n’ayant aucune idéologie religieuse.
D’autre part, les factions Hurras al-Din se sont formées, et ont commencé à former une salle d’opérations (et à inciter les croyants) avec le Front Ansar al-Tawhid, (anciennement Jound al-Aqsa), et l’hémorragie a commencé vers les « Hurras al-Din », puisqu’il ne passe pratiquement pas un jour sans que des éléments de Hayat Tahrir al-Cham rejoignent Hurras al-Din.
Les Facteurs et raisons de la survie de Hayat Tahrir al-Cham
Le danger est revenu à la direction de Hayat Tahrir al-Cham à travers l’organisation des « Hurras al-Din » et la défection des membres de l’organisation pour aller les rejoindre. Pour cela Hayat Tahrir al-Cham a élaboré un plan bien concocté pour assurer sa survie et sa pérennité, qui peut se résumer comme suit :
- Dominer absolument les ressources financières dans les zones libres.
- Empêcher la faction des Hurras al-Din de s’engager dans toute activité économique qui lui rapporte de l’argent, et exercer une pression financière maximale sur elle, telle que :
- Interdiction de collecter des dons dans les mosquées.
- Les empêcher de fouiller des antiquités.
- Les empêcher d’enlever des journalistes afin d’obtenir des rançons.
- Former un gouvernement pour administrer al-Mouharrar afin qu’il soit le bras civil et le front de Hayat Tahrir al-Cham, de tisser des relations internationales à travers lui et expulser toutes les institutions du gouvernement intérimaire affiliées à la Coalition nationale.
- Céder aux pressions turques et mettre en œuvre leurs demandes représentées par :
- Arrêt des drones qui effectuent des raids sur la base militaire de Hmeimim (aucun raid n’a été effectué sur la base depuis 2018).
- Empêcher toute attaque contre le régime syrien (comme cela s’est produit après que Hurras al-Din ont combattu le village de Tangara dans la plaine de Ghab le 6/8/2020).
- Formation d’une zone tampon conformément à l’Accord de Sotchi et le retrait des armes lourdes à une profondeur de 15 km (la commission a retiré les chars de la campagne de Hama et a baissé leurs banderoles du siège dans les villes d’Habit et Kafr Nabudah).
- Contribuer et faciliter la circulation des convois commerciaux sur les routes internationales.
- Ouverture des canaux de dialogue avec les institutions de l’opposition syrienne, telles que la Coalition, le gouvernement intérimaire et le Conseil islamique syrien, et la formation d’un bureau politique et des relations étrangères en Turquie (le bureau était dirigé par Zaid Al-Attar puis Dr Yousef Al-Hajar).
Les accréditations internationales de Hayat Tahrir al-Cham
Malgré toutes les procédures précédentes, et la mise en œuvre de l’Accord de Sotchi par Hayat Tahrir al-Cham, elle sait que cela ne suffit pas de l’effacer des listes terroristes et qu’il viendra un jour où Hayat Tahrir al-Cham se heurtera à la Turquie si elle n’accepte pas de se dissoudre et elle devra la démanteler par la force, elle a donc eu recours à des voies avec la communauté internationale représentée par les Etats-Unis, l’Union européenne et les Nations Unies par le biais de médiateurs politiques de l’opposition à la coalition elle-même. Les accréditations incluent :
La coopération avec la communauté internationale pour éviter une crise de réfugiés en Europe. Al-Joulani a déclaré : « Nous avons un objectif commun avec Washington, consistant à mettre un terme à la crise humanitaire et aux souffrances des Syriens, en plus de mettre fin au mouvement de déplacement vers la Turquie et l’Europe ». Il a ajouté : « C’est la question sur laquelle nous pouvons coopérer plus que les autres ».
- La coopération en matière de sécurité avec toutes les parties internationales dans le dossier de la lutte contre Daech et de la remise des dirigeants recherchés de l’Etat islamique à la Turquie, puis à la communauté internationale. Lors de sa rencontre avec Martin Smith, Al-Joulani a indiqué : « Son rôle dans la lutte contre al-Assad et la lutte contre DAECH et dans le contrôle d’une zone dans laquelle des millions de personnes déplacées peuvent se transformer en réfugiés reflétant des intérêts communs avec les États-Unis et l’Occident » (11)
- Libération des journalistes kidnappés et LA libération de la journaliste allemande Janina Wendisen de Hurras al-Din en la remettant à la Turquie (12).
- Remise de la fille d’un combattant français appartenant à Hurras al-Din par le passage de Bab al-Hawa, grâce à une grande couverture médiatique de Hayat Tahrir al-Cham, pour apparaître comme un exécutant des Conventions de Genève sur les droits des prisonniers et les enfants (13)
- Annoncer qu’il est prêt à combattre les Hurras al-Din après en avoir créé les raisons.
Avec ce plan, Hayat Tahrir al-Cham a assuré la cessation des défections parmi ses rangs en raison du besoin financier des éléments, car « Hurras al-Din » n’ont pas de salaires à distribuer aux éléments qui les ont rejoint en quittant Hayat Tahrir al-Cham, et a également reporté les plans de la communauté internationale pour y mettre fin par la force en raison du besoin de la Turquie et des pays ayant des dossiers sensibles tels que la mise en œuvre de l’accord de Sotchi et la coopération dans le dossier de la lutte contre l’Etat islamique et la lutte contre Hurras al-Din. Cependant, la facture la plus salée payée par Hayat Tahrir al-Cham est sa perte totale de son identité idéologique religieuse, et sa transformation en une faction locale qui ne porte aucun agenda religieux aux yeux de ses éléments, et donc la composition de ses éléments peut être divisée en 3 sections :
La première section : Ils portent toujours l’idéologie religieuse, mais ils ne peuvent pas se retirer en raison de son implication dans des crimes et des assassinats contre d’autres factions. Ils ont besoin d’un dos pour le protéger, ils ont donc été contraints de rester à Hayat Tahrir al-Cham, et cela représente 10 %.
La deuxième section : la ligue régionale, ce sont des éléments appartenant à une figure connue de Hayat Tahrir al-Cham car ils sont uniquement de sa ville ou de sa région, et ils n’ont aucune identité idéologique, même si ce leader part de Hayat Tahrir al-Cham, ils sortiront avec lui, et ceux-ci constituent 50%.
La troisième section : les opportunistes et les mercenaires. Ceux-ci ont été recrutés après le désengagement d’Al-Nosra d’Al-Qaïda. La plupart d’entre eux sont entrés par la porte de Hayat Tahrir al-Cham dans les formations policières, les postes de contrôle et les postes administratifs et le travail de sécurité, car ils concernent les salaires, le butin financier des autres factions et la perception des impôts auprès des commerçants, et ils représentent 40%.
Conclusion de l’idéologie de Hayat Tahrir al-Cham
Nous concluons que Hayat n’a pas abandonné la doctrine salafiste-djihadiste au niveau des éléments et des dirigeants des troisième et deuxième rangs, alors qu’un changement partiel s’est produit parmi les dirigeants du premier rang en raison de leurs frictions lors de leurs négociations avec la Turquie. Ce changement est matérialisé par les éléments suivants :
- Le non accusation de l’État turc d’apostasie et la possibilité de traiter avec lui, cela était évident dans le soutien de Hayat à l’opération Source de paix (14).
- Autorisation de recevoir un soutien financier des pays, même s’ils sont infidèles.
- Il est autorisé de hisser le drapeau de la révolution après qu’ils l’avaient qualifié de drapeau de l’occupation française.
Nous constatons que ces changements sont aux niveaux des enjeux secondaires et non fondamentaux, et comme nous l’avons mentionné plus tôt, les juristes des organisations salafistes-jihadistes peuvent émettre des fatwas adaptées à la réalité de chaque scène du jihad.
Hayat Tahrir al-Cham et la Turquie et la politique de la carotte et du bâton :
Hayat Tahrir al-Cham a commencé à s’identifier aux exigences turques, en se retirant de l’est de Sekka, en mettant en œuvre l’accord d’Astana, puis en mettant pleinement en œuvre l’accord de Sotchi, puis en préparant ses membres à démanteler une pièce : « et incite les croyants », en plus de ne mener aucune action militaire contre le régime, notamment au vu de l’invasion du régime de la Ghouta, Damas et Deraa, toutes ces concessions faites par «Hayat Tahrir al-Cham», sachant que l’alternative à cela en cas de rejet est l’utilisation et la fin de la force par la Turquie, et parce que Hayat Tahrir al-Cham sait que la Turquie l’utilise comme une carte temporaire, et il viendra un moment où elle la forcera soit à se dissoudre ou le dissoudre par la force, elle a essayé de conserver ses cartes de puissance pour que la Turquie en ait besoin. Ces cartes sont :
- Entravant le déploiement des points avancés turcs de temps à autre, et incitant les habitants des villes dans lesquelles les points doivent être déployés contre l’armée turque, comme cela s’est produit dans les points de Morek, et empêchant la Turquie d’établir un point à Kafr Zita , et à Sher Maghar dans le Ghab, et dont le dernier se trouve dans la colline du Prophète Ayoub à Jabal Al-Zawiya (la Turquie y est restée deux mois pour pouvoir déployer ce point ».
- Exploiter militairement le besoin de la Turquie pour Hayat Tahrir al-Cham (comme une griffe contre le régime) après toutes les pressions et menaces russes de rompre l’accord de Sotchi et d’attaquer Idlib. La Turquie ne peut pas le retirer avant de transformer l’accord de cessez-le-feu en un accord permanent enregistré au Conseil de sécurité, et c’est ce que la Russie rejette.
- Promouvoir le gouvernement du salut et son contrôle sur les articulations des services, de l’administration, de l’éducation et de la santé, et la Turquie devant traiter avec ces institutions appartenant au gouvernement du salut.
- Chaque fois que la Turquie a fait pression sur Hayat Tahrir al-Cham pour qu’elle se dissolve, elle a eu recours à un accord avec « Hurras al-Din » et les factions extrémistes radicales, et a menacé de mener une salle d’opérations conjointe avec Hurras al-Din, et même fusionnant les uns avec les autres.
- Lancer des frappes de drones sur la base de Hmeimim et brandir cette carte contre l’accord russe.
- Après l’accord de Moscou du 5 mars, Hayat Tahrir al-Cham a poussé ses membres, les employés du gouvernement du Salut et les civils à organiser des sit-in sur la route M4 pour empêcher le passage des patrouilles turco-russes, ce qui a constitué une carte de pression sur la Turquie et un obstacle, et la mettait dans l’embarras devant la Russie, car elle l’a montrée dans un état d’impuissance face à la mise en œuvre de l’Accord de Moscou (15).
- Menacer de bombarder les avant-postes turcs si la Turquie décide de lancer une attaque avec les factions de l’armée nationale contre Hayat Tahrir al-Cham et de le démanteler par la force. Alors que la Turquie n’avait pas de véritables cartes de pression sur Hayat Tahrir al-Cham, elle en avait cruellement besoin au moins dans trois dossiers principaux, à savoir :
- La mise en œuvre de l’Accord de Sotchi et empêcher des attaques contre le régime.
- Il l’a poussé à attaquer Hurras al-Din et la salle des opérations « et incite les croyants ».
- Protéger les points turcs de toute attaque des factions radicales contre eux.
Cette relation a continué à fluctuer entre la Turquie et Hayat Tahrir al-Cham, cédant parfois à la pression turque, et parfois s’accrochant à certains de ses cartes précédentes, jusqu’à ce que le régime et la Russie commencent à violer l’Accord de Sotchi et lancent leur attaque globale contre La campagne d’Idlib, et le contrôle de Maarat al-Numan et Khan Sheikhoun, et la campagne ouest et nord d’Alep, et la Turquie a profité de cette mauvaise situation militaire et a fait entrer dans de très grands convois militaires pour protéger Idlib de l’invasion du régime, car le nombre des soldats turcs ont atteint plus de 23000 soldats turcs à Idlib, et ses points ont été transformés de points d’observation en immenses casernes militaires, et pratiquement tous encerclaient le Siège de Hayat Tahrir d’Al-Cham,
Et la Turquie a pu mettre Hayat Tahrir al-Cham à son service et en faire un outil entre ses propres mains, et le bâton que la Turquie brandit contre tout groupe rebelle radical, et l’identification entre Hayat Tahrir al-Cham et la Turquie est évident lors du comminiqué publié par Hayat Tahrir al-Cham le 10/10/2019 dans lequel il a soutenu l’opération Source de paix que la Turquie a menée contre le parti PYD à l’est de l’Euphrate.
Hayat Tahrir al-Cham et les propositions turques
La Turquie a fait plusieurs offres à Hayat Tahrir al-Cham afin de se dissoudre pacifiquement. Ces offres consistent à séduire Hayat Tahrir al-Cham d’intégrer plus de 70% de ses éléments parmi les rangs de l’appareil de police prévue à former à Idlib et le reste de ses éléments rejoignent les factions du Front de libération nationale, mais Hayat Tahrir al-Cham rejetait ces offres et refusait officiellement de se dissoudre (16). Par manque de confiance de la Turquie envers la Russie pour arrêter ses attaques contre le gouvernorat d’Idlib, la Turquie est tombée entre deux options, dont la meilleure était :
La première : si Hayat Tahrir al-Cham se maintient, cela restera le prétexte de la Russie pour ne pas appliquer les accords de Sotchi, puis l’accord de Moscou du 5 mars.
La seconde : Si elle fait pression sur Hayat Tahrir al-Cham, et la dissout par la force… La Turquie n’aura pas d’alternative pour mener à bien les missions précédentes, et elle entrera dans le grand chaos de Mouharrar.
Par conséquent, la Turquie a eu recours au plan suivant pour soumettre Hayat Hayat Tahrir al-Cham :
- Faire pression sur elle et la pousser à combattre la faction Hurras al-Din, et démanteler la salle des opérations « et incite les croyants », et c’est ce qui s’est passé le 27/06/2020.
- L’obliger à briser les sit-in, et permettre le passage de colonnes et de patrouilles russes conjointes sur la route M4, et c’est ce qui a été accepté par Hayat Tahrir al-Cham.
Former un conseil militaire pour al-Mouharrar et persuader Hayat Tahrir al-Cham de s’aligner sous lui, et la séduire de le diriger, en échange de la transformation de Hayat Tahrir al-Cham en brigades affiliées à ce conseil.
Ainsi, on peut dire que la Turquie a réussi à dissoudre l’identité idéologique religieuse de Hayat Tahrir al-Cham, et à la transformer en une faction locale (17) qui mène des actions qu’elle a considérées pendant des années comme une trahison religieuse, comme accompagner des patrouilles russes, mettant en œuvre des accords internationaux et combattant toutes les factions qui luttent contre le régime, telles que Hurras al-Din et autres.
Mais jusqu’à présent, il n’a pas réussi à le démanteler militairement ou économiquement, donc l’implication de Hayat Tahrir al-Cham avec le Conseil militaire est encore nominale, et il n’a pas dissous ses éléments avec les éléments d’autres factions. Le reste des factions est en leur faveur par les dépenses pour eux (la commission dépense pour toutes les factions stationnées sur les lignes de contact en dehors du Front national, telles que le Parti Turkestan, le Front Ansar al-Din et les groupes d’immigrants indépendants).
Hayat Tahrir al-Cham est la carte de la Russie contre la Turquie :
Le ministre des Affaires étrangères de la Russie a accusé la Turquie de ne pas respecter ses engagements de mettre en œuvre les accords d’Idlib. Dans sa conférence de presse avec le ministre égyptien des Affaires étrangères à Moscou, Lavrov a appelé la Turquie à accélérer la réalisation de « l’objectif ultime » dans le gouvernorat d’Idlib, appelant à une fin du dossier de « Hayat Tahrir al-Cham » (18)
Le ministre turc de la Défense a répondu par la négative, disant que la Turquie avait fait ce qu’elle avait à faire (Agence Anadolu), et que Hayat Tahrir al-Cham était l’un des dossiers des pourparlers discutés par les présidents turc et russe à Moscou le 29 septembre, et bien qu’aucun d’entre eux n’a déclaré quoi que ce soit, le journal turc Hurriyet et Star a évoqué dans leur numéro du 7 octobre la nécessité de fusionner Hayat Tahrir al-Cham avec l’armée nationale, et que la communauté internationale n’accepte plus de changer le nom Hayat Tahrir al-Cham seule, comme l’a mentionné le journal Star :
«Hayat Tahrir al-Cham doit comprendre qu’il n’y a pas d’autre choix que de se dissoudre et de s’intégrer dans l’armée nationale, et d’accepter que l’opinion publique internationale ne lui donne aucune opportunité de se transformer », a indiqué Hurriyet :
«Dissoudre Hayat Tahrir al-Cham et la fusionner avec l’armée nationale soulagera de nombreux départements, et ils doivent savoir que changer de nom ne convainc plus les pays.»(19)
L’avenir de Hayat Tahrir al-Cham
Après que Hayat Tahrir al-Sham a perdu son identité idéologique, sa supériorité militaire après les récentes batailles du régime, et sa force est apparue comme n’importe quelle autre faction locale, et son budget économique a diminué après la fermeture des passages avec le régime et le recours aux opérations de contrebande, en exerçant une forte pression sur elle, après avoir été encerclée et assiégée militairement par les des casernes de ‘armée turque, et après les menaces russes d’envahir Idlib sous son prétexte, les options sont devenues très restreintes pour Hayat Tahrir al-Cham, et on peut imaginer trois scénarios pour l’avenir de l’organisation :
Le premier scénario : continuer avec la même politique actuelle avec la Turquie et accepter certaines demandes, et rejeter les autres jusqu’à ce qu’elle atteigne le point de pression final, donc elle change à nouveau de nom et accepte de fusionner le gouvernement de salut avec le gouvernement intérimaire en un seul gouvernement qui contrôlera les principaux ministères de Hayat Tahrir al-Cham, et de se tenir aux passages, maintenant sa principale force militaire sous un nouveau nom tel que les « forces d’intervention rapide » sous l’égide du Conseil militaire , et en gardant la carte des groupes radicaux pour que la Turquie en ait encore besoin contre eux, et le pourcentage de réalisation de ce scénario et sa probabilité est de 60%.
Le deuxième scénario : accepter les conditions turques en se fondant dans le Conseil militaire et la fusion de ses membres avec les autres factions complètement avec l’Armée nationale, et elle sait que cette option signifie la fin totale de Hayat Tahrir al-Cham, et le pourcentage de réalisation de ce scénario est de 30%.
Le troisième scénario: violer ses accords avec la Turquie, lancer une attaque contre le régime, attaquer des bases russes et menacer de cibler des convois turcs, au cas où la Turquie intensifierait la pression dans le but de la dissoudre par la force, et le taux de réalisation de ce scénario est de 10 %.
Recommandations :
En mesurant la relation entre la Turquie et Hayat Tahrir al-Cham dans la balance des profits et des pertes depuis le déploiement des points turcs en accord avec Hayat Tahrir al-Cham le 3/10/2017, nous constatons que la Turquie a perdu plus qu’il n’a gagné dans la relation avec Hayat Tahrir al-Cham. Et pour argumenter, on dit que chaque fois que la Turquie est en désaccord avec la Russie, Poutine fait chanter la Turquie et l’accuse d’envoyer des terroristes en Libye, violant l’accord de Sotchi, et la Turquie a perdu une grande influence militaire sur le terrain (la zone perdue par l’opposition depuis le retrait de Hayat Tahrir al-Cham en 2017, puis les batailles dans la campagne de Hama en 2019, puis les batailles de la campagne d’Idlib et de Saraqeb en 2020 est estimée à 4870 km2 comme indiqué dans la carte).
Le prétexte de la Russie pour cela était la non dissolution de Hayat Tahrir al-Cham, et maintenant elle le répète la même chose. Et la Russie et le régime menacent d’envahir Jabal al-Zawiya et Sahel al-Ghab avec le même prétexte, qui est Hayat Tahrir al-Cham. Tandis que la Turquie s’est rendue compte que la présence de Hayat Tahrir al-Cham n’ajoute pas plus de 7% de puissance militaire sur la scène. Et maintenant, après le déploiement militaire turc à Idlib, il n’y a plus de besoin militairement pour Hayat Tahrir al-Cham, et quant à salle « Et incite les croyants », elle a été démantelée et Hurras al-Din a été assiégée dans certains villages et lignes de contact de la région côtière et dans la plaine de Ghab.
Hayat Tahrir al-Cham n’a pas réussi à empêcher les attaques répétées contre les patrouilles conjointes turco-russes sur la route M4, si elle n’y était pas impliquée comme une carte de chantage et de pression sur la Turquie, ainsi que le mécontentement de l’incubateur populaire de Hayat Tahrir al-Cham pour avoir imposé des impôts, arrêté des militants et donné un modèle très mauvais pour la direction de Muharrar, ce qui met la Turquie dans l’embarras devant la communauté internationale. Et d’un point de vue juridique, Hayat Tahrir al-Cham est toujours classé sur des listes de terroristes selon le droit interne turc, nous pensons donc que mettre fin à Hayat Tahrir al-Cham serve bien plus les intérêts turcs en Syrie que de maintenir Hayat Tahrir al-Cham.
La suppression de Hayat Tahrir al-Cham permet d’atteindre les intérêts suivants pour la Turquie :
- Retirer le prétexte à la Russie pour lancer toute nouvelle attaque contre le gouvernorat d’Idlib.
- L’émergence de la Turquie en tant que pays luttant contre le terrorisme devant la communauté internationale.
- Supprimer Hayat Tahrir al-Cham, c’est pratiquement enlever la couverture aux groupes radicaux qui mènent des opérations militaires sur les patrouilles conjointes turco-russes sur la route M4.
- La supprission de Hayat Tahrir al-Cham signifie pratiquement l’entrée du gouvernement intérimaire, de la coalition et des institutions d’opposition dans le gouvernorat d’Idlib, et il s’agit d’une évolution très qualitative sur la voie d’une solution politique.
- En éliminant Hayat Tahrir al-Cham, la Turquie peut unir les quatre zones (la Source de la paix – Bouclier de l’Euphrate – Rameau d’olivier – Idlib) en une seule zone appartenant à la coalition militairement, politiquement et administrativement.
- La Turquie est en train de former un parlement pour al-Muharrar élu et de former un gouvernement similaire au gouvernement de coalition nationale en Libye qui entamera des négociations pour une solution politique finale avec une carte puissante, qui est la formation d’un gouvernement d’opposition alternatif au régime de Bachar al-Assad, unis en un seul corps, et présent sur le territoire syrien et non pas à l’étranger.
Les références
- https://youtu.be/ZXEdZiC86N4
- Livre de Atiyat Allah al-Libi : Les Œuvres Complètes
- https://www.google.com/amp/s/www.aljazeera.net/amp/news/arabic/2015/2/27/%25D8%25B7%25D9%258A%25D8%25B1%25D8%25A7%25D9%2586-%25D8%25A7%25D9%2584%25D8%25AA%25D8%25AD%25D8%25A7%25D9%2584%25D9%2581-%25D9%258A%25D9%2582%25D8%25B5%25D9%2581-%25D9%2585%25D9%2582%25D8%25B1%25D8%25A7-%25D9%2584%25D8%25AC%25D8%25A8%25D9%2587%25D8%25A9-%25D8%25A7%25D9%2584%25D9%2586%25D8%25B5%25D8%25B1%25D8%25A9
- https://www.google.com/amp/s/www.aljazeera.net/amp/news/presstour/2016/7/21/%25D8%25AA%25D8%25AD%25D8%25B0%25D9%258A%25D8%25B1-%25D9%2585%25D9%2586-%25D8%25AE%25D8%25B7%25D8%25B1-%25D8%25AC%25D8%25A8%25D9%2587%25D8%25A9-%25D8%25A7%25D9%2584%25D9%2586%25D8%25B5%25D8%25B1%25D8%25A9-%25D9%2585%25D8%25B3%25D8%25AA%25D9%2582%25D8%25A8%25D9%2584%25D8%25A7-%25D8%25B9%25D9%2584%25D9%2589
- Plusieurs entretiens menés avec des proches du comité provenant d’Iran. On ne veut pas révéler leurs noms pour les protéger.
- https://www.alaraby.co.uk/politics/2016/7/28/%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%88%D9%84%D8%A7%D9%86%D9%8A-%D9%8A%D8%B9%D9%84%D9%86-%D9%81%D9%83-%D8%A7%D9%84%D8%A7%D8%AA%D8%A8%D8%A7%D8%B7-%D8%A8%D9%80-%D8%A7%D9%84%D9%82%D8%A7%D8%B9%D8%AF%D8%A9-%D9%88%D8%AA%D8%B4%D9%83%D9%8A%D9%84-%D8%AC%D8%A8%D9%87%D8%A9-%D9%81%D8%AA%D8%AD-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D8%A7%D9%85
- https://www.google.com/amp/s/www.aljazeera.net/amp/midan/reality/politics/2019/4/1/%25D8%25AD%25D8%25B1%25D8%25A7%25D8%25B3-%25D8%25A7%25D9%2584%25D8%25AF%25D9%258A%25D9%2586-%25D9%2587%25D9%2583%25D8%25B0%25D8%25A7-%25D8%25AA%25D8%25B9%25D9%258A%25D8%25AF-%25D8%25A7%25D9%2584%25D9%2582%25D8%25A7%25D8%25B9%25D8%25AF%25D8%25A9-%25D8%25B7%25D8%25B1%25D8%25AD-%25D9%2586%25D9%2581%25D8%25B3%25D9%2587%25D8%25A7
- Le discours d’Al-Joulani lors de la fondation de Jabhat al-Nosra 23 janvier 2012 https://www.dailymotion.com/video/xnys9x
- Un discours du législateur de Hayat, Abu Al-Fath Al-Farghali, intitulé Les quatre conditions pour l’entrée des Turcs n’existent plus et nous sommes sous le règne de l’armée turque laïque https://t.me /jbsvxnxchddbxbxjndbxhd
- Rencontre d’Al-Joulani avec Martin Smith pour le site web Front Lines
- https://www.google.com/amp/s/www.alaraby.co.uk/politics/%25D9%2585%25D9%2582%25D8%25A7%25D8%25A8%25D9%2584%25D8%25A9-%25D9%2584%25D9%2584%25D8%25AC%25D9%2588%25D9%2584%25D8%25A7%25D9%2586%25D9%258A-%25D8%25A8%25D8%25A7%25D9%2584%25D8%25A5%25D8%25B9%25D9%2584%25D8%25A7%25D9%2585-%25D8%25A7%25D9%2584%25D8%25A3%25D9%2585%25D9%258A%25D8%25B1%25D9%2583%25D9%258A-%25D8%25B9%25D9%2584%25D9%2589-%25D9%2588%25D8%25A7%25D8%25B4%25D9%2586%25D8%25B7%25D9%2586-%25D8%25B1%25D9%2581%25D8%25B9%25D9%2586%25D8%25A7-%25D9%2585%25D9%2586-%25D9%2582%25D8%25A7%25D8%25A6%25D9%2585%25D8%25A9-%25D8%25A7%25D9%2584%25D8%25A5%25D8%25B1%25D9%2587%25D8%25A7%25D8%25A8%3famp
- https://www.google.com/amp/s/www.bbc.com/arabic/middleeast/2016/09/160929_german_jpurnalist_syria_free.amp
- https://euroabia.com/%d8%aa%d8%b3%d9%84%d9%8a%d9%85-%d8%b7%d9%81%d9%84%d8%a9-%d9%85%d9%86-%d8%a5%d8%af%d9%84%d8%a8-%d9%81%d9%8a-%d8%b3%d9%88%d8%b1%d9%8a%d8%a7-%d8%a5%d9%84%d9%89-%d9%88%d8%a7%d9%84%d8%af%d8%aa%d9%87%d8%a7/
- https://amjad.media/?s=%D8%A7%D9%84%D8%AD%D9%88%D8%A7%D8%B1
- https://m.youtube.com/watch?v=3TBG3W5zhWE
- Une source au sein de Hayat.
- La reconnaissance par Al-Joulani de la transformation de la commission en une faction locale dont la référence est la jurisprudence islamique lors de sa rencontre avec l’International Crisis Group le 20 février 2020 https://www.google.com/amp/s/www.enabbaladi. net/archives/364950/amp
- https://www.google.com/amp/s/www.alaraby.co.uk/politics/%25D9%2587%25D9%2584-%25D9%258A%25D9%2585%25D9%2583%25D9%2586-%25D8%25AF%25D9%2585%25D8%25AC-%2522%25D8%25AA%25D8%25AD%25D8%25B1%25D9%258A%25D8%25B1-%25D8%25A7%25D9%2584%25D8%25B4%25D8%25A7%25D9%2585%2522-%25D9%2581%25D9%258A-%2522%25D8%25A7%25D9%2584%25D8%25AC%25D9%258A%25D8%25B4-%25D8%25A7%25D9%2584%25D9%2588%25D8%25B7%25D9%2586%25D9%258A%2522%25D8%259F%3famp
- http://albosala.com/ « Hayat Tahrir al-Cham » va-t-il fusionner avec l’armée nationale ?!