Le sectarisme est considéré comme le contraire historique de la citoyenneté dans son sens communément accepté. Et il est, par conséquent, le principal obstacle devant la construction d’un État moderne fondé sur la justice, l’égalité, la démocratie et les libertés sociales.
Quand on aborde la question de sectarisme en Syrie, on est face à un phénomène complexe. Il est naturel/compréhensible étant donné que la société syrienne est composée de multiples sectes et ethnies qui, depuis l’aube de l’annonce de la naissance de la Syrie avec ses frontières reconnues, n’ont pas eu l’occasion de se rencontrer – au sens politique et idéologique, et non pas social – et de produire une situation « nationale ». Au contraire, le concept de la patrie et de la citoyenneté était et demeure toujours modelé sur mesure par l’autorité qui gouverne.
Il s’agit de même un phénomène anormal lorsque l’autorité actuelle – qui se présente comme étant laïque – lutte contre le sectarisme par le sectarisme lui-même, et œuvre pour l’ancrer dans les institutions de l’État, en particulier les institutions militaires et sécuritaire, dont nous récoltons aujourd’hui ses conséquences.
On se penche dans ce dossier sur les étapes de « sectarisation » de l’armée syrienne, c’est-à-dire la transformation de l’armée nationale en une secte idéologique, à travers le récit historique des étapes les plus importantes par lesquelles traversait la Syrie et leur répercussions sur l’institution militaire en particulier.
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