Après le déclenchement des actes de violence en Suède, les voix appelant à traiter les « causes profondes » se sont multipliées. Toutefois, la réalité de l’enracinement des communautés qui n’ont rien à voir avec la société occidentale, comme en France ou aux Pays-Bas, est connue par tout le monde.
Depuis 17 ans avec la publication des caricatures de Mahomet au Danemark, une guerre culturelle autour de la religion et de la liberté d’expression s’est déclenchée et elle continue encore aujourd’hui. Et toute personne, qui pensait que la situation s’est calmée, sera éveillée par l’explosion de la violence en Suède.
Après qu’un extrémiste de droite avait annoncé des manifestations contre l’islam durant lesquelles il brûlera le Coran, des personnes dont la plupart des jeunes ont attaqué brutalement des policiers dans plusieurs villes. Pour eux, ce sont des représentants d’un État odieux qui autorise de telles manifestations « blasphématoires ». Toutefois, ce qui était frappant cette fois, c’est que des enfants dont leur âge ne dépasse pas six ans ont participé aux actes de violence – avec leurs parents. La procureure générale de Linköping a déclaré qu’en visionnant les séquences vidéo, elle avait vu une mère en train d’encourager son fils à jeter des pierres sur les bus de la police.
Il y a éventuellement diverses raisons pour cette violence. Jusque-là, les appels ne manquent pas pour combattre les « causes profondes », comme le chômage et le manque d’opportunités d’emploi ou le surpeuplement dans les agglomérations, mais rarement qu’il soit clair si la violence a des racines sociales ou culturelles. Selon les autorités policières suédoises, il y a environ 60 quartiers en Suède qui sont classés comme « à risque ». Il s’agit des régions où la population est majoritairement parmi les immigrés et elles se caractérisent par une situation socio-économique précaire, et où les organisations criminelles rivalisent avec l’État pour s’approprier l’autorité locale. Les ambulanciers, les pompiers et même les journalistes y sont exposés au risque d’être agressés.
Ces quartiers abritent également des gangs de rue qui causent une grande partie de la violence des gangs armés en Suède. Il y a de même des fusillades dans les endroits et en plein jour, et même des attentats à la bombe, d’autant plus que le nombre de tués dans des fusillades chez les jeunes en Suède est dix fois plus élevé qu’en Allemagne.
Toutefois, la réalité est que les communautés qui n’ont rien à voir avec la société occidentale, comme en France ou aux Pays-Bas, y sont enracinées dont leurs échecs conduisent à des flambées de violence dans des occasions relativement rares. On peut y identifier des mouvements comme les Frères musulmans et d’autres extrémistes non violents contrôlés souvent par les partis turcs, qui peuvent être qualifiés d’acteurs clés de ce processus de radicalisation, et qui tentent de renverser les démocraties occidentales et les valeurs universelles.
Il est important aussi de rappeler que la Suède enregistre depuis longtemps l’un des taux de chômage des jeunes les plus élevés de l’Europe, d’autant plus que Coronavirus a maintenant tout rendu encore plus compliqué – en particulier pour les immigrants. La montée des «démocrates suédois » de droite est un avertissement le plus clair pour l’Occident en général. Il y a 20 ans, ils avaient raté leur entrée au Parlement suédois avec seulement 1,5 % des voix. Depuis lors, ils ont gagné du terrain à chaque élection jusqu’à présent 17,5 %. Il s’agit d’un pourcentage élevé dans les plus récents sondages, avant les prochaines élections en septembre de cette année.
Les gouvernements suédois, qu’ils soient de gauche ou libéraux, ont prétendu à plusieurs reprises que la Suède avait fait ses preuves à maintes reprises comme étant une «puissance mondiale humanitaire ». En revanche, ils n’ont pas réussi à reconnaître et à combattre l’extrémisme islamiste, l’autorité des gangs et le ressentiment contre la société suédoise qui couve dans les quartiers à majorité immigrée.
Les événements récents en Suède devraient être un avertissement pour les autres gouvernements en Europe : les opportunités d’intégration manquées, l’exclusion de certaines parties de la société peuvent devenir une menace pour n’importe quel État, où les nationalistes de droite ainsi que leurs homologues islamistes cherchent la même chose, soit la division des sociétés en Europe.
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