« L’étendue de l’islamisme légalitaire en Allemagne et son financement depuis l’étranger » est le titre d’une question du block parlementaire Union chrétienne-démocrate d’Allemagne CDU/Union chrétienne-sociale CSU. Comme l’explique le block parlementaire – le Centre de recherche MENA s’est déjà penché sur cette question – que l’établissement « Europe Trust », instrument financier britannique attribué aux Frères musulmans, a permis d’établir des fiefs représentant le paysage islamique en Allemagne dans le quartier Wedding à Berlin. Pour cette raison, un terrain de 5.665 mètres carrés avec une aile administrative de cinq étages aurait été acheté il y a des années.
Les députés ont poursuivi « Entre-temps que plusieurs clubs et groupes se sont installés dans le bâtiment qui, selon les services de sécurité allemands, appartient au spectre de l’islamisme légalitaire qui est sous surveillance ». Ils veulent savoir quelles sont les conclusions du gouvernement allemand concernant le « Fonds de l’Europe ». Ils s’interrogent également, entre autres, par rapport aux propriétés rachetés par le Fonds de l’Europe en Allemagne et à quels prix.
Le block parlementaire CDU/CSU aborde aussi la raison pour laquelle l’Office fédéral pour la protection de la Constitution est interdit de mener des enquêtes financières sur l’islam politique.
L’Union turco-islamique pour les affaires religieuses en Allemagne obtient gain de cause au tribunal
L’Union turco-islamique pour les affaires religieuses (Ditib) s’est affirmée dans le différend juridique autour de la coopération en matière des cours des écoles islamiques. Comme l’a annoncé le tribunal administratif de Hesse, il a rejeté un appel de l’État contre une décision du tribunal administratif de Wiesbaden. Ainsi, le tribunal a affirmé que le ministère de l’Éducation n’aurait pas dû suspendre sa coopération avec Ditib dans l’enseignement religieux doctrinal.
A l’État fédéré allemand de Hesse, l’enseignement religieux islamique a été introduit pour la première fois dans les écoles primaires au cours de l’année scolaire 2013/2014 et s’est étendu les années suivantes. Ditib était le partenaire le plus important. Cependant, étant donné que l’Union turco-islamique est proche de l’État turc, le pays a mis un terme à la coopération en 2020 et il a continué à enseigner sans aucun partenaire. Ditib a intenté une action en justice contre cela. La décision du tribunal administratif n’était pas susceptible d’appel.
Après la suspension de la coopération avec Ditib, l’État s’est chargé de l’enseignement religieux islamique. Pour cette raison, il a introduit le sujet de l’éducation de l’Islam, qui – contrairement à l’éducation religieuse doctrinale – n’inclut pas un engagement explicite envers la religion. Selon le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement, les cours de l’islam sous la seule responsabilité de l’État ciblent les élèves de la première à la neuvième année. Toutefois, il y a toujours un enseignement religieux islamique orienté vers la doctrine dans les écoles de Hesse. Il est enseigné par le mouvement islamique Ahmadisme ou Ahmadiyya en Allemagne.
La visite de l’Emir du Qatar à Berlin
Le Qatar souhaite mettre rapidement en place une connexion gazière avec l’Allemagne. Mais lors de la visite de l’émir du Qatar, cheikh Tamim Al Thani, à Berlin, différentes dates ont été fixées. Lors d’une apparition conjointe avec le chancelier Olaf Schultz (SPD), le prince a souligné l’augmentation de la production de gaz, qui pourrait conduire à une livraison en 2026/27.
Précédemment, il avait déclaré à la presse : « L’expansion de la production dans le champ gazier de North Dome ne pourra pas être achevée avant 2025, voire même en 2026 ». Cependant, il a prévu la possibilité de livrer rapidement l’Allemagne. « Nous voulons que notre usine américaine, Golden Pass LNG au Texas, où Qatar Energy détient 70%, soit prête à l’horizon de 2024 afin que nous puissions la livrer à l’Allemagne ».
Selon Schultz, le Qatar devrait jouer un rôle central dans l’approvisionnement en GNL de l’Allemagne. Il a indiqué après sa rencontre avec l’émir, qui a rencontré le président de la République fédérale d’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, que l’objectif est également d’élargir les relations dans le domaine de la haute technologie. Schulz a souligné l’expansion de l’infrastructure allemande de GNL. Le conseiller a qualifié les relations avec les États du Golfe de « très bonnes » et elles continuent de se développer davantage. A cause de la guerre russe contre l’Ukraine, l’Allemagne cherche à réduire sa dépendance au gaz russe en achetant du gaz qatari.
L’émir a indiqué qu’il attend d’accueillir la Coupe du monde au Qatar plus tard cette année et qu’il y a un grand enthousiasme pour le sport dans son pays. 600.000 billets ont été commandés du côté allemand. Lors de la conférence de presse avec Schultz, on lui a demandé si les invités homosexuels étaient les bienvenus au Qatar, et la réponse de cheikh Al Thani était que tout le monde sera le bienvenu et que personne ne sera empêchée de regarder des matchs de football. Cependant, il tient à respecter la culture qatarie.
La condamnation d’un célèbre homme politique
Une décision de justice menace d’affaiblir le principal parti d’opposition turc. La Cour suprême d’appel a maintenant confirmé certaines décisions antérieures contre Kanan Kaftancioglu, cheffe du département d’Istanbul du Parti républicain du peuple. Le Parti populaire républicain social-démocrate est le groupe d’opposition le plus important en Turquie, et Kaftancioglu est l’une des vedettes du parti. Elle est désormais bannie de la vie politique, et risque près de cinq ans de prison pour « outrage au chef de l’Etat » et avoir « insulté à la République ».
Kaftancioglu a organisé la campagne électorale de 2019 durant laquelle le Parti républicain du peuple (CHP) a envahi Istanbul et a renversé le Parti de la justice et du développement (AKP), le parti du président, Recep Tayyip Erdogan.
A cette époque, le politicien du Parti républicain du peuple, Ekrem Imamoglu, a été nommé maire. Il y a des spéculations dans les médias turcs selon lesquelles Imamoglu lui-même pourrait maintenant être attaqué par les tribunaux et écarté de la politique sous un prétexte légal. Le poste de maire d’Istanbul est considéré comme un tremplin vers la présidence de la République, et Imamoglu est populaire en tant qu’un potentiel candidat contre Erdogan lors des élections présidentielles de l’année prochaine. Par ailleurs, les procédures pour insulter des représentants de l’État contre Imamoglu se poursuivent.
Il y a des doutes en relation avec l’indépendance politique du pouvoir judiciaire, et c’est devenu actuellement une nécessité pour toute évaluation sérieuse de la politique turque. La décision de la Cour de cassation intervient également à un moment où la réélection d’Erdogan et de l’AKP aux élections présidentielles et législatives de 2023 est mise en doute. Etant donné que la situation économique misérable accentuée par une inflation galopante de plus de 70% et la dépréciation de la monnaie nationale, coûte au chef de plus en plus son soutien populaire.
L’écart dans les récents sondages d’opinion, entre l’AKP à 30,5 % et le Parti républicain du peuple à 29,5 %, n’a cessé de se réduire. La coalition d’opposition du Parti républicain du peuple (CHP) avec plusieurs autres partis a déjà surclassé l’AKP et le Parti d’action nationaliste (MHP) de droite dans certains sondages d’opinion. Cependant, la coalition de l’opposition ne semble pas stable. Jusqu’à présent, elle n’a pas été en mesure de s’entendre sur un candidat commun à la présidentielle ni d’intégrer dans sa coalition le Parti démocratique des peuples kurde (HDP), populaire auprès des électeurs kurdes et les citadins de gauche libérale.
Après l’annonce de la décision, Kaftancioglu a publié un Tweet : « Nous continuerons à travailler jusqu’à ce que nous rétablissions l’État de droit, non seulement pour moi, mais également pour 84 millions de citoyens ». Les critiques sont venues de tous les partis d’opposition. Le chef de l’opposition et chef du Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kılıçdaroğlu, a appelé tous les membres de son parti à se rendre au siège du parti à Istanbul pour protester. Erdogan est « un hypocrite, un opportuniste, un tyran et un manipulateur. Le président ne doit pas oublier que le peuple se tient derrière Kaftancioğlu ».
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