Comité de rédaction
Selon une source proche de l’observatoire Mena, le dernier accord signé entre les parties de l’autogestion dans le nord de la Syrie et le Conseil national kurde, vient sous pression américaine. Notre source a souligné que le contenu du l’accord, qui met en avant l’unification de vision entre toutes les composantes du peuple syrien, n’est qu’une fabrication médiatique surtout que les parties concernées contrôlaient la majorité kurde et ne confiaient au reste des partis que 20% de cette majorité.
Le 16 juin, les deux partis kurdes ont annoncé dans une déclaration conjointe, sur la formation de l’autorité politique kurde et l’unification des milices kurdes armées dans la région d’Al Jazeera Al Souria, sur la base de l’accord de Dohuk signé entre les parties kurdes en 2014.
En outre, notre source confirme que l’achèvement du dialogue entre les parties kurdes et l’arrivée à des résultats, même s’ils sont au niveau minimum d’entente, constituent un intérêt américain dans la région en général. Sachant que ces parties représentent des dirigeants politiques pour des groupes armés soutenus par les États-Unis, en référence aux Peshmergas et aux Forces démocratiques syriennes.
Tentative séparatiste
Notre source trouve que cet accord, à travers l’unification des milices, prépare implicitement la voie à deux directions. La première est de mener un projet séparatiste de la Syrie qui inclut la région d’Aljazeera Al Souria ce qu’on appelle l’est de Kurdistan. La seconde est l’établissement d’une réalité fédérale sur la base raciale comme dans le cas de la région du Kurdistan irakien.
L’est de la Syrie est un terrain pour les milices armées kurdes, dont les plus importantes sont les Forces démocratiques syriennes et les Peshmergas, qui cherchent à les unifier au sein de ce qu’il appelle « les forces de protection et de défense du Rojava ».
Notre source indique également que l’accord est focalisé uniquement sur la partie kurde, ses accords et ses préoccupations. Il est très loin de réunir toutes les composantes de la société syrienne dans sa forme générale, ou même de composantes trouvées dans la région orientale de la Syrie, telles que les Syriens, les Arabes et les Assyriens. Notre interlocuteur affirme, que la nouvelle orientation qui est basée sur l’accord de Duhok, qui est purement kurde, pas syrien, tel qu’il est exporté.
L’Accord de Dohuk prévoit la formation d’une référence politique kurde, dans laquelle la représentation du mouvement de la société démocratique est de 40% et les partis et forces kurdes non impliqués dans les deux organisations politiques est de 20%.
Étranger non syrien
La nature de l’affiliation des deux parties négociateurs et leur liens avec les forces régionales kurdes, que ce soit en Turquie ou en Irak, ont incité l’analyste politique syrien, Muhannad al-Qattâa, à considérer que l’accord avait été conclu directement entre une partie turque affiliée au PKK et un autre parti kurde syrien soutenu par le gouvernement du nord de l’Iraq. Considérant que ce qui était énoncé dans le contenu de l’accord n’est jamais compatible avec le concept d’unité nationale et établit une des formes de contrôle national unilatéral qui ouvre la voie à la sécession, selon ce qui a été rapporté par Baladi News.
La zone du nord-est de la Syrie atteignant la Méditerranée est considérée comme une partie du Grand Kurdistan selon des partis kurdes. Un projet qui cherchent le PKK et de nombreux autres partis kurdes à établir sur des terres de l’Iran, de la Turquie, de la Syrie et de l’Irak.
Dans le même contexte, notre source ajoute que l’objectif de la déclaration kurde sur la question de l’attachement à l’affaire syrienne est simplement une tentative d’obtenir une place, pour ses forces, au sein des comités syriens pour rédiger la Constitution syrienne et imposer une réalité ethnique dans l’équation politique syrienne. Soulignant que toutes les initiatives politiques kurdes visent à consolider l’idée que les Kurdes d’Aljazeera sont majoritaires et ont le droit à leur propre gouvernement fédéral. Ce qui est totalement incompatible avec les objectifs de la révolution syrienne, qui exige la liberté et la justice pour toutes les composantes syriennes, et l’instauration d’un système démocratique.
Pression américaine et mouvement suspect
Les préoccupations et les doutes concernant les objectifs de la déclaration kurde ne se sont pas limités à l’analyse politique et aux personnalités indépendantes, car le bloc démocratique national syrien décrit l’accord annoncé comme un << accord extérieur sur les épaules des Kurdes >>, car il indique clairement le faible niveau d’indépendance des parties concernées par les négociations.
Quelque 700 personnalités de l’opposition syrienne avaient publié une déclaration rejetant le dialogue entre les deux partis kurdes, qu’ils considéraient comme une exploitation pour développer l’idée d’auto-administration en autonomie. Parmi les personnalités on trouve le président de l’Association des kurdes indépendants, Abdel Aziz Tammo, Burhan Ghalyoun, Riyad Hejab, l’artiste Fares El Helou et Salem Al-Muslet.
Par ailleurs, le bloc voit dans sa déclaration que l’accord représente une tentative séparatiste pour s’emparer d’une partie du territoire syrien tout en ignorant les habitants et le reste des races de la région. Ajoutant: « Le consensus national est un cas positif et nécessaire pour la construction de la nouvelle Syrie selon la volonté nationale générale, et c’est ce que nous ne l’avons pas remarqué dans le récent mouvement kurde, d’autant plus que les forces armées sont l’une des institutions souveraines et qu’elles devraient être composées des syriens pour servir le peuple syrien.
La critique du bloc vis-à-vis de l’accord s’est également étendue pour le décrire comme un monopole et une menace pour l’unité de la Syrie, de ses terres et de son peuple, et il peut ouvrir la voie à un conflit sans fin, exprimant sa condamnation et sa dénonciation à ce qu’il a qualifié d ‘«ingérence, de pressions extérieures et de diktats» essayant de frapper l’unité du peuple et de la terre en Syrie.