L’Afghanistan pourrait avoir un avenir dans le cadre d’un accord de paix historique entre les États-Unis et le mouvement taliban qui pourrait mettre fin — en cas de succès — à des années de conflit et d’affrontement dans la plus longue guerre américaine hors de ses frontières.
Le 12 avril, Sohail Shaheen, porte-parole du bureau politique des talibans, a confirmé la libération de 20 prisonniers appartenant au gouvernement afghan, affirmant qu’ils seraient remis au Comité international de la Croix-Rouge à Kandahar.
À son tour, le gouvernement afghan a libéré 300 prisonniers talibans dans un échange de prisonniers depuis le 8 avril, selon l’accord signé en février entre les États-Unis et les talibans, offrant la meilleure occasion de mettre fin à la présence militaire américaine de 18 ans en Afghanistan.
Les échanges entre le gouvernement afghan et les insurgés interviennent après que deux porte-parole des forces américaines en Afghanistan et les talibans ont annoncé que le commandant américain avait rencontré le chef des talibans à Doha pour discuter de la nécessité de réduire la violence dans ce pays ravagé par la guerre, où des affrontements se poursuivent menacent de perturber le fragile processus de paix.
La réunion a eu lieu entre les dirigeants des talibans et le général Scott Miller, commandant des forces américaines, ainsi que la mission de soutien à la résolution sans combat dirigée par l’OTAN en Afghanistan.
L’échange a été précédé par l’arrivée de trois membres talibans à Kaboul, la capitale, pour entamer le processus d’échange de prisonniers, où ils ont rencontré des responsables afghans malgré la quarantaine imposée dans le pays pour limiter la propagation du Coronavirus.
« Le général Miller a rencontré les dirigeants talibans le 11 avril, dans le cadre de la chaîne militaire établie dans l’accord », a déclaré à Reuters un porte-parole des forces américaines en Afghanistan, notant que la réunion avait discuté de la nécessité de réduire la violence dans le pays.
Un porte-parole du bureau politique des talibans à Doha a tweeté que le mouvement avait discuté avec le commandant américain du mécanisme de mise en œuvre de l’accord de paix signé à Doha.
Il convient de noter que Washington a signé fin février avec les « Taliban » un accord stipulant que le gouvernement afghan, qui n’est pas signataire de l’accord, relâchera 5 000 prisonniers des talibans et que le mouvement libèrera à son tour 1 000 prisonniers des forces gouvernementales.
Selon l’accord, Washington s’engage à retirer progressivement ses forces ainsi que les forces internationales d’Afghanistan d’ici juillet de l’année prochaine, à condition que les talibans entament des pourparlers avec Kaboul, en plus des autres promesses des talibans.
Fin mars, selon le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid, les talibans ont annoncé leur refus de négocier avec la délégation qui représenterait le gouvernement afghan, affirmant qu’elle ne représentait pas toutes les parties et factions afghanes.
Simultanément, le porte-parole du ministère afghan des Affaires de la paix a rejeté les déclarations de Mujahid, soulignant que l’équipe gouvernementale avait été formée après de vastes consultations avec différents secteurs de la société afghane.