La crise au sein des Frères musulmans égyptiens s’est aggravée entre le front d’Istanbul dirigé par Mahmoud Hussein, l’ancien secrétaire général de l’organisation, et le front de Londres dirigé par Ibrahim Munir, chargé des fonction du suprême des Frères musulmans, étant donné que Talaat Fahmy, le porte-parole officiel du Front de Hussein, a annoncé la confirmation de la décision du Front et du Conseil général de la Choura, de limoger Munir de son poste et de l’informer de cette décision, en exprimant le refus du Front de la décision de nommer Oussama Souleiman en tant que porte-parole officiel. Il a par ailleurs ajouté que le Conseil de la Choura, dirigé par Hussein, est l’autorité suprême qui dirige les Frères musulmans.
Fahmy a révélé que le Conseil de la Choura s’est réuni officiellement récemment et avait pris la décision de limoger Ibrahim Munir de son poste, l’avait informé de cette décision du Conseil et des pourcentages de ceux ayant approuvé la décision, ceux qui s’y sont opposés ainsi que ceux ayant refusé de voter.
Le porte-parole a indiqué que la décision de retirer la confiance du chargé des fonctions du guide relève de l’autorité du Conseil général de la Choura, car c’est lui qui élit le guide et les membres de son Bureau, et il a le droit de mettre fin à leur adhésion, d’autant plus qu’Ibrahim Munir s’est vu confier le poste du chargé des fonctions du guide suprême par le Conseil, puis ce dernier a décidé de retirer cette confiance. Et il a le plein droit de le faire.
Fahmy a encore dit que ce n’était pas Mahmoud Hussein qui avait soumis au conseil une demande de destitution de Munir, mais d’autres membres du conseil qui l’avaient fait, et le conseil en a discuté et a convenu avec la majorité de le limoger, en ajoutant que le conseil de la Choura se réunit périodiquement et statue sur les affaires des Frères musulmans ainsi qu’il prend les décisions, après la consultation de tous les membres du Conseil général de la Choura à l’intérieur et l’extérieur.
Dans ce même contexte, des sources ont rapporté, selon « Al Arabiya.net », que le front de Hussein a annulé, suite à des consignes des autorités turques, une conférence de presse qu’il avait prévu de tenir dans un hôtel à Istanbul il y a quelques jours pour annoncer officiellement le limogeage de Munir et la nomination de son successeur. Elles ont également affirmé que les initiatives de réconciliation par l’intermidiaire des dirigeants de l’Union internationale des oulémas musulmans, fondée par Youssef Al-Qaradawi, se sont déroulées au cours des derniers jours et elles ont toutes échoué.
Les sources ont révélé que les initiatives de réconciliation comprenaient de préserver les privilèges accordés à Mahmoud Hussein et aux membres de son front, y compris l’immeuble résidentiel des Frères musulmans situé dans le quartier Fatih d’Istanbul après l’avoir saisi et en faisait sa propriété, ainsi que les deux voitures qui lui ont été allouées et la voiture qu’il a achetée pour son fils avec 100.000 dollars des fonds de l’organisation. En contrepartie, il doit reconnaitre les décisions de Munir, et préserver l’unité des Frères musulmans. Mais cela a été rejeté par Hussein, surtout que Munir a demandé de remettre le bureau de Turquie et les investissements de l’organisation, qui sont en fait gérés par le leader des Frères musulmans, Medhat al-Haddad, l’un des membres du front de Hussein.
De même, le Front de Hussein a refusé de céder la chaîne de télévision « Watan TV» appartenant à l’organisation, diffusant d’Istanbul, au Front de Munir, ainsi que «ikhwanonline», le site officiel des Frères musulmans, qui est géré par Talaat Fahmy, le porte-parole, et quelques autres plateformes médiatiques. Il a également refusé de remettre la direction des sociétés de l’organisation en Afrique et en Somaliland, des sociétés immobilières, outre des terrains, un ensemble d’écoles et d’hôpitaux au nom des Frères musulmans se situant dans les pays d’Afrique du Nord, ainsi que le dossier des détenus en Egypte et les dépenses de leurs familles. A cela s’ajoutent les dossiers des détenus en Egypte, les dépenses de leurs familles ainsi que les frais d’études des étudiants affiliés aux Frères musulmans dans les universités à Malaisie, en Turquie et à Chypre turque.