Des rumeurs circulent en Algérie selon lesquelles l’ancien régime serait reproduit par l’actuel président Abdelmajid Tebboune, qui a occupé différents postes pendant le règne de l’ancien président Abul Aziz Butaflika.
Cependant, certains signes indiquent un conflit entre le président et plusieurs généraux de l’armée algérienne, considérés par de nombreux Algériens comme les véritables dirigeants du pays depuis l’indépendance de la France.
Le journal espagnol Atalayar a écrit que le conflit s’est manifesté par la décision du président algérien de créer une « Agence algérienne de coopération internationale », qui visait deux choses fondamentales :
Le premier est le saisit du contrôle de la politique étrangère de l’armée et des services de renseignement, tandis que le second crée une atmosphère appropriée pour rendre la question du Sahara occidental et la crise politique stratégique dont souffre la région du Maghreb, une prérogative du président, selon le journal.
Le journal a ajouté que le président n’avait aucun pouvoir ni autorité dans le domaine militaire, y compris la défense des frontières, le déploiement des troupes et les équilibres militaires dans la région, principalement entre l’Algérie et le Maroc, bien qu’il occupe le poste de commandant suprême des forces armées et ministre de la Défense en vertu de la constitution algérienne.
Mais cette situation ne sera plus la même avec la formation de la nouvelle institution, dont la tâche principale est de fournir au président un rapport politique et stratégique détaillé sur le conflit saharien et ses scénarios futurs.
Après avoir prêté le serment constitutionnel, Taboune a appelé à la clôture du chapitre des différends, affirmant son engagement à tendre la main à tous pour répondre aux exigences du mouvement citoyen.
L’annonce de la victoire de Taboune a été accueillie par des manifestations populaires contre les « élections truquées ».
« Nous devons tous tourner la page des conflits, de la dispersion et de la division. Ce sont les facteurs de démolition », a déclaré Taboune dans un discours après sa prestation de serment.
« Rien ne nous rend meilleurs que les autres à l’exception du travail sincère qu’il fournit à l’Algérie », a précisé le président.
« Nous sommes tous obligés et n’avons d’autre choix que d’aller de pair, afin de réaliser le rêve de construire une nouvelle République algérienne forte, stable et prospère », a-t-il souligné.
Pendant ce temps, le commandement de l’établissement militaire en Algérie a confirmé qu’il y a un haut niveau d’harmonie et de confiance entre l’armée et Taboune, depuis qu’il a pris le pouvoir en décembre dernier. Cela est apparu dans l’éditorial du numéro d’avril du magazine Armée, le porte-parole de l’institution militaire du pays.
« Depuis son élection, M. Abdulmajid Taboune a démontré sa confiance absolue dans les Forces armées nationales populaires, où il a souligné à différentes occasions le rôle des Forces armées nationales dans la préservation des institutions de l’État et la mise en échec des tentatives de saper le pays », a ajouté le magazine.
Quant au choix du colonel Shafik Mesbah à la tête de l’institution naissante, le magazine constate que cette étape comporte deux lectures :
Mesbah a une formation militaire et était un officier d’élite des services secrets pendant le règne de l’ancien président Houari Boumediene.
De plus, Mesbah était un critique acerbe de l’ancien régime qui a gouverné l’Algérie pendant vingt ans grâce à l’alliance entre Abdelaziz Bouteflika et le général Tawfiq Median.
Outre ses antécédents militaires, Mesbah avait une formation universitaire étendue, un diplôme universitaire, il est multilingue et bénéficie d’une grande expérience en économie, en sociologie et en science politique, a souligné le journal.
Selon des observateurs, les conflits de pouvoir entre le président et les généraux de l’armée pourraient grandement aider Taboune à redorer son image dans la rue algérienne qui appelle à un régime civil loin du pouvoir de l’armée et des chefs militaires, accusés de mauvaise gestion du pays.
Il aidera également le Président à contourner l’opposition populaire en se séparant du pouvoir militaire et en renforçant son image de chef d’État civil.