Abdel-Ilah Benkiran, membre du secrétariat général du Parti de la Justice et du développement, a imputé au chef du parti et du gouvernement Saad Dine El Otmani la défaite du parti aux élections législatives, en lui demandant de démissionner, après la grande défaite électorale.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, Benkiran a indiqué que «ce n’est pas approprié pour notre parti dans ces circonstances difficiles que le secrétaire général n’assume pas sa responsabilité et ne présente pas sa démission de la direction du parti dont son adjoint sera tenu d’en assumer».
Il convient de rappeler que les résultats préliminaires ont indiqué que le Parti de la Justice et du Développement n’a remporté que 12 sièges, lors des élections qui ont eu lieu dans le Royaume hier, mercredi.
Le parti (libéral) du Rassemblement national des indépendants est arrivé en tête des résultats électoraux en obtenant 97 sièges, selon les résultats préliminaires annoncés à l’aube de jeudi par le ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit.
Quant au Parti Authenticité et Modernité, il est arrivé deuxième avec 82 sièges, le Parti l’Istiqlal troisième avec 78 sièges et le Parti de l’Union socialiste quatrième avec 35 sièges. Le Parti du mouvement populaire a de son côté remporté 26 sièges.
Selon les médias locaux, le taux de participation au scrutin a atteint 50,35%, selon le ministre marocain de l’Intérieur, sachant que pour la première fois dans l’histoire du Royaume, le scrutin comprenait, le même jour, les élections législatives (395 sièges) et les élections locales et régionales (plus de 31 mille), qui ont contribué à augmenter le taux de participation.
Les observateurs considèrent que la défaite retentissante du Parti islamique modéré comme étant une grande surprise, étant donné que les estimations des analystes et des médias locaux continuaient de le considérer comme capable de concurrencer sur les premières places, en l’absence de sondages d’opinion sur l’attitude des électeurs avant le scrutin.
Après dix ans passés au poste du chef du gouvernement, le Parti islamiste pour la Justice et du Développement a subi une sévère défaite aux élections législatives, au profit du Parti du Rassemblement dirigé par l’homme d’affaires « Aziz Akhannouch », qualifié de proche du palais, selon des résultats partiels annoncés le soir du mercredi-jeudi.
Le parti continuait à obtenir des résultats en progression depuis sa participation aux premières élections législatives en 1997, jusqu’à ce qu’il accèdait au poste du chef du gouvernement suite aux protestations du Mouvement du 20 février 2011 appelant à « la chute de la corruption et de la tyrannie », mais sans avoir pu contrôler les principaux ministères.
Et après cinq ans à la tête du gouvernement, le parti, dirigé par son ancien secrétaire général, Abdel-Ilah Benkiran, a réussi à maintenir sa position et a remporté les élections de 2016 avec un écart important par rapport à son concurrent le plus proche. Benkiran, rappelle-t-on, était célèbre vu sa présence médiatique importante et ses critiques continues de l’État profond.