Une loi est entrée en vigueur au Danemark, interdisant officiellement les dons «anti-démocratiques» de la part des forces étrangères potentiellement extrémistes. L’objectif de cette loi est la tentative d’interdire les dons des organisations et des gouvernements islamistes aux associations de mosquées au Danemark.
Le ministre de l’Intégration, Mattias Tesfaye a déclaré : «Il y a des forces extrémistes à l’étranger qui essaient de monter nos citoyens musulmans contre le Danemark et de causer des problèmes à notre société». Les mosquées danoises ont reçu des dons par millions «du Moyen-Orient, par exemple» à maintes reprises : «Le gouvernement fait maintenant quelque chose à propos de ce sujet».
La presse danoise avait rapporté à plusieurs reprises que des mosquées dans le pays sont apparemment largement financées par des pays comme la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar. Selon le journal, Kristeligt Dagblad, l’émir du Qatar a contribué de l’équivalent de 20 millions d’euros pour la construction de la grande mosquée de Rovsingsgade à Copenhague.
La nouvelle loi permet au ministère de l’Intégration de créer des listes noires : celles-ci devraient inclure les individus et les institutions dont les dons pourraient ne plus être acceptés à l’avenir s’ils dépassent 10.000 couronnes par an (soit 1600 dollars environ).
La loi est «une étape importante dans la lutte contre les tentatives des islamistes extrémistes de s’implanter au Danemark», a commenté le ministre Tesfaye. La loi a été adoptée avec une large majorité dans laquelle les sociaux-démocrates ont rejoint les partis populistes conservateurs et de droite.
Les critiques provenaient des petits partis qui soutiennent le gouvernement social-démocrate, mais aussi des groupes religieux. «Ils craignent que la politique interfère dans la vie religieuse et impose de plus en plus de restrictions», a écrit le Kristeligt Dagblad. Le journal a rapporté également que la spécialiste dans les études islamiques à l’Université d’Aarhus, Lene Kühle, estime que la peur des donateurs étrangers est exagérée.
Ce n’est pas la première proposition législative des sociaux-démocrates qui vise principalement les musulmans du pays. Il y a également une loi qui figure sur la liste de l’ordre du jour du gouvernement revendiquant d’exiger que des prédicateurs prononcent leurs sermons en danois uniquement ou qu’ils assurent une traduction en danois en même temps. Le projet de loi vise les prédicateurs de la haine dans les mosquées danoises, mais, pour ne pas être inconstitutionnel, il doit être formulé de manière générale. Par conséquent, les communautés appartenant à la minorité allemande craignent pour leur droit de prêcher en allemand.
Ministre de l’Intégration : des problèmes «avec les communautés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord»
Il y a des années, à la suite des succès électoraux des populistes de droite, la disposition des gouvernements danois exigeant davantage d’ajustement de la part des musulmans du pays s’est accrue. Le gouvernement libéral précédent, par exemple, avait émis l’obligation de se serrer la main lors des cérémonies de naturalisation. Les sociaux-démocrates à l’époque de Mette Frederiksen ont également réussi les récentes élections parce qu’ils ont adopté plus de politiques étrangères restrictives et plus de critique envers l’islam politique de la droite dans leur programme.
Le ministre de l’Intégration Tesfaye est le visage politique des sociaux-démocrates sur ce front. En novembre, il a fait une polémique parmi les communautés musulmanes du Danemark en exhortant les imams et les dirigeants communautaires à plaider publiquement «haut et fort» pour le droit des femmes musulmanes à avoir des relations sexuelles avant le mariage.
Un mois plus tard, il a déclaré qu’à l’avenir, le gouvernement danois souhaitait indiquer clairement l’origine des auteurs de crimes originaires des pays à majorité musulmane dans les statistiques de la criminalité. Dans une interview, il a dit qu’ils voulaient «des chiffres plus crédibles». De son point de vue, les nouvelles statistiques vont mettre en exergue «qu’au Danemark, nous n’avons pas vraiment de problèmes avec des personnes d’Amérique latine et d’Extrême-Orient. Mais nous avons des problèmes avec des personnes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord».
La Première ministre Mette Frederiksen avait exprimé à plusieurs reprises son inquiétude concernant la «cohésion sociale» dans la société danoise, qui est menacée lorsque «trop de gens viennent dans notre pays». En janvier de cette année, elle a dit que le but de sa politique était de ne voir « aucun demandeur d’asile» au Danemark. Les demandes d’asile, selon l’objectif du gouvernement, doivent être externalisées vers des pays hors d’Europe. 2020 a été l’année avec le plus faible nombre de demandeurs d’asile (1547) au Danemark depuis 1998. Le ministre de l’Intégration Tesfaye a également attribué cette baisse à la nouvelle politique stricte du Danemark. Une donne qui a rendu le pays de moins en moins attrayant aux yeux des immigrés.