Les derniers développements politiques du Liban empruntent une voie rapide et dangereuse, où les pouvoirs politiques pourraient être impuissants à ramener le pays à la normalité.
La crise économique pourrait saper toutes les prétendues tentatives de réforme, en particulier avec les escalades observées dans les rues ces derniers jours, où des engins incendiaires ont été lancés sur les représentations bancaires dans les villes de Sidon et Tyr.
De telles pratiques pourraient affecter la stabilité générale, avec la plus grande menace d’une augmentation du taux de change du dollar américain.
Les rues brûlent
Les manifestants ont bloqué plusieurs routes, rejetant la détérioration de la situation économique, dans le cadre d’une mobilisation populaire, malgré le couvre-feu et les mesures de quarantaine imposées pour lutter contre le COVID-19.
L’Agence nationale des médias a indiqué que les forces de sécurité libanaises sont intervenues pour rouvrir certaines autoroutes bloquées après que des manifestants ont mis le feu aux pneus, bloquant la circulation.
L’armée et les forces de sécurité ont dû intervenir.
La détérioration de l’économie libanaise et la hausse du dollar américain
Depuis octobre dernier, le Liban souffre d’une crise monétaire critique, dans un contexte de forte détérioration du taux de change de la livre par rapport au dollar américain.
Le mois dernier, le Liban a annoncé pour la première fois l’arrêt de sa solvabilité financière, avec la baisse des réserves de la Banque centrale en dollars américains, où la Banque centrale a commencé à adopter de nouvelles solutions conformes à la situation actuelle.
La Banque centrale a fixé le prix du dollar américain à 3 800 livres libanaises, où les sociétés de transfert d’argent devraient commencer à négocier selon ce prix depuis le 27 avril, contre 3 625 livres libanaises le 24 avril.
Il est à noter que depuis octobre dernier, le taux de change de la livre libanaise est tombé en dessous des taux officiels, fixés à 1 507,5 Livres libanaises, lorsque les difficultés économiques de longue date au Liban sont devenues une crise financière et économique majeure.
La nouvelle décision de la Banque centrale était un amendement à une précédente décision de la banque du 26 avril, qui fixait le prix du dollar américain à 3200 livres libanaises pour les institutions bancaires.
La livre libanaise a enregistré ses taux les plus bas au cours de la semaine dernière, approchant 4000 livres contre le dollar américain sur le marché parallèle, avant que les propriétaires de sociétés de change n’effectuent une grève temporaire vendredi.
Hassan Diab, Premier ministre du Liban, a demandé il y a quelques jours au gouverneur de la Banque centrale de clarifier l’état de la livre à la lumière de la détérioration brutale et rapide de sa valeur.
Selon Reuters, le Premier ministre a révélé que 5,5 milliards de dollars avaient été transférés des banques libanaises au cours des trois derniers mois, soulignant que les banques étaient devenues illiquides.
Décision suivie d’une autre
Vendredi dernier, la Banque centrale a détaché la livre libanaise du dollar américain, où un taux de change appliqué aux sociétés de transfert d’argent était fixé à 58 % de moins que le prix officiel de la livre libanaise.
« La banque a fixé le taux de change de la livre à 3625 contre le dollar américain pour toutes les sociétés de transfert d’argent, dans le cadre des premières mesures prises par la Banque centrale sous le poids de la forte baisse de la livre, à la lumière de la crise de la liquidité en dollar américain qui a commencé en octobre dernier », a indiqué une source de la Banque centrale du Liban.
L’incohérence du marché a été manifestement révélée dans l’ancrage officiel du dollar américain dans les banques, qui est toujours à 1507,5 livres.
Cependant, le dollar n’est disponible à ce prix que pour les importations de base en pleine crise du dollar.
Ainsi, toutes les tentatives antérieures de stabilisation du taux de change du dollar américain ont échoué, ainsi que les campagnes contre les sociétés de change qui violent les taux de change, même si certaines d’entre elles ont été contraintes de fermer.