En lisant brièvement l’histoire des relations entre les deux rivaux, on retrouve une histoire remplie d’hostilité grandissante écrite par le régime des mollahs en lettres de sang, tandis que l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI), âgée de 54 ans, a utilisé tous les moyens de lutte légitimes, y compris la résistance armée, depuis que Khomeiny a surfé sur la vague de la révolution de 1979, en l’utilisant comme levier pour imposer sa domination au pouvoir à travers son application pratique de la théorie du pouvoir absolu du velayat-e faqih, et l’exclusion de tous les autres acteurs politiques sur la scène interne iranienne.
En fait, cette hostilité grandissante n’a rien à voir avec ce que la propagande officielle iranienne frime lorsqu’elle qualifie l’OMPI de terroriste, ou quand elle parle de son rôle dans la Guerre Iran-Irak, ou elle la décrit comme étant un mouvement avec des idéologies marxistes, mais plutôt elle trouve ses racines dans le refus de Massoud Radjavi de soutenir les tentatives de Khomeiny de légitimer sa domination sur le pouvoir et sa remise en question en premier lieu de la légitimité religieuse de velayat-e faqih, qui est toujours considérée et jusqu’à présent comme la force intrinsèque du pouvoir du régime iranien .
Contrairement à ce que la propagande gouvernementale est en train de répandre en qualifiant l’OMPI d’organisation terroriste et les demandes répétitives du régime de Téhéran aux gouvernements étrangers de traiter l’OMPI en tant qu’organisation terroriste. Néanmoins, le groupe de résistance n’a pas fait et ne fait pas de la violence son principal moyen de lutte contre le régime iranien, bien qu’elle soit passée par des périodes de résistance armée après que Khomeiny a émis une fatwa explicite contre les membres de l’organisation à l’été de 1988, en les décrivant des ennemis du Dieu qui devraient être tous tués.
En réalité, l’hostilité grandissante entre les deux parties a acquis au fil du temps une importance exceptionnelle, dont la plus importante est l’insistance du régime iranien à utiliser tous les moyens possibles pour éliminer complètement cette organisation, et en retour la persistance de l’OMPI à renverser le régime despotique au pouvoir.
C’est vrai que la distance géographique entre les deux adversaires a affecté la nature du conflit, puisqu’elle a mis fin à la période de résistance armée de l’organisation, mais en allant à l’Europe, cela a ouvert de larges horizons à ses membres pour réorganiser leurs rangs et unifier leurs efforts pour que l’organisation revienne plus forte et plus solide qu’avant, et se transformer ainsi en une obsession terrifiante pour les dirigeants du régime en menant une campagne organisée et continue pour lever le voile sur les programmes nucléaires et de missiles du régime et ses interventions terroristes dans le région, et en se transformant en une tribune pour la voix de l’intérieur iranien réprimé et en un moteur et guide pour les révoltes internes (la Révolution verte de 2009, le soulèvement de décembre 2017, le soulèvement de janvier 2018 et le soulèvement de novembre 2019).
Un regard global sur la série de calomnies contradictoires et récurrentes du gouvernement
Un regard sur la longue liste variée d’allégations gouvernementales trompeuses et incorrectes, bien qu’elle montre la grande hostilité des responsables du régime iranien envers l’OMPI, mais elle montre en même temps l’importance et l’influence croissante dont l’OMPI a réussi à acquérir au cours de son long processus de lutte, tandis qu’elle a fait face à de sérieux obstacles qui menaçaient son existence et son avenir politique.
Les objectifs de la politique de diabolisation
D’une manière générale, l’objectif principal de la politique de diabolisation du gouvernement contre l’OMPI était de nuire à l’image de l’organisation et de ses membres, tandis que le régime semblait envoyer des messages à l’intérieur et à l’extérieur dont leurs titres se sont axés sur les titres sur le fait que cette organisation n’a aucune popularité et ne bénéficie d’aucune réserve interne ainsi qu’elle ne peut pas représenter une alternative pour le régime en place qui a tenté de dessiner une perception générale basée sur l’idée disant qu’il était le meilleur des mauvais , puisqu’il n’a pas réussi à améliorer son image sur la scène internationale.
Les messages à l’intérieur :
La question des relations de l’OMPI avec le peuple iranien, en particulier la catégorie des jeunes, a toujours été un problème et une obsession sécuritaires majeurs pour le régime iranien depuis longtemps, à tel point que le nom de l’OMPI a été interdit d’être évoqué à l’intérieur de l’Iran pour de longues périodes.
Pour cela, le régime iranien considère toute forme de continuité ou d’évolution de cette relation comme une menace sérieuse pour son maintien au pouvoir.
Les tentatives du régime de diaboliser l’OMPI au niveau intérieur reflète la crainte du régime au pouvoir de la capacité de l’organisation à organiser un front intérieur, et révèlent également les fausses allégations que le régime a continué à promouvoir autour de l’absence de popularité pour cette organisation.
Les messages à l’extérieur
Les messages destinés à l’étrangers de la politique de diabolisation de l’OMPI par gouvernement se sont concentrés sur le fait que cette organisation n’aura ni avenir politique, ni soutien populaire interne, ni même aucune influence sur les évolutions politiques et sociales iraniennes, et elle ne peut donc pas être une alternative appropriée au régime au pouvoir en essayant de présenter l’OMPI comme étant bien pire que lui et que la tentative de le remplacer par cette dernière ne fera qu’empirer la situation actuelle.
En fait, le régime iranien au pouvoir n’a perdu aucune occasion de faire pression secrètement et publiquement sur les différentes parties pour inscrire l’OMPI sur les listes des terroristes ou lui livrer ses dirigeants.
Les étapes de l’évolution de la politique de diabolisation
Le régime iranien n’a pas adopté une méthodologie cohérente dans la promotion d’une politique de diabolisation contre l’OMPI, vu que cette politique est tributaire des évolutions politiques et sociales qui se déroulent sur la scène intérieur et extérieure.
Pour cela, la politique de propagande menée contre l’OMPI était en continuelle évolution en passant de l’étape de la diffusion des reportages ou de confessions télévisées enrobés d’une énorme quantité de calomnies dans les années 80 au stade d’une attaque médiatique brutale contre l’organisation et ses membres à l’heure actuelle.
D’abord, la politique de diabolisation dans les années 1980 s’est concentrée sur la promotion de l’idée que l’OMPI est terminée et du fait qu’elle n’avait pas la capacité d’attirer des sympathisants parmi ses rangs.
Dans les années 1990, à l’époque de la présidence de Rafsandjani en particulier, la propagande contre l’OMPI en faveur des opérations terroristes contre elle après qu’un certain nombre d’experts du régime ont estimé que toute référence à l’OMPI conduirait à la promotion davantage de son image.
Néanmoins, et en contradiction flagrante par rapport à la propagande de Téhéran sur la fin de l’avenir politique de cette organisation, le régime iranien a commencé à parler ouvertement de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) au début de la première décennie du troisième millénaire.
En réalité, la présence militaire renouvelée de l’OMPI en Irak et sa proximité des frontières iraniennes, et les messages de désobéissance que cet organisme organisé envoie quotidiennement à l’intérieur de l’Iran, ont constitué une préoccupation grandissante parmi les dirigeants, en les incitant à mettre en œuvre des changements radicaux dans la politique médiatique face à ce danger imminent aux frontières.
Produire toutes les documentaires et les séries contre l’OMPI
Le régime iranien a produit quelques films contre l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran dans les années 80 et 90, mais il a dépensé des sommes énormes dans ce domaine depuis le début de la première décennie du troisième millénaire, jusqu’à ces dernières années, amenant la production moyenne cinématographiques durant cette période à plus de 180 films documentaire et feuilletons.
Apparemment, la Révolution verte qui a éclaté en 2009 a été l’un des motifs les plus importants qui ont forcé le régime iranien à changer sa politique de propagande envers les Moudjahidine du peuple, après que le régime se contentait de les évoquer qu’implicitement.
Cette arme était l’un des outils de propagande du gouvernement les plus importants pour l’influence interne contre les vagues de sympathie populaire avec l’OMPI lors de sa présence en Irak après le succès de l’organisation à sortir de la liste du terrorisme américain et européen en 2012 , et les attaques brutales menées par le régime contre le siège d’Achraf entre 2009 et 2013.
Cependant, les films produits par la propagande gouvernementale contre l’OMPI étaient généralement très stéréotypés et peu professionnels en raison de leur dépendance à la présentation d’une image très caricaturale de l’organisation, comme les personnages maléfiques des films hollywoodiens ou un groupe de barbares qui n’avaient d’autre raison que de tuer.
Mais le film (Les événements de l’après-midi 2), qui est sorti au public en octobre 2019, a tenté d’avoir une certaine crédibilité pour gagner la confiance du spectateur à première vue. Alors que son objectif principal était de justifier les crimes commis par le régime iranien contre les membres des Moudjahidine du peuple en 1988.
Dans cette optique, la production de documentaires était l’une des tactiques pour influencer également le public opposant au régime, en leur adressant un message disant que le chemin que vous prenez fera de vous des êtres humains sauvages, et que le vainqueur de cette bataille sera le régime au pouvoir.
L’utilisation du cyberespace
Avec la migration des derniers des cadres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran vers les terres albanaises le 9 septembre 2016, des changements radicaux se sont produits dans la nature du conflit entre ces deux grands rivaux qui ont mis un terme à la période de résistance armée de l’OMPI pour apparaitre progressivement les manifestations du conflit renouvelé dont le cyberspace était la principale et importance scène.
Le régime au pouvoir à Téhéran n’a pas hésité à utiliser cette tactique, s’appuyant sur de grandes capacités humaines et matérielles, visant à créer des milliers de comptes factifs sur diverses plateformes de réseaux sociaux pour promouvoir la politique de diabolisation du gouvernement contre l’OMPI.
Téhéran a utilisé l’espace virtuel pour répandre des rumeurs sur l’expulsion de membres de l’organisation des pays européens dans le but de leur imposer un état de guerre psychologique contre eux.
L’OMPI et ses cadres ont été et restent l’une des victimes les plus importantes des campagnes cybernétiques organisées par des agents de menace iraniens qui ont travaillé pour influencer la diffusion des messages de l’OMPI dans tout l’Iran via les réseaux sociaux en créant un flot de messages négatifs de la propagande gouvernementale.
Le rachat des médias et recrutement d’anciens membres de l’organisation
L’image sombre qui entourait le régime au pouvoir, et son isolement politique régional et international croissant, en raison de la politique de répression brutale et l’exportation du terrorisme à l’étranger, l’ont pousser à adopter des méthodes indirectes pour promouvoir la politique de diabolisation du gouvernement en raison de l’inefficacité des outils directs pour donner une certaaine crédibilité aux discours gouvernementaux.
Ces outils indirects dépendaient du rachat et de donner des pots-de-vin à certains médias connus pour présenter le récit négatif d’une manière différente, en fournissant des témoignages d’anciens membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran afin que le récit gouvernemental fabriqué ait l’impact nécessaire.
Et même cette méthode indirecte incluait parfois une critique simultanée du régime au pouvoir aux Moudjahidine du peuple d’Iran, dans le but d’inonder les spectateurs de détails dont ils ont toujours fini par consolider une image disant que l’OMPI est pire que les mollahs et qu’il faut préserver ces derniers pour que la situation n’atteigne pas des niveaux incontrôlables.
D’une façon générale, le récit gouvernemental contre l’OMPI a caché sa vraie nature en utilisant la langue et la culture du public cible, qui a été soumis à une vaste campagne de désinformation menée par des écrivains mercenaires qui se faisaient parfois passer pour des écrivains indépendants ou laïcs opposés au gouvernement théocratique et religieux.
Le point important de cette approche indirecte est que les opérations médiatiques secrètes iraniennes s’adaptaient toujours aux points de débat apparus à l’origine dans les médias étatiques du régime. Une fois que ces points de débat apparaissent sous une forme différente qui semble plus crédible et plus solide, ils sont transmis à d’autres médias, jusqu’à ce que la source d’origine soit presque oubliée. Puis les sites du régime commencent à en parler comme étant des points objectifs, évoqués par des médias internationaux célèbres.
L’OMPI un danger imminent pour le régime au pouvoir
L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran était et est toujours le principal danger pour le régime au pouvoir, car elle offre une véritable alternative capable de mobiliser des effectifs et des équipements en cas de confrontation réelle avec le régime au pouvoir par rapport à d’autres courants d’opposition dispersés, et elle bénéficie d’une large popularité dont les traits étaient clairs à travers les slogans appelant à la désobéissance prônés par le rebelles iraniens au cours des dernières décennies, d’autant plus son poids en termes de représentativité internationale de l’organisation dans les événements internationaux et de ses relations avec les gouvernements occidentaux.
Les efforts de l’OMPI pour divulguer le programme nucléaire et de missiles et l’ingérence régionale flagrante du régime au pouvoir ont amélioré le capital politique de l’organisation parmi les gouvernements occidentaux, en particulier ceux qui ont du mal à adopter une politique d’apaisement avec Téhéran.
De plus, la prise de conscience par l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran du rôle important et principal de la politique étrangère américaine dans les évolutions internes de l’Iran et sa quête d’outils pour l’influencer, notamment au sein du camp du Parti républicain, lui ont valu la capacité de défier les régime au pouvoir et présenter une vision claire de l’avenir de l’Iran.
Le désespoir et la frustration du peuple iranien face à la réforme du régime au pouvoir, qui cherchait à effacer l’identité nationale iranienne et à dilapider les richesses nationales dans des projets nucléaires et des interventions régionales, ont confirmé la viabilité des slogans de l’Organisation des Moudjahidine du peuple selon lesquels ce régime ne peut pas être réformé et il doit être renversé, ce qui peut ouvrir la porte à l’adhésion d’autres Iraniens mécontents du régime au pouvoir en adoptant les slogans de rébellion véhiculés dès le début d’une manière exclusive par l’OMPI, qui est considérée comme la plus grande et la plus importante des organisations d’opposition iranienne structurée.
Cela nous amène à un ensemble de conclusions:
*La politique de diabolisation et les opérations terroristes menées contre l’OMPI étaient les deux revers d’une même médaille. Téhéran a légitimé ses actes criminels contre les membres et dirigeants de cette organisation à travers la politique de diabolisation, tandis que ces opérations terroristes étaient une explication pratique de l’essence de l’hostilité rampante et claire dans les messages médiatiques de Téhéran.
*En dégradant l’image des Moudjahidine du peuple, Téhéran a voulu faire passer des messages internes et externes dont les plus importants disant que cette organisation a perdu toute sa popularité et ne peut pas constituer une véritable alternative au régime en place.
*L’Organisation des Moudjahidine du peuple a donné un exemple rare en affrontant le régime au pouvoir après avoir été soumise à un certain nombre de tests sévères et durs dans une confrontation inégale avec le régime, et elle a découvert de nouvelles lois et stratégies à des milliers de kilomètres de leur patrie, ce qui lui a donnée plus de dynamisme face aux plans malveillants du régime à son encontre.