Comité de rédaction
Le conflit armé dans la région du Darfour au Soudan s’intensifie quotidiennement en raison de la terre. Samedi dernier lors d’une attaque dans l’une des régions du gouvernorat plus de 60 personnes ont été tuées. Auparavant une attaque a fait trois morts, dont une femme, et plusieurs blessés, dans un conflit entre agriculteurs et éleveurs. Des armes à feu ont été utilisées.
Une autre attaque a eu lieu au début de ce mois, et a visé un sit-in pacifique des habitants de la région de Vattaprono (nord), faisant au moins 9 morts. La ville de Kutum a également enregistré des incendies des locaux gouvernementaux, y compris un poste de la police, tandis que la ville d’Al-Geneina a été témoin, à deux périodes différentes, des conflits tribaux qui ont fait des dizaines de morts et de blessés. Le Sud Darfour a été le terrain à des combats tribaux qui ont fait 30 morts en mai.
Le conflit ethnique a pris de l’ampleur à cause de manque de terres cultivables, une situation complexe que le gouvernement de transition de Khartoum a échouée à trouver une solution. Ces conflits régionaux sont à l’origine des conflits ethniques entre les tribus africaines et les tribus arabes bédouines qui ont débuté depuis 2003 et ont entraîné la mort de 300 000 personnes et le déplacement de 2.5 millions.
Le Soudan est caractérisé par un système administratif central et la région du Darfour est une zone habitée majoritairement par des musulmans, mais elle est définie comme une région africaine où il y a une sorte de mépris envers la province par les autorités soudanaises dans la capitale Khartoum, où les démocrates, l’armée et les mercenaires continuent de rivaliser tranquillement pour s’emparer du pouvoir là-bas.
Retour de la violence
Ces derniers jours, la violence sanglante est revenue de force au Darfour, après une stabilité relative qui a duré des années, en particulier après la chute du régime du président Omar el-Béchir. Des instances et des partis accusent les gouvernements locaux dans les gouvernorats du Darfour de la responsabilité des événements, les accusant de ne pas s’acquitter de leur obligation de protéger les civils.
Le Bureau d’aide humanitaire des Nations Unies au Soudan avait mis en garde contre une escalade de la violence au Darfour et de ses conséquences humanitaires sur l’augmentation des réfugiés et la mise en danger de la saison agricole, indiquant que les tensions restent vives dans l’ouest du Darfour où une augmentation des accidents sécuritaires ces dernières semaines est constatée, révélant sept incidents de violence dans la période du 19 au 26 de ce mois.
La présence continue de mouvements armés dans la région, l’ingérence extérieure, les conflits tribaux et la présence d’éléments cherchant à frapper le tissu arabe sont, des facteurs qui augmentent la violence malgré les espoirs et les aspirations du peuple du Darfour à obtenir la sécurité et la stabilité après le succès de la révolution et le renversement du régime précédent.
Ces derniers jours, le gouvernement du Premier ministre Abdullah Hamduk a nommé 18 gouverneurs dans les provinces, dont cinq au Darfour, sans préciser clairement leurs pouvoirs, ce qui affaiblirait leurs rôles en matière de sécurité.
Le gouvernement soudanais a rapidement convoqué le Conseil de sécurité et de défense, qui a tenu une réunion, dimanche, au cours de laquelle il a décidé de tout mettre en œuvre pour imposer le prestige de l’État par le recours à la force nécessaire juridiquement, pour sauver des vies et des biens, mettre fin à toute anarchie et s’attaquer aux hors-la-loi. Le ministre de l’Intérieur, al-Tarifi al-Siddiq, a déclaré à l’issue de la réunion que le Conseil de sécurité et de défense avait souligné la nécessité de déplacer d’urgence les forces du centre vers tous les lieux d’incidents de sécurité dans le pays pour assurer la sécurité et la stabilité.
Révolution culturelle
Un certain nombre d’analystes politiques et sécuritaires estiment que les négociations annoncées avec les mouvements rebelles ne seront pas nécessairement la solution, car les rebelles ne représentent pas la population et la personne qui mène les négociations est un sujet de divergence. Il n’est en fait que Mohamed Hamdane Doglou, connu sous le nom Hmiditi, le commandant des forces de soutien rapide l’une des milices à Darfour. Il est accusé de nombreuses violations.
Les analystes ont estimé qu’il fallait une révolution culturelle au Soudan et que la province du Darfour devait être soutenue pour améliorer la situation, d’autant plus que la région est proche des frontières de la Libye, ce qui est un moyen distinctif de faire de la contrebande d’armes,
Malgré la richesse et le potentiel agricole du gouvernorat, en plus de du cuivre et de l’uranium, environ trois millions de personnes du gouvernorat du Darfour souffrent de la famine.