Des sources concordantes ont révélé qu’il y avait des négociations entre les autorités judiciaires de Tripoli en Libye, en Tunisie, en Algérie et en Égypte concernant l’accueil des femmes de l’Etat islamique arrêtées en Libye.
Les autorités libyennes ont arrêté ces femmes sur les fronts de bataille dans les villes de Syrte et Sabratha. Les enquêtes ont par ailleurs prouvé leur implication et qu’elles avaient rejoint les rangs de l’Etat islamique et Al-Qaïda en Libye.
Les sources ont indiqué que les autorités algériennes avaient accepté de recevoir les accusées, en soulignant que les procédures juridiques sont actuellement en cours. Et certaines parmi ces détenues ont achevé leur peine dans les prisons de l’ouest de la Libye. De nombreux pays ont refusé auparavant d’accueillir les femmes accusées d’appartenir à l’Etat islamique, sous pression populaire refusant leur retour.
Certains pays arabes ont arrêté plusieurs femmes de l’Etat islamique, parmi eux l’Irak, le Maroc et la Syrie. Cependant le nombre le plus important des femmes de l’Etat islamique se concentre en Syrie, où l’organisation contrôlait de vastes régions avant sa défaite.
Pousser les femmes en premières lignes de bataille
Avec la pression croissante exercée dernièrement sur l’organisation extrémiste de l’EI dans de nombreuses régions du monde, l’organisation a commencé à pousser les femmes en premières lignes de bataille pour exécuter des attentats-suicides, ce qui constitue une nouvelle tournure dans les actes des terroristes.
Bien que les rôles des femmes au sein de l’Etat islamique soient limités auparavant dans des tâches secondaires loin des champs de bataille, cette politique a changé après que l’Etat islamique avait perdu plus de territoires en Irak, en Syrie et en Libye ces derniers temps.
Les mises en garde se sont succédé concernant le danger relatif aux femmes chargées d’exécuter les attentats de l’Etat islamique, en l’absence de données sur leur nombre chez les gouvernements et les appareils sécuritaires. L’absence de données et le changement de position de l’organisation concernant les cas dans lesquels les femmes sont autorisées à porter des armes ont fait augmenter le danger des femmes plus que ce qui était prévu par les services de sécurité.
Il convient de noter qu’au cours de la dernière période, l’arrestation des femmes accusées du terrorisme s’était reproduite à plusieurs reprises… Il s’agit des femmes actives parmi des groupes djihadistes et qui assurent les réseaux logistiques et médiatiques. Et le phénomène des femmes djihadistes a émergé et s’est propagé d’une façon spectaculaire. Des femmes attirées par les organisations terroristes à l’instar d’Al-Qaïda, Daech et Front Al-Nosra, pour s’impliquer dans le terrorisme. Il est probable que l’exploitation des femmes par ces organisations terroristes est due au fait qu’elles sont généralement loin des soupçons et des doutes. Une donne qui facilite leurs missions terroristes en les impliquant dans l’exécution des attentats-suicides ou de renseignement ou pour surveiller des cibles pour les frapper ainsi que les exploiter pour des fins sexuelles.
Un bataillon de femmes a quitté la Syrie vers l’Irak puis la Libye
Badra Gaâloul, professeur universitaire tunisienne et présidente du Centre international d’études stratégiques et militaires a indiqué que les femmes jouent plusieurs rôles au sein des groupes terroristes pour enraciner l’esprit et les idées extrémistes, ainsi que recruter d’autres femmes et même des hommes et des jeunes. Le rôle de recruteur est basé notamment sur les liens familiaux et les amis. Et il est plus actif dans les milieux ruraux et populaires à travers les réunions dans les mosquées, les associations, les funérailles et les endroits où se trouvent des femmes marginalisées et vulnérables.
Badra Gaâloul a ajouté que, selon une étude effectuée sur «L’intégration dans les organisations terroristes», l’Etat islamique a formé un bataillon de femmes appelé «Brigade Al-Khansa» dirigé par «Oum Rayane». Cela s’est produit après que des membres de l’organisation ont été piégés par plusieurs embuscades exécutées par des kamikazes portant le niqab. En effet, Daesh a constitué une brigade de femmes afin de fouiller toutes les femmes de peur d’être ciblée par d’autres d’attaques similaires. L’organisation Daesh avait commencé à mener des patrouilles de femmes dans les rues de la ville de Raqqa (avant sa défaite là-bas) après avoir formé des brigades de femmes de l’EI dans la ville.
De nombreuses sources ont confirmé que le bataillon, appelé la «Brigade Al-Khansa», est dirigé par une femme tunisienne nommée Oum Rayane, l’épouse de l’un des émirs de l’organisation dans la ville. C’est une Tunisienne venue de l’Irak pour s’installer à Raqqa avec son mari, parmi des dizaines d’éléments de l’Etat islamique après que ses deux filles avaient été mariées à certains hauts responsables de Daesh. Puis, elle a déménagé en Libye.
La tâche principale de la brigade consiste à se déployer dans les rues, de vérifier l’identité des femmes et d’arrêter celles qui enfreignent les instructions de l’Etat islamique dans la ville.
Le bataillon des femmes Al-Khansa a été créé début 2014 et ses éléments sont constitués d’un mélange de nationalités : tunisiennes, européennes, tchétchènes et autres. Il entamait sa mission en tant que groupe qui se déplaçait entre les rues et les marchés et entrait dans les maisons pour conseiller les femmes, c’est-à-dire pour mener à bien la mission de « la promotion de la vertu et la prévention du vice ». Puis, sa mission a évolué pour appliquer les punitions telles que la flagellation et l’emprisonnement, ainsi que la torture. Ensuite, sa mission s’est développée encore plus pour participer aux combats avec d’autres bataillons outre son travail principal.
La brigade avait également des participations actives sur les plateformes d’Internet. Depuis sa création, elle s’est occupée de poursuivre les femmes qui violaient les lois de l’Etat islamique dans la région avant d’étendre ses tâches à la formation des groupes de femmes sur les armes dans des camps bien cachés et entourés de beaucoup d’énigmes. L’impact des membres européens se fait sentir parmi les rangs de la brigade, en particulier les femmes britanniques et françaises. Quant aux femmes provenant des pays du golfe, elles ne sont pas les bienvenues, malgré leur présence, et ce en raison du grand nombre de cas de désertion dans leurs rangs.
Superviser les affaires militaires
La mission de cette brigade se limite ostensiblement à certains bureaux et pas d’autres, mais de nombreuses femmes immigrées européennes et arabes provenant de différentes régions du monde suivent une formation militaire au sein du bataillon, ainsi qu’elles les enseignent les principes fondamentaux de l’idéologie extrémiste dans les camps spéciaux répartis entre l’Irak et la Syrie.
L’Etat islamique a fixé les conditions et les critères d’affiliation des femmes à la brigade, en tête les femmes célibataires. Néanmoins, Daesh a ensuite abandonné cette condition car l’organisation avait besoin d’intensifier le travail des femmes. Il est à noter que la femme recrutée reçoit 25.000 livres syriennes par mois, soit 200 dollars américains pour que le nombre des femmes dans la Brigade Al-Khansa formée par l’organisation extrémiste atteigne 200 femmes.
«Oum Rayane» se charge de la mission de la supervision de la flagellation des femmes « coupables » dans la ville. Oum Laith est la femme britannique la plus célèbre qui fait partie du bataillon et parmi celles ayant un rôle à jouer sur Internet, avec d’autres qui portent les surnoms : «Oum Haritha», «Oum Waqas» et «Oum Ubaidah». Elles sont parmi les plus actives sur les réseaux sociaux. Bien que le bataillon soit basé en Syrie, il s’est déplacé pour combattre à Kobané pour frapper des cibles kurdes. L’une des femmes kamikazes s’est fait exploser dans le bâtiment de la «municipalité» de Kobané. Des leaders du bataillon, dirigé par Oum Rayane, ont récemment déménagé en Libye pour former une branche de femmes et les entrainer. Il y en a plusieurs nationalités : tunisienne, libyenne, algérienne et marocaine …
La brigade «Al-Khansa» a publié un guide qui contient notamment les lois expliquant comment traiter les femmes non-musulmanes et quelques autres fatwas, comme le mariage des femmes renégates qui sont nées musulmanes mais elles ont changé de religion. Selon les dernières données, il y a des «princesses de guerre» qui gèrent les affaires militaires de manière spécifique et indépendamment du reste des autres tâches habituelles.