Le site web suédois, Nordic Monitor, a publié des documents de renseignement révélant que l’ambassade de la Turquie au Chili espionnait les citoyens turcs qui y résident et elle envoyait une liste contenant leurs informations à la capitale turque, Ankara.
Le site suédois a affirmé que : « Les documents ont été envoyés à Ankara par deux ambassadeurs turcs au Chili, Naciye Gökçen Kaya, ou Gulen Dink, entre 2013 et 2019 », notant qu’« en 2019, l’ambassade de la Turquie au Chili a recruté des personnes au sein du Parti socialiste du Chili pour espionner les détracteurs du président turc Recep Tayyip Erdogan ».
Selon le procureur général, le 13 décembre 2018, le parquet d’Ankara a ouvert une enquête (dossier n° 2018/27632) avec cinq ressortissants turcs qui figuraient sur la liste envoyée par des diplomates turcs au Chili sans aucune preuve concrète de crimes et elles étaient accusés par le procureur turc d’appartenance à un groupe terroriste.
Les correspondances officielles envoyées par l’ambassade à Santiago au siège à Ankara ont révélé que des diplomates turcs avaient demandé à certains membres du Congrès du Parti socialiste de recueillir des informations sur des détracteurs résidant au Chili. Le document ne mentionnait pas les noms des membres du parti, mais il les indiquait au pluriel, c’est-à-dire que plus d’une personne a informé l’ambassade de la Turquie.
Il est à rappeler que les opposants au gouvernement d’Erdogan à l’étranger, surtout les membres du mouvement Hizmet du prédicateur d’opposition Fethullah Gulen, font l’objet de surveillance, d’harcèlement, de menaces de mort et d’enlèvement.
Dans un autre contexte, les forces de sécurité turques ont arrêté dimanche 3 membres du mouvement « Gülen » dans la ville d’Ipsala appartenant à la province d’Edirne, au nord-ouest de la Turquie, alors qu’ils tentaient de fuir vers la Grèce.
Les médias turcs ont également confirmé que « les forces de sécurité turques ont arrêté les suspects dans une zone militaire près des frontières grecques », en expliquant que « quand elles demandaient d’examiner l’identité des trois personnes, elles ont découvert qu’elles appartenaient au mouvement Gülen ».
La Turquie a classé le mouvement Gülen en tant que « groupe terroriste » et le gouvernement turc tenait pour l’organisation pour responsable de la tentative du coup d’État ratée de 2016.