La République islamique poursuit sa politique de manipulation à travers des actions subversives visant à contrôler des territoires stratégiques. Elle cherche à atteindre le rang de grande puissance en droit de participer à l’organisation et à la planification du Moyen-Orient.
Il semble que Téhéran soit à bout de nerfs, menant aujourd’hui une stratégie impulsive et téméraire. L’Iran n’a pas pu juguler la pression économique des Américains et il n’a pas pu empêcher la Syrie, son investissement militaire le plus important dans la région, de se retrouver en situation de conflit avec les pays européens.
Pour atteindre son but, l’Iran a utilisé des moyens détournés, comme la crise de Grace-1 suivie de celle de l’Adrian Daria 1, au cours desquelles on a finalement vu Téhéran acheminer son pétrole brut en Syrie sans que les grandes puissances ne réagissent.
Cependant, l’attaque contre l’installation pétrolière d’Aramco a non seulement endommagé les installations pétrolières saoudiennes mais a aussi porté atteinte à la sécurité des approvisionnements énergétiques de la planète entière.
Les États-Unis d’Amérique avaient fermé les yeux sur la provocation de l’Adrian Daria 1 et sur ses conséquences pour la navigation internationale. L’attaque contre Aramco les pousse à mobiliser les autres pays contre l’Iran avec plus de fermeté.
Les Américains gèrent la crise avec l’Iran préférant la sagesse à la témérité.
Comme l’a dit Leon Panetta, ancien patron de la CIA et ancien secrétaire à la Défense, « l’Iran n’est pas la Syrie… Lancer une campagne militaire sur l’Iran n’aurait rien à voir avec nos raids contre la Syrie ». Il mettait en garde son pays sur les conséquences d’une frappe ou d’une action militaire contre l’Iran à la suite de l’attaque, samedi dernier, des deux installations pétrolières en Arabie Saoudite.
L’Iran est une puissance nucléaire et, comme le dit l’adage populaire, « un bâton entre les mains d’un fou est un danger ». Comme l’est l’arme nucléaire entre les mains d’un pays aussi irresponsable que l’Iran.
Dans une interview avec CNN, Panetta a déclaré : « en tant que ministre, nous nous sommes toujours gardés de la tentation de lancer une frappe contre l’Iran… »
Comme il le remarque, « l’Iran a la capacité d’utiliser des missiles pour frapper nos forces, de répondre en visant nos bases, de transformer la forme de la guerre et de provoquer une escalade. »
L’ancien secrétaire américain à la Défense a appelé les États-Unis à » être prudents avant de choisir l’option militaire dans ce cas particulier. (Car) nos forces n’ont pas été directement affectées par cette attaque (sur les sites saoudiens d’Aramco) et les Etats-Unis devraient faire attention de ne pas se laisser entraîner par l’Arabie Saoudite dans une guerre ».
Panetta a souligné dans son entretien : Washington doit prendre ses décisions en fonction de « nos intérêts et de notre sécurité nationale, c’est ce que nous devons faire dans ce cas ci, et non pas ce que les autres disent et veulent. Oui, nous pouvons coordonner nos actions et consulter l’Arabie saoudite et d’autres pays. Cependant, en ce qui concerne l’action militaire, la décision ne devrait être prise que par les seuls Etats-Unis et pour la seule sauvegarde de notre pays ».
Néanmoins, les États-Unis ont répété à plusieurs reprises qu’ils sont aux côtés de l’Arabie saoudite et qu’ils la soutiendront pour qu’elle puisse se défendre.
Ainsi, le secrétaire américain à la Défense, Mike Pompeo, est-il arrivé mercredi soir en Arabie saoudite et a-t-il annoncé que l’Iran était responsable de l’attaque contre les installations pétrolières saoudiennes, réfutant du même coup les revendications de la milice Houthi. Il a également répété que son pays soutient le Royaume et qu’il avait rencontré le prince héritier, Mohammed ben Salman, pour l’informer personnellement de la position américaine.
L’arme économique
Les sanctions internationales contre l’Iran ont commencé à produire leur premiers effets et les observateurs les disent plus dures pour les mollahs et leur régime que la guerre directe, allant au moins jusqu’à l’égaler en termes d’efficacité.
Ainsi, comme le rapportaient les médias iraniens mercredi, 75% des usines du pays sont empêchées de fonctionner ou sur le point de s’arrêter. La presse dit que de nombreuses entreprises de taille moyenne sont en récession et que la production automobile a chuté de 22%.
«75% des petites usines de production sont fermées, ou sur le point d’être fermées, et environ 50% des petites et moyennes entreprises sont en récession ou au moins en état de stagnation » a rapporté le journal « Shahrwand », pourtant publié par Hamid Reza Voladjer, le président du Comité parlementaire pour la protection de la production nationale iranienne.
Le responsable iranien a souligné que les entreprises fonctionnant à pleine capacité représentent moins de 30% du parc. En clair, un tiers seulement du secteur productif iranien fonctionne contre les deux tiers qui ont quasiment gelé leurs activités.
La puissance de dissuasion de l’Arabie Saoudite
L’ancien ministre britannique des affaires étrangères, William Hague, a appelé à riposter aux attaques iraniennes dans les pays arabes, en particulier celles commises par des milices Houthies contre les installations pétrolières saoudiennes.
Disant dans le quotidien « The Telegraph » que l’Iran est le responsable principal des attaques contre les installations d’Aramco, Hague a ajouté : « En quelques minutes, ce samedi, deux des principales installations pétrolières d’Arabie saoudite ont été gravement endommagées par des drones et probablement des missiles de croisière.
Avec l’interruption immédiate de 5% de la production mondiale de pétrole, les cours sont chahutés. Tandis que les économistes évaluent les effets de l’attaque sur l’économie mondiale et que les commentaires font rage à propos de l’identité des responsables, il est important de nous assurer de bien comprendre ce que cette attaque inconsidérée signifie ».
L’ancien ministre a également souligné, dans son article, que la nature du conflit a changé. Il a surtout rappelé que l’Arabie saoudite dispose d’une armée puissante, d’une force aérienne de pointe et d’armes défensives mettant en œuvre de la haute technologie. Cela lui permettrait de faire facilement face à toute attaque de grande envergure venant d’un quelconque pays de la région.
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