La scène politique au Liban a commencé après les événements sanglants de « Tayouneh » à prendre une nouvelle forme de tension et d’altercations entre le parti des « Forces libanaises » et les milices du « Hezbollah », au milieu d’échange d’accusations autour de la responsabilité par rapport aux événements ayant eu lieu à Beyrouth le 14 octobre, au cours desquels sept personnes ont été tuées. Cela a suscité des inquiétudes que la guerre des mots provoque de nouveaux affrontements entre les deux parties rappelant les événements de violence et la guerre civile.
Ces évolutions interviennent après que l’armée libanaise a annoncé hier, lundi, que la Direction des renseignements avait achevé les enquêtes sur les incidents violents ayant eu lieu à Beyrouth et a renvoyé le dossier des personnes arrêtées au parquet militaire. De plus les renseignements militaires libanais ont envoyé une convocation au président du parti des Forces libanaises, Samir Geagea pour l’écouter concernant les événements de « Tayouneh », et il n’était pas possible de l’informer directement, ils l’ont avisé donc en apposant une copie de l’acte de notification sur l’une des salles de sécurité de la résidence du leader chrétien.
Les Forces et la nouvelle étape…
La note des services de renseignements a affirmé que « Geagea doit se rendre à la Direction des enquêtes des renseignements militaires au ministère de la Défense à Yarzé, pour l’écouter à propos de l’affaire des incidents de Tayouneh, le mercredi 27 octobre, à neuf heures, en tant que témoin ».
Des sources judiciaires ont indiqué aux médias libanais que « la convocation intervient pour continuer les enquêtes préliminaires menées par les services de renseignements de l’armée, et elle a été émise par le commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire, le juge Fadi Akiki, qui a chargé les services de renseignements d’écouter Geagea », en notant qu’« il y a 68 personnes arrêtées dans l’affaire, et leur durée de détention a dépassé la durée de détention provisoire. Ce qui nécessitait de les conférer devant le juge d’instruction, tandis que les enquêtes préliminaires continuent et pourraient aboutir sur des accusations supplémentaires ».
Il est à noter que la région de Tayouneh a été le théâtre, le 14 octobre, des actes de violence avec des tirs de balles et des obus, suite à une manifestation effectuée par des partisans du mouvement « Amal » et des milices de « Hezbollah », en signe de protestation contre le rendement de l’enquêteur judiciaire, le juge Tarek Bitar, dans les enquêtes sur le dossier de l’explosion du port de Beyrouth, qui causait 7 morts et des dizaines de blessés.
Le député Sethrida Geagea a répondu à la convocation : « Ce qui se passe ces derniers temps d’attaque agressive contre le parti des Forces libanaises n’est jamais une coïncidence et n’est pas nouveau, mais plutôt une nouvelle étape dans la tentative d’assiéger et contenir les Forces libanaises par les ennemis du projet de la patrie livre, souveraine et indépendante.
Le député libanais a ajouté : « Ils ont essayé de diverses manières de porter atteinte aux Forces libanaises, et ils n’ont pas hésité à utiliser tous les moyens, de la tentative de les isoler politiquement, passant par la tentative d’assassinat de son président Samir Geagea en 2012, à la tentative de les diaboliser à tort, jusqu’à ce jour à travers certaines références judiciaires», en considérant qu’« il y a ceux qui veulent utiliser certaines références judiciaires pour faire pression, étant donné qu’il est illogique de convoquer la victime, tandis que l’agresseur est à l’abri même à être écouté.
Samir Geagea, président du parti des Forces libanaises, a exprimé sa volonté à faire son témoignage sur les événements de Tayouneh, mais après Hassan Nasrallah, le secrétaire général des milices du « Hezbollah », en soulignant que « les Forces et depuis la fin de la guerre civile n’ont commis aucune violation de la loi, et elles sont un parti légale, alors que le Hezbollah n’est pas enregistré.
Un procès contre « Nasrallah »…
Au moment où les sympathisants du « Hezbollah » et du « Mouvement patriotique libre » ont publié une photo de la décision de convoquer « Geagea » avec des phrases louant le « comportement correct », accompagnées de la phrase « le terroriste criminel, Samir Geagea, aller en prison », car « vos hommes ont reconnu (vitre crime, Ndlr) » Lundi, des citoyens libanais ont déposé une plainte judiciaire contre « Hassan Nasrallah », secrétaire général du Hezbollah, en rapport avec les événements sanglants de « Tayouneh » qui ont eu lieu dans la capitale, Beyrouth, il y a environ deux semaines.
Des médias locaux ont rapporté selon l’avocat, Elie Mahfouz, proche du parti des Forces libanaises, ses propos : « 14 Libanais de la région d’Ain el-Remmaneh ont déposé une plainte auprès du ministère public contre Hassan Nasrallah pour ouvrir une enquête contre lui pour révéler s’il était impliqué, instigateur ou celui ayant provoqué les événements », en indiquant que plusieurs habitants de la région à majorité chrétienne ont été victimes de la destruction de leurs propriétés lors des événements, et il y a plusieurs photos de personnes armées appartenant au groupe de «Hezbollah » ayant participé aux affrontements sanglants.
De son côté, le chef du « courant du Futur » libanais Saad Hariri a affirmé aujourd’hui, mardi, que « la convocation du chef du parti des « Forces libanaises », Samir Geagea seul dans les événements de Tayouneh dans la capitale, Beyrouth, aggrave la division dans le pays », en ajoutant que « l’absence du courant du Futur des événements de Tayouneh et de leurs répercussions a été volontaire, car nous refusons de nous engager dans un conflit absurde, de nous arranger du côté des lignes de la guerre civile et des divisions sectaires, et le retour à la tendance de ciblage sécuritaire et de saisie des opportunités politiques.
Hariri a indiqué sur Twitter que : « L’annonce que le chef du Parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a été notifié pour comparaître devant la Direction des renseignements de l’armée libanaise, s’inscrit également dans la catégorie de l’absurdité et pousse le pays à davantage de divisions et l’exploitation des appareils de l’Etat dans les politiques de vengeance ». Il a ajouté qu’il faut convoquer toutes les parties concernées directement ou indirectement pour être obligatoirement écoutées pour préserver les intérêts du pays et la paix civile.
Les observateurs estiment qu’il est peu probable que des accusations contre Nasrallah soient portées ou qu’il soit remis en cause, car le sujet est très sensible politiquement et au niveau sectaire. De plus, il paraît que les symboles du système politique accusé de corruption et basé sur la complicité sectaire soient au-dessus de la loi.
Il est à indiquer que le juge « Fadi Akiki », le commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire, avait décidé la mise en accusation de soixante-huit personnes pour des crimes de meurtre, de tentative de meurtre et d’incitation aux conflits sectaires lors des événements de « Tayouneh » à Beyrouth.
Le scénario de convocation de Geagea…
En revanche, une source appartenant aux « Forces libanaises » a révélé aux médias libanais que « cette mesure est une tentative de saper l’engagement des forces à mener à bien l’enquête sur l’affaire de l’explosion du port et de se tenir aux côtés des civils à Ain al -Remmaneh et Forn el-Chebbak pour défendre leurs maisons contre les hommes armés qui tentait de les prendre d’assaut », en soulignant qu’« il y a l’été et l’hiver sous un même toit dans l’affaire de Tayouneh, et la justice cible une partie sans l’autre ».
Des analystes ont souligné que « la nouvelle de la convocation de Geagea a été divulguée de manière déformée, comme si les renseignements de l’armée étaient derrière sa convocation, tandis que la vérité est que le juge en question a décidé d’écouter Geagea et a demandé à la Direction des renseignements de le convoquer le jeudi dernier ». Ils ont aussi expliqué que « l’affaire est une procédure ordinaire après l’implication de l’armée dans un incident sanglant qui aurait pu être évité ».
D’autres soulignent également que la convocation des services de renseignements de l’armée pour Geagea est une mesure inévitable et impérieuse en tant qu’officier de justice, malgré la conviction qu’il n’est pas responsable de ce qui s’est passé. Ils rappellent le professionnalisme du commandant de l’armée, Joseph Aoun et son engagement de ne pas entrer dans une logique de règlement de comptes contre une partie ou l’autre, outre la conscience du comandant de l’armée des propos clairs et tranchants des deux références chrétiennes les plus importantes à savoir, le patriarche maronite, le cardinal Mar Beshara Boutros Al-Ra’i, et le métropolite grec orthodoxe de Beyrouth et ses dépendances, l’archevêque Elias Odeh.
Bien que le dossier de l’’enquête menée par l’armée ne contient aucune donnée permettant de condamner ou d’arrêter Geagea, le tribunal militaire, qui avait demandé à entendre le chef des « Forces libanaises » avant la fin de l’enquête, et dans une action dominé par un ciblage politique, n’hésitera pas à aller loin dans toute procédure, dans l’intérêt de la coalition au pouvoir (Aoun-Hezbollah), notamment que le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, à encensé il y a quelques jours, « le courage et la transparence de l’enquête ».
Quant au scénario le plus probable, il s’agit de refuser par Geagea de témoigner devant les services de renseignements, et de mener ce dossier vers cercles régis par la politique, en finissant ainsi soit par mettre la convocation dans le tiroir, soit en la transformant en mandat d’amener.
Il est à rappeler que « Hassan Nasrallah » a attaqué le président du parti des « Forces libanaises », Samir Geagea, en l’accusant d’avoir fabriqué ces événements et en considérant que « son programme et son parti sont un projet d’une guerre civile pour faire encercler les chrétiens dans une zone démographique donnée, et que le Parti des Forces libanaises ne se soucie pas d’un affrontement militaire et d’une guerre civile parce que cela lui sert à l’étranger. Il a aussi déclaré que Geagea constitue la plus grande menace pour l’existence chrétienne et la sécurité sociale chrétienne au Liban.
Hassan Nasrallah, le chef des milices libanaises du Hezbollah, a menacé, en s’adressant au chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qu’il avait 100.000 combattants libanais prêts à bouger avec un simple geste.