La première conférence sur la reconstruction du sud de la Libye a été lancée au palais Fazzan à Sebha, en présence du commandant de l’armée libyenne Khalifa Haftar, du président de la Chambre des représentants Aguila Saleh et du Premier ministre nommé par le gouvernement, Osama Hamad. Aguila Saleh, le président de la Chambre, a appelé à la compréhension et au dialogue entre toutes les parties pour résoudre les problèmes libyens et maintenir la sécurité nationale. Il s’est engagé à travailler à la reconstruction et au développement des différentes régions de la Libye au cours de la période à venir. M. Saleh a également souligné la nécessité de débarrasser la capitale, Tripoli, des groupes armés et a réaffirmé le soutien de la Chambre des représentants aux efforts déployés par le commandement général pour assurer la sécurité, la stabilité et le développement dans le sud de la Libye.
Les Libyens ont fait des progrès significatifs en matière de réconciliation nationale en signant un pacte de réconciliation entre les communautés Tebou et arabe dans la ville de Murzuq, dans le sud de la Libye, mettant ainsi fin à des années de conflit entre elles. La crise de Murzuq, qui a débuté en 2019, s’est traduite par une attaque de la ville par des forces transfrontalières sous couverture tribale, ce qui a conduit à des affrontements entre les factions locales. Ces affrontements ont fait des morts, des blessés et le déplacement d’environ 5 000 familles, dont certaines ont cherché refuge dans des villes voisines ou se sont déplacées vers des villes du nord-est de la Libye, comme Benghazi. Depuis lors, les efforts locaux et internationaux se sont poursuivis pour réconcilier les factions et ramener les personnes déplacées.
Le pacte de réconciliation comprend l’engagement des deux parties à cesser les hostilités, à activer le dialogue en vue d’une résolution pacifique, à établir des conditions claires pour l’arrêt du conflit, à fournir des garanties de respect et à mettre en place des mécanismes de surveillance du cessez-le-feu. Il prévoit également l’évaluation des dommages, l’indemnisation des victimes et la réparation des préjudices causés, comme l’indique un communiqué du gouvernement publié sur sa page Facebook dans la soirée du 5 septembre. Ce pacte de réconciliation fait suite à l’achèvement des travaux du Comité de réconciliation globale, dirigé par le ministre de la défense Ahmed Huma, qui a été créé par un décret gouvernemental (n° 67) le 28 avril 2024. Le comité a évalué tous les aspects financiers et sociaux de la ville et des parties en conflit, a évalué les dommages et a estimé les compensations pour les victimes des deux parties.
Les actions des autorités contrôlant le sud de la Libye indiquent leur volonté de contrôler entièrement les efforts de reconstruction et les fonds substantiels qu’ils impliquent. Par conséquent, des conférences et des rassemblements prônant la mise en œuvre de ces plans de reconstruction et des décisions qui en découlent ont vu le jour, notamment lors de la conférence à laquelle ont participé Haftar et son fils.
D’un autre côté, le gouvernement libyen d’union nationale a annoncé la reprise des vols à l’aéroport de Sebha, qui était fermé depuis 10 ans. Dans un communiqué publié dimanche matin sur sa page Facebook officielle, il a indiqué ce qui suit « Après avoir été fermé pendant 10 ans, et grâce aux efforts du ministère des transports du gouvernement d’union nationale et de l’autorité de l’aviation civile, l’aéroport de Sebha a repris ses vols internationaux. » Le communiqué souligne également le départ du premier vol à destination de l’aéroport Borg El Arab d’Alexandrie, opéré par African Airlines.
Cette lutte permanente entre les factions politiques libyennes pour le contrôle total du sud du pays illustre la concurrence qu’elles se livrent pour les ressources naturelles et les ressources financières substantielles.
Tous les droits de publication et les droits d’auteur sont réservés au MENA Research Center.