Le journal britannique The Times a décrit la situation dans la région de l’Est de la Méditerranée du feu sous la cendre et qu’elle soit au bord du bouillonnement, en raison de la ruée sur les ressources en gaz naturel existant en mer, et vue la crainte croissante d’une nouvelle vague migratoire, les soubresauts récents enregistrés au niveau de certaines alliances militaires, l’instabilité qui plane sur le Liban et les plaies ouvertes de la Syrie, outre les vieux différends entre la Grèce et la Turquie. Tout cela constitue un rugissement secret proche de la phase du bouillonnement.
Le rédacteur diplomatique du journal, Roger Boyes, a indiqué que l’Union européenne avait choisi de fermer les yeux sur les événements précités, puis elle a changé de position il y a quelques semaines lorsque le président français Emmanuel Macron a vendu 3 nouvelles frégates de guerre à la Grèce, dans un pas permettant de changer l’équilibre des forces entre la maritime grecque et celle turque. Il a expliqué que l’accord d’armement français avec la Grèce ne se limite pas aux frégates, mais il inclut aussi 24 avions de combat Rafale que la Grèce avait déjà commandés. L’accord comprend également une condition de défense réciproque selon laquelle les parties française et grecque s’engagent que chaque partie défend l’autre si l’une d’elle est attaquée par une tierce partie.
Roger Boys a souligné qu’il y a une alliance contre la Turquie qui s’est formée dans la région impliquant la France, la Grèce, Israël et d’autres pays, en ajoutant que le retrait précipité des États-Unis de l’Afghanistan a poussé les pays les plus petits de l’OTAN à se demander à quel point Washington est engagé pour les défendre, surtout que même dans les meilleurs moments, l’OTAN et les États-Unis n’étaient pas prêts à intervenir dans un différend qui éclate entre deux pays voisins faisant partie de l’alliance.
The Times a considéré que le monde enregistre maintenant la désintégration des alliances et la construction d’autres à un rythme rapide, et que la politique de Macron ne se limite pas au seul accord avec la Grèce, mais elle peut conduire à approfondir des divisions au sein de l’OTAN, décrit précédemment comme mentalement mort, et peut conduire à l’aversion des États membres de tout poste de commandement sous la houlette des États-Unis.
Boyes estime qu’il n’y a pas de vide dans un monde rempli de tyrans prédateurs. Si l’Union européenne n’a pas la volonté de faire pression pour un arrangement entre la Turquie et la Grèce en ce qui concerne l’île de Chypre, cela pourrait créer une impasse à l’île, objet de conflit et ouvrir la voie aux Russes pour utiliser leur système bancaire pour blanchir de l’argent et cacher leurs fortunes, en affirmant en même temps que l’indifférence des États-Unis face à la crise syrienne permettra à la Russie de combler le vide et de gérer les affaires du pays.