Le Parlement européen a annoncé que la procédure d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne ne peut se poursuivre que si le gouvernement turc change sa direction d’une manière catégorique . Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a immédiatement répondu aux conclusions du rapport par une déclaration écrite dans laquelle il accusait l’Union européenne d’avoir publié le rapport et affirmait qu’il était plein d’accusations injustes et de préjugés fondés sur des informations trompeuses provenant de milieux anti-turcs. Le rapport déduit que le pays n’est pas encore prêt à poursuivre le processus d’adhésion, puisqu’il va à l’encontre des droits des femmes, la violence basée sur le genre, l’augmentation des féminicides ainsi que la propagation des discours de haine et de la discrimination contre la communauté LGBT.
L’Espagnol Nacho Sánchez Amor a rédigé ce rapport, où il est dit que le gouvernement turc, l’Union européenne et les États membres sont appelés à établir une coopération plus étroite à travers la sortie de l’impasse actuelle, le gouvernement turc a donc demandé ,dans le document qui recommandait « l’établissement d’un cadre alternatif et réaliste pour les relations entre l’Union européenne et la Turquie » d’effectuer un changement radical. Il a été souligné aussi que, sans cela, le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne ne pourrait pas suivre son cours.
De plus, le rapport a signalé que le soutien et l’engagement de la Turquie envers le programme de politique étrangère et de sécurité commune de l’UE ont atteint un niveau sans précédent.
« L’admission de la Turquie à l’Union européenne ne se réalisera pas suite aux négociations géopolitiques, mais seulement quand les autorités turques seront prêtes à faire un vrai effort pour mettre fin à la violation des libertés, des droits fondamentaux et de l’état de droit dans le pays. » a déclaré Nacho Sánchez. Le rapport évoque également les élections présidentielles de 2023, indiquant que les deux partis et rivaux politiques Erdogan et Kılıçdaroğlu « n’ont pas concouru dans des conditions égales » aux élections présidentielles et parlementaires générales, et que le gouvernement a mis en œuvre le processus électoral avec une grande marge. Dans ce sens, le parti au pouvoir et le président Erdogan ont eu recours à une rhétorique dure, provocatrice et discriminatoire à l’encontre des partisans de certains partis d’opposition afin de contrôler le processus électoral. Des membres de l’opposition avaient déjà critiqué l’approche injuste adoptée par Erdogan et son parti pendant les élections.D’ailleurs, le parti Justice et Développement, qu’il dirige, menait la campagne électorale et il a été confirmé dans le rapport du Parlement européen, qui mentionnait que la régression démocratique en Turquie s’était poursuivie tout au long de l’année écoulée, que de nombreux experts pensent que cette tendance négative était loin de s’arrêter ou reculer. Le Parti de la Justice et du Développements et Erdogan utiliseront tous les moyens pour renforcer leur position dans les années à venir et affaiblir autant que possible les partis d’opposition .
Le rapport ,apparu seulement environ 8 mois avant les élections présidentielles, traite également le manque d’indépendance du pouvoir judiciaire en Turquie et l’utilisation du système judiciaire en politique, il appelle la Cour européenne des droits de l’homme à mettre pleinement en œuvre toutes ses décisions. Au début, L’AKP a remplacé la majorité des employés du ministère de la Justice, surtout ceux qui critiquaient le gouvernement ou posaient des questions désagréables. Aussi ,le rapport du Parlement européen condamne fermement les poursuites judiciaires et la censure en Turquie, ainsi que la répression contre les journalistes et les médias indépendants. Le rapport souligne clairement que les discours de haine et la discrimination généralisés à l’encontre de la communauté LGBT ont également augmenté dans le pays.
Le rapport du Parlement cite un autre sujet politique qui a suscité des réactions controversées au cours des derniers mois, à savoir la « question kurde ». Le rapport précise que la situation des Kurdes en Turquie et la manière dont le gouvernement envisage de traiter cette question sont très préoccupantes. C’est pourquoi le Parlement européen a appelé à la reprise urgente d’une procédure politique crédible avec la participation de toutes les parties concernées. Le rapport souligne également que les aspirations démocratiques et pro-européennes de la plupart de la société turque sont très appréciées à Bruxelles et que, par suite , un engagement a été pris pour maintenir et accroître l’appui à la société civile indépendante en Turquie. Enfin, le rapport note que « le processus d’adhésion d’un pays à l’OTAN ne peut en aucun cas être lié au processus d’adhésion d’un autre pays à l’Union Européenne». Évidemment, le Parlement européen pense par cette déclaration aux tensions persistantes entre la Suède et la Turquie. Ces dernières années, notamment après la multiplication des incidents de brûlures du Saint Coran en Suède, Ankara n’est plus engagée à changer d’avis et à voter en faveur de l’adhésion de la Suède à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Le Parlement de l’Union européenne a mis l’accent dans son rapport sur le fait qu’il était regrettable que la Turquie, étant l’un des rares pays, ne soutienne pas l’imposition de sanctions contre la Russie en dehors du cadre des Nations Unies.
Les achèvements de ce rapport représentent une catastrophe politique pour la Turquie, particulièrement à l’heure où le pays a essayé de se situer comme un acteur majeur non seulement au Moyen-Orient, mais aussi au niveau international en tant que médiateur entre la Russie et l’Ukraine dans le conflit entre les deux pays.
Cependant,le Parlement européen a démontré encore une fois son hypocrisie politique. Après avoir critiqué plusieurs problèmes en Turquie, son vote à l’Assemblée générale de l’ONU condamnant la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine et son engagement en faveur de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du pays ont été jugés satisfaisants. Le rapport a aussi salué les efforts de la Turquie qui continue à accueillir le plus grand nombre de réfugiés au monde, soit environ 4 millions de personnes. Il a été confirmé que le Parlement européen est décidé à soutenir la poursuite du financement de l’UE en faveur des réfugiés et des communautés d’accueil en Turquie. A ce stade, on doit mentionner que l’Union européenne négocie depuis des années avec le gouvernement d’Ankara la manière d’utiliser les postes frontières vers la Syrie et , qui fournira l’aide humanitaire là-bas. La Turquie utilise ce goulot d’étranglement politique afin de jouer pour ses propres intérêts. L’Union européenne verse ainsi ,chaque année, des centaines et des centaines de millions d’euros d’aide humanitaire pour maintenir Ankara sur la voie politique.
Le rapport du Parlement européen a donc affirmé la ferme conviction que le pays situé sur le détroit du Bosphore est un partenaire d’importance stratégique aux niveaux politique, économique, énergétique ainsi que politique étrangère, il a alors proclamé : « La Turquie est un partenaire clé pour la stabilité de la région au sens plus large .c’est un allié important là-bas.
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