Le Printemps arabe a représenté un facteur déterminant dans l’explosion des idéologies religieuses, où de nombreux pays arabes ont enregistré une croissance rapide des courants islamiques dynamiques, dont les nouveaux comme l’organisation de Daech, et les anciens mais redynamisés, comme le mouvement des Frères musulmans, fondé en Egypte et s’est étendu vers de nombreux autres pays arabes et s’y est installé, constituant en effet un sérieux dilemme pour l’évaluation des révolutions du Printemps arabe entre des révolutions des peuples opprimés qui rêvent de la démocratie et de la justice et entre des révolutions manipulées par les idéologies politiques et islamiques. Mais elles demeurent catastrophiques pour les peuples religieusement diversifiés comme la Syrie, où les musulmans constituent une supériorité numérique leur permettant d’imposer leur autorité politique et leur légitimité religieuse pour regagner la force illusoire, même s’il était au détriment des musulmans eux-mêmes.
Cette recherche se penche sur toutes ces questions à travers les thèmes suivants :
- Les Frères musulmans et leur étendue syrienne
- Les Frères musulmans en Syrie et le retour de la domination
- Le Conseil islamique, la référence religieuse de la révolution
- Les fatwas du Conseil et la chute de l’illusion
- Les résultats
Les Frères musulmans et leur étendue syrienne
Après le silence relatif vécu par les Frères musulmans aux pays arabes, le Printemps arabe a constitué un facteur déterminant en ce qui concerne leur retour en tant que force unique organisée pouvant récolter les fruits du mouvement populaire, représentant ainsi un dilemme sérieux aux peuples, équivalent à celui de la présence des régimes corrompus et autoritaires dans les pays où les Frères musulmans se sont étendus et installés.
Les Frères musulmans, fondés par Hassan el-Banna en Égypte en 1928 _ le pays avec la densité de population la plus élevée du monde arabe _ ont pu, grâce aux idées d’el-Banna et son appui sur l’éducation des jeunes selon la tradition islamique, ainsi que sa création d’une organisation perfectionnée au niveau de la structure minutieusement détaillée de la cellule, et au niveau de la direction et de la base, promouvoir l’islam politique sunnite dans de nombreux pays arabes et à travers le monde.
Un ensemble de circonstances objectives a contribué à faire entrer l’organisation dans de nombreux pays arabes et à s’y installer, bien qu’elle ne porte pas le même nom comme c’est le cas en Tunisie, mais elle porte la même vision et la même perception d’un État « idéal » qui devrait gouverner la nation islamique, et la propagation disproportionnée des Frères musulmans dans les pays arabes selon la structure de l’organisation sociétés et leurs régimes politiques au pouvoir. En Jordanie, par exemple, cette organisation a été bien accueillie depuis sa création en 1946, où elle a été soutenue pour des raisons stratégiques par le roi Abdallah et son fils le roi Hussein. ([1])
Cependant, dans des pays comme la Syrie, le Liban et l’Irak, les Frères musulmans ont fait face à divers défis imposés par la diversité sectaire et religieuse de la réalité sociale, sans les décourager de former leurs bases politiques et religieuses dans un cadre religieux, et d’enraciner leur présence organisationnelle à partir des visions convenues qui les éloignaient des sensibilités sociales, comme en Syrie, où les Frères musulmans sont entrés depuis 1945 et dont la direction spirituelle est assumée par Moustafa Siba’i, qui acquérait son expérience auprès d’Hassan el-Banna et réussissait à recruter les masses islamiques opposées à la présence française, et aux grands propriétaires agricoles syriens de cette période, en appelant à mettre en œuvre les principes de la justice islamique. ([2])
Après l’Indépendance de la Syrie, le parti des Frères musulmans a eu son activité politique religieuse comme plusieurs autres partis formés pour différents buts et objectifs « le nationalisme arabe, le national-socialisme et le communisme », dont leurs bases sociales/politiques ont été bâties sur des fondements intellectuels opposés, comme l’exemple des Frères musulmans contre le Parti communiste. Et grâce à leur leader « Saba’i » et à sa flexibilité, ils ont pu entrer au parlement syrien, et son rôle s’est terminé avec la prise du pouvoir par le parti Baas, et plus tard avec l’ascension de Hafez al-Assad à la présidence, les Frères musulmans n’acceptaient pas que le vieux fort alaouite dirige la Syrie, un président issu d’une minorité sectaire et avec une référence baasiste. Et pendant environ 10 ans (1971 jusqu’en 1982) leur commandement a été détruit à travers les arrestations, les meurtres et l’exil, ainsi que les contacts ont été coupés entre les nombreuses cellules des Frères musulmans et les dirigeants ayant établi leurs activités en dehors de la Syrie. ([3]) Pour que Les Frères musulmans reviennent avec le mouvement syrien en 2011 pour relancer son activité.
Les Frères musulmans en Syrie et le retour de la domination
Après s’être impliqués dans le soulèvement syrien, les Frères musulmans ont œuvré à se redéfinir en s’engageant dans le conflit dans le cadre d’une coalition plus large, préparée par la capacité organisationnelle des Frères musulmans et leur pragmatisme habituel, contre la faiblesse des courants libéraux syriens laïcs, puisqu’elle regroupait de nombreux spectres de l’opposition syrienne qui cherchaient à se rassembler au sein du Conseil national syrien, dont sa formation a été annoncée à Istanbul, le 2 octobre 2011. Peu de temps après, des défections du conseil ont commencé à apparaître, ainsi que de nombreuses critiques par rapport à la domination du bloc islamique, étant donné que le Conseil comprenait une grande composante islamique composée des Frères musulmans avec un autre « groupe de 74 », avec une majorité d’anciens membres du groupe des Frères musulmans, dont de nombreux hommes d’affaires. En s’accaparant près d’un quart des 310 sièges du Conseil national Syrie, les Frères musulmans sont la faction la plus importante et la plus cohérente au sein du Conseil. ([4])
Idem au sein de Coalition nationale des forces et de l’opposition et de la révolution syriennes formée à Doha, au Qatar le 2 novembre 2012, ils ont été reconnus et soutenus par la Turquie, les États-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne et la France, outre la Ligue des pays arabes, en tant que représentant légitime des forces de l’opposition syriennes. Et le soutien turc et qatari a contribué à permettre aux Frères musulmans de jouer un rôle de leadership dans l’opposition et leur a donné accès à des ressources financières et médiatiques.
Durant la première période au cours de laquelle ils dirigeaient l’opposition politique syrienne, les Frères musulmans ont essayé de se démarquer par rapport aux groupes islamiques armés émergés après près d’un an du soulèvement suite au versement de l’argent et des armes pour renverser le régime syrien, en adoptant une tendance islamique modérée rassurant leurs partenaires de la coalition et les pays occidentaux ayant commencé à voir dans l’activité des groupes armés, un glissement typique vers le djihad et le terrorisme, en remplaçant les termes de la « révolution » et de la « libération de la tyrannie politique » par le « djihad » et la « mise en application de la charia ».
La question de gagner la confiance d’un public non islamique dans le pays et à l’étranger nécessite de renoncer aux récits de leur persécution par le régime syrien dans les années 1980 en utilisant des méthodes qui rassurent et flexibles, pas pour l’opposition qui se tient à leurs côté mais pour les Syriens et en particulier les minorités, à travers l’acceptation des propositions de la démocratie et de l’État civil et autres, sans que cela signifie l’abandon de tenter d’accéder au pouvoir et de réaliser leurs propres intérêts. ([5])
De même, ces assurances n’ont pas empêché les échecs des Frères musulmans et de l’opposition syrienne, étant donné que l’opinion générale demeure considérer qu’ils servent un agenda étranger, et qu’ils soutiennent le djihad syrien représenté par le Front al-Nosra, l’une des filiales d’Al-Qaïda, officiellement créée en avril 2013, puis transformée en Front Fatah al-Cham.
Avec l’augmentation des violations par les différentes factions en ce qui concerne leurs orientations, le soutien des Frères musulmans pour le Front al-Nosra a marqué le début de leur déviation du pragmatisme modéré, qu’ils voulaient garder, et le début d’arrangement de leurs cartes dans le cadre des nouvelles orientations du discours islamique et ses contrastes avec le discours sectaire incitatif fondé sur l’illégitimité du régime en tant que régime minoritaire, et le discours djihadiste salafiste qui s’est fixé pour objectif d’établir un Etat islamique. Pour que la tentative de concilier et de contrôler la divergence des courants islamiques, et de sortir du vocabulaire du djihad et de l’application de la charia et ses problèmes syriens et internationaux, aboutisse à s’appuyer sur le soufisme damascène connu pour sa modération, notamment la Soufi « le Groupe de Zayd », qui a été influencé dans les années soixante et soixante-dix par les propositions des Frères musulmans, et le Cheikh Oussama Al-Rifai, le fils du fondateur du groupe Abd Al-Karim Al-Rifai (1901-1973) a été contraint de quitter Arabie saoudite en 1981, puis Cheikh Oussama et son frère Sariya sont revenus à Damas en 1993, et ils y ont repris leurs activités jusqu’en 2011. ([6])
En effet, ils ont abandonné leur position de soutenir le régime pour soutenir ses opposants, en renouant avec leur ancienne alliance avec les Frères musulmans, qui s’appuyaient sur Cheikh Oussama Al-Rifai pour contrôler la divergence des tendances islamiques et unifier le discours religieux, en excommuniant les extrémistes. Mi-novembre 2013, Cheikh Oussama Al-Rifai a déclaré que les princes de Daech, « ne craignent pas le bon Dieu, béni soit son nom, et ils approuvent l’effusion du sang des musulmans », en expliquant que « l’effusion du sang des musulmans les conduisent à l’incrédulité ». ([7]) Mais sans mentionner l’effusion des non musulmans tués par Deach et par d’autres factions.
Le Conseil islamique, la référence religieuse de la révolution
L’absence apparente des élites culturelles et laïques pour orienter le mouvement a eu pour effet de considérer la révolution comme celle des Sunnites et des religieux en Syrie. Avec l’émergence du discours religieux et son exploitation dans les contextes de la révolution pour chatouiller et polariser la communauté islamique populaire, la production d’un discours national global regroupant, a été abandonné permettant de surmonter cette situation sectaire – dont les médias du régime ont continué d’en accusé l’opposition – et cohérent avec la réalisation des intérêts des Syriens en matière de citoyenneté, de démocratie et de Justice sociale.
Avec l’intensification de la guerre et l’abondance des factions et de leurs luttes, les problèmes résultant de l’islamisation ont commencé à se succéder, pour l’opposition et les Frères à la fois, dans leur incapacité à former une armée assemblée pour combattre le régime, ou d’attirer de nouveau l’incubateur islamique populaire qui a commencé à devenir agité à cause de la conduite des factions et le désengagement des musulmans envers l’idée de la révolution, ce qui a conduit à l’affaiblissement de l’image des Frères musulmans en tant que seule force organisée dans la rue, et la déstabilisation de ses futures ambitions de régner. Se débarrasser de tous problèmes s’est manifesté dans l’unification du discours religieux comme une base pour regrouper les factions et les efforts afin de combattre le régime et la recherche d’une référence religieuse islamique unique, au lieu de chercher une élite nationale d’affiliations diverses et efficace au niveau social, car cette référence diversifiée même si elle existait ne serait pas toujours fidèle et d’une façon continue aux Frères musulmans et ne servirait pas leurs objectifs futurs.
Par conséquence, la création du Conseil islamique syrien a été annoncée à Istanbul en avril 2014, et il regroupait environ 40 ligues scientifiques et chariatiques parmi plus grandes factions islamiques.
Le président du conseil, Cheikh Oussama Al-Rifai, a indiqué que sa création est venue « pour former une référence islamique pour le peuple syrien, dans le but de consolider son processus, d’examiner ses problèmes généraux, de trouver des solutions légitimes à ses problèmes et enjeux, et préserver son identité et le processus de sa révolution». En effet, ses membres se sont engagés que la référence chariatique sera basée sur le Coran et la Sunna. Et le Conseil a fixé sa mission et sa vision dans la consolidation du projet islamique et l’activation du rôle de l’institution religieuse dans la société syrienne, ainsi que permettre à la référence islamique du peuple syrien de jouer un rôle de premier plan dans la société. ([8])
Cette déclaration serait une reconnaissance du fait que cette révolution est islamique, en oubliant la première raison pour laquelle elle a été déclenchée, soit une révolution contre la tyrannie politique et la dictature au pouvoir qui a été pratiquée sur tous les Syriens à des niveaux similaires, en exprimant la vision désuète adoptée par les Frères musulmans et toutes ses générations jusqu’à Daech, où ils pratiquent la même vision en réduisant la vie sociale, politique et économique à une vie religieuse dans laquelle les frontières sont inséparables entre le religieux et le mondain, et entre l’individu musulman et le groupe religieux, et que le fait de travailler avec les exigences de la charia, en tant que force légitime et la loi divine est le seul moyen de se débarrasser des nombreux problèmes rencontrés par le peuple syrien.
Les fatwas du Conseil et la chute de l’illusion
Le conseil s’est transformé, peu de temps après sa création, pour devenir la partie chariatique et jurisprudentielle des Frères musulmans, ayant fondé leur projet idéologique, issu des idées des pionniers du fondamentalisme, à commencer par Abul Ala Al-Maududi en Inde, en passant par Hassan el-Banna en Egypte. Et il est basé sur la réduction de la vie sociale et politique à une vie religieuse dans laquelle les frontières entre religion et religion sont floues, entre l’individu musulman et le groupe religieux, en jouant le rôle du religieux avec l’émission des fatwas, et le rôle du politique en dirigeant la révolution.
La première d’entre elles était une fatwa émise par les deux cheikhs, Rateb Nabulsi et Oussama Al-Rifai, à la fin de l’année 2014, qui interdisait la résidence dans les pays non musulmans, les pays des infidèles, lorsque commençait la migration des Syriens vers l’Europe ! Cela a provoqué de nombreuses réactions jusqu’à ce que l’un de leurs pairs (Abdel-Fattah El-Said) ait écrit une réponse détaillée. Et elle est intervenue à un moment proche de l’émission d’une fatwa par Hayat Tahrir al-Cham islamique une fatwa dans le cadre ce qu’on appelait « les fatwas de la révolution syrienne », dans laquelle elle a décidé que le principe est l’interdiction de voyager vers les pays non islamiques sauf pour ceux qui sont obligés, et l’interdiction est confirmée pour les réfugiés syriens. Tandis que l’Etat islamique indiquait dans son magazine « Dabiq »que « quitter volontiers la maison de l’Islam pour aller à la maison de l’apostasie est l’un des péchés capitaux, car il s’agit d’un chemin qui mène à l’incrédulité». ([9])
Le Conseil a tenté de trouver des alibis aux fatwas des deux cheikhs, Rateb Nabulsi et Oussama al-Rifai, en publiant un communiqué politique le 7 septembre 2015 expliquant les raisons du recours à la marginalisation de la position chariatique (jurisprudentiel) pour des raisons liées à ne pas provoquer la colère des musulmans ayant cherché refuge à l’Occident, pourtant la première fatwa a clarifié les raisons de son interdiction similaires à ce qui a été avancé par Daech et Ahrar al-Cham, en considérant que la migration vers les pays des apostats signifie être charmé par l’apostasie ou tomber amoureux des infidèles ou accepter leur religion ou leurs péchés ou d’en faire des alliés suite aux contacts directs récurrents. Et le communiqué portait des signes similaires à ces idées, ([10]) sachant que les émetteurs de ces deux fatwas résident en Turquie, qui est relativement similaire à l’Europe en termes de son système laïque et la société.
La nécessité que le Conseil s’identifie parmi le spectre de la révolution syrienne a conduit une première déclaration dans laquelle il s’est engagé politiquement où le Conseil islamique syrien a annoncé le 18/9/2015 le document des « cinq principes de la révolution » ayant déterminé le processus du Conseil et obtenu l’unanimité de la majorité des forces de la révolution et de l’opposition syriennes, et de 17 factions armées. ([11])
Puis, ils ont rajouté les dispositions religieuses à la formation du conseil de Fatwas comprenant des oulémas du Conseil et en dehors de ce dernier, en date de 14 mai 2017, dans le but de « consolider les fatwas liées aux affaires publiques et aux primeurs nécessitant des interprétations jurisprudentielles qui répondent aux exigences de l’époque et à ses besoins et que le Conseil ne les détiennent à lui seul ». ([12])
Il a émis de nombreuses fatwas liées aux conflits des factions et il a également appelé à soutenir le mouvement « Ahrar al-Cham » pour répondre à l’oppression de « Hayat Tahrir al-Cham ». Il a aussi émis une fatwa pour exprimer la position du Conseil par rapport aux opérations militaires turques en Syrie en les considérant comme de « grandes bonnes œuvres et de pitié », n’excluant pas l’effusion du sang, et d’inciter les factions d’y prendre part étant donné que combattre Daech et les FDS (Forces démocratiques syriennes) est un combat légitime. Cette fatwa, qui a constitué une base légale pour les factions participant aux opérations « Bouclier de l’Euphrate », est la première du genre pour la coopération militaire directe avec un autre pays sur le sol syrien.
Dans leurs fatwas, ils expliquaient les règles légales pour traiter avec le butin en nature, traiter les prisonniers et les exécuter. Quant à leurs captifs : les moudjahidines ont le choix, comme le dit le Tout-Puissant : « frappez-en les cous. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Ensuite, c’est soit la libération gratuite, soit la rançon » ([13])
Les fatwas et les déclarations qui expriment l’absence de modération, la crise de comportement, les méthodes de contrôle de la société et les méthodes d’application de la charia avec son côté obscur à l’égard des femmes se sont poursuivies. Le sermon du vendredi prononcé par Cheikh Al-Rifai à Azaz le 6 août 2021 comportait clairement une accusation d’apostasie et une incitation contre les femmes travaillant dans des organisations féministes. Et il s’est attaqué à l’impact négatif sur la société et la famille, décrivant les femmes syriennes travaillant dans organisations en relations avec les Nations Unies, comme « des chargées de répandre la corruption parmi les femmes musulmanes sous la direction de leurs organisations infidèles », en appelant à la prudence contre le discours et les objectifs des organisations et les projets humanitaires opérés dans des zones hors du contrôle du régime dans le nord de la Syrie , en les qualifiant de centres de diffusion de l’incrédulité et l’égarement, de la propagation de l’athéisme et du soutien au colonialisme.
Cette vision, qui est familière dans leur perception des droits des femmes comme étant une question problématique adoptée par une partie des musulmans, est principalement représentée dans la vision et les déclarations des Frères musulmans qui ont publié en Egypte _ les origines des Frères musulmans_ en date de 15 mars 2013, un communiqué sur leur site web et pour lequel ils ont mobilisé (le public) pour refuser la Déclaration des droites de la femme voire le condamner, en considérant la question de l’égalité des femmes proposée par les Nations Unies comme une menace pour la famille et le niveau de la femme défini par l’Islam. ([14])
Pour que leur plus grande erreur soit quand le Conseil avait publié un communiqué en août 2021 dans lequel ils ont félicité le mouvement extrémiste islamiste « Taliban » d’avoir pris le contrôle de la capitale afghane, Kaboul, en la considérant comme une victoire pour le peuple afghan, représenté par le mouvement (Taliban) sur le colonisateur et ses collaborateurs dont il leur permettaient de contrôler les individus et le pays par la force et le feu. ([15])
La question de la représentation des peuples à travers un parti religieux est tout autant un paradoxe qu’elle l’est à notre époque, il représente une vision des Frères musulmans à ne peut négliger ou ignorer. Cette vision, fondée par les prêcheurs du fondamentalisme à partir d’Abu Al-Ala Al-Maudawi passant par Hassan Al-Banna jusqu’à Sayyid Qutb, et d’autres, continue de déstabiliser la sécurité des peuples arabes et leurs demandes, au milieu de leur allégation selon laquelle ils soutiennent la démocratie et les États civils, et en essayant de cacher leurs échecs récurrents depuis leur création jusqu’à l’expérience de la confrérie en Égypte et de l’État qu’ils ont cherché à bâtir. Qui sont encore présentes dans les esprits, et les expériences de la tyrannie des États religieux ne manquent pas à travers l’histoire. Et la Confrérie a maintenant proposé des changements stratégiques et un virage vers un État civil afin de se repositionner et de sortir de l’étroitesse de l’organisation, pour qu’elle se donne un rôle important dans le façonnement de l’avenir de la Syrie, selon leur estimation. Mais cela n’annulera pas que la crise des Frères musulmans va au-delà de la politique pour être une question de conduite et de vision. Et ces changements cultivés ces dernières années n’effaceront pas leur volonté d’établir un État religieux et ne leur donneront à l’avenir ce qui prouve leur innocence.
Les résultats
Les Frères musulmans, revenus dans l’histoire politique syrienne par le biais de la révolution, après qu’ils s’en sont sortis dans les années quatre-vingt du siècle dernier, cherchent toujours à s’adapter à la réalité et à asseoir les traits de leur projet. Et cela ne se limite pas à la Syrie seulement, mais plutôt il concerne le monde entier, car ce projet basé sur le rejet de la conscience et de considérer la religion islamique un système global socialement, politiquement et économiquement, nécessitant de travailler avec les dispositions de la charia et acquiert des références religieuses et des conseils de fatwa, en tant qu’une force légitime et une loi divine qui sont devenues un projet catastrophique pour tout le monde. Mais l’important pour eux c’est d’accéder au pouvoir à tout prix.
[1] Le groupe des Frères musulmans, Jordan
https://ikhwanjo.net/about-us/
[2] Dr.Moustafa Seba’i. Socialisme islamique. Société des éditeurs arabes. Damas, 1960. p. : 364
[3] Arab Spring’: The Influence of the Muslim Brotherhood and Their Vision of Islamic Finance and State (abstract).Zidane Meriboute
https://journals.openedition.org/poldev/1431
[4] Conseil islamique syrien, Centre Carnegie
https://carnegie-mec.org/syriaincrisis/?fa=48399
[5] Perspectives inexplorées : les partis islamistes après les Frères musulmans, Mark Lynch, Centre Carnegiehttps://carnegie-mec.org/2016/12/16/ar-pub-66511
[6] Oussama Al-Rifai : un savant mystique qui a affronté le régime syrien et a résisté à l’extrémismehttps://www.alestiklal.net/ar/view/6812/dep-news-1607437659
[7] Les princes de Daech ne craignent pas le bon Dieu, car ils accusent des personnes d’apostasie et approuvent l’effusion du sang des musulmans
[8] Selon le Conseil islamique syrien
http://sy-sic.com/?page_id=2330
[9] Les fatwas de refugier dans les « maison de l’incrédulité » et leurs signifcations, Al-Jazeera
[10] Un communiqué concernant la migration et leur refuge dans les pays occidentaux, le Conseil islamique syrien
[11] Le Conseil islamique syrien annonce le document des « cinq principe de la révolution syrienne», en tête de liste le départ d’el-Assad
[12] Le Conseil de la Fatwa, le Conseil islamique
[13] L’avis de l’islam par rapport à la question de combattre les FDS/Forces démocratiques syriennes
[14] Arab Spring’: The Influence of the Muslim Brotherhood and Their Vision of Islamic Finance and State (abstract).Zidane Meriboute
https://journals.openedition.org/poldev/1431
[15] L’islamique syrien félicite Taliban d’avoir pris le contrôle d’Afghanistan, Jesr