En annonçant l’échec des négociations par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avec la partie iranienne sur le dossier nucléaire pour parvenir à un accord entre les deux parties, les réactions internationales se sont intensifiées par rapport à ce dossier considéré comme l’un des plus épineux au monde, notamment avec la décision de Téhéran de continuer à mettre en œuvre son programme nucléaire et à imposer des restrictions sur les opérations d’inspection de la délégation de l’AIEA.
Il convient de dire que le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, « Rafael Grossi », a affirmé que ses efforts déployés lors de sa visite à Téhéran n’ont abouti à aucun accord, en exprimant l’inquiétude de l’Agence internationale concernant les restrictions imposées au travail de ses inspecteurs depuis février dernier par le gouvernement iranien, qu’elle considère en train d’entraver sérieusement les opérations de vérification menées autour du dossier nucléaire.
La menace par la guerre et les paroles des généraux
Commentant l’échec de parvenir à un accord, le commandant du commandement central américain, le général Kenneth McKenzie, a indiqué que les États-Unis sont tout à fait prêts à actionner l’option militaire contre les activités nucléaires de l’Iran, en ajoutant : « Les diplomates sont au premier plan dans cette affaire, mais le commandement central a toujours un ensemble de plans que nous pouvons mettre en œuvre, si nous y sommes orientés».
McKenzie lie les préparations des États-Unis pour une action militaire à l’approche de Téhéran d’acquérir une arme nucléaire, selon ses propos, en soulignant que les forces de son pays sont prêtes pour une option militaire si les pourparlers nucléaires échouent.
En outre, le général américain a affirmé que son pays, malgré l’« intransigeance iranienne » emprunte toujours les voies diplomatiques avec l’Iran, en indiquant en même temps que le commandement central possède plusieurs projets concernant Téhéran et il est prêt en cas de recevoir d’ordres de l’administration politique pour agir.
Il convient de noter que les déclarations de McKenzie interviennent avec les regrets exprimés par la Maison Blanche en ce qui concerne l’absence de progrès entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique, en qualifiant la dernière position de Téhéran par rapport aux négociations avec l’Agence internationale de l’énergie atomique de mauvais signe avant de reprendre les discussions autour de l’accord nucléaire iranien prévu à Vienne lundi prochain.
Et l’envoyé spécial américain en Iran, Robert Malley, avait souligné dans des déclarations à la presse que son pays ne resterait pas les bras croisés et sans réagir si Téhéran commençait à s’approcher beaucoup de construire une bombe nucléaire, en expliquant si Téhéran a choisi de ne pas revenir à l’accord nucléaire, on sera obligé de trouver d’autres voies y compris la diplomatie pour faire face à ses ambitions nucléaires. « Laissez-nous voir qu’est-ce que Téhéran va dire lors des pourparlers nucléaires, mais les signaux qu’il envoie ne sont pas très encourageants ».
La réaction israélienne en ce qui concerne l’échec des négociations n’était pas très différente de la position américaine, selon ce qui a été révélé par le membre israélien de la Knesset, «Ruth Wasserman Lande», en soulignant que le ministre israélien de la Défense, « Benny Gantz » devrait discuter de la question nucléaire iranienne avec des responsables internationaux, sans révéler si le ministre israélien discutera de la question d’une action militaire contre les installations de Téhéran.
Lande a dit également que la question nucléaire iranienne a une dimension internationale et régionale, non seulement pour Israël, mais pour tous les pays concernés par la question, en considérant que ce dossier est en général extrêmement sensible.
Tentatives d’extorsion, malentendu et mois déterminants
L’intransigeance de l’Iran et le fait de mettre des obstacles pour parvenir à l’accord, sont décrits par le représentant du Royaume d’Arabie saoudite auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, le prince Abdullah bin Khalid bin Sultan, comme des tentatives d’extorsion contre la communauté internationale à travers des activités inquiétantes, en insistant sur l’importance d’affronter les politique d’exploitation de son programme Nucléaire comme cartes de pression contre le monde.
Ibn Sultan a ajouté dans des tweets publiés sur son compte officiel sur Twitter pour commenter l’échec des efforts pour parvenir à un accord : « Cela nécessite de prendre une position plus par les ferme par les membres du conseil d’administration pour résoudre ces question et récupérer par l’Agence sa capacité de mener à bien ses travaux pour fournir les assurances nécessaires quant au caractère pacifique du programme nucléaire de l’Iran.
Dans le même registre, le prince saoudien a considéré que l’Iran est actuellement tenu de se conformer pleinement à l’accord de garanties, et de renoncer aux escalades conformément aux exigences de la communauté internationale lors de la reprise des pourparlers de Vienne, notamment à la lumière des efforts incessants du directeur général de l’Agence pour résoudre ces problèmes et garantir le caractère pacifique de son programme nucléaire et de ses utilisations.
De son côté, le journaliste écrivain Hatem El-Sir Skinjou a estimé que l’Iran, par ses actions, a réuni la communauté internationale contre lui et elle lui envoie des lettres directement à sa boite à lettre disant que la patience est à bout et qu’il ne reste pas beaucoup de temps devant lui, et que les pays concernés souhaitent désormais une solution définitive au dossier nucléaire ou saisir le Conseil de sécurité de l’ONU, en ajoutant : « C’est le message essentiel porté par le directeur général de l’Agence de l’énergie atomique dans sa valise lors de son dernier voyage à Téhéran, et il a été donné aux parties concernées. Maintenant, la balle est dans le camp iranien et il ne reste pas beaucoup de temps devant ses joueurs pour l’atermoiement étant donné que la partie va terminer bientôt et le coup de sifflet final de l’arbitre peut être donné à tout moment, annonçant la fin du match et renvoyant le dossier au Conseil de sécurité de l’ONU ».
En parallèle, l’historien israélien Dan Schueftan a estimé que les prochains mois seront décisifs pour la sécurité nationale d’Israël, car les décisions des États-Unis envers l’Iran façonneront le futur environnement stratégique pour de nombreuses années, à la lumière de la dynamique iranienne pour dominer la région. Ce qui exige d’Israël qu’il établisse une alliance pour l’affronter, en ajoutant que : « l’Occident et les Américains n’ont pas compris le comportement iranien, car ils supposent que les slogans soulevés par Téhéran sont creux, en supposant que ses dirigeants sont rationnels, et ils agiront de manière pragmatique à partir du moment où ils ont quelque chose à perdre ».
Par ailleurs, le politologue Sami Al-Morched a indiqué dans une publication sur Twitter : « Les grands pays prennent une position défaillante par rapport au régime iranien dans le dossier nucléaire, et lui donnent, par négligence, des opportunités qu’il ne mérite pas. L’Iran n’a jamais été engagé de l’accord nucléaire avec les grandes puissances, et ces dernières le savent pertinemment. Mais elles l’ignorent en donnant à l’Iran une chance après l’autre», en estimant qu’il s’agit d’une politique déficiente et que ses répercussions retourneront contre tout le monde à l’avenir, et l’Iran exploite cette négligence avec ses violations d’une façon très mauvaise, comme il l’a indiqué.
Il est à rappeler que les grandes puissances avaient eu plusieurs pourparlers l’année dernière avec Téhéran dans la capitale autrichienne Vienne concernant le dossier nucléaire, mais tous ces pourparlers n’ont pas abouti à un accord sur la crise, étant donné que Téhéran exige la levée de toutes les sanctions internationales qui lui sont imposées avant de parvenir à un accord, au milieu des accusations internationales autour des activités nucléaires secrètes du régime iranien.
Plusieurs installations nucléaires iraniennes, dont le complexe nucléaire de Natanz, ont fait l’objet d’une série d’attaques présumées israéliennes au cours des derniers mois. L’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad a en effet révélé que les attaques contre le complexe de Natanz ont causé la perte de plusieurs millions de dollars.