Ibrahim Ben Azouzi
Dr. Nora Haroun
Professeur Abdurrahman Bey Raqd
Le phénomène du fanatisme religieux est parmi les phénomènes très complexes en raison de la multiplicité de ses causes et de ses différents types… Puisque le problème du fanatisme religieux et de ses formes réside dans l’agression, comment procéder, et transformer cette violence enfouie au sein de l’âme humaine en d’autres formes dans la société comme l’extrémisme, l’exclusion de l’autre, le racisme, l’agression, et ses répercussions pourront aller jusqu’à la violence armée et au terrorisme.
Comme le prouve la réalité vécue, le fanatisme religieux a effectivement influencé sur la reformulation des interactions sociales entre les individus, et le changement de l’image des relations sociales et la composition d’un nouveau modèle de perceptions et d’idées chez les individus les uns envers les autres, puisque l’individu ne peut s’épanouir sans le groupe. Pour cette raison, la vie ne marche pas avec un conflit n’est pas encore résolu qu’il soit interne secouant l’existence psychologique de l’être humain, ou extérieur qui affecte son lien avec l’existence extérieure, son existence et ses relations avec les membres de sa société en tant qu’être humain.
Le fanatisme religieux a déstabilisé ces relations et y a provoqué plusieurs déséquilibres, qui ont affecté les structures sociales composant la société ainsi qu’il touché tous ses catégories. Parmi ces catégories cette des étudiants universitaires, en tant que catégorie sociale importante dans la société ayant un impact sur le cours des liens et des relations sociales et culturelles à l’intérieur et à l’extérieur de l’espace universitaire. Ils sont considérés comme l’élite de la société et, par conséquent, la façon de penser des étudiants se reflète dans leurs actions et pratiques quotidiennes.
Le fanatisme religieux : il est défini comme les résultats obtenus dans la dimension du fanatisme religieux à partir de l’échelle des attitudes d’intolérance de Rahim (2006).
Santé mentale positive : Elle est définie comme les résultats obtenus sur l’échelle de santé mentale positive (Lukat et al, 2016).
Le fanatisme religieux fait partie des problèmes modernes dont souffre la société, en raison de son impact sur la vie psychologique et sociale des individus, et il ne fait aucun doute qu’une personne fanatique n’est pas suffisamment stable ou saine mentalement. Cela a été démontré par de nombreuses études précédentes. Avec l’émergence du concept de la santé mentale positive, qui ne signifie pas seulement la santé psychologique et physique, mais plutôt l’absence de maladie et le fait de tester certain nombre d’émotions positives, et le fait de vivre dans un état de contentement et de bonheur dans la vie. Cela nous a poussés à penser à la relation entre le fanatisme religieux et ce nouveau concept de la santé mentale positive.
La santé mentale positive :
La première tentative de codifier le terme de santé mentale positive était par Morie Jahoda, une psychologue australienne, en 1958 dans son livre « Current concepts of positive mental health » (concepts actuels de la santé mentale positive) en se basant sur les théories de la personnalité et la psychologie clinique. Elle a établi 6 composantes de santé mentale positive à savoir : l’acceptation de soi, la croissance personnelle, la complémentarité de soi, l’autonomie, la conscience de l’environnement et de la réalité.
Le terme de santé mentale positive a été développé pour désigner l’union entre le bien-être émotionnel, psychologique et social qui est nécessaire pour qu’un individu soit en bonne santé. En bref, la santé mentale positive fait référence à une perception positive de soi, du monde, de l’avenir, d’une humeur positive, de bonnes aptitudes sociales et de la capacité d’adaptation.
Selon Seligman, la santé mentale positive est liée aux recherches en psychologie positive et comprend les interactions positives, l’intégration, le sens, les relations et l’accomplissement.
La santé mentale positive est la capacité d’établir et de maintenir des relations, d’avoir les capacités d’adaptation et des compétences interpersonnelles efficaces, la capacité de donner et de recevoir un soutien émotionnel et la capacité de croissance personnelle, d’indépendance et de pratique religieuse ainsi que tout ce qui spirituel.
La santé mentale positive comprend la complémentarité entre le bien-être émotionnel (humeur positive), social (relations avec les autres et la société), physique (bien-être physique) et spirituel (bon sens de la vie).
L’échelle de la santé mentale positive :
La santé mentale positive abrégée (PMH-Scale) a été développée par (Lukat et al, 2016), où l’échelle contient 9 éléments qui mesurent la santé mentale positive sur la base des théories de la psychologie positive, et elle est notée sur une échelle triple. Les premiers chercheurs ont calculé la validité et la fiabilité de l’échelle, où la cohérence interne variait entre 0,57 et 0,78, tandis que la validité du test externe (avec l’échelle de satisfaction de la vie) n’atteignait Pearson que 0,75. Tandis que la stabilité avec la ré-application était de 0,77 et par l’alpha Klondbach de 0,93.
Le point le plus bas obtenu par le répondant est 1 et le point le plus élevé est 27. Les niveaux ont été déterminés comme suit :
Faible : 1-14.
Haut : 15-27.
Dans notre thèse, nous avons abordé le phénomène du fanatisme religieux en tant que problème mondial touchant toutes les régions du monde, mais dont la gravité varie d’un pays à l’autre. Là, il fallait résoudre les causes qui constituent un terrain favorable pour la propagation des idées extrémistes et fanatiques envers une certaine pensée ou croyance, et la tendance à la modération, doivent être abordées au lieu du fanatisme pour les loyautés étroites, la fermeture et le refus de toutes les manifestations de dialogue et de communication avec l’autre différent. Cela conduit à la fracture et à la désintégration de l’unité et à l’effondrement, et l’émergence des conflits et la régénération de la violence et l’hostilité entre les individus de la même société. Ainsi, il est important de rapprocher le soi de l’autre sans se fondre complètement dans l’autre ni exclure l’un d’eux, mais il faut chercher plutôt à rendre possible leur communication selon les spécificités de chacun, en acceptant l’autre et en cohabitant avec lui indépendamment des différences.