Daesh est revenu sur la scène d’une façon non négligeable au cours du mois dernier et du premier tiers du mois en cours. Ceci a coïncidé avec le départ de l’ancien président américain « Donald Trump » de la Maison Blanche et l’arrivée de son successeur, « Joe Biden », qui semble avoir de nouvelles stratégies, dans le traitement des dossiers du Moyen-Orient, différentes de celles adoptées par son prédécesseur, notamment par rapport au dossier iranien.
Cela a poussé l’Iran, selon des observateurs, à faire bouger l’organisation de Daesh, directement ou indirectement, ainsi que créer davantage de tensions en Irak en renforçant la présence militaire des milices du «Hachd al-Chaabi» dans les villes irakiennes à travers les parades militaires et la chasse des militants dans les protestations, ainsi que cibler l’ambassade américaine. Cela représente un message à l’administration Biden disant que l’Iran est toujours l’acteur numéro 1 sur le terrain en Irak et dans de grandes parties de la Syrie. Ces parties sont les mêmes qui enregistrent une activité remarquable de l’Etat islamique, surtout dans le Désert de Syrie et la province de Deir Ez-Zor qui sont sous l’emprise presque totale des milices iraniennes.
La stabilité en Syrie et en Irak !
Il est évident qu’il n’est pas de l’intérêt de l’Iran que la situation se stabilise en Syrie, en Irak et au Liban avant qu’elle résolve son dossier le plus important à savoir : le dossier nucléaire, qui va entrer, paraît-il, dans une nouvelle phase qui n’est pas nécessairement en faveur de l’Iran, mais du moins les négociations vont reprendre après avoir été arrêtées par le président Trump.
L’appréhension iranienne, selon les observateurs, trouve tout son sens dans le retour des explosions sur la scène irakienne, la présence des milices dans les villes, et la provocation d’un état de tension sous prétexte que des attentats terroristes imminents seront menés par l’organisation terroriste, Daesh. En fait, cette dernière a exécuté plusieurs attentats dont les seuls bénéficiaires sont les Iraniens puisqu’ils ne ciblent pas leurs intérêts en Irak ou en Syrie, ni même ses milices, mais plutôt ils ciblent des civils, dont la plupart sont des « sunnites ».
L’analyste politique « Ali Al-Mayah » a estimé dans une déclaration à « MENA » que la situation irakienne ne supporte pas plus de chaos, notamment en présence d’une crise économique étouffante causée par la corruption, la stagnation économique et les entreprises iraniennes qui ont avalé les secteurs vitaux. En effet, l’Iran ne pourra pas aller très loin avec la carte du chaos en Irak, surtout que le prétexte de Daesh a été démasqué chez une large frange parmi les Chiites irakiens. Il s’agit de la même catégorie qui a conduit le soulèvement d’octobre.
Le dossier syrien
Quant au dossier syrien, la volonté iranienne de semer plus de chaos se heurte dans certaines régions à la volonté russe de créer une situation de stabilité garantissant le passage d’un exploit politique soutenu par un consensus international. En effet, la Russie ne va pas permettre à l’Iran de créer plus de chaos, selon les observateurs du dossier syrien.
Sur un autre plan, la magie peut tourner contre le régime si l’Iran crée le chaos dans des régions sous son contrôle traversant par une crise économique sans précédent qui a touché sa nourriture et d’autres nécessités de la vie. Par conséquent, la carte du chaos peut se transformer en une épidémie contre le régime et donc contre l’Iran.
Sur le plan militaire, Israël se charge relativement, même s’il reste insuffisant, de minimiser l’influence militaire iranienne en Syrie, en particulier près du Golan syrien occupé. Dans ce contexte, le journal « Israël Hayom » a révélé qu’un groupe d’habitants locaux travaillant pour les milices iraniennes dans le sud de la Syrie a posé des engins explosifs à environ 23 mètres de la barrière de sécurité au niveau des frontières israéliennes séparant le plateau du Golan et la Syrie.
Le journal hébreu a indiqué que «les documents exclusifs révèlent qu’un groupe de personnes a posé des engins explosifs dans le but de tuer le plus grand nombre possible de soldats israéliens lors des patrouilles de sécurité menées aux frontières. En effet, il provoque une confrontation limitée permettant de créer des tensions, et il n’y a pas de mal que l’Iran sacrifie certains de ses miliciens en Syrie, exceptées dans les villes iraniennes qui resteront loin de ce chaos.
«Ceux qui ont posé ces engins explosifs sont les mandataires de l’Iran parmi les habitants de la région», a dit le général dans l’Armée israélienne, «Ze’ev Cohen». Il a ajouté : «il est clair pour nous que l’Unité 840 de la Force Al-Qods est celle qui les a recrutés et les a envoyés ».
Le responsable militaire a noté par ailleurs que : « à cause de la pauvreté et de la faim dont souffrent les habitants des zones frontalières vu la guerre en Syrie, les milices iraniennes tentent d’exploiter les « citoyens pauvres » dans l’exécution des opérations terroristes.
La scène libanaise.. et le contrôle du Hezbollah
Le Hezbollah, appartenant politiquement, militairement et religieusement au Wali al-Faqih à Téhéran, est le bien placé pour créer des climats de guerre favorables à l’humeur et à l’intérêt iranien, puisque c’est lui pratiquement qui contrôle la scène libanaise et sa pépinière bouge selon son projet idéologique. De plus, il ne lui intéresse pas ce que la guerre cause au Liban de destruction pouvant terrasser ce qu’il en reste en cas de guerre avec Israël, si l’intérêt de l’Iran est dans cette guerre. Cela rappelle peut-être la guerre de 2006 que le Hezbollah avait provoquée, lorsque l’Iran était en difficulté face à la pression de l’administration du président américain George W. Bush et de son équipe de néoconservateurs.
Dans ce contexte, la Division du renseignement militaire israélien a publié un résumé de la situation sécuritaire, dans lequel elle a indiqué que la menace du Hezbollah figure en tête de la liste des dangers auxquels Israël est confronté en 2021.
Selon le résumé établi par la Division du renseignement et publié mardi soir, il a indiqué que la principale menace pour Israël demeure le «Hezbollah» et «Hamas», ainsi que la menace iranienne.
D’après les estimations de la Division du renseignement de l’Armée israélienne, pour la première fois depuis 2006, on s’attend à ce que le Hezbollah tente de provoquer une guerre limitée contre Israël, sans avoir besoin de s’enliser dans une guerre à grande échelle. Elle a indiqué que «contrairement aux premières estimations, le Coronavirus n’a pas entravé l’opération d’armement des différentes organisations ennemies, principalement le Hamas et le Hezbollah qui bénéficient de l’aide iranienne.
Cependant, selon les estimations du renseignement militaire, l’Iran est actuellement à son niveau le plus bas de l’histoire, en raison de la campagne à son encontre de différents fronts, et de la crise économique aigüe suite aux pressions exercées par l’Occident et les sanctions imposées contre le pays.
Le communiqué de la Division du renseignement a également indiqué : « L’Iran continue de violer l’accord nucléaire, d’accumuler des matériaux enrichis et il mène actuellement des opérations de recherche et de développement dans ce domaine dont il ne compte pas renoncer ».
Le chef de Division du renseignement militaire israélien, le général «Tamer Heyman» a souligné que les effets des mesures prises par l’armée israélienne ces dernières années ont conduit à ce que «l’Iran est à un niveau le plus bas et sans précédent, et non seulement à cause de Coronavirus ».
Heyman a poursuivi : «L’Iran n’a pas abandonné son programme nucléaire, mais plutôt il en a redoublé ses efforts. Dans sa situation actuelle, il croit que l’accord est le seul moyen de sortir de la crise – et cherche donc à revenir au moins à l’accord qu’il avait signé en 2015, en notant que : «malgré la tentative de l’Iran de se positionner pour frapper Israël du Côté syrien à partir du plateau du Golan, les efforts multiples de l’Armée israélienne ont réussi à infliger des dégâts et à limiter ces tentatives, de différentes manières, implicitement et explicitement.
Selon le rapport israélien, la possibilité que les milices du « Hezbollah » provoquent une guerre limitée contre Israël constitue l’un des moyens qui pourraient donner à l’Iran une nouvelle carte de négociation, et il pourrait également établir de nouvelles règles de confrontations.