Le concept d’égalité des sexes et les tentatives de suppression de la discrimination par le genre ont pris une place importante ces dernières années, où des voix appelant à la nécessité de les mettre en pratique ont commencé à s’élever, d’autant plus que des institutions des droits de l’Homme et civiles ont également œuvré pour apporter des amendements permettant de mettre l’égalité en pratique.
La loi syrienne contient plusieurs textes juridiques nécessitant un effort pour les modifier, soit pour les lois pénales ou les lois sur la nationalité. Il semble que la loi sur le statut personnel soit la plus susceptible à être modifiée, particulièrement avec le débat actuel sur la nécessité d’établir un Etat civil et d’appliquer une loi positive reconnaissant l’égalité entre les sexes indépendamment de la religion, de la nationalité et des sectes.
Cependant, aborder la question des droits des femmes et les tentatives de réforme juridique devient une forme de sophisme dans une société encore dominée par une mentalité machiste refusant de reconnaître les femmes comme étant un être complet avec des droits et des devoirs qui correspondent à l’idée de la citoyenneté et de l’humanité. .
La loi sur le statut personnel est considérée comme l’une des lois les plus sensibles du droit syrien entourée d’une aura empêchant les législateurs d’envisager d’aborder son amendement en raison de sa liaison avec la religion islamique, qui se charge de réglementer les affaires des individus sur les plans religieux et profane.
La société syrienne est divisée en différentes catégories en ce qui concerne l’acceptation de la nécessité de modifier les articles juridiques faisant tort aux femmes. En fait, un très petit pourcentage constitue la catégorie favorable à l’adoption de l’égalité, tandis que la catégorie la plus importante a tendance à rejeter les amendements et appelle à la nécessité de garder les lois telles qu’elles sont.
La notion de tutelle patriarcale est la raison principale et ayant l’impact le plus important dans la structure des sociétés arabes, ce qui se traduit par le contrôle de cette tutelle de différents domaines de la vie en laissant une empreinte claire. De plus, l’influence de cette mentalité machiste dominante se voit dans la société et les petits espaces, notamment dans le premier noyau de la société où on constate la distinction entre l’homme et la femme dans le traitement, les privilèges et l’autorité attribuée au sein de la famille.
Malgré les prétendus progrès sociaux et l’élargissement constaté des champs des libertés individuelles, cependant cela n’est qu’une vitrine qui cache la vérité de ce qui se passe réellement à travers les détails de la vie sociale et juridique, qui ne dissimile pas l’existence de cet écart entre le discours théorique et la vie pratique.
Le climat général est dominé par l’idée basée sur la croyance que les hommes sont meilleurs que les femmes en termes de gestion de la vie et des affaires familiales. L’homme a plus le mérite de prendre des décisions, de rationaliser les dépenses et de réussir dans les activités politiques pour devenir un leader ou un directeur.
Le nouveau système patriarcal ne révèle pas seulement un autoritarisme patriarcal qui contrôle la vie publique et privée et s’octroie une position supérieure sur le sexe opposé, mais également un problème plus profond dont souffrent les sociétés arabes. Il s’agit de la double définition de la société au niveau de la forme et du contenu, car ces sociétés évitent d’être gênées non pas en procédant à faire un changement réel et à changer le système patriarcal, mais elles se contentent seulement d’aller vers un changement superficiel en définissant la société avec des termes qui ne riment pas réellement avec leur réalité et avec la société dépendante encore dans sa structure du patriarcat et elle rejette le changement, en instaurant ainsi une forme hybride peu claire en ce qui concerne les caractéristiques de la société qui souffre de la régression à tous les niveaux.
Ce problème survient généralement si les sociétés se contentent de travailler sur le changement, contrairement à la méthode logique qui doit aller de la base vers le sommet, et très probablement elle n’adopte pas une approche claire du changement mais plutôt elle essaie de semer la confusion pour former une image inventée qui suggère un changement en cours malgré le maintien des mêmes constantes sociales.
La société arabe limite le rôle de la femme à un modèle social centré sur le mariage et la procréation, et dans les meilleurs des cas elle peut faire des emplois simples imposés par des conditions sociales difficiles qui l’ont obligée à travailler à l’extérieur.
Le rôle des organisations de défense des droits humains dans la lutte pour modifier les lois sur la discrimination par le genre :
Les lois arabes sur le statut personnel partagent dans la plupart de leurs articles l’inégalité entre l’homme et la femme et la partialité en faveur de l’homme en tant que chef de famille et gardien de l’honneur et de la morale, comme on le constate dans les diverses lois positives, à partir de la loi sur la nationalité au code pénal et jusqu’à la loi sur le statut personnel.
Souvent, la société a été mobilisée contre tout mouvement féministe exigeant l’égalité parce que les normes sociales et les traditions sont la règle réelle dans les sociétés arabes, bien que la promulgation de lois positives adoptant le principe d’égalité ne diminue en rien la valeur de la charia et de la religion. Il y en a de multiples exemples des pays musulmans où ils appliquent dans ses procédures administratives et civiles des lois non religieuses.
Le travail des organisations devient plus compliqué, car une large catégorie de femmes peut s’opposer aux amendements et refuse d’atteindre l’égalité en raison de leur conviction que les hommes méritent un statut meilleur, ou du mois en raison des sédiments psychologiques et intellectuels des femmes.
Les femmes dans l’image sociale générale semblent être imprégnées des valeurs du système patriarcal, et parfois elles les défendent ou elles les favorisent et les respectent, et elles n’ont pas le courage de briser ces valeurs, pour ne pas offenser la société.
Pour que les organisations gèrent le travail contre deux fronts unis, le processus de modification de la loi, à savoir le front du projet juridique, qui tient ses valeurs et ses aspects d’une pensée patriarcale dominante, et contre des catégories de femmes adoptant la même pensée et donc elles refusent de faire le moindre changement.
La position familiale et religieuse des changements
L’ensemble de la société demeure encore convaincue par l’idée que l’égalité des droits et des devoirs entre les genres est une atteinte flagrante au statut de l’homme, tandis que les religieux considèrent qu’elle constitue un égarement par rapport à la nature humaine sur laquelle Dieu a créé les humains. Et ils le justifient par les mêmes excuses habituelles disant que les femmes ayant pour seul rôle la reproduction et que certaines tâches physiques et mentales ne conviennent pas à la nature de la femme fragile, avec sa petite taille et son esprit incomplet, vulnérable et ayant besoin de la force et de l’autorité virile pour la protéger et elle doit ainsi obtempérer à la volonté de l’homme.
Il n’y a donc eu aucun changement dans l’attitude de l’environnement social bien qu’il y en ait très peu ayant continué à revendiquer l’égalité et ils sont toujours engagés à mener la lutte pour cette finalité.
L’impact des religions sur le renforcement du système patriarcal
La société arabe n’a pas réalisé une transition complète du système patriarcal, qui constitue un héritage continu jusqu’au système moderne, car elle est restée coincée entre un système patriarcal et un système civil, en formant en effet un système hybride qui n’a pas abandonné ses caractéristiques patriarcales.
Peut-être que le vrai problème du patriarcat ne réside pas dans la religion en soi, mais plutôt dans le fait d’insister pour que la religion soit la seule source régissant la vie, et de considérer que l’abandon des dispositions de la religion dans les lois sur le statut personnel qui régissent la famille comme étant une sortie de la religion.
Cependant, il faut noter que la religion peut ne pas porter l’entière responsabilité de mettre en place les règles du système patriarcal dans la société arabe, mais elle a eu le plus grand impact sur le contrôle de ces règles tutélaires sur la société avec ses différentes catégories et classes.
Pour lever le soupçon et supprimer le lien entre eux, il est nécessaire d’établir un droit positif répondant aux exigences de l’époque moderne où les lois du statut personnel et des affaires familiales sont organisées civilement, tout en laissant les questions de culte pour être pratiqué par les individus selon ce qui leur convient et chacun selon sa religion.