Préparé par l’Unité des études sociales à l’Observatoire.
Rédigé par Hawazen khadaj
Contribution à la préparation et à la revue de la recherche : Ahmad Al-Ramah
Malgré les formes de rencontre, de friction et d’acculturation qui faisaient partie de l’histoire humaine, le conflit, l’autre face qui a persisté jusqu’à nos jours, commençait à prendre plusieurs dimensions dans les événements qui se déroulaient sur la scène mondiale, pour accumuler l’angoisse du passé et la charger d’inquiétudes à propos des deux rives d’un monde déchiré par les problèmes et les défaillances. Dans lequel s’activent les croyances et les identités, tandis que les illusions occupent un large intervalle de proposition de problématiques, en s’appuyant sur l’imaginaire collectif qui tend ses racines dans l’histoire et attache ses doigts dans le futur proche ou lointain. Le musulman trouve en effet la victoire de sa religion en unissant le monde sous la bannière de l’Islam «l’islamisation du monde», tandis que les appréhensions des peuples occidentaux s’intensifient de plus en plus de perdre les acquis de la modernité et de la liberté construits lors du Siècle des Lumières européennes, «l’Identité des Lumières». Ceci nous place devant un paradoxe flagrant dans la sociologie des sociétés, basé sur des hypothèses différentes pour un certain avenir ..!
Cette recherche aborde les thèmes suivants :
-L’Occident et l’Islam et l’islamisation de l’Occident
-Les champs d’illusion entre les Musulmans et l’Occident
-Les migrations : les Musulmans hors des frontières de leur monde
-Les Musulmans de l’Europe et les possibilités de l’islamisation
-L’Europe deviendra-t-elle musulmane ?
-Peut-on décrypter la scène d’une autre manière ?
-Les éventuelles appréhensions loin de l’illusion.
Introduction :
Dans les anciennes cartes tracées par les États (empires), le contraste n’était pas une base de construction, puisque la diversification des solutions aux problèmes et aux crises vécues par les premiers États était possible, car l’insistance sur les différences culturelles ethniques correspondait à la reconnaissance de l’unité fondamentale du monde entier. L’humanité n’était d’ailleurs qu’une grande famille où le souverain s’occupait de l’organier ou la guider. Cette vision fut transférée de Cyrus des Persans à Alexandre le Grand, et de ce dernier aux rois hellénistiques, aux empereurs romains, aux califes musulmans et aux dynasties indiennes au pouvoir. Au sein de ces empires et de leurs régimes en place basés sur l’intégration de nombreuses petites cultures dans de grandes cultures moins nombreuses, il n’y avait pas (eux et nous). La plupart des empires ont donné naissance à des civilisations hybrides et ont absorbé de nombreuses cultures des peuples sous son emprise. La culture de l’Empire romain était presque grecque autant qu’elle était romaine, et la culture de l’Empire abbasside était perse en partie, grecque en autre et arabe en troisième partie. ([1])
Cela ne veut pas dire que le creuset de la fusion a rendu le processus d’acculturation facile. En fait, le résultat du «métissage» est resté étrange pour la grande majorité et l’opération d’acculturation était souvent douloureuse et traumatisante. Il n’est pas facile d’abandonner complètement les traditions locales familières et préférables pour une culture différente. C’est encore difficile et fatiguant de comprendre et adopter une nouvelle culture. Il a fallu des décennies, voire des siècles, et laisser des générations pour perdre avec le temps leur culture préférable, mais elles ne se sentent pas égales, puisque l’opération d’acculturation et d’assimilation ne brise que quelquefois les barrières entre les nouveaux arrivants et les anciennes élites, pour devenir égaux et pour que le « eux et nous » soit absent. La question était en effet liée à sa régularité par la force ou le désir d’une nouvelle culture, et souvent cette culture était modelée et métissée pour s’adapter à la culture originaire, et vice versa.
Bien que chaque époque ait sa propre particularité qui la distingue des autres époques dans les archives de l’Histoire, parmi les nombreuses particularités caractérisant cette époque c’est la révolution de la communication et de la mondialisation, l’absence de barrières entre les gens et leur entrée sur les orbites où il n’y a «ni temps, ni lieu» fondées par les révolutions scientifiques et cognitives, en constituant ainsi une révolte d’une partie du monde contre son passé ainsi que la réalisation de la modernité à travers « la liberté, la laïcité, l’illumination, la mondanité et les lois ».
Une autre partie se replie sur son passé afin de réaliser la stabilité dans son époque à travers « la croyance, la sécurité spirituelle, les fondamentaux religieux, la particularité culturelle ». Et dans les deux cas, les événements de l’histoire interagissent avec la réalité, en formant un ensemble de préoccupations basées sur des faits et des hypothèses qui se confondent dans une ambiguïté originale, dans laquelle s’intensifient la lutte pour l’existence et la réalisation du soi dans le présent et le futur, pour représenter un champ de discussion «émotionnel» et la divergence des opinions en ce qui lui concerne au sein des espaces de friction et leur géographie. Souvent, les pays occidentaux constituaient des incubateurs du phénomène des migrations et de tous les mécanismes particuliers produits par ces migrations, lorsqu’ils se sont réinventés à travers les générations qui ont vu le jour sur les terres d’accueil, et à travers ce qu’ils ont subi de différents chocs culturels qui leur ont poussé à formuler différents types d’interventions matérielles et symboliques, allant du rejet à l’acceptation, de la violence à la créativité, de l’appartenance à la non-appartenance, pour vivre leur division et leur schizophrénie, tout en revendiquant le droit à l’appartenance différente et à la citoyenneté différente, basée sur le discours de différence, qui inclut des problématiques différentes, poussant l’autre partie à osciller entre les tendances de reconnaitre, de prudence et de précaution. (2)
Néanmoins, l’oscillation entre reconnaitre l’autre ou non, imposé par le conflit symbolique et son accumulation depuis le début des migrations et son effet sur les deux parties, a pris de nouvelles dimensions au sein du laboratoire social, politique et culturel, dès le début du nouveau millénaire, et les attentats terroristes « islamistes », où les calculs de la sécurité à ses différents niveaux : économique, sociétal et politique occupe la place la plus importante ! Le sentiment de danger s’intensifie de plus en plus avec la propagation de l’idée de l’islamisation de l’Occident, en constituant ainsi une menace pour les valeurs et existentielle pour tout ce qui a été édifié par l’Occident. Mais avant d’entrer dans les champs d’explication et les éventualités de l’’islamisation de l’Occident, il faudra d’abord définir les concepts :
– L’Occident, l’Islam et l’islamisation de l’Occident
– Qu’est-ce que l’Occident?
L’Histoire a formé différentes structures pour les positions de force et ses calculs portés sur le conflit d’intérêts et les contrastes dont les pays délimitent leurs frontières, en divisant le monde en des pôles opposés avec lesquels la réalité effective de l’histoire est exclue avec les opportunités de rencontre, de contact et de confrontation. Cela trouve tout son sens dans le concept de « l’Occident et l’Orient » et la domination de l’opposition entre eux, soit en refusant quelqu’un d’eux ou tous les deux de reconnaître l’autre, ou les aspects communs de leur histoire, comme si chaque période de l’histoire dialectique de la relation de l’Orient avec l’Occident produisait son schéma conflictuel, et que les moments de calme, de compréhension et de trêve semblent rares ou éphémères. ([3])
Le terme « Occident et Orient » prévalait dans la littérature des siècles passés et avait pris sa dimension en tant que concept géopolitique et stratégique qui n’était pas en phase avec les lignes géographiques, les frontières internationales ou les points communs constituant les particularités linguistiques, intellectuelles et culturelles des peuples. A l’époque de la colonisation européenne, certaines parties de la région arabe étaient pour les Européens un «Proche-Orient» et d’autres parties le «Moyen-Orient», y compris l’Iran et l’Afghanistan, puis «l’Extrême-Orient», un ensemble de pays s’étendant de la Chine au Japon. Cette division a été façonnée par les intérêts pour constituer les lignes entourant le centre qui pendant des siècles était l’Europe.
Avec les évolutions mondiales et le changement du point central vers les Etats-Unis au lieu de l’Europe, ainsi que la transformation du terme « Orient et Occident » en une discrimination entre les peuples sur une base politique, idéologique et culturelle. En effet, l’Orient englobe les pays islamiques, indépendamment de leur position géographique à l’Est, et le peu de pays à majorité musulmane situés en Occident demeuraient hors de cette classification. Il est également difficile d’établir des frontières de séparation dans des régions culturellement diversifiées comme la Bosnie-Herzégovine. ([4])
Quant à l’Occident, qui s’étend de l’Australie en bas du globe terrestre, l’Europe aux deux Amériques, sa description actuelle vers des Etats adoptant un système économique libre et des régimes politiques démocratiques appliquant l’approche laïque au pouvoir.
Bien qu’il s’agisse d’une diversité comme toute entité traversée par des sources différentes, et des interférences variées dans le temps et dans l’espace, sa différenciation moderniste est restée constante dans l’esprit de l’autre, l ‘«Orient musulman» en tant qu’Occident «chrétien» ou laïque et irréligieux»,pour que l’aspect religieux de ces peuples soit l’origine de la disparité et de la divergence historique.indépendamment du fait que l’Occident n’a jamais été une entité unique et unifiée, mais plutôt des mutations variées : l’Occident gréco-latin, l’Occident chrétien-médiéval, l’Occident des Etats-nations et des empires maritimes, l’Occident Atlantique, technique et économique. Il est de même l’Occident qui s’est formé dans la conscience orientale en tant que supérieur, et acteur dont ses tourbillons œuvrent à apprivoiser ceux qui sont moins puissants que lui. ([5])
Les concepts d’Orient et d’Occident se sont formés dans le contexte des confrontations du passé et de la tension dans leur relation. Néanmoins, les deux termes sont encore utilisés de manière confuse et sont consommés sans limites. Ceci fait produire des images stéréotypées et ambigües sur le soi et l’autre. Le monde, selon Samuel Huntington, est divisé en deux mondes: un seul monde occidental et une majorité non occidentale. Dans cette optique, la principale discrimination se fait entre l’Occident en tant que civilisation dominante jusqu’à nos jours, et tous les autres ayant peu de choses en commun, s’il y en a. ([6])
L’idée de « Huntington », qui a été intégrée dans les champs de conflits portés sur les formes de divergences culturelles, linguistiques, ethniques, de classe, nationalistes et autres, a préparé le terrain pour de nombreux paradoxes, dont particulièrement :
Primo: établir un nouveau modèle de conflit dans lequel on ignore que l’énorme diversité des faits et les transformations qui se sont déroulées à travers l’histoire, et la diversité résultat des modèles de conduites, sont les deux éléments principaux de ce qu’on appelle les cultures, et que celles-ci n’arrêtent pas de changer et d’évoluer, car l’Occident n’avait pas une seule idée de l’Islam. Des deux côtés, il y avait ceux qui considéraient l’autre comme leur équivalent et ils le respectaient.
L’image de l’islam en Europe a connu de nombreuses transformations. La confrontation entre l’Occident et l’Orient n’a pas été tout au long de son histoire un « choc des civilisations », mais plutôt une confrontation compliquée et complexe qui a donné lieu à de nombreuses images de l’islam et des Musulmans, différentes de celles dans l’esprit des Occidentaux, pour considérer dernièrement que chaque Musulman constitue un projet d’un djihadiste-meurtrier ».
Cela a constitué dans l’esprit des Orientaux un imaginaire de stéréotypes fixes rejetés par les religieux parce qu’ils ne conviennent pas à leur religion, en souhaitant les changer pour faire triompher leur religion. Mais Il est redouté par les vaincus à l’Orient, au sens civilisationnel, déplorant un passé civilisationnel, tandis que ceux qui cherchent à réaliser les rêves de richesse ou d’acquisition de connaissances et des savoirs en rêvent.
Secundo : il s’agit de la division du monde en deux parties, l’une attribuée à la religion et l’autre aux États en tant qu’édifice moderne! En ignorant que la différence religieuse n’était pas une base factuelle du conflit, et au passé ne s’était pas formée les différences entre deux régimes opposés sur la base de l’appartenance religieuse, notamment que la différence des croyances et de religion constituent l’un des droits l’Homme.
Or, ces contradictions n’empêchent pas les différences des aspects conflictuels entre le passé et le présent, pour les deux parties (l’Occident et l’Islam, produites par un ensemble de perceptions. La question de la division du monde (religion contre États) nous met face à une problématique qui prend sa forme de l’Islam, pas seulement de l’Occident, car il y a une grande partie des Musulmans ne reconnait pas son appartenance aux nouveaux pays et se considèrent encore comme faisant partie de la «nation islamique» et du pays des Musulmans.
Néanmoins, l’évolution de l’histoire les a poussés à vivre en dehors de la (maison de l’Islam), et ils sont devenus des minorités pour leurs pays, tels que les musulmans de l’Inde ou la partie européenne de la Turquie, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la Croatie et la Serbie; qui ne se considèrent pas comme des minorités mais plutôt ils sont dans leurs pays. Et les pays des Républiques islamiques d’Asie: l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan et d’autres, considérant leur annexion aux Soviétiques était forcée. Et il y a les différentes nationalités à l’instar des Tatars, le Caucase et les Tchétchènes qui ne se sentent pas faisant partie de la Russie du côté de la race, de la langue, de la patrie, d’histoire et de la religion. ([7])
L’interaction entre les idées, les perceptions et les imaginations basées sur l’histoire s’est initialement formée de la disparité existant dans le monde actuel, et a créé des possibilités de confrontation entre les pays occidentaux avec l’Islam en tant que religion, ou de la confrontation des « religieux » et ceux qui souhaitent l’islamisation de l’Occident et des États ayant des fondamentaux juridiques et intellectuels, une chose concrète et encore plus ancrée dans les esprits.
Alors qu’est-ce que l’Islam? Et que signifie l’islamisation de l’Occident?
L’Islam est une doctrine : dans les littératures intellectuelles qui abordent les religions en général, l’orientation ne va pas vers la définition du sens de la religion, ou sa catégorisation comme religion monothéiste, divine ou une religion révélée ou autres, mais plutôt vers sa détermination en tant que croyance d’un ensemble de personnes ayant leurs propres particularités culturelles et abordée selon une vision évolutive. Le remplacement de la religion par la croyance était le résultat de la diversité des pratiques religieuses et leur abondance, de la multiplicité et de la différence des croyances spirituelles, de la difficulté de démontrer le rendement unique religieux en principe ou dans la croyance, avec la diversité des sociétés qui l’adoptent, partiellement ou entièrement. En outre, l’existence de la religion en tant qu’objet de toutes les formes de connaissances humaines scientifiques et familières.
Cette donne a fait que tout principe ou croyance religieux s’explique par les faits sociaux, ni en dehors ni au-dessus. C’est-à-dire, les croyances humaines sont soumises à la logique de la causalité sociale avec sa référence sociale. Elles en sont donc définies seulement, et elles prennent leurs dimensions réelles en déterminant les orientations de la fonction religieuse dans la culture, puisque la religion constitue la base de la conscience collective des croyances et des valeurs morales dans la société. Emile Durkheim l’a exprimée : « l’ensemble des croyances et des sentiments communs des membres d’une même société forme un système déterminé qui a sa vie propre ; on peut l’appeler la conscience collective ou commune », et ceci a un effet puissant sur les personnes des sociétés préindustrielles caractérisées par une solidarité mécanique. ([8])
Bien que la théorie de Durkheim ait fait l’objet de diverses critiques concernant la catégorisation et l’exhaustivité de ses idées, et qu’elle n’ait pas cédé la place à la capacité d’innovation de l’être humain, ou le traitement des différences dans les sous-cultures entre les groupes, mais elle est restée généralement en vogue pour déterminer l’interdépendance culturelle et religieuse. Et pour le cas de l’Islam et sa détermination d’une croyance d’un groupe de personnes ayant leurs propres spécificités culturelles, il est possible de poser deux questions qui ont connu plusieurs évolutions:
La première: l’ensemble de personnes appartenant à la religion islamique ne forme pas un tout unique, ou un modèle monolithique dans leurs pays, ni même en leur présence en tant que minorité dans les pays occidentaux ? L’Islam, avec ses différentes diversités ethniques et mondiales, a une extension culturelle, et une grande multiplicité identitaire, ainsi qu’il a vécu de longues périodes, pendant des siècles, d’influence et de convergence culturelle et civilisationnelle entre l’Islam et l’Occident. ([9])
La deuxième : La question de la particularité est une caractéristique de tous les détenteurs des croyances puisque chaque «religion» a sa particularité et sa culture fait distinguer ses adeptes aux autres adeptes des autres religions, créées par l’Homme ou divines. Cependant, parler de la particularité de l’Islam et son statut d’exception tend à le distinguer du reste des religions et à lui donner le caractère de supériorité à leur égard ou la dissonance avec elles! Au lieu de le voir comme étant que quelque chose existante et naturelle au sein d’un ensemble d’êtres humains, il est en effet possible qu’il soit bon ou mauvais.
Les musulmans valorisent souvent l’axiome disant de la particularité de l’Islam, compte tenu qu’il s’agit d’une bonne chose, voire supérieure par rapport aux personnes des autres religions dans leur préservation de leurs sociétés, comme si elles étaient encore des sociétés de la Da’wa (prosélytisme religieux)! Contrairement à ce que les autres voient… il s‘agit d’une chose qui exprime la fermeture intellectuelle, et l’incapacité de s’adapter aux évolutions de l’époque! Pour que la particularité de la religion de l’Islam prenne un tournant définitif dans sa perception comme étant bonne ou mauvaise. Dans les deux questions, nous ne trouvons pas de réponse à la question : qu’est-ce que l’Islam ou qui le représente ?!
L’islamisation de l’Occident
A travers les deux concepts de l’Occident et de l’Islam et de leur recours à des critères rejetant la possibilité de (la différence et la coexistence) au sein des théories stéréotypées, la question de l’islamisation de l’Occident en tant que problème moderne, menée par la vision ambiguë pour le rôle de chacun d’eux à travers l’histoire, et l’émergence des civilisations, non comme étant un acte humain général produit par la friction qui n’a jamais été interrompue entre les peuples, et une réalisation de tous; mais plutôt parce qu’il s’agit d’une affaire exclusive et une démonstration du pouvoir et de la domination. En effet, la civilisation et la prospérité d’une partie sont contrebalancées par l’échec et le déclin pour l’autre.
La lecture superficielle de l’histoire et des variables, qui touchaient tous les deux, a fait de la partie la plus faible soumis à un excès de fantasmes sur les points de force au passé, et sa grandeur basée sur la cohésion du groupe à travers la religion et sa position, poussant la majorité des musulmans malgré leur diversité et leur réalité différente dans le monde, à ressusciter la nostalgie pour la renaissance à travers la réalisation du rêve de (la nation islamique).
L’incapacité de penser et d’étudier des facteurs générateurs de la disparité actuelle – comme l’a fait «l’Occident» dans le cadre de l’Orientalisme – a enfanté une sorte d’hostilité envers les motifs du développement actuel. Ainsi, le passé prospère est devenu dérivé des adeptes du droit divin pour répandre la religion, pacifiquement si possible et par la force de l’épée si nécessaire. La prospérité est en effet l’équivaut de la capacité de mener des guerres et le djihad contre les polythéistes et les athées. Cela ne se contente pas de diviser le monde en deux parties, comme l’ont fait certains chercheurs occidentaux, mais il le scinde plutôt en deux (Maison de l’Islam – Maison de la guerre). La première représente tout ce qui a été gouverné par l’empire islamique et la seconde est tout le reste.
Cette idée a été soutenue par l’émergence de l’islam politique avec ses deux parties، active et «djihadiste», et sa focalisation sur l’identité religieuse transcontinentale, faisant de la culture islamique une affaire «spéciale et particulière» constituant la base de l’appartenance à l’Islam, et sa reproduction en tant que vision victorieuse commune pour les deux religions : le christianisme et l’islam, de sorte que chacune d’entre elles est convaincu que sa religion est la religion finale, complète et correcte, et que sa cause triomphera inévitablement. Les Musulmans et les Chrétiens savaient que ceux qui ne partagent pas leur foi seront brûlé dans le feu éternel de l’Enfer, et tous les deux croyaient qu’il leur était confié de répandre la parole de Dieu dans toutes les nations, et de faire les mécréants adopter leur religion, pour créer à leur manière un monde «œcuménique». ([10])
Or, ce qui a été vécu par le christianisme depuis l’époque des Lumières, l’a empêché de continuer sa mission de répandre la religion essentiellement par la force de l’épée, puis l’a soumis à un ensemble de traitements qui ont maintenu l’aspect spirituel loin de ce qui a été formé dans et à travers l’histoire. L’Islam demeure porter et rêver de l’emporter sur les autres religions, vu que la vision islamique victorieuse se nourrit d’un ensemble d’idées, dont la plus importante est que l’Islam – le dernier message divin – censé ou devrait être la religion de toute l’humanité, et ce n’est pas un désir pour certains d’entre eux mais plutôt un devoir à accomplir.
Les profondes transformations que le monde islamique a connues depuis le XIXe siècle, ont reflété les divers aspects de l’Histoire, et a porté de nombreuses tentatives pour comprendre et faire face aux changements objectifs produits par l’histoire mondiale. Cependant, les indications utilisées avaient toujours pour point de départ le soi et l’autre. Donc, la question de la focalisation sur l’identité et la particularité culturelle est une concentration sur « la distinction et la différence » dans les régions éloignées de la géographie islamique. Cela en a fait un défi pour les pays occidentaux, particulièrement en Europe, après la ruée en masse d’immigrants musulmans vers elle, et leur adhésion croissante à l’identité religieuse contre l’identité laïque. Ceci a placé les pays occidentaux devant des dangers potentiels! Dans lesquels, l’appréhension de l’Occident s’est intensifiée de l’islamisation en tant qu’idée soutenue par l’histoire et immergée dans l’imaginaire collectif islamique en tant que réalité basée sur le statu quo.
Les domaines de l’illusion entre les Musulmans et les Occidentaux « Europe »
Malgré les formes de rencontre, de friction et d’acculturation entre les Musulmans et l’Europe, mais les grandes étapes de l’Histoire ont formé une partie des événements qui se déroulent aujourd’hui sur la scène mondiale, pour accumuler l’angoisse du passé et le charger aux deux rives du monde. Les diverses manifestations de la confusion et de la détresse éprouvées par la pensée islamique au niveau de la définition du soi et la détermination de l’autre ont rendu plus importante l’attention portée aux événements survenus dans le contexte de l’histoire, surtout ceux qui constituaient pour lui une rupture profonde, comme (la chute de l’Andalousie), ou les récits gardés dans l’esprit des Musulmans et considérés comme étant une mission religieuse à accomplir à l’instar de « la conquête de Rome », et qu’ils n’ont pas accompli ce qu’on a demandé d’eux. Il est en effet ancré dans l’esprit des Musulmans que le prophète prévoyait la conquête des deux plus grandes et plus importantes villes dans l’histoire antique (Constantinople et Rome), la première était la capitale de l’Empire byzantin et la seconde était la capitale de l’Europe occidentale et du catholicisme mondial. ([11])
Pour assurer la victoire de la religion, peu importe sa référence (faible ou authentique), et la diversification de sa nature, ou si elle est impliquée dans un contexte de conflit d’intérêts et de symboles, l’imaginaire puise ses critères du compte symbolique plein de préjugés, de stéréotypes, les images de victimisation, ou les images de la récupération de la civilisation ou de la réalisation d’une promesse religieuse (promesse divine) qu’on peut le manipuler lors des périodes de grandes crises dont particulièrement: ([12])
Le complexe de l’Andalousie : Les nombreuses conquêtes menées par les Musulmans dans le cadre de leur environnement géographique, après la Da’wa et sa consolidation, constituaient non seulement le premier monde musulman, mais plutôt le monde constant de l’Islam, car elles font encore, selon les lois de la Charia, partie des pays islamiques.
Quant à la partie variable de leur extension (Andalousie) dans laquelle ils ont vécu pendant environ huit siècles (720 – 1492), sa chute a constitué une crise profonde pour les Musulmans, en raison de sa richesse et son développement faisant d’elle un pont entre la philosophie grecque et l’Europe, et entre la ligne de renaissance islamique, ou l’époque d’or des sciences, la prospérité et l’essor intellectuel / culturel qui a ouvert la voie à la renaissance européenne et à l’émergence de la science moderne, ainsi que la tolérance et la cohabitation entre les adeptes des trois religions.
La chute de «l’Andalousie» a constitué un complexe articulé de l’histoire, car il est associé à leur conscience comme étant un événement «opposé» intensifié par le fonctionnement de la mémoire sur le rythme répétitif, pour que sa chute constitue un indicateur du début du l’échec de l’empire islamique et une preuve de l’incapacité des Musulmans de soutenir leur Islam en s’appuyant sur les Hadiths du prophète tel que (J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils témoignent qu’il n’est pas de divinité digne d’adoration en dehors d’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah) et sur l’image idéale que les musulmans ont donnée à leurs conquêtes.
L’Andalousie demeure toujours un événement historique suscitant des sentiments contradictoires parmi les peuples et les groupes. Pour les Européens, il s’agit d’une restitution et pour les Musulmans une chute avec tout ce que implique ce terme d’affirmation que l’Andalousie soit islamique qui a été extirpée, après huit siècles durant lesquels elle faisait partie du monde islamique et parmi ses villes les plus importantes, et qu’il n’y en avait plus rien de la religion ou de la culture islamique. Et ceux qui restaient cachés parmi les Musulmans, les cours d’inquisition concernées de l’hérésie parmi les Chrétiens les ont eus. ([14])
Or, après des siècles de la Guerre sainte, des campagnes de purge et d’expulsion, l’Islam est redevenu présent dans la société espagnole. En 1992, l’État a officiellement reconnu l’Islam lors du 500e anniversaire de la restitution (chute) de Grenade.
La conquête de Rome: Le deuxième événement confus, dans lequel plonge la conscience des musulmans, tient ses attributs d’un compte symbolique plein d’attributions accordées au prophète. Il s’agit d’une promesse de conquérir Rome par les Musulmans, l’ancienne capitale catholique, qui a acquis une place particulière parmi les ambitions prosélytes des islamistes. Et ils ont eu de nombreuses tentatives pour unifier le monde, comme c’était le cas sous le règne du calife Soliman le Magnifique, et la tentative d’envahir «l’Autriche», de la conquérir et d’en faire un État ottoman en 1683 après JC. ([15])
Dans le cadre de revivre les récits de l’histoire et la liaison entre la supériorité civilisationnelle et ce qui est religieux, les conquêtes se présentent comme l’impact de la force de la cohésion de la communauté religieuse pour réaliser la force de la religion, même si cela n’a pas été prouvé par un texte coranique promettant de conquérir la capitale italienne de Rome. Cependant, les groupes islamiques politiques œuvrent par tous les moyens pour donner une touche religieuse afin d’injecter plus de soutien en faveur de la religion, et pour que la nation revienne à l’ère de sa force en transférant l’appel au monde entier afin de mener les batailles des promesses imaginaires.
Les Croisades: Les premiers historiens musulmans ont documenté les événements des Croisades et ont souligné l’absence d’un motif religieux derrière les Croisades. Ils ont en effet considéré que l’arrivée des envahisseurs était pour rechercher de gains matériels, et ils étaient unanimes que le succès des Francs était dû à l’échec des princes à former un seul front de bataille. Même après leur entrée, il n’y avait pas d’une volonté sérieuse pour l’unification. Cependant, les événements de l’histoire ne peuvent pas être pliés, pour les perdants et les vainqueurs ensemble avec un impact différent. Si l’Europe était celle qui a commencé l’ouverture de ses dossiers dans le cadre des grandes révisions de l’histoire passée et des erreurs commises par les pays européens, mais le fait de la récupérer de la partie islamique continuait à garder l’événement comme étant une injustice islamique résidant dans les archives de l’histoire et tend à donner à ces guerres une dimension religieuse conflictuelle lors de la révision de l’histoire.
Pour que la fin de 1095, lorsque le pape Urbain avait mis en place un conseil de paix dans lequel il appelait à la Croisade, soit un tournant dans l’Histoire vu qu’elle a ancré des images contradictoires dans les esprits. La mobilisation qui a eu lieu à l’époque sur la base sur (le défi et la concurrence) non seulement entre deux empires, mais entre deux religions ayant un point commun – puisque le Dieu de Christ est le même Dieu d’Abraham et qui est adoré dans l’Islam – mais il ne représente pas un seul uni qui les unissent. Car le défi religieux pur puise ses fondements de la revendication des deux religions de l’exactitude absolue, et qu’elles ont reçu la parole finale et correcte du Dieu. Cette concurrence se justifie par le sentiment que le danger islamique ne résidait pas seulement dans le fait de s’emparer d’une terre chrétienne, mais au fait de reconvertir les gens à l’islam. ([16])
Si le contact entre marchands musulmans et chrétiens était basé sur le respect mutuel, et produisait des images contre celles que l’on voulait ancrer, mais l’esprit qui dominait en mêlant la conquête militaire avec l’enthousiasme religieux caractérisait les positions européennes à l’époque. En effet, en utilisant la religion pour ancrer l’identité et la loyauté, la papauté cherchait à créer une Europe unie, sur laquelle elle pourrait avoir une autorité spirituelle, consolidée par la présence de l’ennemi musulman.
Cette idée, qui a changé en Occident avec la sortie du Moyen Âge, mais ses effets sanglants restaient toujours dans l’esprit dans Musulmans avec le meurtre de soixante-dix mille musulmans. Jusqu’à nos jours, on jette la lumière sur le sang, et orienter ces événements vers ce que représentent la guerre sainte et l’idéologie qui l’a inspirée dans le déni total de l’éthique de la paix sur laquelle le christianisme était fondé, et que son succès représentait le premier projet impérial pour le christianisme occidental qui a commencé après des décennies à retrouver son chemin sur la scène politique internationale. (17))
Les Musulmans en dehors des frontières de leur monde
Les migrations qui se sont déroulées tout au long de l’histoire n’étaient pas, pour diverses raisons un acte individuel et simple dans lequel l’individu ou la famille a décidé de quitter son monde (la terre d’origine) vers un endroit différent à la recherche de meilleures opportunités de vie, pour se dissoudre rapidement et s’intégrer dans le nouveau pays, L’ajustement des plans ne permet pas de prédire le comportement effectif du migrant ni leur rôle dans sa vie ou la mort de l’immigrant. De même, aucun gouvernement ne peut prévoir de construire une société diversifiée et différente, ethniquement et culturellement à travers l’immigration. L’immigration et l’implantation constituent un processus de long-terme ayant son impact sur la société d’accueil, car les migrations de masse entraîne un certain nombre de variables qui impactent la société dans son ensemble, soit les émetteurs des migrants ou de ceux qui accueillent reçoivent leurs groupes. Souvent ses causes sont les politiques de l’embauche de la main-d’œuvre, et elles conduisent la plupart du temps à la formation de minorités ethniques ou religieuses et toutes les implications à long-terme sur les relations sociales publiques, l’identité et les relations internationales.
Généralement, le concept de migration internationale résume un ensemble d’interactions complexes, car la majorité écrasante de la population mondiale ne sont pas des immigrants (environ 97% en 2000) selon le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies en 2005, UNDESA, pourtant les modes de vie de toutes les sociétés ont changé en raison de la migration. Et le plus grand changement a touché la vie des immigrants. ([18])
De nombreuses recherches ont étudié les déterminants, les opérations et les modèles de migration et les méthodes d’intégration des immigrants dans les sociétés des pays d’accueil. De nombreuses théories ont analysé les changements accompagnant les migrations dans le but de comprendre ses complexités telles que : les théories de la mondialisation, les théories économiques de la migration, et autres. Toutes les théories ont travaillé pour jeter la lumière sur les causes des migrations en général et leurs conséquences cumulées dont :
Les premiers migrants : la migration de la main-d’œuvre low-cost vers les pays producteurs. Il s’agit de la forme de migration la plus importante et la plus enracinée dans l’histoire. Elle avait lieu lors de la prospérité économique des pays de l’Union européenne dans les années soixante du siècle dernier et elle concernait le début des migrations diversifiées (nationalité, race, culture …). Et la plupart d’entre elles se sont installées dans les capitales et les grandes zones industrielles. Ces migrations ont formé des générations successives qui se sont intégrées dans les sociétés et ont adhéré au système institutionnel sociétal en général. ([19])
Il était parmi les premiers immigrants de nombreux musulmans du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Cette région, s’étend des côtes du Maroc à bord de l’océan Atlantique jusqu’aux frontières ouest du Pakistan, et compte des pays arabes et non arabes comme la Turquie et l’Iran, possédant tous des caractéristiques historiques, géographiques, religieuses et civilisationnelles communes qui les unissent. Ils ont bien enregistré les cas d’immigration notamment les grands nombres arrivant de ces régions vers l’Allemagne, les Pays-Bas et la France. Selon les statistiques de 2005, le nombre des réfugiés (de la première génération) se situait entre 12 et 15 millions, dont 6 millions d’immigrants sont arrivés en Europe. ([20])
Les migrations sporadiques : Elle touche l’immigration légale et illégale. Ses raisons sont variées (l’éducation, le travail, l’amélioration de la situation sociale, les crises des pays d’origine …), ou la migration des familles à cause des guerres dans leurs pays (Exode palestinien de 1948, la guerre civile libanaise de 1975).
Les migrations de refuge : Elles ont concerné les zones de conflit, selon le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, car plus de 68 millions de personnes ont été forcées de quitter leurs foyers à travers le monde, fin 2017. Les principaux pays des réfugiés étaient la Syrie avec 6,3 millions de réfugiés, suivie de l’Afghanistan avec 2,6 millions de réfugiés, suivi du Soudan du Sud, du Myanmar et de la Somalie. ([21])
A cela s’ajoutent les migrations individuelles dans le cas de l’asile politique. Il s’agit également des humanitaires qui quittent leur pays à cause de l’oppression des «régimes autoritaires» ou de la violence qu’ils subissent à l’instar : les lois répressives, l’oppression sociale, religieuse ou sexuelle » ainsi que d’autres facteurs qui rendent la vie dans leur pays insupportable. D’une façon générale, ce genre de migration a été séparé des autres types de migration. La théorie des systèmes d’immigration vers un point principal a indiqué que les mouvements migratoires se forment généralement vu l’existence des liens entre les pays d’origine et les pays d’accueil des immigrants, comme la colonisation, l’influence politique, le commerce, l’investissement ou les liens culturels. ([22])
Les résultats des migrations et leurs répercussions sur les Musulmans
Les résultats sont différents dans les pays d’accueil selon le type de migration «ses causes», les pays d’origine et les spécificités de ces pays, ainsi que les procédures – les circonstances et les systèmes juridiques – appliquées sur les différentes catégories d’immigrants et autres. Ces différences déterminent un bon nombre de déductions – en particulier autour de la migration de la main-d’œuvre la plus dense et la plus ancienne – dans le calcul des opportunités et des risques :
Intérêts : Les intérêts ont été cernés au niveau du mouvement économique et la satisfaction de la demande de main-d’œuvre, qui avait formé une force dynamique pendant les années 70 et 80. Et son efficacité s’est confirmée aux années 90. D’ailleurs, le nombre des travailleurs nés dans les pays de l’OCDE, y compris l’Europe, l’Amérique du Nord, le Japon et la Corée du Sud a atteint 20% entre 2000 et 2005, et ils représentaient environ 15% en Autriche et en Allemagne et 12% dans les pays de l’Europe de l’Ouest. ([23])
Les risques : Parmi un grand nombre de risques, on peut citer les plus importants d’entre eux:
Premièrement : le chômage: ces pourcentages sur le travail mentionnés ci-dessus n’ont pas éliminé les dommages subis par certains employés peu qualifiés dans leur emploi dans les pays d’accueil. Ces derniers reprochaient à leur pays le fait d’accueillir un grand nombre émigrants ou l’existence des pourcentages élevés de chômeurs parmi les immigrés en général. Leurs taux sont souvent plus élevés pour les immigrés légaux par rapport à leurs taux pour les étrangers.
Le problème du chômage pour le cas des jeunes musulmans constitue une crise complexe qui se répercute négativement sur eux, car cela augmente leur isolement par rapport aux sociétés d’accueil et le sentiment de discrimination ou de rejet s’intensifie chez eux, bien que cela ne représente pas une perception précise à l’égard des sociétés d’accueil, selon l’étude de l’institut allemand «Bertelsmann Stiftung» le 24 août 2017 qui posait la question «Acceptez-vous que votre voisin soit musulman?» Mesurer le degré d’acceptation des Européens de cohabiter avec les Musulmans. ([24])
Les citoyens en | L’Autriche | Royaume-Uni | L’Allemagne | La Suisse | La France |
Le taux de refus | 25% | 21% | 19% | 17% | 14% |
L’étude indique que les musulmans en général font face à un taux de rejet d’environ 20% de la population. Ce qui n’est pas considéré élevé pour justifier le recul, étant donné la croissance des courants populistes ainsi que l’extrémisme islamiste et l’absence d’une mesure ou d’une norme pour le niveau de sa gravité.
L’autre chose, c’est que la majorité des arrivants en Europe des pays musulmans portent, d’une manière ou d’une autre, des cumuls historiques culturels faisant de la perte de l’emploi une perte de la souveraineté familiale. Le chef de famille est en effet responsable devant ses enfants et sa femme de fournir l’argent nécessaire pour leur vie, ainsi que pour les autres membres de la famille étendue dans leur pays d’origine, avec lesquelles les politiques européennes ne sont pas suffisantes avec le soutien financier «aides» pour construire cet équilibre au niveau des chefs de famille d’une façon principale.
Il est deuxièmement économique car la motivation derrière ce grand nombre d’émigrés est le sentiment de l’insécurité humaine, résultat de la pauvreté, de la marginalisation, l’incapacité des citoyens d’obtenir leurs droits humains et la faiblesse des pays. Ce retard politique, social et économique est lié à une histoire de colonialisme et à la situation actuelle des inégalités qui domine le monde entier et alimenté par la persistance des inégalités entre les États. Ces migrations n’ont pas contribué à réduire la pauvreté ou de baisser ses marges, étant donné que les pauvres en général n’ont pas la capacité de se déplacer de leur environnement vers un autre différent, et malgré le grand rôle des transferts financiers envoyés et leur impact sur l’économie de certains pays, par exemple : le Maroc a obtenu 5,5 milliards de dollars, soit 9,5% grâce aux transferts financiers. ([25])
Mais cela ne permet pas de combler le gap de l’économie inégale entre les pays occidentaux et les pays du monde islamique – à l’exception des États pétroliers – qui continuent à être dépendants des puissances mondiales. En effet, le flux des migrants continue pour chercher d’autres opportunités de la vie, et tenir responsable les pays développés de l’état de pauvreté qui prévaut dans leurs sociétés. Dans l’imaginaire dans lequel vit un large spectre de musulmans, l’obsession de l’histoire (La supériorité contre la déroute) occupe toujours une place importante alimentée par leur propre vision que l’islam a fourni une structure économique cohérente pour sauver le monde de la pauvreté, contrairement aux pays capitalistes et libéraux qui accumulent les richesses aux dépens des pays arriérés. Ceci renforce l’attention accordée à la religion et un penchant vers l’obsession (de la nation islamique) de sauver d’abord leurs pauvres, et que les pays occidentaux constituent un obstacle majeur devant sa construction.
Deuxièmement: la formation des minorités ethniques : les minorités ethniques sont définies comme un groupe de personnes classées comme étant différentes sur la base des signes distincts au niveau des situations sociales ou de l’apparence extérieure (différence des apparences, des races, des origines, des cultures) ou de groupes ayant un degré de conscience collective et le sentiment qu’ils forment une communauté basée sur la conviction qu’ils partagent la même langue, la religion, l’histoire et les expériences. Ces minorités apparaissent à des stades ultérieurs de l’opération de la migration et de l’implantation permanente, et leur classification est généralement soumise à la définition des autres : en tant que des minorités indésirables et isolées par les groupes dominants. Les minorités se définissent aussi en se référant à la conscience des membres de leur groupe avec leurs caractéristiques communes et elles s’isolent pour des raisons sociales ou culturelles.
Rarement que la différence ethnique représente une importance politique quand il s’agit de simples pratiques culturelles des différents groupes. Cependant, soumettre la situation des minorités musulmanes aux politiques publiques a un impact sur la protestation de ces minorités contre les manières de traitement des pays d’accueil allant des économies aux différends politiques, jusqu’à la pénétration de l’extrémisme religieux de ces blocs de minorités. Et on peut les expliquer à travers les exemples particuliers de certains pays européens.
Économiquement: L’État français a enregistré l’émergence d’une nouvelle classe moyenne de professionnels et d’hommes d’affaires issus des minorités ethniques, connue sous le terme populaire (Beurs), qui signifie d’origine arabe. Les manifestations des jeunes contre le chômage et contre l’oppression policière et la ségrégation raciale ont conduit à des émeutes à Lyon et à Paris. Des mouvements comme «SOS» de secours de la discrimination raciale sous le slogan « France meilleure» et ont demandé une véritable intégration dans la société française, une nouvelle forme de citoyenneté à travers la participation, se basant sur la résidence au lieu de la nationalité ou l’appartenance ethnique. Mais à partir des années 1990, ces mouvements laïques ont perdu leur appui et soutien avec l’accroissement de l’intérêt pour l’islam.
Politiquement: les différends politiques ont joué un rôle majeur dans la situation des Musulmans. Par exemple, l’immigration a été une cause majeure des tensions entre l’Algérie et la France en 1973 en raison de l’éclatement des actes de violence contre les Arabes dans le sud de la France, et en raison du refus du président français Giscard d’Estaing (1974-1981) de renouveler les permis de séjour et les autorisations de travail pour des centaines de milliers d’Algériens.
De même, la Turquie et l’Allemagne ont également souffert de problèmes similaires à cause de la tentative de l’Allemagne de limiter le flux d’immigrants turcs dans les années 70 et 80. L’un de ses principaux problèmes politiques était avec les Kurdes dont leur nombre avoisine deux millions de personnes (un tiers des immigrés turcs) .Avec les aspirations kurdes à l’indépendance de la Turquie dans les années 80, l’Allemagne devenait pour des militants du parti Pkk un deuxième front, en raison des mesures prises pour mettre fin aux émeutes et expulser les militants du parti, dont certains ont été tués dans les prisons turques. Le chef du parti, Abdullah Öcalan, a menacé d’envoyer des kamikazes pour frapper des cibles allemandes, en réponse à sa position soutenant la Turquie lors de la répression des Kurdes. Bien que l’Allemagne ait interdit le parti, il restait une source d’inquiétude pour elle. ([26])
Souvent les immigrés font partie des problèmes politiques entre les pays, et ils sont couramment considérés comme déloyaux envers les pays dans lesquels ils résident. Et cela ne concerne que les Musulmans en Europe, mais il touche aussi les pays arabo-musulmans, c’est le cas des Palestiniens au Koweït ou des Yéménites en Arabie Saoudite.
L’augmentation de la violence : l’un des résultats les plus importants des migrations islamiques est la propagation de la violence symbolique : (discrimination – racisme) et réelle (attentats terroristes). Chacun d’eux nourrit l’autre au point de faire de la violence et de la peur un capital électoral pour certains politiciens qui exploitent les sentiments antimusulmans, et les islamistes investissent dans cette hostilité pour l’alimenter encore plus pour devenir plus grave.
La montée des appréhensions des intégristes après la propagation de violence de l’Algérie jusqu’aux les attaques à la bombe contre le métro parisien en 1995, a fait croire que la société est menacée à cause de la criminalité des immigrés et que cela mine l’identité française dans laquelle la droite gagne des points importants. Par conséquent, le gouvernement de droite, élu en 2002, s’est engagé à réduire l’immigration et à consolider la loi et l’ordre. En effet, une loi adoptée en 2004 a interdit le port du voile islamique et autres symboles religieux apparents dans les départements de l’État. Cela a fait augmenter le mécontentement des jeunes musulmans, puisqu’en automne 2005, la France a enregistré de nouvelles émeutes. (27)
Pour que les deux abandonnent la logique de la coexistence commune vers une dure confrontation. Ses solutions ont été liées à la capacité de l’Europe à isoler la violence accompagnant l’extrémisme religieux, qui est devenue plus menaçante après que la nouvelle génération d’organisations terroristes a réussi à obtenir le soutien des immigrés et des résidents issus de l’immigration.
Et parce qu’éliminer les facteurs de confrontation entre les deux ne dépend pas d’une partie sans l’autre, sa réalisation semble difficile jusqu’à présent. Il requiert un effort continu à tous les niveaux pour rendre le vécu des Musulmans en dehors de leur pays ne dépasse pas la crise de tout immigrant de n’importe quel pays vers un autre. Les êtres humains ne peuvent pas devenir des citoyens dans monde plus qu’ils ne le sont dans leur pays, et les humains sociaux ne peuvent pas posséder une activité collective comme ils le font au sein de leurs familles. ([28])
L’inadmissibilité de leur statut en tant que minorités éparpillées dans un monde développé fait que beaucoup d’entre eux sont plus collés aux questions de la religion et aux perceptions de l’histoire, pour vivre selon Hannah Arendt une situation de «confusion au niveau des droits de l’Homme». C’est-à-dire : (Leur dilemme n’est pas qu’ils ne sont pas inégaux devant la loi, mais en l’absence d’une loi pour eux). Il y a d’ailleurs environ 25 millions de Musulmans dans les 28 États membres de l’Union européenne. ([29])
Et ce dilemme ne peut être résolu par les seules méthodes d’intégration, mais plutôt en essayant par les Musulmans de considérer que cette loi les représente et les concerne. De même, on ne peut pas le résoudre en présence de cette appréhension ancrée dans les pays occidentaux d’une menace islamique diverse qui va de la menace du tissu social des sociétés européennes, à la violence et aux attentats terroristes, en arrivant aux inquiétudes pour l’avenir de leur pays d’une islamisation arrivant qui changera les traits de leurs pays des sociétés à la politique.
Les Musulmans de l’Europe et les perspectives de l’islamisation
Plusieurs facteurs ont contribué à jeter la lumière sur la présence islamique en Occident et sur les «Musulmans de l’Occident». Leur apparition depuis la fin du XIXe siècle dans l’arrière-plan de la scène civile européenne en tant que minorités sectaires et ethniques n’ayant pas suscité l’intérêt, de même pour le flux des travailleurs par milliers après la Seconde Guerre mondiale, ainsi que leur constitution d’une géographie religieuse dans plusieurs endroits. La Grande-Bretagne a fait venir des Pakistanais des montagnes du Cachemire et des massifs du Bangladesh. Quant à la France s’est orientée vers ses colonies en Afrique du Nord tandis que l’Allemagne a importé des travailleurs des montagnes anatoliennes turques. ([30])
La grande majorité de ces musulmans est venue chercher du travail, et ils avaient besoin d’eux car ils travaillaient dans des secteurs souvent qualifiés de « Difficult, Dirty and Dangerous », difficiles, sales et dangereux». Tout cela n’était pas en mesure de susciter l’intérêt ?! Avant les troubles provoqués par la tension accompagnant le terrorisme islamiste, mais depuis les années 1980, l’Occident a commencé à les voir non pas comme des immigrés des pays musulmans, mais plutôt comme des «Musulmans». Cette vision qui ne porte plus le caractère de discrimination seulement, mais plutôt la crainte et l’appréhension d’une éventuelle menace, surtout après les événements de septembre 2011, attentats de Madrid en mars 2004 et les autres attentats terroristes qui ont touché après de nombreux pays européens. Ces événements ont tiré l’attention de l’Occident sur un ensemble de données existantes sur son térritoire, dont:
L’augmentation du nombre des Musulmans
Les statistiques confirmées et précises du nombre des Musulmans, leurs différents doctrines et sectes, ont constitué un indicateur du danger auquel on accorde de plus en plus d’attention, puisqu’on jette plus de lumière sur les chiffres et les statistiques. Une chose qui est devenue une obsession suite à l’intensification des migrations récemment, résultat de la guerre se déroulant dans plus d’un pays, et la fuite de personnes pour sauver leur vie et chercher des lieux sûrs comme refuge.
Les chiffres et les statistiques qui peuvent être suivis selon certaines estimations et certains rapports présentés ces dernières années sur le nombre de musulmans et les pays dont ils sont issus, on atteint comme suit. ([31])
Le pays | L’année | Le nombre des Musulmans | Le pays d’origine |
La France | 2018 | 5 millions | La majorité appartient aux pays du Maghreb Arabe et de l’Afrique du Nord |
L’Allemagne | 2016 | 5 millions | Le pourcentage des Turcs dépasse les deux tiers |
La Grande-Bretagne | 2016 | 60 mille | Ils sont répartis entre l’Inde, le Moyen-Orient et l’Afrique |
L’Espagne | 2012 | 1,9 million | La majorité appartenant au nord du Maghreb et à quelques pays africains |
L’Italie | 2016 | 1.7 million | Dont un demi-million de musulmans maghrébins |
Les Pays-Bas | 2006 | 850 mille | La majorité des Turcs et des pays du Maghreb Arabe |
La Belgique | 2018 | 700 mille | La majorité des pays du Maghreb Arabe |
L’Autriche | 2018 | 700 mille | – |
La Suède | 2014 | 600 mille | – |
Le Danemark | 2018 | 260 mille | La majorité provenant des pays arabes |
Une éventuelle bombe démographique
Selon les dernières études, les Musulmans représentent une minorité en Europe avec un taux proche de 5% de la population. Or, ce taux augmente dans certains pays européens. Le Pew Research Center a publié le 29 novembre 2017 une étude dans laquelle s’est penché sur l’augmentation du nombre des Musulmans dans les pays de l’Union européenne après qu’il était estimé jusqu’en 2010 à 16 millions. Ce nombre, selon les estimations des deux dernières années, a atteint 25 millions en raison du déplacement, à l’exception de la Russie. Et selon le rapport de Pew sur les pourcentages des Musulmans, ces derniers constituent 4,9% de la population totale de l’Europe jusqu’en 2016., et ce selon les pourcentages suivants :
Le pays | Le pourcentage % en 2016 | Le pays | Le pourcentage % en 2016 |
France | 8,8 | Suisse | 6,1 |
Suède | 8,1 | Norvège | 5,7 |
Belgique | 7,6 | Grèce | 5,7 |
Pays-Bas | 7,1 | Danemark | 4,8 |
Autriche | 6,9 | Italie | 4,8 |
Royaume-Uni | 6,3 | Luxembourg | 3,2 |
Allemagne | 6,1 | Espagne | 2,7 |
Ces pourcentages, après l’arrivée récemment des millions de demandeurs d’asile, dont la plupart sont musulmans, ont provoqué des troubles politiques à cause des inquiétudes d’un changement démographique qui pourrait toucher l’Europe au cours des décennies suivantes. Les facteurs de croissance ne se limitent plus à l’immigration, car environ 2,5 millions de musulmans sont arrivés en Europe pour des raisons autres que l’asile, comme le travail ou les études. Par ailleurs, environ 1,3 million de musulmans ont obtenu le droit d’asile, leur permettant de rester en Europe. La majorité des réfugiés sont des jeunes familles et ayant un nombre plus élevé d’enfants par rapport aux Européens ou des jeunes.
Par rapport à la capacité de reproduction et la nature de la religion (pro-reproduction), ces chiffres connaîtront une augmentation continue, selon les estimations publiées par le rapport de Pew Research Center. En effet, il a prévu que leur nombre dans le monde va augmenter d’environ 73% entre 2010 et 2050, pour que 2050 soit un tournant en nombre des Musulmans (2,76) milliards de Musulmans contre(2,92) milliards de Chrétiens dans le monde, et si les deux religions continuent de croître au même rythme, et dans les cas de mariages mixtes où les enfants sont musulmans, le nombre de musulmans sera plus élevé. ([32])
Propagation des aspects de l’islamisation
L’apparition des édifices islamiques, à l’instar des mosquées, des écoles religieuses ainsi que le voile (Hidjab), etc., a constitué une autre partie qui s’ajoute au sentiment d’un large éventail d’Européens du danger des musulmans, attisé par les attentats terroristes d’une part et qu’ils ne font pas confiance à leur capacité d’intégration de l’autre ! Tant qu’ils s’accrochent à leurs monuments religieux et cherchent à étendre davantage leur territoire. Par exemple, les mosquées ont atteint un nombre approximatif en 2017. ([33])
Le pays | Le nombre approximatif des mosquées | Le pays | Le nombre approximatif des mosquées |
Allemagne | 2600 | Espagne | 454 |
France | 2100 | Grèce | 415 |
Grande-Bretagne | 1000 | Belgique | 330 |
Italie | 660 | Autriche | 206 |
Pays-Bas | 432 | Norvège | 123 |
Ecole d’enseignement religieux
Les statistiques des écoles de l’enseignement de la religion islamique représentent l’une des questions les plus importantes à étudier étant donné qu’elle est étroitement liée à la réalité sociale, économique et politique des pays européens. Car elles représentent un dilemme lié, d’une manière ou d’une autre, à la construction moderne des sociétés émanant des résultats des Lumières, et au problème de l’absence d’intégration sociale des immigrés.
La croissance des communautés musulmanes immigrées et l’inquiétude concernant la propagation de l’extrémisme parmi les jeunes musulmans ont fourni une force d’impulsion aux programmes d’éducation unifiés pour les musulmans dans presque toute l’Europe occidentale. Cet aspect est actuellement traité par des politiques reflétant les contextes politiques et culturels uniques entourant l’Islam dans certains pays. Par ailleurs, certains pays ouvrent la voies devant les programmes islamiques organisés par l’État aux côtés d’autres programmes d’enseignement chrétien, catholique et autres religieux dans les écoles publiques, tandis que d’autres choisissent plutôt de soutenir les institutions islamiques privées par des capacités politiques et financières variées.
Considérer l’éducation islamique comme étant une question fondamentale pourrait ouvrir des discussions plus larges autour des transformations d’identité par lesquelles traversent les Musulmans et les sociétés laïque d’accueil vu la confrontation entre l’Islam et l’Occident.
L’Europe deviendra-t-elle musulmane?
Les chercheurs n’étaient pas d’accord sur l’islamisation de l’Europe. Certains considéraient que les rapports et les statistiques sont au profit des Musulmans! Tandis que d’autres l’ont nié! Pour que la contradiction s’intensifie entre le sentiment de fierté des islamistes et le sentiment de danger des peuples occidentaux face aux transformations qui pourraient affecter leurs sociétés, étant donné que les variables démographiques constituent l’un des importants outils de changement de l’équilibre des forces. A cela s’ajoute l’écart idéologique et civilisationnel et des valeurs entre les mondes occidental et islamique ainsi que les changements démographiques entraineront des changements politique, économique et social qui devraient être en faveur du tiers monde, particulièrement le monde islamique, aux dépens du monde industriel.
Or, la question à se poser, quelle est la part de la vérité dans tout cela? L’Europe peut-elle devenir musulmane? La réponse est (oui) elle deviendra musulmane ! Mais seulement dans l’imaginaire de l’islam politique, et il essaie de le consacrer d’une manière ou d’une autre parmi les musulmans de l’Europe, et en le soutenant de l’autre côté par les courants populistes, et la situation de l’islamophobie qui a envahi les pays occidentaux.
Mais en fait, cette «islamisation» est un mensonge chimérique qui ne deviendra pas une réalité quelle que soit la façon dont elle est alimentée par l’endoctrinement religieux des individus, ou l’excès de l’imaginaire en la considérant comme étant une promesse religieuse qui conduira à l’avenir à un conflit culturel, de comportement entre les valeurs européennes qui sont fondamentales dans la Constitution de l’Union européenne et la culture islamique constituant un défi pour ces valeurs.
Peut-on décrépiter la scène d’une autre manière ?
Toute lecture de la scène ne doit négliger qu’une large catégorie d’immigrés, pour laquelle l’Europe était un choix. On peut constater leur intégration à travers leur recherche des moyens pour vivre une meilleure vie à travers l’éducation ou le travail. On le voit également dans d’autres aspects comme le mariage de jeunes musulmans avec des Européennes et la constitution des familles interagissant avec les deux parties, et rêvant d’un changement structurel social, politique et culturel basé sur le modèle européen. L’image de l’Occident dans l’imaginaire des immigrés était un symbole de travail productif, de la science utile et la richesse. L’attrait de la culture civile, de l’ordre, de la liberté des femmes et de la citoyenneté était un rêve pour un certain nombre d’immigrants, soit de l’élite ou de la populace.
Bien que leur existence n’annule pas la présence de ceux ayant porté des perceptions différentes concernant le transfert de leur message universel en guidant les gens par la paix ou le feu. Et ils croient qu’ils pourraient faire revenir le temps en arrière pour réaliser le rêve des conquérants. Cependant, cela contribue à organiser les perceptions qui pourraient être adoptées par les islamistes et la droite peuvent adopter autour des perceptions de l’islamisation sur la base: Vérifiez vos ennemis des autres. Et il est nécessaire de ne pas voir le grand pourcentage des Musulmans comme des ennemis, et d’œuvrer pour les intégrer dans de nouvelles sociétés en tant que nécessité géostratégique pour les deux parties évitant à l’avenir qu’ils deviennent des ennemis.
La négation de la future islamisation imaginée qui prévaut dans le monde aujourd’hui (l’Union européenne deviendra une partie d’une nation islamique) est une négation catégorique de la possibilité que la Charia islamique soit appliquée suivant la supériorité numérique, et que tous les citoyens seront musulmans ou paieront la Djizia (Capitation), et d’autres conceptions théâtrales, ainsi que l’application des peines prescrites comme punition dans l’Islam soient la future loi en l’Europe? Ou que l’Occident, dépourvu de valeurs spirituelles et submergé par les plaisirs, se réveillera soudainement et connaîtra son chemin vers Allah à travers l’Islam, comme il le présage les prédicateurs islamiques lorsqu’un individu se convertit à l’Islam!
Néanmoins, il ne s’agit pas d’un déni de l’accroissement islamique, de la propagation des aspects de l’islamisation et de l’augmentation des sentiments de la peur, en raison de la présence de ceux qui rejettent les valeurs de ces pays et ayant peur d’y être assimilé ou l’existence des djihadistes essayant de réaliser le rêve de «Oqba Ibn Nafi et Tariq Ibn Ziyad». Cela a été capté par les courants populistes pour attiser le discours d’hostilité et alimenter les conflits Et le rejet des Musulmans. Ceci représente un acte pour ressusciter le maccarthysme politique mais en changeant l’un de ses pôles du communisme à l’islam.
C’est ce que démontrent les faits. Les pays européens ont connu à un certain nombre de manifestations contre l’islamisation à l’instar de la manifestation des partisans du mouvement «Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident» (PEGIDA) à Dresde, en Allemagne en 2015, ou la des crimes et les attaques contre des musulmans qui sont allées jusqu’à l’incendie de mosquées et les attaques contre des écoles, comme c’était le cas en Grande-Bretagne au début de 2019, ainsi que d’autres facteurs et motifs de haine pour que l’Europe entre dans une spirale de conflits internes «explicites et cachés» qui se nourrit l’un l’autre. En effet, la propagation de la haine fait bouger le terrorisme et vice versa.
Sur un autre plan, il ne s’agit pas d’un déni des changements qui ont touché certains pays européens en ce qui concerne la question de la sécurité, qui intériorise l’interdiction des libertés et des droits, non seulement par son côté religieux différent qui est récemment entré dans le champ des polémiques larges, mais plutôt entièrement comme c’était le cas en France avec la décapitation du professeur d’histoire, «Samuel Paty» en octobre 2020 et l’orientation française vers une loi de sécurité globale avec tous ses dangers pour la démocratie elle-même. ([35])
Les éventuelles appréhensions loin de l’illusion
Tout ce qui a été présenté précédemment (statistiques, islam politique, activités populistes) nous met face à une guerre sur sa scène se concurrencent les Musulmans, les immigrés et les Européens. Et il indique l’existence des problèmes au cœur de la réalité européenne auxquels il faut prêter attention. Ils se traduisent par l’anxiété identitaire et le discours hostile envers l’autre parmi un large éventail d’Européens, et l’accroissement de la vision négative envers les Musulmans, qui a atteint 69% en Occident, selon le rapport de Pew de 2016. Mais cela ne contredit pas l’existence des tendances djihadistes chez certains musulmans en Europe (Soutien du terrorisme, et tentatives d’imposer la charia), ou les mauvais comportements de certains réfugiés musulmans (agressions, émeutes), du fait de l’absence de l’intégration sociale des immigrés. Avant de résoudre tout cela, la situation pourrait s’aggraver encore vers l’augmentation de la tension! Et non pas vers l’islamisation, puisque cette question est loin d’être réalisable sur le terrain.
Mais tout cela peut être contrôlé selon des plans pratiques, sur la base d’abandonner «l’illusion» de la possibilité d’expulser tous les musulmans de l’Europe, ou d’éradiquer l’Islam d’une manière ou d’une autre, ou l ‘«illusion» de l’autre partie autour d’une nation islamique mondiale. A partir du fait accompli, et de la transformation de l’islam européen en une question politique, culturelle et de valeurs, marquée par beaucoup de tension, avec laquelle il est difficile l’évaluation de la future scène de l’Occident. Il s’agit de trouver d’autres «possibilités » permettant de développer des solutions dont la base est la refonte de la structure d’intégration et de ses mécanismes :
Primo: au lieu de se concentrer sur le langage des chiffres et des statistiques, il est nécessaire de penser que la présence des Musulmans en Europe remonte à une période historique lointaine. Et il y a des générations d’entre parmi eux qui appartiennent aux valeurs européennes puisqu’elles s’identifiaient dans les sociétés occidentales jusqu’à elles s’y dissolvent. Les jeunes musulmans de ces sociétés n’appliquent pas la charia dans ses modèles traditionnels, mais ils préfèrent plutôt l’utilisation sélective, et ils s’orientent vers la création de nouveaux concepts plus flexibles et modernes en ce qui concerne les affaires de la religion halal et interdites, la prière, l’art, la relation avec le corps, l’amour et la musique. Ils travaillent, en outre, pour fournir des consensus particuliers leur permettant de continuer leur vie quotidienne dans des contextes qui associent la religion et la modernité.
Ils sont arrivés à un «arrangement temporaire» islamique dans leur vie quotidienne, en s’appuyant sur une sélectivité leur permettant d’entrer dans la vie moderne sans abandonner les pratiques religieuses et leurs particularités des Musulmans croyants. ([36]) Car ceux-ci ne veulent pas répandre l’islam dans les milieux des autres, tout comme les Européens qui ne sont pas tous, des chrétiens croyants qui veulent faire convertir les musulmans vers leur religion. Par ailleurs, le nombre croissant de musulmans est une chose naturelle vu qu’ils sont présents au sein des sociétés à faible taux de croissance.
Secundo : un Musulman ne peut être tenu pour responsable d’être né musulman ou de le considérer comme mauvais, car cela contredit tous les droits de l’Homme. Les musulmans européens ne peuvent pas par ailleurs être considérés comme une seule entité religieuse et unie, et l’identité religieuse comme une raison de classification. Parce qu’il y a certains qui n’ont aucun rapport avec l’Islam que par le nom et le fait d’être exceptés est difficile dans les statistiques et dans la réalité à cause de l’appréhension mutuelle. Ceux-ci ne peuvent pas le déclarer pour ne pas être exposés au danger islamiste extrémiste, ainsi que leur déclaration sera inutile si les deux parties vont adopter de nouveau leurs images stéréotypées. Cela signifie travailler dans les deux directions, vers les citoyens européens, pour qui le terme de «pays de l’Occident» s’est consolidé, chargé idéologiquement de l’esprit des conflits des civilisations (37). Et vers les citoyens musulmans pour qu’ils ne s’écartent pas des valeurs de citoyenneté et la culture de cohabitation et du dialogue et les dissipent. Contre les illusions de conflit ou les possibilités de victoire et de perte.
Tertio : la discussion d’une question dangereuse comme «l’islamisation de l’Occident» suppose de prêter attention à l’impact des pratiques des factions djihadistes, particulièrement Daesh, dans les pays arabo-islamiques avant d’autres, et la chute de l’idée d’un projet sérieux pour établir un califat islamique qui rassemble les musulmans et réapplique la charia et ses peines. Beaucoup ont fui leur pays pour éviter de vivre sous l’emprise d’un «califat» takfiri (excommunication).
D’autres demeurent hésitants à faire du califat islamique un rêve. Il est à noter que ce rêve était fondé sur le fait de se tenir à l’écart de l’injustice et la recherche de la justice. Les nombreux immigrés musulmans en Europe ne revendiquent que cela mais ils se sont transformés en ghettos isolés souffrant de nombreux problèmes tels que le chômage, la pauvreté et la discrimination, ce qui renforce leur attachement à la religion et ouvre la voie devant la présence des extrémistes dangereux en Europe, qui violent la loi. En effet, des mesures juridiques peuvent être prises contre eux, de sorte que la plus grande inquiétude se déplacera vers les courants islamistes tels que les Frères musulmans, le mouvement salafiste et le Hizb ut-Tahrir parmi les activistes de l’idéologie islamique qui diffusent des idées différents et le takfir pour «soutenir la religion», et ils nourrissent les illusions de l’histoire et ils balancent entre le passé et le futur sans regarder la réalité. Pour ceux-ci, on peut travailler pour les contrer en construisant de centres «d’illumination » et d’activer leurs activités au niveau des musulmans européens. Vaincre les tendances islamistes liées aux formes de violence, d’extrémisme et de takfir, ou l’hostilité contre la démocratie et les droits de l’Homme, ou la persécution de la femme ne viendra pas que du cercle des musulmans eux-mêmes.
Pour la relation entre les musulmans de l’Occident et leurs pays occidentaux à partir du conflit des croyances et identitaires et ses répercussions directes sur leur existence et leur vie dans la réalité, on ne peut pas laisser au temps pour produire des générations qui s’adapteront mieux, mais plutôt en analysant les effets des ajustements apportés par les enseignements islamiques et leurs valeurs dans les milieux laïques et occidentaux, et vice versa, pour parvenir à trouver des règles d’adaptation et d’harmonie humaine, et se concentrer sur les points communs approuvés par les lois européennes et non pas interdites par la doctrine. Ceci nécessite de trouver des règles communes pour les rassembler réalisables, sur lesquelles travailler à travers la réalité et loin des composantes de la doctrine et de ses attachements.
Le résultat
Les contradictions des idées et des croyances par lesquelles traversent les relations humaines, et le déséquilibre des moyens de traitement et d’adaptation, maintiennent les gens divisés en «étrangers» contraints de cohabiter à contrecœur. Et ils soulèvent entre eux des barrières, des craintes et des contradictions qui continuent dans le temps et ils sont soumis à la désintégration qui a eu lieu tout au long de l’histoire sur la base des religions, des nationalités, des classes et des pays, ou pour d’autres raisons accompagnant l’évolution de l’humanité et la modeler selon la règle de (le moi et l’autre / nous et eux). Il est devenu donc nécessaire de parvenir à un compromis dans lequel le musulman n’est pas obligé d’abandonner ses croyances, mais plutôt de penser pour chercher le raisonnable et le rationalité dans cette croyance même, et non pas parce qu’elle représente seulement un défi pour les valeurs occidentales et aussi du besoin imposé par le changement du temps aux musulmans eux-mêmes. Trouver les solutions pour vivre ensemble dans ce monde suppose de rétablir la règle simple fondée sur la «coopération collective» téléologique. Cette coopération est un «moyen» qui a accompagné l’émergence de l’humanité «par la création ou l’évolution», et il a contribué à sa croissance, et au passage de l’Homme du stade primitif au stade de la civilisation. Et depuis sa disparition en tant qu’un moyen, les sociétés ont perdu leur simple équilibre. Est-ce que les solutions pour rétablir l’équilibre résident dans le fait de transformer la coopération en une «finalité» ?
Références
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