Le chef des services pénitentiaires iraniens, Mohammad-Mahdi Hadj Mohammadi, a reconnu l’authenticité des séquences vidéo fuitées par des pirates informatiques sur Internet, montrant des conditions horribles et des violations dans la prison d’Evin, dans une rare confession par les autorités que des violations contre des prisonniers ont eu lieu.
Dans une publication sur Twitter, Mohammadi a indiqué : « En ce qui concerne les images de la prison d’Evin, j’assume la responsabilité de ce comportement inacceptable, et je m’engage à travailler pour empêcher la reproduction de ces incidents amers et traiter d’une manière sévère avec les contrevenants ».
Il est à indiquer qu’un groupe de hackers électroniques qui s’appelle « Justice d’Ali » a publié sur les réseaux sociaux les enregistrements de vidéo, filmés apparemment par des caméras de sécurité, et montrent des gardes qui sont en train d’agresser brutalement des prisonniers en les traînant au sol.
Le groupe a également affirmé qu’il « continuera à dévoiler les pratiques injustes du gouvernement, les exécutions et ce qui se passe dans ses prisons secrètes pour faire taire les militants et pour que le monde entende la voix des opprimés en Iran dans le but de rendre la liberté à tous les prisonniers politiques ».
La fuite des images a mis l’Iran dans une situation gênante, notamment qu’il a toujours nié les critiques pour son bilan en matière des droits de l’Homme, en les qualifiant de sans fondement.
Il est à rappeler que la prison d’«Evin», depuis sa construction en 1971, a enregistré une série de violations incessantes contre les prisonniers, selon des organisations de défense des droits humains.
Les autorités avaient limogé l’ancien chef du pénitentiaire en 2014 suite à la diffusion des informations sur les violations contre les prisonniers politiques, dans le but de calmer l’opinion publique qui était en colère.
Des organismes de défense des droits de l’Homme ont critiqué depuis longtemps la prison d’Evin, surnommée « l’horrible », dans laquelle sont détenus souvent des prisonniers politiques et des détenus faisant face à des accusations sécuritaires. Et les États-Unis ont mis la prison sur liste noire en 2018 pour « violations graves des droits humains ».
Human Rights Watch a indiqué dans un rapport précédent que : « Les autorités de la prison d’Evin recourent aux menaces de torture, de détention pour une durée indéterminée, à la torture de leurs proches, à la tromperie, à l’humiliation, aux multiples interrogatoires quotidiens d’une durée de cinq ou six heures, et en les privant des soins médicaux et des visites de leurs proches ».