Malgré l’optimisme prudent des parties occidentales par rapport au dossier nucléaire iranien et la possibilité de parvenir à un accord préliminaire pour cette question, des signes d’un autre problème se profilent à l’horizon concernant la capacité d’armement et l’arsenal de missiles iraniens, que les États-Unis considèrent comme étant une des lignes rouges dont l’Iran cherche à franchir, notamment en présence de différents types de missiles à longue portée, appartenant aux Gardiens de la révolution iraniens.
Le dossier de l’arsenal de missiles iraniens est évoqué par un rapport des renseignements allemands révélant les efforts déployés par Téhéran pour obtenir des armes de destruction massive, indiquant que ces tentatives se sont poursuivies jusqu’en 2020, et en ne négligeant pas la possibilité qu’ils se poursuivent encore secrètement maintenant, d’autant plus que le régime iranien a essayé à travers certaines relations commerciales avec des entreprises allemandes opérant dans le domaine de haute technologie.
Des missiles à longue portée
Commentant la question des missiles, le chercheur stratégique, Saad Eddin Taqi indique : «Bien que l’arsenal de missiles iranien n’a pas montré une haute efficacité au cours des dernières années, et que certaines erreurs ont été enregistrées lors de leurs opérations de lancement, comme cela s’est produit dans l’accident de l’avion ukrainien ou de la chute des missiles iraniens en Irak, qui étaient lancés vers la Syrie,. Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer la capacité de missiles de l’Iran, d’autant plus que le régime iranien a introduit plusieurs développements au niveau de ses programmes d’armes et de missiles au cours des deux dernières années.
Taqi souligne également que toutes les attaques lancées par l’Iran, y compris celles qui ont visé la base d’Ain al-Assad en réponse à l’assassinat de «Qassem Soleimani», n’étaient pas des attaques sérieuses à travers lesquelles on peut évaluer la capacité de missiles de l’Iran qui possède actuellement un arsenal considéré parmi les plus diversifiés au Moyen-Orient, en ajoutant que les missiles iraniens à longue portée menacent toute la région et pourraient atteindre les territoires européens.
Il convient de noter que l’Iran avait déjà entamé des négociations précédentes avec la Corée du Nord dans le but d’acheter des missiles coréens à combustible liquide Scud-C, qui sont à plus longue portée que les missiles Scud-B, tout en éélargissant les réservoirs de carburant pour en transporter de plus grandes quantités, car leur portée atteint 500 km en portant un engin explosif de 700 kg.
Là, « Taqi » précise que parler d’une distance de 500 kilomètres est une ligne de visée; Cela signifie que le missile est capable de cibler des points dans la région du Moyen-Orient très loin de l’Iran, ce qui pousse les États-Unis à se concentrer sur cette question, étant donnée que ce type de missiles constitue une menace pour toutes les bases militaires américaines de la région, selon ses propos, en considérant que cette question est l’un des dossiers les plus menaçants pour la stabilité et la sécurité de la région.
Il est à indiquer que l’administration du président américain « Joe Biden » avait exigé au début de cette année que les négociations avec l’Iran comportaient trois axes principaux: le dossier nucléaire, l’arsenal de missiles et la politique de Téhéran dans la région, ce qui a été rejeté par le régime iranien.
Un entrepôt explosible
Avec le renforcement du niveau d’armement iranien, en particulier les missiles et l’arsenal des Gardiens de la révolution iraniens, l’expert militaire, Abdelkarim Al Hallaq, décrit l’Iran comme étant devenu un dépôt d’armes constituant le plus grand danger pour le Moyen-Orient, y compris le danger des organisations terroristes, en notant que la capacité de missiles iraniens comprend également des missiles à moyenne et à courte portée, qui peuvent atteindre 150 à 200 miles, et il est probable que ces types de missiles ont été utilisés dans l’attaque, qui visait les installations de Saudi Aramco en automne 2019, qui a causé des dommages non négligeables.
Al-Hallaq souligne également la nécessité de parvenir à une solution pour restreindre les capacités de missiles de l’Iran, comme une étape fatidique non seulement pour la région arabe, mais même au niveau mondial, à la lumière de la politique iranienne basée sur le soutien des milices et des mouvements extrémistes et sa menace pour le commerce mondial, en expliquant : «L’existence de ces capacités de missiles de l’Iran peut représenter une menace pour les intérêts de la communauté internationale, en particulier que des rapports indiquent l’existence des contacts entre les dirigeants iraniens et les organisations extrémistes en Afghanistan qui pourraient profitez de cet arsenal.
Il est à noter que le commandant en chef du commandement central américain, le général Kenneth McKinsey, avait déjà mis en garde contre les efforts iraniens pour étendre son influence en Afghanistan dans une tentative de frapper les intérêts américains dans la région après le retrait de l’armée américaine du territoire afghan, qui devrait arriver à terme le 11 septembre.
En outre, Al-Hallaq affirme que l’accès de l’Iran à des technologies militaires avancées et à des types d’armes non conventionnelles signifie que le monde va faire face à un nouveau scénario similaire et plus dangereux que celui coréen, étant donné que le régime coréen n’adopte pas de politiques expansionnistes et idéologies comme c’est le cas pour le régime iranien. Ce dernier fait la promotion d’une guerre religieuse et ethnique dans la région, en indiquant que l’Iran possède un total de 55.000 missiles sol-sol.
Le département américain de la Défense avait précédemment révélé que l’Iran posséde huit types de missiles, à savoir : le missile Shahab 1, qui a une portée de 300 km, le missile Fateh-110, qui a une portée comprise entre 300 et 500 km, le missile Shahab 2. , qui a une portée de 500 km, et le missile Zolfaghar, qui atteint des zones à 700 km, et le missile Qiam 1, qui a une portée d’environ 750 km.
L’étape du danger n’a pas encore commencé
Simultanément avec tous les avertissements sur les efforts de l’Iran pour se développer militairement, mais le chercheur sur les affaires iraniennes, Mullah Hassan Agha estime que les choses ne sont pas encore entrées dans la phase dangereuse et que le régime iranien, malgré tout cet arsenal, est toujours incapable de mener des opérations hostiles de grande envergure et pas même de reconnaitre significativement les opérations à faible impact, en expliquant : «Le problème fondamental du régime iranien n’est pas sa capacité militaire, mais plutôt la conscience de ses dirigeants de la faiblesse du front intérieur et de son incapacité de rester unis en cas de menace ou d’action militaire extérieure, ce qui était clair ces derniers mois en présence d’un certain nombre de membres des Gardiens de la révolution impliqués dans des actions ayant ciblé l’Iran, y compris l’assassinat du scientifique nucléaire Fakhrizadeh, et la récente attaque contre le complexe nucléaire de Natanz, qui fait perdre à l’Iran la capacité d’entreprendre une aventure militaire. Même s’il possède des capacités militaires, les dirigeants du régime se rendent compte que l’armée iranienne ne sera pas meilleure que l’armée irakienne en 2003, si les frappes militaires étaient dirigées contre l’Iran.
Il est à noter que le chef du Centre de recherche parlementaire en Iran et le député au Conseil de la Choura, «Ali Reza Zakani» avait précédemment considéré que l’Iran était devenu un paradis pour les espions associés au renseignement international, dans un commentaire sur l’attaque ayant visé le complexe nucléaire de Natanz, où il a ouvert le feu sur les services de sécurité iraniens, en les tenant responsables de l’incident et des violations de sécurité qui ont eu lieu, au milieu des informations soulignant le rôle israélien dans l’attaque.
Par ailleurs, Agha affirme que les sanctions américaines contre l’Iran liées à l’arsenal de missiles ont largement contribué à l’arrêt des opérations de développement de missiles, notamment à cause des conditions financières difficiles du régime iranien, considérant que ces sanctions signifient que la communauté internationale est consciente de la nécessité de faire face aux efforts iraniens, et cela peut aller jusqu’à mener des frappes sévères sur les sites de stockage de ces armes si nécessaire.