Les pratiques du Hezbollah interagissent à la fois avec la scène nationale et internationale, particulièrement la dernière escalade avec l’entité des Druzes et les attaques par missiles menées récemment sur le nord d’Israël sont susceptibles de faire disparaitre le dernier brin d’espoir de la reconstruction du Liban et de surmonter la crise grandissante, selon des analystes et politiciens libanais.
Au cours des dernières heures, le Hezbollah a revendiqué le tir d’une salve de missiles visant le nord d’Israël, et ce en parallèle avec des affrontements avec les habitants Druzes de Hasbaya.
Jouer avec le feu, des évolutions très dangereuses..
Commentant les évolutions dans le sud du Liban, le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, considère que ces évolutions ont attient un stade très dangereux, outre qu’elles représentent un jeu avec le feu par les milices du Hezbollah soutenues par l’Iran, en mettant en garde contre des répercussions très graves à la lumière de l’évolution actuelle.
Geagea estime également que le peuple libanais ne peut plus supporter plus de tourments et de souffrances qu’il subit au quotidien, en indiquant que les pratiques du parti détruiront le reste du peuple libanais.
Dans le même contexte, les inquiétudes s’intensifient quant aux conséquences de la revendication du parti le fait de tirer dix missiles, avec l’affirmation de l’ambassadeur d’Israël auprès des États-Unis et des Nations unies, Gilad Erdan, que Tel-Aviv ne tolèrera pas de nuire à ses citoyens, et ne hésitera pas à riposter et à détruire les infrastructures du Hezbollah, répandues dans tout le Liban et qui menacent Israël et ses citoyens, selon ses propos.
Par ailleurs, le porte-parole de l’armée israélienne, Avichai Adraei, accuse les milices de Hezbollah d’œuvrer à fermer d’anciens dossiers à travers cette opération, auquel elles n’ont pas pu répondre jusqu’à présent en cherchant à lancer une guerre ouverte contre Israël, en avertissant que l’armée israélienne est prête pour tous les scénarios.
Un prélude politique pour une intention d’escalade
La sortie il y a quelques jours du secrétaire général du Hezbollah libanais, « Hassan Nasrallah », et le fait d’accuser l’Arabie saoudite et les pays de la région de travailler à entraîner le Liban dans une guerre civile, sont qualifiés par le politologue « Michel Bou Saab », comme un prélude politique pour des intentions préméditées d’escalade, en expliquant : « Le parti a tenté par les déclarations de Nasrallah de préparer la société libanaise pour une nouvelle étape d’escalade, et de laisser entendre que cela lui a été imposé et qu’il est effectué pour protéger le Liban.
Bou Saab a ajouté : « Nasrallah semble vivre loin des évolutions de la rue et de la pensée des Libanais, et que le temps s’est arrêté chez lui à l’année 2006, et que le fait de parler d’une victoire divine va faire oublier au peuple libanais ses crises, mais ce qui s’est passé à Hasbaya et le sud et le fait de chasser par des jeunes druzes les combattants du Hezbollah prouvent que la scène libanaise a changé et que le parti doit se rendre compte que le peuple libanais est devenu loin de ses discours incendier et idéologiques, en poursuivant que la réponse du parti en virant les vendeurs Druzes et en les agressant révèle clairement qu’il cherche à tout une crise d’escalade, soit à l’intérieur ou à l’extérieur, indépendamment de son coût pour qu’il préserve son pouvoir, ses armes et sa domination sur le pays.
En outre, Bou Saab a encore dit que le moment est venu pour que le Hezbollah et Nasrallah se rendent compte qu’ils ne sont pas les seuls au Liban et qu’il y a d’autres composantes qui ont leur mot à dire, leurs opinions et leurs intérêts, et que le temps de la tutelle syrienne est révolu depuis longtemps, en expliquant que le moment actuel, les circonstances et les évolutions actuelles exigent une position internationale, régionale et interne par rapport à la question des armes du Hezbollah plus que jamais. Sinon le Liban deviendra un simple souvenir.
Par ailleurs, Bou Saab considère que l’annonce par Israël, il y a quelques jours, de lancer un exercice de simulation de combat militaire près de la frontière libanaise, vise non seulement l’amélioration du niveau de préparation de ses forces pour les combats sur les frontières avec le Liban, selon les propos des responsables israéliens, mais plutôt un indice de la volonté d’Israël de détruire tout le Liban, comme punition pour les pratiques du Hezbollah, en rappelant les déclarations du ministre israélien de la Défense, « Benny Gans », au cours desquelles il a indiqué que tout le Liban paiera le prix des agissements et des aventures du Hezbollah.
Les désastres du Liban et les intérêts de l’Iran
De son côté, le chercheur dans les affaires du Moyen-Orient, « Houssam Youssef », a poussé plus loin dans son analyse des évolutions libanaises, en indiquant que l’élection d’un nouveau président de l’Iran issu des milieux extrémistes, « Ebrahim Raïssi », a un rôle majeur dans l’escalade qui a eu lieu au Liban, d’autant plus qu’elle a coïncidé avec une autre escalade sans précédent dans le Golfe Persique, au cours de laquelle l’Iran a été accusé d’avoir pris en otage plusieurs navires dans les eaux du Golfe en une seule journée.
Youssef considère que la décision de l’escalade à l’intérieur du territoire libanais a été prise par l’Iran et non par le parti, en expliquant : « Il y a trois raisons confirmant cette hypothèse dont la première est que le parti souffre militairement, financièrement et politiquement à tel point qu’il ne supportera pas n’importe quelle réaction effectuée par Israël. Deuxièmement, Raïssi essaie d’imposer une nouvelle logique de négociation avec la communauté internationale. Et troisièmement, l’Iran souhaite détourner les regards de ce qu’il fait sur d’autres scènes, y compris l’Afghanistan et l’Irak.
Le deuxième résultat exposé par « Youssef » dans sa vision du cours des événements, est l’existence d’une stricte décision iranienne de déstabiliser le Liban en toutes circonstances, au service de bien d’autres dossiers, dont le premier est le dossier nucléaire, les sanctions économiques et les pressions politiques, en estimant que la décision a été prise à Téhéran et mise en œuvre dans le sud libanais.
De plus, Youssef a également indiqué que ce qui est exigé au niveau national du Hezbollah et de son secrétaire général, c’est d’agir en fonction des exigences et des besoins de la scène intérieure, plutôt que selon des engagements régionaux et des intérêts iraniens, et de se rendre compte que le Liban est incapable de supporter ses aventures et que le peuple libanais a atteint une situation catastrophique sans précédent.