Si on fait face à l’extrémisme, cela signifie qu’on fait face à une génération qui a dévié à l’aveuglette vers l’extrémisme, suite à la situation chaotique par laquelle traverse la société, pour être accueilli par les organisations radicales, en l’attirant vers ses rangs. En effet, il faut limiter les dégâts qui en résultent, en travaillant à cerner l’espace de la diffusion de ses idées dont ses propriétaires pensent qu’elles s’agiraient d’une bouée de sauvetage pour arriver à bon port. C’est justement le point sombre et noir de l’équation.
Décortiquer le discours de l’extrémisme commence par la création des mécanismes intellectuels permettant d’évaluer les raisons qui conduisent les individus à rejoindre ce processus dans le but de réduire le nombre des adhérents aux tendances radicales jusqu’à ce que l’équation devienne individuelle sur le terrain, c’est-à-dire atteindre le stade d’éradiquer le rôle de l’idée de l’extrémisme et son impact dans la création de groupes ne voyant que la violence comme seul moyen pour résoudre les problèmes. Et pour parvenir à cette situation, il y a plusieurs solutions nécessitant, avant tout, une lecture réaliste des sociétés où se nourrit l’extrémisme. Cela nécessite de nous d’impliquer des experts en sociologie locale pour étudier la réalité sociale et les phénomènes extrêmes avant d’aller vers d’éventuelles solutions. Il ne s’agit pas d’un type de bactérie qui se traite avec une solution de laboratoire, mais plutôt d’une réalité sociale complexe, à sa création contribuent des États et des régimes au pouvoir, outre la tribu, la famille, le livre et l’école, ainsi que la nature des relations sociales et productives et le niveau de développement de la production et bien d’autres choses avant son apparition sous le nom de l’extrémisme.
Il y a une grande erreur au niveau de la compréhension de l’équation entre décortiquer le discours des extrémistes et entre en faire face. La question de la lutte contre l’extrémisme, c’est d’abord s’appuyer sur des solutions juridiques, sécuritaires et pratiques, en tant qu’un cas existant avec lequel on devait traiter immédiatement afin de préserver la sécurité de la société et de l’État.
Quant au démantèlement du discours extrémiste, il s’agit d’une autre question différente totalement, il nécessite d’essayer à empêcher l’achèvement de ce cycle (maillon) d’extrémisme au sein de l’environnement social, à travers le blocage des transformations et des circonstances sociales de continuer à préparer les conditions permettant d’approvisionner le courant extrémiste par l’élément humain, y compris la petite société « la famille ».
Les inconvénients des médias dans la confrontation du discours de l’extrémisme
Le discours médiatique assourdissant orienté vers le déni de l’idée même d’extrémisme, qui doit vider le jeu des intérêts politiques de tout discours de tout groupe est une introduction pour le présenter plus clairement au public. Mais quand le démantèlement du discours extrémiste se transforme en un discours de confrontation contre un groupe particulier dans les médias, il permet à ce même groupe plus d’espace pour propager ses idées et faire son expansion, en se transformant ainsi en un discours de soutien indirect pour les extrémistes.
Le conflit entre les médias dans le soutien indirect de l’extrémisme !
Après les événements célèbres du 11 septembre, on a enregistré à une grande division dans le discours médiatique arabe, officiel et non officiel. Bien que les médias officiels condamnent timidement ces actes avec un ton clair de jubilation contre les Américains, une grande partie des médias arabes non officiels s’est tournée vers la logique de la justification, liant les événements du 11 septembre avec les causes et les facteurs internes et externes, et la cause palestinienne a été impliquée dans ce dossier. Et cette hypothèse a contribué à renforcer la présence de l’islam politique en Palestine ?! Et elle a donné à l’Iran une large dimension pour s’infiltrer dans la région arabe en tant que premier projet islamique qui est devenu État à l’ère moderne.
Le conflit politique entre des pays dont leurs agendas politiques étaient differnts a contribué à investir leurs divergences politiques dans une sorte de promotion du discours extrémiste sous prétexte de l’opinion et de l’opinion inverse, ainsi que reprocher à ce pays ou à l’autre de jouer le rôle d’incubateur de l’extrémisme et des extrémistes. Le résultat a été que les groupes extrémistes ont investi ces divergences pour s’étendre socialement et de se consolider par différents types de soutien, sans parler de l’humeur populaire, qui ignorait les répercussions de sa sympathie avec les « djihadistes », tant que la population était rancunière contre la politique américaine en particulier et occidentale en général.
Des congrès internationaux pour combattre l’extrémisme sans effect social et culturel !
L’Assemblée générale des Nations Unies, lors de sa soixante-dixième session, a lancé un plan d’action pour lutter contre l’extrémisme. Le rapport du secrétaire général a évoqué les points essentiels suivants :
- remédier aux circonstances poussant vers le terrorisme.
- L’interdiction et la lutte contre le terrorisme.
- Consolider les capacités des pays à lutter contre le terrorisme et renforcer le rôle des Nations Unies en la matière.
- Garantir le respect des droits de l’Homme pour tous. Le rapport ajoute un point fondamental et important : au cours de la dernière décennie, l’accent a été mis sur le deuxième pilier, tandis que les premier et quatrième piliers ont souvent été négligés.
Les aspects sécuritaires n’étaient pas non plus absents lors du congrès, puisqu’ils ont compris que « traiter avec l’extrémisme pour l’éliminer et pousser ses dangers sur la société devrait aller dans trois directions : la lutte sécuritaire à plusieurs facettes et le traitement intellectuel avec des méthodes sages pour éradiquer les fausses croyances religieuses et les faux arguments jurisprudentiels sur lesquels s’appuie l’extrémisme, et le renouvellement des méthodes d’enseignement.
On estime que le rapport de l’Assemblée générale, malgré son importance et l’exactitude des remarques qui y sont faites, outre ce qui a été examiné à partir des preuves précédentes et des congrès qui se sont tenus dans notre misérable Orient, étant la principale source d’extrémisme et de terrorisme aujourd’hui, tout cela a touché la scène en partie, et il est plus proche de mentionner certaines des causes qui augmentent le phénomène de l’extrémisme, mais un démantèlement prudent du phénomène de l’extrémisme se fait en discutant de la question sous ses aspects sociaux.
Le rôle du modèle iranien dans le renouveau de la culture de l’extrémisme
La question de l’État religieux a pris fin en Europe il y a des siècles, et les guerres de religion l’ont accompagnée, mais dans l’Orient islamique, cela ne fait que commencer. Après ‘émergence d’un État religieux appelé Iran qui crie matin et soir qu’il vaincra les Etats-Unis et anéantira Israël, et il est un État qui a pu développer ses industries militaires ainsi qu’il a emprunté son chemin vers la fabrication des armes nucléaires. Le rêve islamiste sunnite est devenu à travers des groupes religieux extrémistes et l’imitation de l’exemple iranien possible. Et là, nous sommes face à une équation très difficile ? Entre (la légitimité) d’imiter l’exemple iranien ; et l’impossibilité d’y parvenir en raison des circonstances internationales complexes d’une part ; et le modèle de ce que devrait être l’État de citoyenneté moderne, d’autre part.
L’idée de copier le modèle islamiste chiite iranien devenue courageuse pour les courants pour la reproduire avec une version islamiste sunnite dans certains pays en difficulté, surtout que le monde n’a pas puni l’Iran ! Ou on peut dire qu’il l’a puni d’une façon timide et qui n’a pas affecté de manière significative son expansion interne et externe, mais l’a plutôt traité dans plusieurs questions en tant qu’État, bien que son discours médiatique soit contre sa politique, et cela a donné aux nouveaux islamistes sunnites un large espace d’imagination que leur prochain État s’imposera selon la logique du fait accompli, comme l’a fait l’Iran.
Où commence le démantèlement du discours de l’extrémisme ?
Il est important de déplacer le discours religieux vers la notion d’intérêt, c’est-à-dire ne pas entrer en confrontation directement en déniant les thèses de l’extrémisme, et passer à un tout autre programme qui présente la notion d’intérêt pour l’islam, et l’étendue des dommages résultant du travail et l’inverse. Et quand on veut aller dénier les thèses des « djihadistes » et démanteler leur discours, on constate qu’ils évoquent de nombreux textes et ils les réinterprètent pour satisfaire leur public, mais ils n’ont pas la capacité de nier le discours d’intérêt, qui est avant toute autre considération, et ce car le discours d’intérêt, ou le renouveau de la jurisprudence d’intérêt et des intentions en le modernisant est ce qui pourrait faire oublier l’idée d’un État religieux.
Quant à l’aspect politique et sécuritaire, il faut interdire la relation partisane avec l’Iran. Etant donné qu’il s’agit d’un pays qui travaille à exporter la révolution, et cette criminalisation est très importante, car elle laisse tomber l’idée de référence religieuse pour tous les mouvements islamiques.
Mais si l’État veut passer à l’idée d’améliorer les conditions de vie sociales de ses citoyens ; son modèle dans nos pays peut-il apporter de tels changements sociaux ? Ou cela lui coûtera-t-il de tomber dans le piège de la démocratie dont il veut échapper ? Comme s’il était un virus mortel et terrifiant.
La question de la lutte contre le terrorisme et le démantèlement du discours extrémiste est avant tout un enjeu intellectuel, éducatif et culturel. Les efforts d’illumination ont besoin d’une aide importante ; Ce permettra à l’État de réaliser la justice sociale dans notre misérable Orient ; avec ces deux facteurs essentiels, on peut empêcher la naissance des organisations terroristes et étouffer le discours de l’extrémisme pour qu’elle ne se reproduise plus.