Seuls les religieux peuvent faire d’une personne un être ravageur dont son allure appartient à l’ère moderne, mais au fond il appartient à l’âge de la pierre ou à l’ère de la sauvagerie primitive. Celui qui tue au nom de la religion et se fait plaisir du sang de sa victime, parce qu’elle lui a valu une place importante auprès de Dieu car il a triomphé pour lui et a réalisé son but, et celui qui tue pour autres raisons, il aura fort probable la mauvaise conscience un jour, parce que nous sommes en fin de compte des humains, et notre genèse humaine ne nous permet pas de nier cela éternellement. Par conséquent, nous réaliserons un jour l’essence de cette histoire et saisirons sa vérité même en retard pour une raison quelconque, soit en raison d’une mauvaise compréhension de la vie, ou de la cruauté de nos cœurs, soit on est submergé par l’idéologie, dont les contradictions nous ont décimés avec nos ancêtres, et elles continuent d’emporter ceux autour de nous vers l’inconnu.
Avec l’avancement de la science, la caractéristique de nos sociétés (actuelles) se dirige pour s’enfoncer dans les océans des idéologiques qui ont largement dominé au siècle dernier, de sorte que l’aspect de la pensée religieuse est qu’elle n’est plus basée souvent sur des éléments de connaissance correcte, autant qu’elle est basée sur des slogans politiques et idéologiques. Pour cela, on perd la vision et le diagnostic devient erroné et on provoque la confusion.
Il y a une différence entre le débat scientifique dans les domaines de la recherche scientifique spécialisée, et le fait de s’enfoncer dans la culture des conflits pour l’acceptation de cette idéologie ou l’autre, dont certains se forment naturellement dans certaines circonstances politiques et sociales, mais le pire c’est quand l’interprétation des textes religieux devient un moyen utilisé par les idéologues comme un acte sacré, de sorte que ces textes interprétés deviennent sacrés peut-être plus que le texte divin lui-même, dans le sens où les gens se battent pour lesquels et sur lesquels.
Nous estimons que Cheikh Mohammad ben Abdelwahhab n’était pas au courant même de l’expérience en Occident, notamment la gestion par l’Église de la scène politique et religieuse en Europe, car il n’était pas au Caire, à Beyrouth ou à Damas, qui étaient destinés, vu leur situation historique et géographique, à être une porte de communication avec les civilisations à l’Est et à l’ouest, mais il était dans une petite ville perdue dans les profondeurs du désert, à cette époque, appelée (Dariya) ou avant dans le village de (Ouyayna) où Ibn Abdelwahhab a grandi, il est difficile de dire que ces villages et villes du désert sont tombés sous l’influence extérieure qui les ont rendues impactées par culture médiévale. Ce sont des villages isolés. Et l’histoire de Nejd à cette époque n’était rien de plus qu’un environnement désertique rude, dont les habitants se sont battus avec acharnement derrière les dunes de sable.
Lorsque l’appel de l’Imam Mohammad ben Abdelwahhab a atteint le stade de la réforme, il a utilisé la force matérielle contre ses opposants dans la jurisprudence scientifique, les visions et les idées, et son introduction des outils de la phase du djihad dans son appel lui a fait traiter les opposants musulmans, comme s’ils étaient des non-musulmans. Une chose qui n’a jamais été faite avant lui par aucun des imams des écoles salafistes…
Peu importe le nombre des différences intellectuelles et pratiques entre les musulmans, il n’y avait pas besoin ni nécessaire de s’engager dans un conflit en utilisant la force matérielle, les tuer et s’approprier leur argent et violer leurs inviolabilités.
Le pays du Hijaz a joui de l’indépendance pendant de nombreux siècles avant la mission prophétique, de sorte que sa liberté n’a pas été altérée par des conquérants de Perses et Romains, et quand Alexandre le Macédonien s’est avancé vers l’est, les Arabes l’ont repoussé loin d’eux… Et la croissance spirituelle des Arabes avant l’Islam a été liée à la croissance commerciale, et le marché d’Okaz est apparu en face de la Mecque… et les gens ont arrêtés les combats lors des mois sacrés. Cela a assuré la sécurité pendant la saison du Hajj et a contribué à une forte activité religieuse et économique.
Est-il donc vrai que Dariya devienne l’alternative du monde civilisé tout entier, et Dariya a-t-elle la capacité de créer un produit culturel capable de réaliser une équation réaliste permettant de reconstruire une nation enfoncée dans la crise de la désintégration et de la chute ? Dès lors, le mouvement wahhabite n’était pas compatible avec les villes arabes voisines, ni avec les villes islamiques lointaines, et ainsi il est devenu nécessaire de reproduire le phénomène de la religion avec cette cruauté, en se considérant comme étant le message islamique correct, et ce qui est inférieur ne représente pas l’islam, car cet environnement rude ne permettait pas l’idée de pluralisme, que l’on ne retrouve que dans un environnement civilisé qui tend à la stabilité et non à la guerre, alors qu’est-ce qui le distingue? C’est l’appel de l’Imam Mohammad ben Abdelwahhab et la façon dont il présente la religion à sa nation en son temps… Il était connu qu’il ne fournissait pas de preuves pour les paroles et les citations des oulémas musulmans dont il n’était pas d’accord avec eux, il n’a donc pas mentionné ce qui prouvait que l’un des oulémas musulmans lorsqu’il appelait à suivre la jurisprudence à ne pas suivre le Coran et la Sunna
Et cela précisément ce qui fait l’essence du mouvement wahhabite. Il n’a pas fourni de preuves palpables qui justifient l’idée de (l’alternative) qu’il met en avant. En effet, l’expérience Dariya était-elle une tentative de stabilité dans un environnement général qui en manquait, dans une époque où les moyens de communication n’étaient pas disponibles comme aujourd’hui. Le fait de se déplacer d’un endroit à un autre nécessitait des jours de marche dans le désert, et avec cette description, l’état dans lequel était Nejd du chaos, d’instabilité et de conflits, le met pratiquement à la limite de la civilisation, dan un endroit très loin de son centre, étant donné que l’environnement culturel dans les environs les plus éloignés était complètement différent au centre.
Le fait de partir de cet environnement pour le réformer et le garder loin des guerres et des tensions ne constituait aucun défaut pour l’appel du cheikh Mohammad ben Abdelwahhab, mais plutôt la gravité de la question dans prêche est qu’il s’est isolé de tout l’environnement culturel islamique de l’époque, et a voulu mener un processus de réforme pour l’ensemble de la communauté islamique, basé sur le concept de l’isolement qu’il s’est imposé par lui-même et par le mouvement wahhabite après lui, en général, sur le reste du monde islamique jusqu’à présent, et le plus dangereux encore, c’est qu’il est entré dans de longues guerres absolument injustifiées.
Par conséquent, le manque de contact culturel avec l’environnement arabe et l’utilisation du langage de la force pour imposer sa Da’wa (invitation) ont rendu la forme de cet appel complètement différente de celle du premier point d’ancrage de la Da’wa islamique. C’est l’exemple de la Mecque, l’une des villes les plus proches de Dariya que du reste des capitales, même à la période antéislamique, n’a pas vécu l’enfer des guerres et de l’isolement culturel se déroulant dans le monde de Nejd à l’époque.
Si on constate ces approches modernes. En Afghanistan, le mouvement Taliban détruisait tout ce qui appartenait à la civilisation. Il n’y a ni télévision, ni théâtre, ni image, ni statues, même si c’était pour des non-musulmans comme l’incident de la destruction des célèbres statues de Bamiyan, et au Yémen et en Somalie, la première chose qui a été faite par Al-Qaïda était de détruire des sanctuaires que les habitants pensaient des personnes justes. En Syrie et en Irak, les principales préoccupations de l’État islamique étaient la démolition des statues archéologiques, tandis que les premiers musulmans ne l’avaient pas fait. Quant aux peines légales pour adultère (Zina) et autres, elle a été infligée par les Taliban, l’Etat islamique, Front al-Nosra et autres, en se présentent comme les représentants de la religion islamique.
Il s’agit d’une question de jurisprudence dans laquelle il y a une violation claire et flagrante de la règle islamique fondamentale dans la mise en œuvre des peines légales (Hudud), le temps et l’endroit. Et là, il y a une polémique dont nous ne voulons pas entrer dans ses détails. Mais ce que nous voulions souligner, c’est que tous ces actes ne représentent pas l’appel islamique, ni le langage de la réforme, et il ne s’agit que des alibis pour que certaines d’entre elles obtiennent l’acceptation des populations de ces groupes, tandis que certains d’entre eux s’adressent à la mentalité tribale, dont l’obsession pour la captivité a ancré dans leur subconscient l’idée de se soucier des questions d’honneur.
Et si la Da’wa wahhabite (salafiste) restait une école religieuse sans conteste, étant donné que la science islamique au sens large peut accepter le débat et l’opinion, et cela est réel depuis la création de l’état de Médine, entre la vision d’Ibn Abbas et la vision d’Ibn Omar pour un seul problème, mais le point de départ du wahhabisme était l’exclusion de tout le monde. De ce point de vue, il n’était pas une école religieuse, mais plutôt un mouvement d’exclusion. Je ne pense pas qu’aucun des courants salafistes islamistes peuvent être considérés comme étant une école religieuse, mais plutôt de «mouvements d’exclusion», c’est pourquoi leur description est complètement différente.
Le problème de la pensée salafiste produite par le wahhabisme est qu’elle confond la Da’wa avec le pouvoir. La Da’wa n’est pas imposée par l’épée, ni avec la logique de la force, parce que selon cette approche de traitement, on est face à une autorité religieuse, et étant donné le concept de l’autorité religieuse, cela «signifie qu’une personne s’approprie les droits de parler au nom de Dieu et d’être le seul à connaître l’avis du ciel et son interprétation, et ce en relation avec les questions de la religion ou les questions de la vie. Et en ce qui concerne la pensée islamique, tous ses doctrines et courants intellectuels – à l’exception des chiites – nient l’existence de l’autorité religieuse et nient que tout individu ou organisation ait le droit de conférer aux jugements et aux opinions émis la qualité du sacré.
La récente rencontre télévisée du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a laissé une bonne impression et un sentiment de réconfort, lorsqu’il a parlé notamment de la réforme religieuse, aux niveaux mondial, islamique et humanitaire. Mondialement, quand il a déclaré clairement que l’Etat saoudien ne parraine pas la pensée wahhabite et qu’il s’ouvrira aux opinions jurisprudentielles contemporaines et dans l’intérêt de la société. Au niveau islamique, lorsqu’il a promu l’ouverture du Royaume à toute opinion religieuse qui réalise l’intérêt de la société tant qu’elle respecte son origine coranique. Humainement, quand il a indiqué qu’ils ne prendront plus en considération les hadiths d’un seul narrateur qui aboutissent à l’application des peines incompatibles avec la tolérance de l’islam et des droits de l’homme.
Ces questions envoient des messages qui rassurent les différentes parties et arrêtent la phase des conflits religieux pour entamer une étape plus contemporaine et humaine.
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