Le nouveau livre de l’intellectuel français Pascal Bruckner sur l’islam politique est un recueil d’articles affichant dans ses analyses une position claire par rapport à la polémique déclenchée après les meurtres à caractère islamiste enregistrés en France. «Le racisme imaginaire : Islamophobie et culpabilité », tel est le titre provocateur du livre de Pascal Bruckner, qui pourrait effrayer de nombreux antiracistes dans les pays de l’Union européenne.
L’écrivain et essayiste français Pascal Bruckner, un défenseur de la laïcité, des droits universels de l’Homme et un partisan des Lumières, traite l’islam radical avec ces propos : «Détruire l’expression islamophobie, la délégitimer, semer le doute, la rendre inconfort, la mettre entre guillemets et ainsi l’affaiblir c’est le but de cet essai».
Après la mort de Samuel Paty en France et les attentats terroristes à Vienne, il y a eu une discussion parmi les cercles de gauche de l’UE mais également en Autriche et en Allemagne, autour de la sympathie envers le mouvement islamiste. Pour Bruckner, la réponse est claire puisqu’il a écrit : «À quel genre de spectacle étrange assistons-nous? Vous allez voir les anciens qui fréquentaient les églises se mettant à genoux devant les Islamistes». Il prétend que l’extrême gauche en Occident et l’islam politique partagent la même mentalité basée sur le règlement de comptes avec le régime actuel.
Ses pensées pourraient être un modèle à suivre en termes des procédures civiles et politiques contre l’Islam légaliste et compromettent non seulement nos communautés en Europe, mais elles tentent également d’y délégitimer la vie de nombreuses communautés musulmanes en prétendant qu’elles ne sont pas de vrais Musulmans.
Une perquisition de la police autrichienne contre les Frères musulmans et les islamistes pourrait prouver à nouveau la stratégie de ces groupes, exploitant les stéréotypes et la comparaison avec l’Holocauste pour critiquer les procédures de l’État contre les groupes extrémistes et l’influence croissante des prédicateurs de haine dans nos sociétés occidentales.
Parmi les exemples, on cite le politologue controversé de Salzbourg, Farid Hafez, qui a publié sur le site web de la Bridge Initiative of Georgetown University (Washington DC), un texte pour partager les perquisitions contre les Frères musulmans suspects menées il y a deux semaines dans le cadre de l’«Operation Luxor» avec le pogrom nazi le 9 septembre 1938 et la répression contre les Musulmans au Xinjiang en Chine.
Hafez a fait déjà l’objet des critiques dans le passé parce que son «Rapport annuel sur l’islamophobie», non-scientifique, a été financé par la SETA, un groupe de réflexion contrôlé par Erdogan en Turquie. Hafez a également été activement impliqué dans la perquisition et son téléphone portable a été confisqué.
Même l’auteur de cet article approuve que la loi proposée contre l’islam politique puisse violer la Constitution et les valeurs de l’UE, puisque toute vision critique doit être fondée sur des faits. Mais Hafez et beaucoup de ses adeptes, y compris certaines parties de la gauche, exploitent les arguments de victimisation, en utilisant des termes afin de faire la comparaison entre la guerre occidentale contre l’islamisme et ses principaux partisans comme les Frères musulmans avec le génocide de la Shoah.
Farid Hafez, le chercheur en islamophobie, qui a écrit que le gouvernement a effectivement adopté une orientation totalitaire, ajoute : « avec la proposition de faire de l’islam politique un délit pénal et en interrogeant les Musulmans par rapport à leurs convictions religieuses, le gouvernement fédéral compromet sa crédibilité de commémorer l’Holocauste».
Il s’agit en outre d’un autre argument utilisé souvent par les lobbyistes de l’Islam légaliste au niveau européen, considérant toute critique comme une insulte et chaque mot critiquant l’Islam du racisme : « Nous sommes stigmatisés à chaque fois que nous abordons un problème. L’habitude répugnante de se définir à travers ses origines, son identité et ses croyances est ancrée partout ».
D’ailleurs, l’expression «islamophobie» fait désormais partie du vocabulaire mondial. C’est une victoire pour les islamistes, parce que le terme confond la persécution des croyants, ce qui est clairement condamnable, et la critique de la religion à l’instar de ce qui est pratiqué dans les sociétés éclairées.
La critique de la religion a effectivement été marginalisée dans débats politiques actuels. La culture du débat, caractérisée par le doute, le scepticisme, la divergence d’opinions et les interrogations, a été écartée pour être remplacée par le dogme au lieu du discours. En effet, l’hérésie est devenue un moyen du débat politique.
De plus, les Frères musulmans, les islamistes et le soi-disant «islam légaliste» sont actuellement en ascension avec le soutien des institutions de l’UE (même en ne se rendant pas compte) : « Après 37 ans de la Révolution iranienne, l’islamisme hisse ses drapeaux partout, répand ses coutumes et conquiert le cœur d’une majorité des croyants. Il s’agit d’une idéologie politique extrêmement répressive non seulement de l’extérieur contre les non-Musulmans ou les Musulmans libéraux, mais aussi en interne notamment contre les femmes et les filles.
Comment donc peut-on traiter avec un islam politique, effréné, meurtrier et imprévisible ? Avant tout, il s’agit de serrer la main des Musulmans libéraux, de les soutenir, comme il le dit l’intellectuel Bruckner. La polémique générale autour des réseaux islamistes, leur interdépendance avec les «associations caritatives» et le flux d’argent de l’étranger, d’autant plus que la majorité des Musulmans se considèrent ayant les mêmes problèmes que les Occidentaux, tout cela nécessite une volonté politique inébranlable ne permettant pas d’être intimidée par les gangsters « légaux » et les attaques.