Allemagne
Le vice-chancelier allemand au Qatar…
L’Allemagne et le Qatar veulent à l’avenir travailler davantage ensemble sur les questions énergétiques. Il ne devrait pas seulement concerner les livraisons de gaz, a indiqué le ministre de l’Economie et le vice-chancelier allemand, Robert Habeck. Selon le gouvernement allemand, le pays devrait devenir le plus vite possible indépendant des importations énergétiques en provenance de la Russie. Même si avec une expansion rapide de l’énergie éolienne et solaire, les consommateurs privés et l’industrie seront encore dépendants du gaz pendant un certain temps. Le Qatar est un choix évident : c’est le deuxième plus grand exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) au monde.
Habeck n’a pas commenté les détails de la coopération énergétique prévue. Cependant, des chiffres annuels concrets et des quantités de livraison ont déjà été discutés, a-t-il dit. L’objectif est que le gaz commence à circuler lorsque l’infrastructure du gaz liquide sera prête en Allemagne. Il avait précédemment expliqué que la construction d’un terminal méthanier prend généralement environ cinq ans. Deux terminaux sont prévus à Brunsbüttel et Wilhelmshaven.
Habeck considère également son voyage au Golfe persique comme étant un signal adressé à la Russie. « Une grande partie s’est maintenant rompue », a-t-il déclaré, faisant référence à l’accord avec le Qatar. À ce jour, l’Allemagne a reçu environ 55 % de ses approvisionnements en gaz de la Russie. Habeck veut réduire ce chiffre à zéro à l’avenir. « Nous ne voulons pas remplacer tout le gaz russe par celui qatari », a-t-il estimé. L’Allemagne doit se positionner d’une manière plus large, les différents pays fournisseurs ne devraient avoir qu’une part comprise entre 10 et 20 % afin de minimiser le risque de défaillance.
Et aux Emirats Arabes Unis (UAE)
Des entreprises allemandes ont signé des accords avec des entreprises des Émirats arabes unis (EAU) pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement en hydrogène, a déclaré le ministère allemand de l’Économie, étant donné que Berlin cherche à réduire ses émissions de carbone et à réduire sa dépendance à l’énergie russe.
L’entreprise allemande Hydrogenious et Utility Uniper, ainsi que la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi et JERA Americas, comptent entreprendre un projet de démonstration conjoint pour le transport de l’hydrogène, a indiqué le ministère dans un communiqué.
L’accord vise à construire une chaîne d’approvisionnement en hydrogène produit par des énergies renouvelables des Émirats arabes unis vers Wilhelmshaven en Allemagne, basée sur la technologie des transporteurs d’hydrogène organique liquide d’Hydrogenious.
L’hydrogène provenant de sources telles que le vent et le soleil est reconnu comme une importante source d’énergie propre. Mais c’est un élément très léger, ce qui rend son transport potentiellement difficile et coûteux sur de grandes distances.
Un communiqué publié par Uniper en Allemagne a indiqué que le consortium relèverait ces défis en combinant les sources d’énergie d’ADNOC, l’expérience du commerce de l’énergie de JERA Americas et l’implication d’Uniper dans des projets d’hydrogène au Moyen-Orient ainsi que sa clientèle avec l’expertise d’Hydrogenious.
Un prétendu incident d’antisémitisme : les procureurs portent plainte pour diffamation contre un chanteur juif
Le parquet de la ville allemande de Leipzig a accusé le musicien et acteur Gil Ofarim d’allégations de faux témoignage et de diffamation. Cependant, l’affaire contre un employé de l’hôtel de Leipzig accusé d’antisémitisme par Ofarim a été classée sans suite, comme l’a annoncé jeudi l’autorité d’enquête.
En raison de l’énorme impact public de l’affaire, l’acte d’accusation a été porté devant le tribunal régional et non devant le tribunal de district. Jusqu’à cinq ans de prison sont les sanctions pour les crimes présumés.
En octobre, Ofarim rapportait dans une vidéo publiée sur le réseau social Instagram qu’on lui avait demandé dans l’hôtel de Leipzig de retirer son collier avec la star de David.
Parmi d’autres choses, le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Heiko Maas (SPD), a été « stupéfié » et a appelé « la société à se serrer les coudes » contre l’antisémitisme.
Selon le parquet, l’incident décrit par Ofarim ne s’est pas produit. Des enquêtes approfondies ont été menées et de nombreux témoins ont été entendus. En conséquence, le parquet n’a pas été en mesure de tirer des conclusions confirmant ce qui s’était passé. Comme il n’y avait aucun soupçon contre l’employé de l’hôtel, ses poursuites ont été abandonnées.
En revanche, on soupçonne suffisamment qu’Ofarim a publié sa vidéo en sachant que ses propos étaient faux et en connaissant les conséquences diffamatoires qui en résulteraient pour l’employé de l’hôtel concerné et qui seraient dégradantes au regard de l’opinion publique.
De plus, Ofarim est accusé non seulement d’avoir répété le mauvais cours des événements lors d’un interrogatoire de police le 12 octobre, mais aussi de l’avoir volontairement signalé.
France
Le procureur français ouvre des enquêtes contre le chef de l’Interpol des Émirats arabes unis
Le procureur français a ouvert une enquête préliminaire contre le chef d’Interpol, Ahmed Nasser al-Raisi, à propos des allégations selon lesquelles il aurait été impliqué dans la torture et l’abus contre des prisonniers alors qu’il occupait la fonction de haut fonctionnaire au ministère de l’Intérieur des Émirats arabes unis.
La plainte contre Raisi a été déposée par le Gulf Center for Human Rights (GCHR), une ONG qui a affirmé que l’inspecteur général émirati avait supervisé la torture du dissident emprisonné Ahmed Mansoor.
Bien que l’organisation basée à Lyon ait défendu son rôle comme étant essentiellement cérémoniel, l’élection de Raisi a été très controversée. Des organisations de droits et d’anciennes victimes de la torture ont averti que sa nomination serait préjudiciable au corps policier international.
« Interpol est une organisation précieuse et essentielle pour lutter contre la criminalité transnationale, mais en raison de certaines lacunes de son propre système, elle fait également l’objet d’abus et de dépassement de la part de régimes autocratiques », a indiqué Sandra Grossman, une avocate qui a témoigné devant le Sénat américain au sujet de l’utilisation abusive des notices rouges d’Interpol par les États comme moyen de répression transnationale.
« Il y a de nombreux exemples de pays comme la Turquie, la Russie, la Chine, entre autres, qui utilisent le pouvoir important de la notice rouge pour chasser les opposants politiques hors de leurs frontières ».
Belgique
Monitoring des activités des Frères musulmans
Le Comité permanent belge de contrôle des services de renseignement et de sécurité a formulé une série de recommandations pour améliorer le contrôle des activités des Frères musulmans en Belgique.
Après avoir analysé les travaux menés par la Sûreté de l’Etat et les services de renseignement militaire (SGRS) sur ce mouvement islamiste, le Comité recommande de renforcer la coopération entre ses services de renseignement, mais aussi avec leurs partenaires.
« L’enquête montre un manque de concertation entre les services de renseignement et leurs partenaires sur ce phénomène, ce qui se traduit par une absence de définition commune du phénomène mais aussi une absence d’analyse partagée du niveau de la menace, ce qui soulève des interrogations », a déclaré le porte-parole dans un communiqué.
Tirant également les conclusions du cas d’Ihsane Haouach, qui avait été proposé à un poste de commissaire du gouvernement et qui a dû démissionner suite à de révélations sur ses liens, délibérés ou à son insu, avec les Frères musulmans, le Comité recommande une vérification préalable systématique de l’intégrité des candidats à certaines fonctions publiques.
Sont notamment mentionnées les fonctions de commissaire du gouvernement, mais aussi celle d’aumônier, ou toute fonction clé au niveau fédéral, régional ou communautaire.
Selon le rapport, les Frères musulmans, mouvement né en Egypte il y a près de 100 ans et devenu depuis international, sont présents en Belgique depuis les années 1960.
La sécurité de l’État et d’autres agences de renseignement en Belgique surveillent chacune séparément les Frères musulmans, en utilisant des ressources humaines et techniques différentes.
Aucune menace directement liée à la Confrérie n’a été détectée contre une institution spécifique en Belgique. Néanmoins, le SGRS considère que les Frères musulmans représentent un « danger ».
Pour la Sûreté de l’Etat, ils constituent même une « menace hautement prioritaire en termes d’extrémisme puisque leur stratégie à court-terme pourrait créer un climat de polarisation et de ségrégation au sein de la société belge, et constituer ainsi un vecteur de radicalisation ».
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