Le président turc ne prononce pas ses mots arbitrairement. En fait, les Européens ne devez pas sillonner les rues de leurs villes en paix. Il l’a dit dans un discours destiné au public. Et il l’a prononcé à la veille des événements de France et de l’Autriche qui étaient submergées de balles et de couteaux avec des cris « Allah Akbar… Allah Akbar. Et si nous revenons sur son discours point par point, le voilà adresse ses paroles aux Européens (tous les Européens sans exception : gouvernements et peuples) : « j’implore une nouvelle fois les Européens qui nous menacent.. Si vous continuerons à nous traiter ainsi, demain aucun citoyen européen et occidental dans le monde entier ne pourra faire un seul pas en sécurité ».
Mais de quoi menace-t-il les Européens ? Et quand ?
C’était à la veille des attentats terroristes de France et de la ville de Nice, soit avec des paroles fraiches et quand le sang était encore frais.
Le président turc n’a rien mentionné en ce qui concerne ces menaces et rien ne prouve que les Européens, gouvernements et peuples, avaient menacé la sécurité et les rues de la Turquie. Et si on examine de plus près les propos d’Erdogan, on réalisera qu’il s’appuie sur une force magique dissimilée sous son chapeau. Et on veut dire par là, le lapin du magicien qui sort du chapeau mais probablement sous forme d’un tigre. Et l’homme qui avait hérité le patrimoine des Frères musulmans sait, épreuve à l’appui, qu’ils ne ciblent pas l’Europe dès aujourd’hui et non plus à cause des caricatures de Charli Hebdo mais plutôt ils tirent leurs stratégies de ce qu’on appelle « Le Grand projet » qui remonte à plusieurs décennies mais qui a été dévoilé grâce à un document très important formulé par le membre des Frères musulmans, Youssef Nada. Dénommé « La conquête de l’Europe », ce document a été dévoilé par Youssef Al-Qaradawi (Kanoun Al-Aoual-décembre 2002) lors d’une sortie sur la chaîne Al-Jazeera en répétant à ses adeptes et ses sympathisants : « l’Islam va revenir en Europe ; conquérant et triomphant après son expulsion deux fois : la première était du sud du continent en Andalousie et la deuxième de l’est du continent en Athènes. Dans son discours susmentionné, il a répété les propos de son guide quand il a littéralement rappelé son public : « C’est l’Europe, ennemi du monde musulman de l’époque moyenâgeuse », tout en répétant une expression damascène « Celui qui frappe à la porte des autres, ces derniers frapperont de leur tour à sa porte » qui signifie le principe de réciprocité dans le traitement. Comme s’il veut reproduire l’Histoire tandis que l’Europe voire le monde entier a renoncé à entrer dans ses circonvolutions car, comme il l’a décrit Mahatma Ghandi, l’Histoire n’est rien que le fait d’éborgner les yeux,.
Avec ce discours, le président turc a bien résumé sa stratégie dénommée « La conquête de l’Europe ». Il possède certainement des données à l’instar des paroles adressées aux Européens dans ses discours précédents : « Je laisserai filer les migrants en Europe ». Et il sait pertinemment que les migrants désignés sont une diaspora de ceux qui se sont livrés à la violence et ont été formés dans les camps turcs, et la Turquie était leur havre, leur hôtel et leur dépôt d’armes. Et bien entendu, Daech serait l’une de ces factions qui boivent du puits turc.
Les attentats de France et de l’Autriche viennent confirmer que « quand Erdogan dit quelque chose, il l’applique ». Il est d’ailleurs très clair que ses groupes œuvrent aujourd’hui pour envahir l’Europe de sorte qu’ils ne permettent pas au citoyen européen d’être en paix dans les rues, tantôt en menaçant sa sécurité et sa vie par les armes, tantôt à travers la populace qui sillonne les rues d’Europe dont celles de la ville de Berlin en scandant « Khyber Khaybar ô juifs … L’armée de Mohammed reviendra », devant l’étonnement des spectateurs qui comprennent pertinemment que derrière le jeu des cris se cache le jeu des armes.
Et effectivement, il y a une armée d’immigrants sur laquelle la confrérie des Frères musulmans a eu travaillé pour la construire. Il s’agit de l’armée guidée par la volonté du prédicateur Yousef Al-Qaradawi qui s’étend de la première génération d’immigrés à la quatrième génération, composée de jeunes persuadés que l’intégration est une sorte d’apostasie, que vivre dans les pays européens est une pure conquête et qu’ils sont en phase d’autonomisation. C’était l’une des fatwas du président turc Recep Tayyip Erdogan, quand il s’est rendu à Cologne en Allemagne, en février/Choubate 2018, à l’occasion de l’inauguration de l’une de ses mosquées.
Tous les deux (Al-Qaradawi et Erdogan) ont œuvré pour que « les Musulmans constituent nécessairement leurs petites communautés au sein de la grande communauté européenne, sinon ils seront condamnés à s’y dissoudre comme le sel dans l’eau ». Pour cette raison, Al-Qaradawi propose aux musulmans de bénéficier de l’expérience historique des Juifs, en se posant la question: «Comment les Juifs ont-il pu préserver leur propre spécificité au sein des sociétés européennes tout au long de ces derniers siècles ? ».
Al-Qaradawi poursuit: «cherchez donc à établir votre« Ghetto islamique » en Europe. Selon Al-Qaradawi, la gestion interne de ce «Ghetto islamique» devra être basée sur les principes de la charia, de sorte que ces «îles de l’Islam» devront avoir leurs propres savants capables de faire face aux défis posés par la vie quotidienne des Musulmans dans chaque section. Et évidemment, les imams devront être sélectionnés parmi les Frères musulmans ou sous leur contrôle au sein de ces circonstances de «Ghetto» qui signifient :
-L’isolement, la distinction par rapport à l’autre, et par conséquent, le rejet de l’autre, dans une dualité de la foi et l’apostasie, car la foi ne concerne que les Frères musulmans qui accusent les Européens d’apostasie comme les Musulmans qui ne participent pas à leur projet. ..
Il serait excessivement ignorant et stupide de considérer que les paroles d’Erdogan soient hors de ce contexte… le contexte de l’autonomisation. Les dirigeants de l’organisation des Frères musulmans, qui veillent sur la mise en œuvre de cette stratégie dans la victimisation socio-économique des musulmans des banlieues des grandes villes européennes, ont trouvé le terrain propice pour la mobilisation de ses adeptes particulièrement chez les enfants d’immigrés des deuxième et troisième générations.
Pour faire sortir de «l’isolement» ceux qui se nourrissent des fatwas avec leurs couteaux entre les mâchoires, et avec un professionnalisme étonnant ils coupent la tête d’une Française de soixante-dix ans à Nice, puis ils tirent d’un fusil de chasse sur un prêtre chrétien à Lyon. Et il est évident qu’un Tunisien de 23 ans s’appuie sur la victimisation qui constitue un récipient où se développent la vengeance et la haine, pour que l’Islam entame sa marche triomphale vers le reste du continent européen, après s’être enfermés dans les îles d’isolement que cheikh Al-Qaradawi appelle
«Les îles de l’Islam» entourées de non-musulmans. Et à partir de ces îles, il faudra consolider la conviction que la «vengeance historique» approche, dans un pays n’est plus chrétien puisque les églises françaises sont presque désertées, et il n’y a personne pour brûler leur encens, exceptés des vieillards qui risquent de contracter le Coronavirus. Cent vingt-cinq ans de la naissance de la Constitution française étaient suffisants pour créer l’Homme-citoyen … le contribuable, la force du travail, et non pas l’Homme religieux et le pouvoir de la promesse divine que le président Erdogan avait monopolisé, comme s’il était «l’ombre de Dieu sur terre et le gendre de son prophète». C’est lui qui le répète littéralement en adressant ses paroles aux Turcs d’Allemagne : «L’intégration ou l’assimilation sont un crime contre l’humanité».
En parallèle, l’argent politique coule à flot à partir des banques en arrivant à l’argent noir, tout en passant par l’aumône et les fonds de la Zakat, le tout se transforme par leurs propres mains en argent empoisonné.
En définitive, que veut Erdogan :
Des corps des Musulmans, il transférera sa bataille avec les Français en Libye, en Syrie et à l’est de la Méditerranée vers les villes et banlieues européennes, et des corps et du sang des Musulmans, il marchera vers ce qu’il appelle «La grande conquête». En effet, les réfugiés et les immigrés musulmans, qui ont fui l’injustice de leur pays, se retrouveront une nouvelle fois des victimes du projet d’Erdogan et de la confrérie des Frères musulmans. Que reste-t-il donc à faire aux gouvernements européens face à ces menaces lancées par Erdogan dans des propos très clairs ?
C’est le couteau qu’on n’est pas en mesure peut l’avaler, et si on le faisait, on ne saura pas le retirer.