Les autorités iraniennes ont interdit l’Internet dans la province sud-est, Sistan-et-Baloutchistan, et ce suite aux manifestations enregistrées dans les villes après un incident de sécurité qui a eu lieu près des frontières avec le Pakistan.
Des médias et les organisations de défense des droits de l’Homme ont indiqué : «Depuis mercredi dernier, le gouvernement iranien a bloqué l’accès à l’Internet par téléphones portables dans la province », en notant que «cette mesure prive 96% de la population locale de la possibilité d’accéder au réseau mondial».
Les manifestations de colère se sont poursuivies en Iran, suite au meurtre de 10 personnes travaillant dans le domaine du transport du carburant par balles des Gardiens de la révolution iraniens dans la province de Sistan-et-Baloutchistan. En effet, les familles des victimes et des habitants de la ville frontalière ont organisé un sit-in de protestation et ont pris le contrôle du bâtiment du district de Saravan ainsi qu’ils ont brûlé des véhicules administratifs.
De son côté, l’agence Associated Press a rapporté selon un employé du Miaan Group, une organisation de défense des droits de l’Homme spécialisée dans la sécurité numérique au Moyen-Orient, Amir Rachidi, que «le blocage de l’Internet est l’une des méthodes traditionnelles auxquelles recourent les autorités iraniennes pour traiter avec les manifestations, en ajoutant que cela «permet au gouvernement de masquer à l’opinion publique les faits de l’usage de la violence et de la force contre les manifestants ».
L’organisation NetBlocks, qui surveille l’accès et la gouvernance de l’Internet dans le monde, a indiqué qu’elle a observé des perturbations des activités de l’Internet au niveau régional qui ont duré quatre jours suite aux manifestations dans la province. Elle a affirmé par ailleurs qu’« une nouvelle vague de perturbations pour l’accès à l »Internet a commencé tard, hier samedi.
Il est à rappeler que le gouverneur de la province de Zahedan, «Abou Dhar Mahdi Nakhii», a confirmé à l’agence semi-étatique «ISNA», qu’un «policier avait été tué suite à l’assaut du poste de police de Kurin mardi dernier près des frontières avec le Pakistan par des foules de manifestants armés d’armes légères et de grenades à main».
Mercredi dernier, la colère des manifestants est allée jusqu’en brûlant des photos du Guide suprême de la révolution iranienne, «Ali Khamenei», lors des manifestations, ainsi qu’ils ont attaqué les bureaux officiels de la ville, dans un moment où des sources locales ont révélé que les autorités et les gardes-frontières avaient auparavant toléré la contrebande de carburant à travers les frontières vers le côté pakistanais de la frontière.